Contenu du sommaire : Commerce et développement durable. / Le « terrain » pour les géographes

Résumé. - Pendant longtemps, les centres commerciaux se sont développés en lointaine périphérie avec une accessibilité motorisée et suivant des formes peu compatibles avec la notion de développement urbain durable. Depuis les années 1990, les centres commerciaux pénètrent en proche banlieue parisienne dense, où ils remplacent les friches industrielles, deviennent des outils de réaménagement urbain et des facteurs d'intégration pour des populations défavorisées. Cette reconversion économique menée avec une grande attention accordée aux facteurs sociaux et environnementaux a nécessité de nouvelles façons de penser la relation du commerce à la ville grâce à une concertation des différents acteurs : promoteurs, élus et consommateurs au fur et à mesure que s'affirmaient les différents préceptes liés au développement durable

Résumé. - Dans une perspective de développement durable, il peut être intéressant de préciser comment les activités économiques façonnent pour partie notre rapport aux territoires et à la nature. Parmi ces activités, celles de la grande distribution sont généralement présentées en termes négatifs. En fait, la réalité semble assez complexe ; selon les secteurs de production ou le type de fournisseur, la grande distribution adopte des positions fluides, mouvantes, différenciées, nécessitant de situer les rapports avec chaque filière, avec chaque interlocuteur commercial, dans leur contexte économique et social, à un moment donné. On comprend mieux, ainsi, les difficultés que rencontrent les pouvoirs publics pour instaurer une régulation globale et durable des relations entre la grande distribution et ses fournisseurs.

Résumé. - Louqsor, un temps capitale de l'Egypte pharaonique, semble être éternelle. Pourtant les évolutions récentes, notamment dans le commerce de détail, menacent une partie de son avenir. Les fondements du développement durable (l'économie, le social et l'environnement) ne sont guère pris en compte par cette ville en plein essor. L'activité commerciale repose de plus en plus sur des ressources extérieures et engendre une ségrégation sociale et spatiale.

Résumé. - La région de Nice et la Côte d'Azur, mondialement célèbres sur le plan touristique ont dû élaborer, comme tous les départements français, un Schéma de Développement Commercial dans l'optique du développement durable. Cela fut l'occasion d'exprimer de nouveaux objectifs commerciaux dans le cadre des nouvelles intercommunalités sur un espace pourtant considéré comme assez largement saturé en grands équipements commerciaux.

Résumé. - L'étude de la controverse qui oppose les géographes d'une part aux sociologues durkheimiens et d'autre part à l'historien Lucien Febvre durant les deux premières décennies du XXe siècle permet de comprendre le rôle que joue le terrain (dans sa complexité et sa polysémie) dans l 'œuvre de fondation et de légitimation de la discipline entreprise par Vidal de La Blache.

Résumé. - Le terrain a toujours joué un rôle important pour les géographes effectuant des recherches dans les pays tropicaux. Cela tient d'une part aux carences des sources d'information (statistiques, cartes) qu'il faut compenser par des observations, des entretiens etc., et d'autre part à la confrontation du chercheur avec des sociétés «exotiques », porteuses d'autres valeurs. Les conditions pratiques de la recherche ont favorisé les rapprochements disciplinaires avec les anthropologues et les agronomes notamment, rapprochements facilités par l'existence d'organismes comme l'IRD ou le CIRAD. Bien des questions posées par la relation du chercheur avec son terrain ne sont cependant pas spécifiques aux « tropicalistes » mais concernent l'ensemble de la géographie. Elles dépassent en outre les problèmes purement méthodologiques car le terrain relève du vécu : il est source de plaisir et participe d'un art de vivre.

Résumé. - Ce texte a pour but de clarifier l'approche du terrain en géographie urbaine à partir d'un itinéraire singulier et de souligner les pièges que révèle une proximité non maîtrisée. En première analyse, le terrain apparaît comme l'espace des pratiques quotidiennes, le lieu de l'expérience et l'école de la vie. Mais ce terrain n'est pas un absolu; il dépend de celui qui l'appréhende. A peine perçu, il est déjà construit, délimité, théorisé... L'article répertorie ensuite les nécessaires procédures de mise à distance ; il montre enfin comment s'articulent en France le travail sur les terrains urbains sensibles et l'investissement sur le local.

Résumé. - Le dépouillement de 43 questionnaires abordant (A) la définition de la géomorphologie et du terrain, (B) les aspects matériels de la pratique du terrain et (C) la méthodologie des observations permet de préciser les contenus que les géomorphologues français reconnaissent aujourd'hui à la notion polysémique de « terrain ». Au sens le plus large, le « terrain » est d'abord un cadre spatial : celui des espaces référents de la recherche. Ces espaces soumis à des grilles de lectures pré-définies deviennent producteurs de données : le « terrain » est alors un espace configuré par la pratique elle-même. La pluralité des outils conceptuels, des techniques d'étude, des pratiques, explique qu'un même « terrain » soit à l'origine d'objets construits très différents, a fortiori en contexte de « révolution scientifique » au sens de Kuhn.

Résumé. - La géographie culturelle qui analyse les pratiques culturelles ainsi que les représentations sociales et culturelles des acteurs pour expliquer un paysage ou encore l'organisation spatiale d'une ville exige un travail de terrain. Toutefois une enquête menée en 2006 auprès de chercheurs français souligne leur faible intérêt pour le travail de terrain. D 'où l'impératif d'une théorisation du travail de terrain si on veut éviter à la géographie culturelle d'être assimilée aux « cultural studies ».

Résumé. - Dans la tradition géographique française, le terrain a toujours constitué un des temps forts de l'étude, particulièrement quand il s'agit de monographies régionales. Visiter le terrain ne s'improvise pas, mais se prépare scrupuleusement. Au final, l'investigation procure des enseignements qu'aucune autre démarche ne permet d'acquérir. Malgré les nouvelles technologies de l'information, le terrain demeure indispensable et a encore, selon nous, de beaux jours devant lui.

Résumé. - Le terrain et les pratiques de terrain sont à la jonction des préoccupations des pédagogues et des géographes. Mais, contrairement à ce qu 'il était souvent demandé des années 1880 aux années 1980, les pratiques du terrain sont loin de s'être généralisées dans le cadre de la géographie scolaire. Ceci peut être mis en regard avec les différentes figures du géographe qui apparaissent sur une période plus ample : le géographe de cabinet, le géographe de plein-vent et le géographe d'atelier. Ces trois figures du géographe correspondent à trois régimes de la géographie scolaire : la discipline de mémoire, la géographie leçon de choses et la pédagogie par le document.

Résumé. - Les didacticiens de la géographie utilisent trois « terrains » différents : la classe avec le professeur et les élèves travaillant en géographie avec des outils très divers ; le lieu visité par des élèves en sortie ; la classe comme lieu d'expérimentation de nouvelles démarches d'enseignement de la géographie. Dans l 'un et l'autre cas, l 'observation et l 'utilisation de ces «terrains » pose des problèmes analogues à ceux que rencontrent les chercheurs en sciences sociales et en géographie appliquée.