Contenu du sommaire : Le Paraguay : 30 ans après Stroessner

Les politiques publiques au Paraguay ont été historiquement caractérisées par leur nature clientéliste. Cependant, en 2016, le ministère d'État en charge de la planification a introduit des dispositifs juridiques qui obligent les Conseils municipaux à présenter des plans de développement comme condition préalable à toute sollicitation de financement. Dans ce contexte, la participation citoyenne peut-elle démocratiser la politique locale ? Après avoir détaillé le processus de construction des institutions participatives au Paraguay et analysé notamment les conditions politiques et bureaucratiques à partir desquelles l'État a fait la promotion de la planification participative au niveau local, nous démontrons que les nouvelles attributions octroyées aux Conseils municipaux sont en réalité insuffisantes pour réduire l'emprise des agents publics toujours inféodés aux partis politiques et redistribuer, de manière effective, le pouvoir aux citoyens.

L'approche de la rhétorique des textes scolaires permet de détecter des conceptions historiographiques et thématiques transmises par l'éducation formelle et installe des images descriptives de certains événements, personnages et situations historiques. En ce sens, le problème posé par la présente enquête est de déterminer la version officielle du gouvernement du général Alfredo Stroessner dans les textes scolaires utilisés au Paraguay de 1989 à nos jours. Le présent article a pour point de départ la reconnaissance de la vision historique du gouvernement de Stroessner, issu de l'analyse discursive des manuels scolaires utilisés depuis la chute du régime stroniste jusqu'à nos jours, soulageant les images et les représentations du fait historique. La recherche vise à présenter une nouvelle approche de la stronomie en analysant les textes scolaires utilisés dans les établissements d'enseignement du pays. Les représentations du stronismo des temps de la dictature sont en train d'être recontextualisées dans la démocratie, avec l'introduction d'aspects soulignant la présentation négative du régime. Cependant, il existe encore des convictions bien ancrées, telles que l'idée de paix et de progrès, représentation qui est déterminante pour l'élaboration de modèles mentaux de jeunes étudiants. Trente ans après la chute du régime stroniste, la lutte pour la mémoire collective dans le domaine de l'éducation suscite une discussion intéressante dans le pays, car il a fallu de nombreuses années pour que l'enseignement de la dictature stroniste occupe une place de choix dans l'agenda ministériel et fournissent aux écoles un matériel qui sert de référence pour traiter des problèmes jusqu'ici non traités, tels que les méthodes de répression et de torture du régime, ainsi que les mécanismes de résistance des secteurs populaires.

Dans cet article, nous explorons le processus de reconstruction et de représentation de la dictature stroniste dans l'espace public paraguayen à travers une institution particulière : le musée des Mémoires. À partir de l'analyse de sa muséographie, nous voulons mettre en évidence les insuffisances de cet espace et, en même temps, analyser les causes qui, à notre avis, l'empêchent de devenir une institution de référence pour la société paraguayenne contemporaine. Notre volonté est en définitive de révéler les facteurs qui mettent en péril la survie de ce musée.

À travers une étude de cas, le projet du parc éolien de Juchitan (Mexique), cet article examine les modalités d'application du droit de « Consultation Préalable Libre et Informée ». Cette région accueille un important réseau des parcs éoliens le plus important en Amérique latine. La « Consultation Préalable » est une norme inscrite dans les droits des peuples autochtones. Elle vise à construire une concertation sociale autour des projets qui se réalisent dans les territoires autochtones. Toutefois, nous montrons dans cet article son aspect illusoire si elle n'est accompagnée d'une réelle politique publique dédiée aux problèmes d'implantation territoriale des parcs éoliens ainsi que de modifications des mécanismes actuels de planification fondés sur une stratégie essentiellement « de haut vers le bas ».

Entre 2004 et 2012, la CGT en Argentine est restée unie et a établi une articulation organique avec les gouvernements kirchnéristes. Cette période a été marquée par la récupération du pouvoir de négociation « économico-corporatif » du mouvement syndical et par sa recomposition comme acteur socio-politique. Cet article analyse la complexe relation entre syndicats et pouvoir en Argentine, au prisme du rôle joué par la CGT, l'organe syndical le plus dynamique du pays. Nous avons distingué trois étapes dans ce processus et étudié : 1) les conditions qui ont rendu possible qui ont rendu possible la coopération entre le gouvernement péroniste et les syndicats à partir de 2003 ; 2) le conflit entre le pouvoir exécutif et les producteurs agro-industriels en 2008 qui a provoqué une intense polarisation sociale, fragilisé le gouvernement, renforcé les syndicats et questionné la logique national-populaire, et enfin ; 3) l'ouverture d'un champ de tensions et la dégradation des relations entre la CGT et le gouvernement à partir de 2012.