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Revue | Politique étrangère |
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Numéro | vol. 65, no 2, 2000 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - p. 305-306
Politique étrangère de la France
- La France dans le monde. 1979-2000 - Stanley Hoffmann p. 307-317 Stanley Hoffmann, analysant les vingt dernières années de la politique étrangère française, insiste d'abord sur son extrême continuité, autour de deux préoccupations : parvenir à une relation stable avec l'Allemagne ; combattre le déclin. Mais le monde change. En 1989-1991, la chute du bloc communiste et la dissolution de l'Union soviétique constituent un tremblement de terre diplomatique. Les temps sont difficiles pour la France. Celle-ci doit se faire plus modeste et notamment plus souple avec le grand protecteur américain. Pourtant, sous la continuité de la diplomatie, la France s'est beaucoup transformée. L'Europe est désormais le grand projet. Le roman national touche sinon à sa fin, du moins à ses limites. Le roman européen commence-t-il ?France in the World, 1979-2000, by Stanley Hoffmann When analysing the last twenty years of French foreign policy, Stanley Hoffmann emphasizes, first of ail, its great continuity, centred on two concerns: reaching a stable relationship with Germany; and combatting decline. But the world is changing. The collapse of the Communist bloc and the winding up of the Soviet Union in 1989-1991 caused a diplomatie earthquake. These are difficult times for France. She has to behave more modestly, and in particular more flexibly with the great American protector. Yet, without any continuity of her diplomacy, France has undergone a major transformation. Europe is now the great plan. The purely national chapter in her history is nearly over, or at least reaching its limits. Is the European chapter beginning?
- Une politique étrangère pour quoi faire ? - Henri Froment-Meurice p. 319-332 Henri Froment-Meurice fait le point, dans cet article, sur vingt ans de politique étrangère de la France dans un monde en pleine transformation. Pour lui, cette politique correspondait, en 1950, à un « grand dessein » qui était celui de l'unification de l'Europe d'abord dans sa partie occidentale, puis élargie à l'Est. Elle reposait sur un certain nombre d'instruments traditionnels de l'influence française (présence en Afrique, siège de membre permanent au Conseil de sécurité, force de dissuasion, rôle en Allemagne, construction européenne). Or, mise à part l'Union européenne, ces instruments tendent tous à s'affaiblir. Le « grand dessein » de la France subsiste tout de même, à condition qu'elle prenne acte du fait qu'elle ne peut désormais véritablement peser sur le cours des choses qu'à travers l'Europe, d'autant plus qu'une puissance « solitaire » ne semble plus à même d'affronter les défis majeurs du siècle à venir.The Aims of French Foreign Policy, by Henri Froment-Meurice Starting with what was the grand plan of France's foreign policy at the end of the Second World War (building of Europe, solidarity with the United States, resistance to Soviet expansion in the hope of co-existence), Henri Froment-Meurice considers the way it has evolved over the past twenty years and the changes undergone by the instruments of power that France still wields at a time when a new, highly unpredictable international landscape is emerging. He concludes that in any event it is more necessary than ever to continue with the building of Europe.
- La France et l'Empire - Philippe Moreau Defarges p. 333-342 Philippe Moreau Defarges analyse ici les conséquences de la construction européenne sur la France, cinquante ans après la présentation du plan Monnet-Schuman. Pour lui, au sortir de la guerre, l'Europe constituait le meilleur — et le seul — choix possible pour la France. Mais la construction européenne, sorte de « réinvention du projet impérial », conduit à une remise en cause profonde des prérogatives de l'Etat français et de la spécificité de la nation française. L'Etat tend à être privé du plus prestigieux (la monnaie, l'action internationale) et à ne garder que le plus ingrat (la solidarité sociale). La France fait désormais partie d'une équipe. Le temps des nations supérieures est bien révolu.France and Empire, by Philippe Moreau Defarges France's history is dominated by a contradictory relationship with the European empire: at some periods France has dreamed of being the imperial unifier of Europe; at the sarae time, in the name of the nation, she has obstinately combated se-veral empire-building attempts, especially those made by Germany. Would the European Union not be this empire that France has both wanted and rejected? For France, the building of Europe does constitute a break: she is no longer a totally sovereign country, she belongs to a team. This implies that France has to radically reinvent herself. But in the end, are not all great nations today — even the United States — discovering themselves to be some countries among many others?
