Contenu du sommaire : Le devenir financier de la Chine
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 77, décembre 2004 |
Titre du numéro | Le devenir financier de la Chine |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Le devenir financier de la Chine
- Editorial - Patrick Artus, Françoise Lemoine p. 9
La montée en puissance de la Chine
- La Chine crée-t-elle de nouveaux paradigmes économiques ? - François Godement p. 15 Le regard économique sur la Chine change rapidement. L'histoire économique appliquée à la Chine précommuniste s'attachait à rendre compte des obstacles à la croissance, des goulots d'étranglement de celle-ci. Sous le maoïsme, une alternance de flux et de reflux dans la collectivisation à outrance, de mobilisation populaire suivie d'un desserrement des contraintes, scandent l'histoire des trois premières décennies du régime. Avec l'ère Deng Xiaoping est venu un autre cycle politique : celui de l'ouverture et des réformes, aboutissant à des dérapages économiques spectaculaires ou à des « atterrissages forcés ». Au fur et à mesure qu'augmente sa composante externe, l'économie chinoise a changé d'échelle et connaît aujourd'hui plusieurs moteurs de croissance, qui ne produisent pas nécessairement leurs effets tous en même temps, mais permettent à un pouvoir technocratique fort de tirer l'économie tout en tolérant des « bulles » ou déséquilibres locaux.Is China creating new economic paradigm ? Economic view on China quickly changes. The pre-communist Chinese's economic history only explained obstacles to economic growth and bottleneck of it. With Mao a changeover of tight collectivization, of people's mobilization and after constraints' relaxation punctuated the first three decades of this system. With Deng Xiaoping, came another political cycle : economic openness and reforms that they come of spectacular economic getting out of control or forced slowdown. Chinese economy changes as soon as its external part increases. It has today several driving forces behind growth that they don't produce their effects at the same time. So they allow a tight technocratic power to favour economic growth and also tolerate « bubbles » or local imbalances.
- Où va l'économie chinoise ? - Bruno Cabrillac p. 23 Le développement spectaculaire de la Chine depuis plus d'un quart de siècle et la place qu'elle a prise dans l'économie mondiale donne un intérêt particulier aux projections à long terme de l'économie chinoise. La dynamique du décollage économique de la Chine est claire : elle est fondée sur la transition démographique, sur une forte accumulation de capital et surtout sur des gains de productivité, permis par les réformes ou engendrés par les transferts de main-d'oeuvre de l'agriculture vers les secteurs secondaire et tertiaire. Sur le moyen terme, cette dynamique de croissance paraît robuste. Plusieurs facteurs pourraient l'infléchir à la hausse (accélération des réformes) comme à la baisse (démographie, maturité de l'économie), mais les points de rupture ne semblent pouvoir venir que de la rétroaction de facteurs externes, eux-mêmes affectés par la rapidité de la croissance : situation politique intérieure, relations économiques extérieures, tensions sociales, environnement...The future of the Chinese economy The spectacular development of China in the last 25 years and now significant share in the world economy confers a great interest in long term forecasts on the Chinese economy. The dynamic of China take off is clear : it is based on demographic transition, high level of capital accumulation and, above all, productivity gains because of economic reforms or/and labour transfers from the agricultural sector to the secondary and tertiary sectors. On the medium term, this dynamic of growth seems robust. Several factors could deflect this dynamic, on the upside (acceleration of reforms) or on the downside (demography, maturity of the economy), but the breakpoints, if any, can only come from the retroaction of external factors, influenced by the speed of growth : internal political situation, external economic relations, social tensions, environment...
