Contenu du sommaire : Les « organisations collaboratives » en question

Cet article vise à comprendre une tension existante entre deux formes collectives travaillant l'idéal collaboratif : la communauté et la multitude. En nous appuyant sur l'exemple des plateformes de l'économie collaborative, nous souhaitons montrer que de valorisation économique des interactions nécessite, au-delà des rationalisations algorithmiques, une instrumentalisation des logiques de reconnaissance par les community managers.

Cet article souhaite interroger le « comment » de la construction du sens de ce qui est « collaboratif » chez des usagers impliqués dans des démarches urbaines mobilisant les méthodes du design des politiques publiques. Après avoir présenté le contexte et la problématique de l'étude, en convoquant une méthode qualitative, les résultats de l'article mettent en évidence la coexistence de trois conditions permettant à l'usager de se voir dans la collaboration lors de son implication dans des expériences urbaines portant sur la fabrique de sa ville.

Cet article vise à proposer une lecture de la collaboration comme étant rendue possible par l'existence d'ambiguïtés organisationnelles et communicationnelles résolues par l'opération d'un signifiant flottant. Une observation participante autour d'un comité d'évaluation de projets dont les décisions dépassent son mandat premier sert à illustrer la proposition théorique. Le signifiant flottant est alors présenté comme faisant l'objet de transactions organisationnelles. Sa flexibilité sémiotique permet la collaboration en organisant des intérêts divergents par la suspension de velléités critiques et la mobilisation de mécanismes normatifs.

Le Building Information Modeling est posé tel un étendard du progrès de la construction et de la gestion des bâtiments. Nous questionnons ici les modalités d'institution d'un tel phénomène en en précisant les formes de performations (théoriques ainsi que désirantes) et d'incarnation. Ces modes d'existences du BIM participent de l'invisibilisation du travail même de collaboration qu'il est supposé prescrire. Enfin, nous rendons compte des forces qui concourent à la mise en place de cette « technologie d'organisation ».

Cet article interroge la spécificité de la collaboration sur le réseau social d'entreprise. Selon les discours d'accompagnement, il permet un mode d'activité collective où les interactions se font directement. Cependant, les problématiques d'animation semblent être prioritaires pour rendre possible et maintenir la collaboration au sein de communautés en ligne. Dès lors, nous explorons les possibilités d'articulation entre collaboration et animation sur les plateformes de réseau social d'entreprise. Nous observons une injonction permanente à la collaboration, loin de l'idéal de spontanéité véhiculé par les discours d'accompagnement, ainsi qu'une invisibilisation de la coordination par une intériorisation des normes gestionnaires.

Notre propos s'attache à l'étude des pratiques collaboratives que tendent à instaurer chez les salariés les dispositifs de prévention de la santé et de la sécurité au travail. Nous étudions la manière dont ces dispositifs, via l'impulsion des acteurs de la prévention qui les portent, structurent l'action collective en matière de prévention des risques professionnels et, plus largement, entendent influer sur l'organisation de l'activité de travail elle-même, en vue de développer des logiques collaboratives ou encore de favoriser des formes de solidarités entre les salariés. Or, des obstacles organisationnels se font jour qui tendent à limiter l'émergence de telles potentialités. À ce titre, nous interrogeons le rôle des rationalisations d'ordre émotionnel qui s'observent au sein des dispositifs de prévention.

La collaboration dans les organisations sous l'angle de l'agencement relayé par les dispositifs numériques est étudiée à travers deux niveaux imbriqués. En premier lieu, l'impératif à collaborer se tient, d'une part, entre une exaltation de l'individuation et, d'autre part une attente d'homogénéité, d'intérêt collectif, de contrôle. À travers l'exemple des organisations de santé, nous verrons ce qui, paradoxalement, contrarie, contredit la qualité des démarches collaboratives. En second lieu, une référence issue d'un contrat de recherche (avionneur AH) illustre la notion « d'organisation apprenante » numérisée envisagée comme une forme d'idéal. A contrario, la suprématie de l'agencement technicisé, se substituant aux ajustements, exerce des tensions vives entre organisation du travail et forme sociale.

Les communautés collaboratives au travail contribuent à l'animation de réseaux qui reconfigurent la structure hiérarchique rationnelle ouvrant des espaces et temporalités qui conjuguent sphères privées et publiques, temps long et instantanéité, salariés, individu et collectif. Dans une telle forme d'organisation au travail, le partage des compétences pour tendre vers un projet commun est aussi un outil de communication (Castells : 1996) où le travail n'est pas divisé en tâches comme il l'est dans le travail coopératif.

La participation est une des caractéristiques majeures de la culture contemporaine. Elle dépasse donc le domaine médiatique. Dans ce dernier cependant, elle est en vogue. En témoignent les nombreuses études publiées sur le sujet ces dernières années. Elles mettent en avant l'engagement des publics médiatiques. Cet article analyse, à l'aune des concepts d'engagement et de communication participative, les formes d'actions observables au sein des collectifs d'auditeurs qui se développent autour des stations de radio en Afrique de l'Ouest francophone.

Cette recherche analyse les stratégies de communication numérique de deux leaders en haute technologie. Leurs mix-médias visent à transmettre auprès de toutes leurs parties prenantes leur capacité d'innovation, érigée en priorité managériale, avec la valorisation d'acteurs devenus majeurs : les inventeurs. Le développement des TIC favorisant via des bases de données brevets exhaustives et accessibles à tous la révélation de leur identité ; ils deviennent faciles à repérer. Aussi ces organisations exploitent-elles via les supports numériques le potentiel communicationnel de la propriété industrielle (des brevets en particulier) pour développer leur marque employeur.

"Tinder, Meetic, Adopte Un Mec, Grindr…", ces noms résonnent dans la tête (et le cœur) de nombreux célibataires engagés dans une quête amoureuse, afin de gagner en expérience ou de trouver le Graal tant convoité : l'âme sœur ! Alors que les sites et applications de rencontre promettent des mises en relation facilitées et des affinités idylliques, sous-entendant une réussite à court terme (garante de leurs efficacités), la réalité est bien souvent différente, avec des utilisateurs qui y trouvent refuge, à la fois quotidiennement et sur le long terme. Si de nombreux paramètres entrent en compte pour expliquer cette implication régulière, des mécanismes particuliers, empruntés aux jeux vidéo, semblent être la nouvelle pierre angulaire de cette fidélisation.