- La France « pratiquante non croyante » ? Les vrais enjeux d'une présidence modeste - Sylvie Goulard p. 343-357 Pierre Pettigrew, ministre canadien du Commerce international, analyse dans cet article en quoi la mondialisation affecte le politique. Pour lui, en remettant en cause le « pouvoir vertical de l'Etat-nation » et en favorisant la « puissance horizontale du marché », elle conduit à une fragmentation et à un affaiblissement du politique qui doit donc être redéfini. Il doit se faire le « gardien vigilant et diligent des buts humains de l'activité économique » en protégeant et en développant les valeurs de solidarité et de diversité culturelle, à l'image du modèle canadien, afin de lutter contre les tendances à l'exclusion et à l'homogénéité que recèle un marché laissé à lui-même. De ce point de vue, Seattle constitue « le point de départ [...] d'un processus de renouvellement du politique » sur la base de la constitution d'une société civile globale et d'une nouvelle « éthique de l'altérité ».Is France an Unbelieving Believer? The True Challenges of a Modest Presidency, by Sylvie Goulard As from July 1 of this year France will have the presidency of the European Union. The intergovernmental conference that began in February 2000 its work of reforming the Union before the next new members join will therefore constitute the main challenge facing this presidency. The French authorities have chosen to restrict the agenda to the difficult issues that were left in abeyance at Amsterdam: size and composition of the Commission, weighting of votes on the Council and scope of use of a qualified majority and to a reform of reinforced cooperation. This technical agenda does not measure up to the political challenge that enlargement represents. It squares ill with the determination that France is still showing to build a "powerful Europe", a political Europe. Will France remain, along with Germany, in the vanguard of the building of the Union, or will she slip back to the rearguard in the name of a form of pragmatism bordering on resignation?
- Les relations franco-américaines à l'épreuve de la crise au Kosovo - Steven Philip Kramer, Mercedes Neal p. 359-374 Steven Philip Kramer s'intéresse ici à l'impact de la crise kosovare sur les relations franco-américaines et sur la question de la sécurité européenne. Après avoir montré à quel point, depuis deux siècles, les relations franco-américaines sont empreintes de méfiance réciproque, il insiste sur l'opposition entre thèses américaine et française concernant la sécurité européenne. Si, des deux côtés de l'Atlantique, la tendance semble être actuellement en faveur de la seconde, la crise au Kosovo a soulevé — malgré la convergence des positions américaine et française — la question du degré de fiabilité que Européens et Américains peuvent à l'avenir espérer les uns des autres. L'auteur évoque enfin le rôle éventuel du Royaume-Uni dans l'amélioration des relations franco-américaines.U.S.-French Relations After Kosovo, by Steven Kramer U.S.-French relations suffer from a lack of mutual trust based on two centuries of difficult history. In addition, U.S-French security interests do not coincide. Although both nations believe in the importance of playing an active role in global security and cooperate effectively in specifie cases like Kosovo, their long term goals are different. The United States wishes to perpetuate an Atlanticist security System; France advocates greater European independence. No solution to the debate over ESDI will occur without a breakthrough in U.S.-French relations, but past expérience indicates that no such breakthrough is likely to take place. The future of U.S.-French relations will probably resemble the past, conflict over doctrine, cooperation over concrete issues.
- La France dans le monde. 1979-2000 - Stanley Hoffmann p. 307-317
ONU
- L'ONU et la sécurité à l'échelle planétaire - Maurice Bertrand p. 375-387 À l'heure où les Européens tentent de définir leur politique de sécurité et de défense commune, comment peut-on évaluer les limites du système de sécurité onusien ? Est-il nécessaire d'en définir un nouveau ? Face aux prétentions hégémoniques américaines qui tendent à instrumentaliser l'ONU et à la déposséder de ses responsabilités, l'Europe a effectivement un rôle à jouer. Mais cela suppose de se débarrasser d'un certain nombre d'idées fausses sur l'institution onusienne. Il s'agit en fait de dépasser une conception archaïque faisant de l'imprévisibilité des crises, et du recours concerté à la force par les grandes puissances les fondements du système de sécurité collective. Maurice Bertrand plaide ainsi pour la mise en place d'une politique systématique de prévention des crises qui utiliserait un canal plus économique que militaire.The UN and Global Security, by Maurice Bertrand The présent collective security System suffers from the United States' hégémonie ambitions. Although the Europeans reject the UN being controlled by the United States, no initiative has been taken to remedy the situation. In particular, Europe's position is confused by a number of misconceptions about the UN as an institution: it is thought to be an inescapable player and to be reformable from within... but above ail, Europe reasons on the basis of an archaic concept of the collective security System, which sees the latter as being based on the notions of unpredictability of crises and use of force. Hence the aim for Europeans should be to define a new, more preventive and pragmatic security System.