- La montée en puissance de la Chine dans le commerce mondial : une réussite spectaculaire pour une économie fragile - Mary-Françoise Renard p. 43 En une vingtaine d'années, la Chine est devenue l'un des acteurs essentiels dans le commerce mondial, après avoir connu pendant 30 ans une situation de quasi-autarcie. Cette performance résulte d'une politique économique à la fois incitative pour les firmes nationales et attractive pour les firmes étrangères. Si l'évolution de la spécialisation reflète une montée en gamme dans la qualité des produits, elle traduit aussi la prépondérance des firmes multinationales dont dépend très largement le commerce extérieur. La Chine est fortement intégrée dans les réseaux productifs et commerciaux asiatiques, ce qui lui permet d'être très compétitive. Mais cette réussite sera dans l'avenir soumise à la capacité du gouvernement à poursuivre la partie la plus difficile des réformes, à gérer des intérêts divergents tout en maintenant un taux de croissance élevé.The increasing share of China in international trade : a successful story for a fragile economy Since the 80s, China became one of the main actors of international trade, after an autarky of thirty years. This is due to an economic policy providing incentives both for national and foreign firms. China is still specialised in labour intensive products, but is also trying to upgrade the quality of the products. Foreign trade depends heavily on foreign firms. The country is highly integrated in the Asian production networks, which sustains its competitiveness. But, this success will rely on the capability of the government to continue the most difficult part of the reforms, to coordinate different interests while keeping a high growth rate.
- Investissements étrangers et rattrapage technologique - Françoise Lemoine, Deniz Ünal-Kesenci p. 63 Au cours des 10 dernières années, la Chine a reçu des flux massifs d'investissement direct qui ont fortement contribué à moderniser son appareil productif et ses exportations industrielles. L'expansion de ses exportations et leur rapide montée en gamme technologique sont très largement à mettre au compte des entreprises étrangères implantées en Chine, et tout particulièrement des filiales entièrement étrangères, fortement insérées dans la segmentation internationale des processus productifs. Les performances des entreprises chinoises dans le commerce international de hautes technologies sont, elles, restées modestes, suggérant une faible diffusion des transferts de technologies importées dans le tissu industriel chinois. Face au risque d'une dépendance technologique durable, les autorités ont ces dernières années mis l'accent sur le renforcement des capacités nationales de recherche et d'innovation.Foreign investment and Chinese technological take off Last decade, China inflows lots of direct investments which contribute to bring up to date its industrial exports and its production apparatus. The increase of its exports and their quick technological rise are due to foreign firms set up in China and particularly wholly foreign owned subsidiaries which are tightly inserted in the international segmentation of production process. The results of Chinese firms in high technology international trade remained modest. So they imply a low diffusion of foreign technology transfers in the Chinese industrial network. Last few years Chinese authorities strengthened national capability of research and innovation to cope with the risk of a lasting technological dependence.
- Les déséquilibres transpacifiques vus d'Asie de l'Est - Jong-Wha Lee, Warwick J. Mc Kibbin, Yung Chul Park p. 81 La présente étude examine l'impact des mesures proposées pour réduire les déséquilibres transpacifiques. Elle s'efforce de fournir des estimations empiriques de l'incidence de ces mesures à l'aide d'un modèle de simulation (modèle d'équilibre général intertemporel et multipays, G-Cubed) mieux à même d'évaluer les effets dynamiques d'un changement de politique. La principale conclusion est que l'impact sur les déséquilibres d'une réévaluation de l'ordre de 10 % du taux de change des monnaies d'Asie de l'Est serait peu significatif. Si une évolution du taux d'investissement ou de la politique budgétaire des pays asiatiques peut avoir une forte incidence sur leur balance commerciale, ses effets sur la balance commerciale des États-Unis sont cependant mineurs. En revanche, un allègement du déficit budgétaire des États-Unis peut davantage contribuer à réduire le déficit de leur balance courante et donc les déséquilibres transpacifiques.The transpacific imbalance : an East Asian perspective This paper explores the effects of policies proposed to decrease transpacific imbalances. This paper attempts to provide empirical estimates for the effects of the proposals based on a simulation model (a multi-country intertemporal general equilibrium model called the Asia-Pacific G-cubed Model) which is better equipped in assessing the dynamic effects of policy changes. The major finding of the simulation exercises is that East Asia's exchange rate reevaluation by a degree of 10 percent could not make any significant impact on the imbalances. Changes in Asian fiscal policies or investment rate can have significant impacts on their trade balances, but its impact on the US trade balance is not large. A reduction in US fiscal deficits can be more effective to deal with its current account deficit, and reduce the transpacific imbalance.
