Contenu du sommaire : Juger par gros temps

Revue Les cahiers de la justice Mir@bel
Numéro no 2013/2
Titre du numéro Juger par gros temps
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Édito

  • Tribune

  • Dossier. Juger par gros temps

    • Présentation - p. 13 accès libre avec résumé
      Dans notre histoire, la justice n'a cessé d'être un allié substantiel des régimes politiques du moment. Depuis les révoltes populaires au début du XIXe jusqu'au milieu du XXe siècle, l'État se défend au moyen d'une justice étatisée, fonctionnarisée, hiérarchisée (Jean Claude Farcy). Dans un corps voué au culte de la loi, il ne peut être question que de défendre l'ordre établi contre ses opposants. Au service de cet objectif, tantôt la justice reste professionnelle, tantôt elle est entièrement militarisée, tantôt elle est mixte, mais dans tous les cas, cette « tradition ordinaire de l'extraordinaire » perdure (Alain Bancaud). Le Conseil d'État n'échappe pas à cette règle lui qui pratiqua longtemps, lors des circonstances exceptionnelles, un faible contrôle sur les actes du pouvoir exécutif (Jean Massot). Rien n'exprime mieux ce rôle secondaire que l'usage constant des lois d'amnistie à l'encontre de décisions de justice jugées inopportunes politiquement (Denis Salas). La période de la guerre d'Algérie confirme ce schéma. On y observe la combinaison des justices militaires et civiles au service d'une mission de répression des « rebelles ». Ceux qui résistèrent à cette logique dans le cadre de leurs fonctions comme Jean Reliquet (procureur général d'Alger de 1956 à 1958) sont rares (Sylvie Thénault). Les avocats des « indépendantistes » plaident au péril de leur liberté, voire de leur vie, sans éviter les condamnations à mort comme le montre le procès de Fernand Iveton (Albert Smadja). Dans cette période de notre histoire, comme dans d'autres, l'amnistie a finalement couvert les exactions des deux côtés. Le corps judiciaire, est-il immuablement fixé dans ce rôle ? A-t-il évolué dans les années récentes ? La situation italienne que ce dossier prend comme exemple, fait apparaître depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, au contraire, une magistrature qui assume pleinement un rôle d'acteur collectif. Dès lors qu'elle s'oppose aux pouvoirs élus corrompus par le crime organisé, elle est en mesure de jouer les premiers plans. C'est ainsi qu'elle contribue à « l'écriture de l'histoire » de la démocratie (Jean Louis Briquet) tout en payant un lourd tribut dans sa lutte contre un adversaire protéiforme et violent (Alberto Perducca). La magistrature française, depuis les années 1990, semble vivre une évolution comparable dans sa lutte contre la corruption. Une forme de séparation des pouvoirs, inédite dans notre histoire, a pu ainsi apparaître. À cette occasion, une inspiration libérale s'est mise à circuler dans les institutions de la Ve République taillées à l'origine pour un exécutif fort. Ainsi, la justice passe d'un rôle classique d'allié du pouvoir à celui, nouveau pour elle, de contrôle de ses défaillances. Reste que par « gros temps », il n'est pas dit que les ressorts mobilisés dans le passé ne s'imposent pas à nouveau.
    • La justice dans les tourmentes politiques et sociales du premier XIXe siècle - Jean-Claude Farcy p. 15-26 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Pendant le premier XIXe siècle, alors que se succèdent troubles sociaux, insurrections et révolutions, la magistrature réprime sans excès de rigueur émeutes de subsistances et grèves ouvrières. Mais lorsque l'ordre social et le sort du pouvoir politique sont en jeu, la justice d'État l'emporte sur le droit et l'idéal de justice. Sous la Seconde République, bien que les magistrats soient en grande partie évincés des juridictions d'exception, ils contribuent à leur organisation et ne s'opposent pas aux violations du droit, pourtant évidentes lors du coup d'État bonapartiste de décembre 1851. L'habitus professionnel (culte de la loi et de l'ordre) de magistrats notables, associés au pouvoir politique et étroitement contrôlés par ce dernier, rend compte d'une telle situation.
      During a sustained period of social unrest in the 19th century, the judiciary repressed riots and workers' strikes without too much zeal. But when social order and the fate of government were at stake, State justice took precedence over law and the ideal of justice. Under the Second Republic magistrates contributed to the organisation of these courts and to the investigation of cases. With a few rare exceptions they did not oppose violations of the law, although these violations were obvious during the Bonapartist coup d'état of December 1851. The professional habitus (cult of law and order) of notable magistrates, who worked alongside and were closely controlled by the government, gives an insight into this situation.
