Contenu du sommaire : Explorations.

Des modifications dans le comportement des lecteurs et de nouveaux modes de gestion dans le monde du livre, dont le remplacement des créateurs par des gestionnaires et la concentration des pouvoirs, ont entraîné depuis une trentaine d'années des changements dans la place qu ' occupe la littérature dans la production éditoriale. Les structures traditionnelles du marché québécois dominé par les importations et l'intervention des médias sont venus accentuer la tendance à la «bestsellerisation » de la culture. Ce phénomène n 'est pas isolé mais participe d'un courant mondial qui a pour effet de marginaliser les productions locales.

L'état des travaux effectués en sociologie sur les publics d'art nous indique qu 'il existe peu de recherches dépassant le simple enregistrement statistique et qui n 'auraient pas dissout le phénomène complexe de la réception de l'art dans une macrosociologie des comportements culturels. L 'ambition de cet article est de démontrer que l 'analyse de la réception de l 'art aurait intérêt à s'inspirer d'une sociologie de la connaissance et plus précisément d 'une sociologie des représentations sociales afin de sortir de cet impasse. En effet, une telle approche permet de tenir compte à la fois de la compétence du sujet récepteur et du statut de l'œuvre d'art dans les sociétés contemporaines.

Les listes de bestsellers et les entrevues avec des lecteurs permettent d'analyser certaines facettes du phénomène du bestseller. Les listes québécoises de bestsellers présentent diverses lacunes mais une analyse statistique de leur contenu entre 1970 et 1987 révèle diverses tendances dont un recul de la part du marché détenue par le livre québécois. D 'autre part, une série d 'entrevues avec des lecteurs de bestsellers illustre la 'variation des comportements selon le sexe et certaines composqntes du plaisir de lire.

Cet article est tiré d'un rapport de recherche et en présente les principaux résultats. Les auteurs analysent la programmation hebdomadaire de dix stations de télévision dans le marché francophone de Montréal. L 'objectif premier de l 'analyse est de comparer l 'offre globale (1 000 titres ) aux choix des téléspectateurs (cotes d'écoute). Les auteurs constatent qu 'il existe un rapport symétrique entre l'offre et la consommation selon les genres mais que ce rapport s 'inverse lorsqu 'on tient compte de l 'origine des émissions.

Une vingtaine d'années plus tard, dans la foulée des célébrations du bicentenaire de la Révolution française, l 'auteur suit à la trace un groupe rock, populaire au Québec entre 1966 et 1970, d'abord appelé les Sinners, puis... la Révolution française ! L'exposé de leur cheminement tortueux et de leurs mille facettes permet d'observer comment un groupe qui se veut créateur par ses produits culturels, en l'occurrence ses disques, doit constamment s 'ajuster en fonction de forces multiples qui se manifestent parfois comme les pressions de ses voix intérieures, parfois comme l'attraction de voies extérieures.

En partant d 'une analyse comparée de la scène rock, du disque et du concert classique, l'article propose de passer à une théorie de la médiation. Cette entreprise de restitution des médiateurs de l'art s 'appuie sur une sociologie critique de l 'intermédiaire qui vient s 'intercaler entre le sujet de goût et l 'œuvre. Cette théorie de la médiation sort de cette oscillation entre croyance et dénonciation de l 'objet pour s 'attacher aux acteurs qui se servent des représentations duales de ce qu 'est la musique, pour en faire leur réalité partagée, à la fois sociale et naturelle.

Cet essai traite des origines de la théorie de la communication centrée sur le message (émetteur -canal -message -récepteur) et de son influence sur le développement de la communication appliquée. Il propose une évaluation critique de l'article de Shannon et Weaver pour ensuite étudier les applications de la théorie du message à quatre domaines : l 'analyse de la publicité, la communication sur le risque, la littérature sur les avertissements de danger et le marketing social.