- La Chine comme bouc émissaire de la dégradation de l'industrie américaine - Patrick Artus p. 111 Les États-Unis accusent régulièrement la Chine de pratiques commerciales déloyales : sous-évaluation du yuan, avec les interventions de change, dumping à l'exportation pour un certain nombre de produits. Ces accusations sont-elles légitimes, ou au contraire sont-elles une manière de cacher le mauvais état de l'économie américaine ? Le déficit commercial bilatéral des États-Unis avec la Chine vient-il donc des pratiques ou politiques économiques anormales de cette dernière, ou de la mauvaise situation de l'industrie américaine, en dehors de l'industrie des nouvelles technologies ? Nous montrons que la seconde hypothèse est nettement plus vraisemblable. La Chine serait donc un bouc émissaire visant à cacher cette faiblesse structurelle de l'économie américaine.China : the scapegoat of the American industry's decline United States often blame China for unfair trade like exchange rate policy of undervaluation, central Bank interventions, export dumping for several products. Are these blames justified ? Or do they keep the bad state of the American economy ? Is the trade imbalance between United Sates and China the result of Chinese unfair process or economic policies or of the bad situation of American industry except new technology ? We show that the second assumption is more likely. So China would be a scapegoat to hide the structural weakness of American economy.
- La relation financière entre la Chine et les États-Unis et ses implications pour l'Europe - Jacques Mistral p. 115 Un an après Dubaï, le besoin d'un ajustement concerté des taux de change est plus pressant que jamais. Cependant, suite à un appel renouvelé à la flexibilité des changes, le yuan a les plus grandes chances de rester impassibles, l'euro serait-il condamné à subir à nouveau le contrecoup ? Face à ce risque, ce qui paraît souhaitable, ce n'est pas de faire référence à une idée abstraite de flexibilité, c'est plutôt un ajustement ordonné de la grille des parités comme le passé nous en a donné certains exemples. L'Europe pourrait avoir intérêt à prendre en ce sens une initiative favorable à l'ajustement des flux commerciaux internationaux, à la régularité de la croissance mondiale et, de ce fait même, à ses propres intérêts.Financial relationship between China and United Sates and its impacts for Europe One year after Dubai, a committed currency realignment is ever needed. However the Yuan isn't likely to change, despite a new call for exchange rate flexibility. Would the Euro be condemned to sustain the effects of this undervaluation ? To face this risk, a correct adjustment of currency parities, like in the past, is more desirable than a reference to an abstract insight of flexibility. The Europe should favour an adjustment of international trade flows, an even world growth and so its own advantage.
- La Chine crée-t-elle de nouveaux paradigmes économiques ? - François Godement p. 15
Le régime de change chinois
- Le yuan et le G20 - Agnès Bénassy-Quéré, Amina Lahrèche-Révil, Valérie Mignon p. 127 Dans cet article, les auteurs cherchent à déterminer la marge d'appréciation du yuan, et à analyser les conséquences qu'aurait, pour la parité euro-dollar, un réajustement du taux de change du yuan et des monnaies asiatiques. Tout d'abord, cet article rappelle les origines du régime de change fixe en Chine, dont le choix est indissociable de la stratégie de développement chinoise, fondée sur une ouverture privilégiant les exportations. Puis, il propose deux mesures alternatives du taux de change d'équilibre du yuan, l'une fondée sur l'hypothèse que le yuan doit se comporter comme l'ensemble des monnaies des pays du G20, l'autre fondée sur l'hypothèse que les monnaies du G20 ont chacune une dynamique d'ajustement propre. Enfin, les auteurs étudient l'impact qu'aurait un réajustement du yuan et des autres monnaies asiatiques sur les déséquilibres mondiaux, mesurés par les distorsions de change subies par ces pays. Différents scénarios permettent de quantifier les conséquences d'une éventuelle coopération monétaire en Asie.The Yuan and the G20 In this article, authors try to calculate the Yuan's rise margin and to analyse the impacts of an exchange rate adjustment of Yuan and other Asian currency on the Euro-Dollar's parity. First, this article describes the origins of the fixed exchange rate in China. This choice is an integral part of the Chinese development strategy which is based on exports incentives. This article shows 2 alternative assessments of the Yuan's equilibrium exchange rate. The first assumption supposes that the Yuan changes as the all G20 currencies. The second assumption supposes that each G20 currency has its own adjustment's dynamic. At last, the authors study the impact of a Yuan's and other Asian currencies' realignment on the international balances measured by the exchange imbalances suffered by these countries. Some scenarios allow to assume consequences of an Asian monetary co-operation.