    • Le Conseil d'État face aux circonstances exceptionnelles - Jean Massot p. 27-39 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Plutôt qu'un revirement immédiat à la Libération, la mise en oeuvre d'un contrôle poussé sur les décisions prises dans le cadre (ou sous le prétexte) de circonstances exceptionnelles par le Conseil d'État s'est faite de manière très progressive. Pour étudier cette évolution qui n'est sans doute pas terminée, cet article analyse trois périodes cruciales de la vie du Conseil : les deux premières guerres mondiales, le régime de Vichy et la guerre d'Algérie.
      Rather than an immediate U-turn at the Liberation, the implementation of full judicial review by the Council of State of Government's decisions made in the framework (or on the pretext) of exceptional circumstances came about very gradually. In a study of this evolution - which is probably not finished - this article analyses three crucial periods in the development of the role of the Council : the two World Wars, the Vichy Regime, and the Algerian War.
    • Les crises peuvent-elles échapper à l'exception judiciaire ? : Des débuts de la IIIe République à la création de la Cour de sûreté de l'État - Alain Bancaud p. 41-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Il existe une « tradition de l'extraordinaire dans la justice ordinaire » qui traverse tous les régimes politiques. Il s'agit, d'une part, de la marginalisation des cours d'assises et de la compétence des tribunaux de droit commun occupés par les magistrats professionnels ; celle-ci est toujours encadrée par l'exécutif et les « autorités administratives » chargées en première ligne du maintien de l'ordre. Cette tradition comporte, d'autre part, l'interventionnisme croissant des tribunaux militaires dans la défense intérieure de l'État et le recours à différentes formes de juridiction d'exception.
      There is a "tradition of the extraordinary in ordinary justice" which has survived all political regimes. There has been a marginalisation of the Assize Courts and of the competence of the common-law courts occupied by professional judges ; this competence is still controlled by the executive and the "administrative authorities" responsible for the upkeep of order. This tradition also includes the growing interventionism by military tribunals in domestic defence of the State, and recourse to various forms of special courts.
    • Voyage à Oradour-sur-Glane - Denis Salas p. 61-70 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les familles du petit village d'Oradour-sur-Glane ont attendu longtemps qu'on rende justice à leurs morts à la suite du massacre de leur population par les troupes allemande le 10 juin 1944. Si le tribunal militaire de Bordeaux juge en 1953 21 exécutants de ce crime de guerre, une loi d'amnistie en annule les effets. Ce déni de justice ouvre une longue période de ressentiment chez les victimes qui ne s'est dissipée qu'avec le temps. Aujourd'hui, comme l'auteur le constate au cours de sa visite à Oradour, le travail des historiens s'est substitué aux conflits de la mémoire.
      The families of the small village of Oradour-sur-Glane have waited a long time for justice for those who died in the massacre of the local population by German troops on 10 June 1944. Although the military tribunal of Bordeaux judged 21 perpetrators of this war crime in 1953, an amnesty law cancelled out the effects of the judgement. This denial of justice led to a long period of resentment among the victims' families which has not faded with time. Today, as the author observes during his visit to Oradour, the work of historians has replaced the conflicts of memory.
    • Justice et droit d'exception en guerre d'Algérie (1954-1962) - Sylvie Thénault p. 71-81 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Pendant la guerre d'indépendance algérienne, la justice constitua une des armes du combat contre les nationalistes et ceux qui les soutenaient. Fondée sur des législations d'exception, cette intervention fut massive et impliqua d'emblée les tribunaux militaires. L'ensemble de la guerre fut d'ailleurs marqué par un processus de militarisation de la justice. Cette répression judiciaire eut pour principal effet la multiplication des peines capitales dont 200, environ, furent suivies d'exécution. La magistrature d'Algérie fut d'une certaine façon mobilisée contre l'ennemi algérien, dans un contexte où ces magistrats, issus de familles européennes, jouaient aussi leur sort personnel.
      During the Algerian War of Independence justice was one of the weapons used against the nationalists and their supporters. Based on the legislation on exceptions, this intervention was massive and involved military tribunals from the outset. In fact the war as a whole was marked by a militarisation of justice. The main effect of this legal repression was the sharp increase in the number of death sentences, around 200 of which were followed by execution. The judiciary in Algeria was to some extent mobilised against the Algerian enemy in a context where these judges, from European families, were also playing for their own future.