- Le bilan de dix années d'opérations de maintien de la paix - Thierry Tardy p. 389-402 Thierry Tardy propose ici un bilan des opérations de maintien de la paix de l'après-guerre froide, parfois appelées opérations « de la deuxième génération ». Il éclaire ainsi la dynamique par laquelle elles ont été repensées en intégrant les erreurs et échecs du passé. Pour l'auteur, les années 90 ont vu une progressive stigmatisation du rôle de l'ONU, tenue pour responsable des échecs, et une reprise en main de ces opérations par les États. Tentant de préciser ce que recouvre le concept flou d'« opération de maintien de la paix », Thierry Tardy relève que de telles opérations sont, aujourd'hui, par bien des aspects, le reflet de certaines grandes évolutions du système international.A Review of Ten Years of Peacekeeping Opérations, by Thierry Tardy The peacekeeping operations that were set up in the 1990s were to a certain extent a reflection or the state of international relations during that period. Initially ambitious, ill-defined and conducted by a hope-bringing UN, they were subsequently taken over by States that kept the UN out and withdrew from the dangers of crisis management. In these two movements, peacekeeping operations do not form part of well-defined strategic vision, and despite the realignments made following the failures of Somalia and Bosnia, they remain ill-suited to the situations which they are supposed to manage, and continue to suffer from a traditional vagueness and an overestimation of their own capabilities.
- Le Conseil de sécurité dans les années 1990: essor et récession ? - David M. Malone, Mercedes Neal p. 403-421 David M. Malone dresse ici le bilan du Conseil de sécurité de l'ONU pour les années 90. Alors qu'en cette fin de décennie, l'institution onusienne semble en perte de vitesse (l'intervention au Kosovo, par exemple, s'est faite sans consultation préalable du Conseil de sécurité), une évaluation de son action, de son fonctionnement et de ses perspectives d'avenir apparaît nécessaire. David M. Malone insiste d'abord sur l'élargissement du spectre des préoccupations du Conseil qui se focalise de plus en plus sur des conflits intra-étatique s aux problématiques complexes. Considérations humanitaires, défense des droits de l'homme et promotion de la démocratie deviennent ainsi des enjeux de première importance. L'auteur s'intéresse ensuite aux questions institutionnelles qui ont traversé la décennie (modalités des prises de décision, évolutions judiciaires, ouverture aux ONG...). Il reste qu'à la veille du XXIe siècle, l'interrogation demeure quant à un certain nombre de problèmes cruciaux : les relations entre le Conseil et les Etats-Unis d'une part, et la Russie de l'autre, l'efficacité des interventions en Afrique et la réforme du Conseil lui-même. Institution incontournable et irremplaçable, le Conseil ne pourra, selon David M. Malone, sortir de l'impasse que grâce a une réaffirmation du leadership américain.The Security Council in the 1990's: Boom and Bust?, by David Malone In this article, David Malone reviews key cross-cutting issues in Security Council decision-making throughout the 1990s. These include the growing focus on internai conflicts, a related increase in recourse to coercive measures (sanctions, naval blockades, authorization of the use of force) and often difficult partnership with regional organizations in addressing challenges to the peace. He examines humanitarian concerns, human right violations and democratization as an instrument for stabilization of war-torn sociaties as factors driving many Council decisions. The article also addresses institutional issues, including the CounciFs creation of international criminal tribunals, its relationship with the international criminal court (the Statute of which was agreed in Rome in 1998) and the slow-moving debate over Security Council reform. The author argues that Council decisions in the 1990s undermined fundamentally absolute conceptions of State sovereignty, but identifies several major challenges facing the Council (relations between the UN and the USA; Russia's role within the Council; and the UN's poor record at grappling effectively with African conflicts) at the turn of the millenium.