- Le dollar et la formation d'un pôle monétaire en Asie - Michel Aglietta, Bronka Rzepkowski p. 147 Les pays asiatiques ont résisté aux pressions baissières sur le dollar en finançant l'augmentation rapide de la dette extérieure des États-Unis par une forte accumulation de réserves de change. On montre que la poursuite de ce processus présente des risques pour l'équilibre macroéconomique des pays concernés et pour la poursuite de leur intégration régionale. On en déduit que l'opportunité de détacher le yuan chinois du dollar et de modifier les régimes de change des autres pays de manière cohérente existe. Ce serait la première étape vers la formation d'un puissant pôle monétaire régional.The dollar role in the development of an Asian monetary zone Asian countries have fought depreciating pressures on the dollar in financing the fast-increasing US debt via a strong accumulation of foreign exchange reserves. It will be demonstrated that getting along with this process further is conducive to risks in the countries involved, both for their macroeconomic equilibrium and the pursuit of their regional integration. It can be argued that there is an opportunity to de-couple the Chinese Yuan from the dollar and to change consistently the exchange rate regime of the other countries. It might be the first step toward a strong regional monetary zone.
- Maîtriser la croissance en Chine dans un contexte de mobilité internationale des capitaux - Guonan Ma, Robert N. McCauley p. 163 Tous les marchés internationaux ont réagi aux craintes d'un brutal ralentissement de l'économie chinoise causé par les mesures prises à l'encontre d'une croissance excessive. En effet, le gouvernement chinois a réagi au récent rebond cyclique par un éventail de mesures administratives et de mesures touchant au crédit, à la liquidité et aux comportements prudentiels, mais sans pour le moment durcir sa politique monétaire en relevant les taux d'intérêt de référence. Mais, dans quelle mesure l'accroissement des flux de capitaux transfrontaliers, sensibles aux rendements relatifs et aux anticipations de change, imposent-ils une contrainte aux responsables politiques chinois ? Depuis 2002, l'accélération des entrées de capitaux, en partie financée par le rapatriement par les banques chinoises de leurs avoirs internationaux dans les banques étrangères, constitue la cause principale de l'accumulation rapide par la Chine de réserves de change.Reining in China's growth in a world of increased capital flows Global markets have all reacted to fears of a disruptive slowdown in China resulting from a policy response to excessive growth. The Chinese government has responded to the latest cyclical upswing with a mix of administrative, credit, prudential and liquidity measures, but not yet with tighter monetary policy defined in terms of higher benchmark interest rates. Various dilemmas facing the authorities have shaped the choice of such a policy mix, and they are taking their time to ascertain its effectiveness in achieving the objective of a measured and selective slowdown. A key question is the extent to which Chinese policy makers are constrained by increased cross-border capital flows that have been responsive to relative yields as well as currency expectations. We argue that since 2002, an acceleration of capital inflows, partly financed by Chinese banks drawing down their overseas claims on international banks, has been the principal driver behind China's rapid accumulation of foreign reserves.
- Le yuan et le G20 - Agnès Bénassy-Quéré, Amina Lahrèche-Révil, Valérie Mignon p. 127
Le système bancaire et financier chinois
- Le système bancaire chinois : un risque systémique ? - Guy Longueville, Nhu-Nguyen Ngo p. 187 Malgré le développement récent d'un marché domestique de capitaux, le secteur bancaire reste le pilier du système financier. Par sa capacité à collecter une épargne abondante et à soutenir l'économie via une expansion rapide du crédit, il a contribué à la forte croissance des 10 dernières années. Toutefois, il reste fragilisé par l'héritage d'une économie administrée où un fort interventionnisme de l'État a introduit des dysfonctionnements dans l'allocation des ressources financières et a contribué à dégrader la qualité de l'actif des banques. Les caractéristiques du cycle économique actuel exacerbent ces faiblesses structurelles, notamment si les secteurs en surcapacité largement financés par les banques d'État venaient à s'infléchir. Néanmoins, les autorités ont engagé une restructuration du système bancaire. Elles disposent de certaines marges de manoeuvre pour faire face aux risques et défis financiers liés à un éventuel retournement du cycle économique et aux nécessaires réformes.Chinese banking system : a systemic risk ? In China, banks remain the pillar of the financial system, in spite of the recent development of domestic capital markets. Their capacity to collect an abundant savings allows a rapid credit expansion and contributes to supporting strong growth during last decade. However, such a colossus is weakened by the legacy of a centrally administrated economy where large State interventionism has generated deep misallocation of financial resources and led to a deterioration of assets quality of banks. The characteristics of the current economic cycle, primarily driven by massive investments, exacerbate these structural weaknesses, especially in case of a downturn in sectors in oversupply and largely financed by State banks. Nevertheless, banking restructuring is underway and the authorities have some leeway to face the financial risks and challenges linked to a possible reversal of the economic cycle and to the needed reforms.