    • Le procès Iveton. Tribunal militaire d'Alger, 24 novembre 1956 - Albert Smadja p. 83-88 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      De 1955 aux « accords d'Évian » de 1962, ayant mis fin aux combats, les gouvernements français successifs, instituant l'état d'urgence, puis usant des pouvoirs spéciaux votés par l'Assemblée nationale, ont utilisé l'appareil judiciaire à l'encontre des indépendantistes algériens, dont les avocats ont été, par simples décisions administratives, internés dans des « centres d'hébergement » en février 1957, durant près de deux ans. Plus de 2 000 condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux militaires et au moins 164 condamnés ont été guillotinés, dont un Français, Fernand Iveton, le 11 février 1957. Son avocat, lui-même interné deux jours plus tard, rappelle cette sombre période.
      Between 1955 and the Evian Agreements of 1962, successive French governments, having put an end to hostilities, first establishing a state of emergency and then using the special powers voted by the National Assembly, used the justice System against the Algerian pro-independence fighters, whose lawyers were incarcerated in « Accommodation Centres » by a simple administrative decision in February 1957, for a period of almost two years. More than 2,000 death sentences were handed down by the Military Tribunals and at least 164 prisoners were guillotined, including a Frenchman, Fernand Iveton, on 11 February 1957. His lawyer, himself incarcerated two days later, recalls this dark period.
    • La justice face à la Mafia en Italie - Alberto Perduca p. 89-100 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À travers l'histoire de l'Italie et notamment de la Sicile, l'auteur décrit les différentes formes qu'a pu recouvrir la mafia depuis le milieu du XIXe, et notamment Cosa Nostra. En raison du caractère protéiforme du phénomène mafieux et de sa violence de plus en plus extrême, la magistrature italienne a connu un grand nombre de difficultés pour l'appréhender. Aujourd'hui, sans être parvenue à endiguer le phénomène mafieux, elle en a réduit la criminalité la plus violente tout en ayant payé un prix très lourd pour y parvenir.
      Through the history of Italy, most notably Sicily, the author describes the various forms that the Mafia has taken on since the mid-19th century, in particular Cosa Nostra. Due to the protean nature of the mafia phenomenon and its increasingly extreme violence, the Italian judiciary has encountered numerous difficulties tackling it. Today, although it has not succeeded in eradicating the mafia, it has managed to reduce the most violent crime, but has paid a very heavy price in doing so.
    • Justice et politique dans la crise de la « première République » italienne. L'affaire Andreotti (1992-2004) - Jean-Louis Briquet p. 101-115 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En revenant sur le procès à l'encontre de Giulio Andreotti, l'un des principaux dirigeants de la Démocratie chrétienne italienne accusé en 1993 de complicité avec Cosa nostra, la mafia sicilienne, l'article s'attache aux implications politiques de ce procès ainsi qu'aux facteurs et aux modes d'intervention de la magistrature dans l'espace public en Italie. Après avoir rendu compte de ce procès, il étudie dans un second temps le rôle de celui-ci dans l'écriture de l'histoire de la première République italienne ainsi que dans la crise qui a conduit à l'effondrement de ce régime au milieu des années 1990.
      Examining the trial of Giulio Andreotti, one of the key leaders of the Italian Christian Democracy Party, accused in 1993 of complicity with the Sicilian mafia Cosa nostra, the article addresses the political implications of this trial and the factors and modes of intervention by the judiciary in the public domain in Italy. After first giving an account of the trial, it goes on to study the trial's role in the way the history of the Italian First Republic was written and in the crisis that led to the collapse of this regime in the mid-1990s.
  • Chroniques

    • L'histoire kanak et la Nouvelle-Calédonie : le droit comme enjeu de civilisation - Régis Lafargue p. 119-139 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le droit a été en Nouvelle-Calédonie un instrument de la colonisation (« le droit de conquête »). Aujourd'hui, il est mis au défi de servir la cause de l'ancien colonisé en devenant l'instrument de restauration des droits de l'autochtone, en accompagnant le processus de résilience de la société kanak. Toutefois, cette mutation supposait un changement de paradigme : en admettant l'existence d'un peuple autochtone et de ses droits spécifiques. C'est ce que fera l'accord de Nouméa (norme de valeur constitutionnelle). Et parce qu'elle a choisi, il y a 160 ans, de s'étendre au-delà des mers, notre République comporte en son sein deux peuples : un peuple français et un peuple kanak. Cette innovation majeure implique de reconnaître l'identité culturelle et juridique du peuple kanak et de revitaliser le système des statuts personnels de droit interne qui permet de faire vivre la différence dans le respect des droits fondamentaux reconnus à tous.