- L'ONU et la sécurité à l'échelle planétaire - Maurice Bertrand p. 375-387
La mondialisation après Seattle
- L'avenir du politique - Pierre S. Pettigrew p. 423-437 The Future of Political Authority, by Pierre S. Pettigrew The nation-state emerged as a vertical political authority operating on a spécifie territory in relation to a relatively homogenous group. Internationalization builds on this momentum on the basis of the interdependence of states. Globalization imposes a new relationship between economies and politics: the horizontal power of the market is increasingly replacing the vertical power of the state. Political and economie spaces no longer coincide; and the pace of politics, slowed by consultations, has little in common with the pace of economies, accelerated by new technology. This new situation may resuit in greater exclusion of populations or even of increasingly marginalized states. This is the source of the problem of values and cultural diversity. With regard to culture, variety concerns France as it concerns Canada, which — through the mosaic model — serves as an inspiration for many societies. With regard to values, a moral renewal is emerging that will take us from an ethics of justice to an ethics of otherness; the contributions of women and of NGOs will be decisive here. Seattle will be remembered mainly as the first place of confrontation between the old order, which must adapt, and the new order, which is striving to emerge. The century just beginning will be marked by their coexistence.
- En attendant le cycle. Que faire après Seattle ? - Alex Kouvéje p. 439-454 Alex Kouvéje revient dans cet article sur l'après-Seattle à la suite de l'échec de la conférence ministérielle de l'OMC et de l'impossibilité d'aboutir au lancement d'un nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales. Pour lui, il existe une raison majeure à cet échec : en dehors des négociateurs commerciaux, personne à proprement parler, ni les perdants, bien sûr, ni même les gagnants de la libéralisation des échanges n'avait intérêt à voir ces négociations s'ouvrir. Il s'interroge également sur le nouveau rôle des politiques commerciales à travers l'étude de celles menées par les États-Unis, l'Europe et les pays du Sud. Il définit enfin les conditions nécessaires pour la mise en place d'un nouveau cycle de négociations sur la base de son concept de « PAUSE ».Waiting for the Cycle. What Should Be Done After Seattle?, by Alex Kouvéje The WTO Ministerial Conference held in Seattle in early December 1999 was powerless to launch the millennium cycle owing to the appearances of new players who had previously not been at the negotiating table — non-governmen- tal organizations and developing countries — and to the difficulty that the advocates of trade liberalization had in mobilizing their traditional support. The conference also marked the exhaustion of the model of globalization conducted under America's control and the inability of the European Union to replace it with its own model of far-reaching integration. Developing countries are seeking to lay the foundations of a trading system whose procedures are more egalitarian and whose objectives are more equitable. The interlude that has been imposed by the December failure should allow answers to be found to the questions asked by the Seattle "dissident".
- L'avenir du politique - Pierre S. Pettigrew p. 423-437
Repères
- Les coopérations renforcées : quel avenir ? - Françoise de La Serre p. 455-465 Dans la perspective d'une Europe à trente, la coopération renforcée pourra-t-elle permettre de concilier intégration et élargissement ? Le problème est à l'ordre du jour de la CIG. Mais beaucoup d'ambiguïtés subsistent sur les finalités assignées à cette réforme du traité d'Amsterdam. Les coopérations renforcées généreront-elles un centre de gravité, une avant-garde ou, à l'inverse, une Europe à la carte ?What Is the Future of Reinforced Co-operation?, by Françoise de La Serre The opening of the new Intergovernmental Conference could be an opportunity to revive the debate about reinforced co-operation among the European Union's Member States. The Union has always endeavoured to reconcile the desire for ever-deeper integration with most States' désire to préserve a form of flexibility that takes account of their differences. Seen from this perspective, although the Treaty of Amsterdam has allowed closer cooperation to make significant but still inadéquate progress, certain core issues such as CFSP remain shelved. If it were to be implemented, this reinforced co-operation could take two forms: a juxtaposition of isolated co-operation activities that would risk giving rise to an à-la-carte Europe, or a breakaway by a vanguard of States which would participate in the most important forms of co-operation and which would constitute, de facto, the Union's centre of gravity.