- Le poids des créances douteuses dans l'économie chinoise : existe-t-il un risque systémique ? - Johanna Melka, Weihong Xu p. 203 Le poids des créances douteuses en Chine est estimé à 391 Md$ (y compris créances détenues par les autorités de défaisance). Aujourd'hui, les créances douteuses ne constituent pas un gros problème. Le risque de crise financière est exclu. L'économie chinoise dispose de ressources financières suffisantes pour recapitaliser les banques en cas de besoin. Toutefois, l'ouverture aux banques étrangères fin 2006 va fragiliser le système bancaire. À cet horizon, si les bilans des banques chinoises ne sont pas sains, l'épargne domestique risque de se précipiter vers les banques étrangères. Par ailleurs, les ressources financières des autorités vont être de plus en plus utilisées à d'autres fins, notamment le développement de la Sécurité sociale et des retraites. Les pratiques bancaires doivent être modifiées, une véritable gestion du risque de crédit doit être menée et, pour cela, les autorités chinoises comptent sur un transfert de savoir-faire des banques étrangères.Non performing loans in China : is there a systemic risk ? Non performing loans in China represent 391 billions USD (including non performing loans owned by asset management companies). Today, non performing loans (NPL) do not represent a big risk for the Chinese economy. The financial risk is excluded. The Chinese economy has sufficient financial resources to capitalize state owned banks. Nevertheless, if banks do not improve their financial situation before the end of 2006, there is a strong risk that domestic saving outflows from domestic banks to foreign banks. Moreover, government projects for the future are very ambitious : social security, pension. Banking management and risk exposure have to be change and for that, Chinese authorities need help from foreign banks.
- Créances douteuses et dette publique globale en Chine - Gang Fan p. 215 Cet article présente une analyse d'ensemble de la situation financière de la Chine. La principale conclusion est la suivante : le risque financier de l'économie chinoise est moins sérieux que le niveau des créances bancaires douteuses, égal à 40 % du PIB chinois, ne le laisserait supposer. En tenant compte de la dette publique (8 % et 17 % du PIB en 1997 et 2002 respectivement) et de la dette commerciale extérieure à court terme (soit 1 % du PIB en 1998), le risque financier global chinois peut encore être considéré comme gérable, étant donné les taux de croissance actuels. Cela explique pourquoi la Chine continue à jouir d'une stabilité financière malgré son niveau élevé de créances douteuses. Cet article indique également que la bonne politique pour accélérer la réforme des banques et des entreprises d'État est de maintenir les créances douteuses dans leurs bilans et non de les « faire passer » sur les comptes du gouvernement.China's non performing loans and national comprehensive liability The paper presents a comprehensive analysis of China's financial situation. The main conclusion is that the financial risk of the Chinese economy is less serious than one might have predicted based on the level of the banks' non performing loans (NPLs), which is equivalent to 40% of China's GDP. If government debt (8% in 1997, and 17% of GDP in 2002) and short-term foreign commercial debt (amounting to 1% of GDP in 1998) are taken into consideration, China's overall financial risk can be regarded as still manageable, given current growth rates. This explains why China continues to enjoy financial stability despite the high level of NPLs. The paper also suggests that the correct policy for forcing reform of banks and state-owned enterprises is to keep the NPLs on their balance sheets, rather than to « swap » them into government accounts.