      In New Caledonia, the Law was an instrument of colonisation, first (« the law of conquest »). Today, it faces the challenge of serving the cause of those who were formerly colonised, becoming an instrument in restoring the rights of the indigenous population while accompanying the process of Kanak resilience. However, this shift required a change of paradigm to admit the existence of an indigenous people and its specific rights. This was done by the Nouméa Agreement (a norm of constitutional value) and because France chose, 160 years ago, to extend over the seas, the country now has two peoples : the French people and the Kanak people. This major innovation implies recognising the cultural and legal identity of the Kanak people and revitalising the system of personal statuses in domestic law which serves to allow differences while respecting the fundamental rights recognised for all.
    • Le sens de l'autorité : La recherche de l'adhésion dans la justice des mineurs - Alain Bruel p. 143-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La justice des mineurs demande au juge des enfants de rechercher l'adhésion de la famille aux mesures qu'il décide dans le but de protéger les enfants en danger (Art. 375 al. 2 du Code civil). Quel est le sens de cette obligation assez rare en droit français ? Comment comprendre que l'adhésion porte non sur la décision mais sur les mesures qui l'accompagnent ? Alain Bruel y voit avant tout un acte symbolique fondé sur l'institution que le juge incarne. Boris Bernabé y retrouve, au moyen d'un détour par le droit romain, l'archéologie du concept d'autorité.
      In juvenile judicial proceedings, judges are required to seek acceptance by the family of the measures that have been decided upon with the aim of protecting children in danger (Article 375, Clause 2 of the Civil Code). What is the rneaning of this obligation of a kind that is somewhat rare in French law ? How should we understand the fact that this acceptance does not concern the decision itself, but the measures that go with it ? Alain Bruel sees it primarily as a symbolic act based on the institution that the judge embodies. Boris Bernabé sees in it the archaeology of the concept of authority, by means of a detour via Roman law.
    • L'autorité du juge et la recherche de l'adhésion - Boris Bernabé p. 151-159 accès libre
    • Qu'est-ce que « la bonne moralité » du magistrat ? : Le clair-obscur de la notion de « bonne moralité » comme condition d'accès aux fonctions de magistrat - Ludovic Belfanti p. 163-170 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La notion de « bonne moralité » est indéfinissable par le législateur et par les autorités administratives d'une démocratie libérale moderne. Il n'est cependant pas aberrant d'exiger d'un magistrat qu'il respecte des contraintes morales particulières. En revanche, il semble raisonnable de ne pas demander à celui qui n'est pas encore magistrat de respecter ces mêmes contraintes. Les magistrats ne devraient pas être considérés comme des êtres à part, définissables par leur degré élevé de vertu. Il n'est pas absurde de considérer qu'un magistrat peut être modérément immoral comme le suggère Jean Cassien Billier.
      The notion of « good morality » is undefinable by the legislator and by the administratives authorities of a modem liberal democracy. It is not however absurd to require that a magistrate respects particular moral constraints. On the other hand, it seems reasonable not to ask the one who is not still a magistrate to respect the same constraints. The magistrates should not be considered special beings, definable by their high degree of virtue. It is not absurd to consider that a magistrate can be moderately immoral.
    • Les magistrats peuvent-ils être immoraux ? - Jean Cassien Billier p. 171-175 accès libre
    • Bilan de la réforme de la garde à vue - Bruno Rebstock, Maxime Cessieux, Jean-Luc Rivoire p. 179-187 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question de la garde à vue est un sujet de toute première importance car il s'agit de l'acte fondateur de la plupart des procédures pénales, qui les oriente irrémédiablement. Pendant des décennies, nous avons assisté à une réforme impossible. Il aura fallu les décisions très explicites de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), l'institution de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et les décisions du Conseil constitutionnel pour aboutir en avril 2011 à une loi créant enfin une situation substantiellement nouvelle. Bruno Rebstock et Maxime Cessieux, deux avocats pénalistes, ont accepté, à partir de leur expérience, de nous rendre compte du chemin parcouru, des dangers de la situation actuelle et de ce qu'il faudra encore mettre en oeuvre pour que notre droit soit en conformité avec la jurisprudence de la CEDH.
      The question of police custody is an issue of prime importance in that it is the founding act in most criminal proceedings and guides their future course irremediably. For decades, reform was perceived as being impossible. It took some very explicit decisions from the ECHR, the introduction of the QPC (preliminary question on the issue of constitutionality) and the decisions of the Constitutional Council, resulting in April 2011 in a law creating a substantially new situation at last. Bruno REBSTOCK and Maxime CESSIEUX, two lawyers specialising in criminal affairs, have accepted to share their experience with us and report on the progress made, the dangers of the present situation and what will need to be done to bring our law into compliance with the case lawof the ECHR.
  • Lire | voir | entendre

  • Quatrième de couverture - p. 206 accès libre