- 2+4 ou la négociation atypique - Bertrand Dufourcq p. 467-484 Bertrand Dufourcq nous livre ici son propre témoignage, dix ans après les faits, sur les négociations ayant précédé la réunification allemande. Ces négociations, portant sur les aspects externes de la réunification, devaient se déployer dans le cadre d'un forum « 2+4 » (c'est-à-dire associant la RFA, la RDA et les Etats-Unis, l'URSS, la Grande-Bretagne, la France). Mais le processus diplomatique s'est déplacé du forum vers la périphérie, faisant la part belle aux négociations bilatérales, en raison notamment du double discours soviétique. Si les positions initiales des divers protagonistes divergeaient, notamment sur la question de l'appartenance de l'Allemagne a l'OTAN et sur celle de sa frontière orientale, les négociations aboutirent à un compromis satisfaisant pour tout le monde.2+4 or Atypical Negotiation, by Bertrand Dufourcq The special feature of the 2+4 negotiations on settling the external aspects of German unification was that they only concerned the substantive issues in exceptionnal cases, focussing invariably on finding a consistent format for decisions resulting from bilateral negotiations, or taken in multilateral fora (Atlantic Alliance, CSCE, disarmament).
- Les ambitions de l'Europe : de l'après-Kosovo aux indicateurs de cohérence - André Dumoulin p. 485-498 André Dumoulin analyse ici les ambitions européennes en matière de sécurité et de défense au lendemain de l'intervention au Kosovo. Selon lui, il est nécessaire que l'Union européenne se dote d'une réelle capacité de défense et ne se limite pas à un simple processus d'intégration économique. C'est le seul moyen pour l'Europe d'exister en tant que véritable acteur diplomatique et stratégique indépendant des États-Unis. Après nous avoir mis en garde contre une américanisation des mentalités européennes, l'auteur plaide en faveur de l'élaboration d'une doctrine stratégique propre à l'Union, ce qui nécessite de dépasser les divergences internes, de ne pas dissocier IESD et PESC, et d'articuler le processus à l'Alliance atlantique.Europe's Ambitions: From After-Kosovo to Cohérence Indicators, by André Dumoulin Europe's voluntarist security and défense policy during the post-Kosovo period reveals a number of institutional, operational and doctrinal dilemmas for the Union, while ill-concealing the numerous underlying divergences that will flow from this ambition in the Transatlantic arena. The apparent soundness of the foundation on which Europe's pragmatic new security and defense policy is based will certainly require quite a number of adjustments between the US and its allies.
- Esquisse d'un changement politique au Maghreb ? - Rémy Leveau p. 499-507 Dans cet article, Rémy Leveau s'interroge sur l'éventualité d'un changement politique au Maghreb. Alors que deux événements importants ont récemment modifié le paysage politique maghrébin (l'accession d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence algérienne en avril 1999 et la mort du roi Hassan II du Maroc le 23 juillet 1999), il convient d'évoquer les différents facteurs, intérieurs et extérieurs, du changement et ses manifestations possibles. Pour l'auteur, si la tendance générale est à l'ouverture économique et/ou à la libéralisation politique, tout dépendra de la réélaboration d'un consensus politique entre les différentes élites (élites politiques modernisatrices, élites militaires et contre-élites islamistes). Tel est le défi que doivent relever les nouveaux leaders arrivés au pouvoir en 1999.The Beginning of Political Change in the Maghreb?, by Rémy Leveau In North Africa the year 1999 was marked by the arrivai in power of Abdelaziz Bouteflika in Algeria and by the death of the king of Morocco, Hassan II. These events occurred in region beset by a number of social and institutional bottlenecks, such as bipolarization of the political scene between the military and the Islamists or the persistence of an increasingly challenged authoritarianism. Nonetheless a change in the situation is perceptible : thus the Islamists' fresh willingness to move towards a compromise with the political authorities, along with the Maghreb's geopolitical shift towards the United States and the major international organizations, testify to the region's evolution towards more political liberalization and opening-up of its economy. In this new context the men who recently came to power will still have to take up the two great challenges of stabilizing the domestic situation in Algeria, Morocco and Tunisia and improving regional integration in North Africa.
- Comment gérer la minorité arabe d'Israël ? Les élections de mai 1999 - Laurence Louër p. 509-521 Laurence Louër analyse ici la manière dont les élections israéliennes de mai 1999 témoignent de l'émergence d'un nouveau mode de gestion de l'électorat arabe par les partis juifs. Cette émergence est, pour l'essentiel, le résultat de la bipolarisation du système politique israélien puis de la réforme électorale mise en place à partir de 1996, laquelle a renforcé le vote communautaire. Dès lors, les partis juifs, et surtout le Parti travailliste, ont eu tendance à remplacer leur stratégie de cooptation individuelle de personnalités arabes par une politique de patronage de partis intégrant les mouvances arabes nationalistes et protestataires sur leurs listes. L'auteur y voit une instrumentalisation du vote arabe. Parallèlement, certains partis juifs continuent à gagner des voix arabes par une politique de captation puis de redistribution des ressources publiques. Il reste que, si l'électorat arabe jouit aujourd'hui d'un réel pouvoir de négociation, il souffre d'un déficit de légitimité et de sa propre fragmentation.