- Les obstacles structurels au contrôle macroéconomique en Chine - Wing Thye Woo p. 225 L'objectif de la présente étude est d'expliquer pourquoi l'économie chinoise est sujette à des perturbations rapides et considérables de l'équilibre macroéconomique. L'auteur explique, tout d'abord, la situation macroéconomique récente en Chine en privilégiant l'interaction entre les politiques et les caractéristiques structurelles de la Chine. Il examine ensuite le fonctionnement du système financier, puis analyse les conséquences dynamiques de la situation budgétaire précaire. Enfin, il étudie la question du taux de change dans le contexte macroéconomique global.The structural obstacles to macroeconomic control in China The aim of this paper is to propose an explanation for why the Chinese economy is susceptible to quick large shifts in macroeconomic balance. The author first explains the recent macroeconomic record by focusing on the interaction between China's policies and structural characteristics. He examines the working of the financial system, and analyses the dynamic implications of the precarious fiscal situation. At last, he discusses the exchange rate issue within the general macroeconomic context.
- Les défis de la transition du système financier chinois - Denise Flouzat p. 257 Les autorités chinoises ont à faire face, en 2004, à deux défis essentiels, celui de la réforme financière et celui de la flexibilité de la politique monétaire. À cette fin, elles ont lancé début 2004 un projet ambitieux de réforme financière qui doit préparer, à court terme, l'ouverture du secteur financier à la concurrence étrangère, conformément aux accords de l'OMC. Au préalable, il leur faut assainir un secteur bancaire submergé par les créances douteuses en restructurant les grandes banques d'État et crédibiliser la Place financière chinoise aux yeux des investisseurs étrangers et chinois. Dans le même temps, elles doivent se donner des instruments monétaires plus flexibles pour éviter d'avoir à arbitrer, comme au début de 2004, entre la réduction brutale de l'offre de crédit, réduction nécessitée par la surchauffe de l'économie (entraînant diminution de l'investissement et de la croissance) et le risque social croissant, nourri par l'augmentation du chômage.Challenges for the transition of the Chinese financial system The Chinese authorities have to face to two essential challenges in 2004 : financial reform and monetary policy flexibility. For this target, they have launching an important financial reform project. It has to prepare in a short period the foreign competition opening for the financial sector, in accordance with the WTO agreements. First of all, they must clean a banking sector submerged by non performing loans. To achieve it, they have to restructure the State Owned Banks (SOBs) and make the foreign and Chinese investors confident in the Chinese financial place. In the same time, they have to create monetary instruments more flexible to avoid to choose, like in the beginning of 2004, between the credit fall needed by an explosive economy (thus the investment and growth fall) and the growing social risk, fed by the unemployment rise.
- Le système bancaire chinois : un risque systémique ? - Guy Longueville, Nhu-Nguyen Ngo p. 187
Les autres canaux de mobilisation de l'épargne
- Les marchés financiers chinois - Bruno Cabrillac, Jean-Patrick Yanitch p. 275 Cet article présente les deux systèmes coexistants en Chine : les marchés de la Chine Continentale et la Place de Hong-Kong. La capitalisation sur les premiers est limitée et les dérivés, cantonnés aux métaux et produits agricoles. Des scandales à répétition, l'effet d'éviction par les entreprises publiques et une supervision encore insuffisante nourrissent la défiance des investisseurs. En revanche, la Place de Hong-Kong a confirmé sa prééminence en Asie Continentale en devenant le marché international privilégié des grandes sociétés et investisseurs continentaux. Cependant, des réformes doivent être envisagées : amélioration de la gouvernance et de la transparence des marchés continentaux ; renforcement de la place des investisseurs institutionnels ; assainissement des marchés et sélection des participants ; résolution du problème des titres non échangeables... La Chine Continentale étant aujourd'hui le moteur du développement de la Place de Hong-Kong, elle devra également adapter son fonctionnement.Chinese financial markets This article presents the 2 existing financial systems in China : Continental China's markets and The Hong Kong stock exchange. The market capitalization of the first system is low and derivatives markets are limited to metal and agricultural products. Several scandals, the eviction effect of public firms and a still inadequate supervision keep the investors' mistrust alive. However, the Hong Kong stock exchange has strengthened its pre-eminence in Continental Asia since it had been becoming the international preferred market of big firms and continental investors. But some reforms must be considered : transparency and governance improvement on continental markets, strengthening of institutional investors' role, markets clearing and selection of interest, solving of non exchangeable security... Continental China is today the driving force behind the Hong Kong stock exchange which so must adapt its functioning.
- Le marché chinois de l'assurance - Thierry Flamand p. 299 Depuis plusieurs années, le marché chinois de l'assurance tant vie que non vie n'a pas cessé de croître, attirant de plus en plus d'acteurs étrangers. Toutefois, il reste fortement concentré et dominé par des acteurs locaux. Il est également marqué par de fortes disparités régionales et une gamme de produits restreinte. Les restructurations n'ont pas épargné l'assurance dont l'État se désengage progressivement. Si l'arrivée des assureurs étrangers est possible depuis la signature des accords OMC, les opportunités d'investissement n'en restent pas moins étroites et fortement liées au développement économique, social et politique du pays.Chinese market of insurance For several years Chinese market of insurance has been increasing and attracting more and more foreign actors. But this market remains highly concentrated and predominated by local actors. It's also marked by important regional disparities and a limited products' range. Reforms have also clear the insurance market where the State gradually withdraws. If the WTO agreements allow foreign insurers to set up, investment opportunities remain tight and highly correlated with economic, social and politic development of China.
- La réforme des retraites en Chine : enjeux, options et conséquences - Yan Wang, Fan Zhai p. 309 La population chinoise vieillit rapidement et la charge du soutien aux personnes âgées est répartie inégalement parmi les régions et les secteurs. La présente étude examine les initiatives de réformes actuelles, compare différentes options de financement du déficit implicite du système de retraite et évalue les effets de la réforme des retraites sur la viabilité du système. Les résultats de simulations indiquent que le système actuel par répartition n'est pas financièrement viable et que le déficit implicite du système de retraite est estimé à environ 46 à 63 % du PIB en 2000. Le pilier public deviendra financièrement viable si les recettes fiscales sont réinjectées pour financer les coûts de transition. Cet article propose d'utiliser les recettes de TVA pour financer les coûts de transition, ce qui permettrait au nouveau système à plusieurs piliers d'être financièrement viable, sans peser toutefois sur la croissance économique.China's pension reform : challenges, options and impacts China's population has been aging rapidly, and the burdens of supporting the elderly are distributed unevenly across regions and sectors. This study discusses the current reform efforts, compares various options for financing the implicit pension debt and estimates the effects of pension reform on the sustainability of the system. Simulation results show that the current pay-as-you-go system is not financially sustainable and the implicit pension debt is estimated at around 46 to 63 percent of GDP in 2000. The public pillar becomes financially sustainable if tax revenues will be injected to finance the transition cost. The paper proposes to use value-added tax revenue to finance the transition cost, which would make the new multipillar system financially sustainable without damping economic growth.
- Les marchés financiers chinois - Bruno Cabrillac, Jean-Patrick Yanitch p. 275
Articles divers
- Le paradoxe des banques britanniques - Christine Lagoutte p. 329 Les grandes banques de dépôts britanniques se distinguent par leurs niveaux très élevés de rentabilité, notamment depuis la fin du ralentissement économique et de la crise de l'immobilier au Royaume-Uni en 1993. Le recours à une nouvelle interprétation théorique de l'intermédiation financière qui prend en compte, outre la dimension informationnelle des banques, leurs avantages compétitifs spécifiques en termes de gestion du risque et de réputation, permet d'éclairer les choix stratégiques retenus. Dans les différents cas, l'activité bancaire de détail occupe une place prédominante. Le choix opéré en faveur d'activités (bancassurance, crédit immobilier et gestion de portefeuille) permet de tirer parti de synergies, à l'origine d'une rentabilité accrue. L'analyse stratégique des six plus grandes banques tend à préciser les différentes logiques respectives (vocation globale, resserrement sur le marché domestique et européen) et à éclairer leurs positions concurrentielles sur le marché bancaire.British banks' paradox The big British clearing banks emerge among the others banks around the world because of their high levels of profit since 1993. New theoretical interpretation of financial intermediation which includes, in addition to information, the competitive advantage of the banks in terms of risks management and reputation highlights the strategic choices. In any case, retail banking activity is predominant. Closely related activities as bancassurance, assets management and estate credits are generating synergies which improve the profit. Different guidelines are at the basement of the strategic choices adopted by the big six which determine their competitive positions in the banking market.
- Le paradoxe des banques britanniques - Christine Lagoutte p. 329