- Les coopérations renforcées : quel avenir ? - Françoise de La Serre p. 455-465
Libre propos
- L'Europe et la convergence fiscale : urgence et conditions d'une réforme institutionnelle - Philippe Marini p. 523-533 Philippe Marini, auteur du rapport du Sénat sur « La concurrence fiscale en Europe : une contribution au débat », revient ici sur le débat relatif à l'harmonisation fiscale européenne. La mise en place de l'UEM conduit, selon lui, à une intensification de la concurrence fiscale entre États qui paraît particulièrement dommageable. Se montrant favorable à une harmonisation de la fiscalité entre les États-membres, il propose d'associer les parlements nationaux, dont le « consentement à l'impôt » a toujours constitué l'une des principales prérogatives, à la politique européenne de prélèvements obligatoires par l'institution d'un Sénat européen composé de délégations de parlementaires nationaux.
- L'Europe et la convergence fiscale : urgence et conditions d'une réforme institutionnelle - Philippe Marini p. 523-533
Lectures
- François Thual. Le désir de territoire. Morphogenèses territoriales et identités - Bernard Cazes p. 535
- Boutros Boutros-Ghali. Mes années à la maison de verre - Yves Gounin p. 536-537
- Christophe Jaffrelot (dir.). Démocraties d'ailleurs - Isabelle Cordonnier p. 537-538
- Philippe Moreau Defarges. La communauté internationale - Yves Gounin p. 538-539
- Pascal Boniface. La France est-elle encore une grande puissance ? - Dominique David p. 539-540
- Daniel Cohen. Nos temps modernes. Edward N. Luttwak. Le turbo-capitalisme - Yves Gounin p. 541-542
- Viviane Forrester. Une étrange dictature - Yves Gounin p. 542-544
- Laurent Murawiec. La guerre au XXIe siècle - Dominique David p. 544-545
- Vincent Desportes. Comprendre la guerre - Jean-Louis Dufour p. 545-547
- Gérard Chaliand (dir.). Les stratégies du terrorisme - Jérôme Marchand p. 547-548
- Yves Boyer et Isabelle Facon (dir.). La politique de sécurité de la Russie : entre continuité et rupture. André Dulait et François Thual. La nouvelle Caspienne : les enjeux post-soviétiques - Bernard Cazes p. 548-549
- Gabriele Goettle. A l'Est du Mur. 1989-1999 : les Allemands de l'ex-RDA, leurs rêves, leurs désillusions - Walter Schütze p. 550
- Pierre Joannon. John Hume - Jacques Leprette p. 550-552
- George Bush et Brent Scowcroft. George Bush à la Maison-Blanche. Quatre ans pour changer le monde - Yves Boyer p. 552-553
- Henry Lelièvre (dir.). Les Etats-Unis, maîtres du monde ? - Yves Gounin p. 553-554
- Alain Gresh et Didier Billion (dir.). Actualités de l'Etat palestinien - Yves Gounin p. 555
- Guy Sorman. Le génie de l'Inde - Isabelle Cordonnier p. 556
- Christophe Jaffrelot. Dr Ambedkar, leader intouchable et père de la Constitution indienne - Gilbert Etienne p. 557
- Philippe Pons. Macao - Isabelle Cordonnier p. 557-558
- André Linard, GRIP. Cuba. Réformer la révolution - Yves Gounin p. 558-559
- Sophie Pons. Apartheid. L'aveu et le pardon - Yves Gounin p. 559-560
- Bélinda Ayessa, Jean-Paul Pigasse et Adrien Wayi. Congo-Brazzaville. Chroniques 1998 - Yves Gounin p. 560-561
- George L. Mosse. De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes - Christian Ingrao p. 561-563
- René Rémond. Regard sur le siècle - Louis Arénilla p. 563-564
- Serge Berstein et Pierre Milza (dir.). L'année 1947 - Louis Arénilla p. 564-565
- Les auteurs - p. 567-570
- Abstracts - p. 571-575