Contenu du sommaire : Cultures militaires, culture du militaire

Revue Inflexions Mir@bel
Numéro no 11, 2009/2
Titre du numéro Cultures militaires, culture du militaire
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Elrick Irastorza p. 7-9 accès libre
  • Articles

    • D'un socle commun à des convictions partagées ? - Jean-René Bachelet p. 11-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La culture dont il est ici question s'entend au sens des dispositions d'esprit et des convictions communes à un groupe et de nature à orienter les comportements de ses membres. S'agissant des armées, il existe incontestablement un socle de « dispositions d'esprit » communes, inhérentes à l'état militaire eu égard à la spécificité du métier des armes. Pour reprendre en partie les mots du statut général des militaires, ce socle commun peut s'identifier comme une trilogie : esprit de sacrifice, dévouement au bien commun, esprit de discipline. Il s'agit là, pour les armées, d'une singularité au regard de bien des normes de comportement de nos sociétés, et cela est problématique. Quant aux « convictions », la moindre des difficultés n'est pas que ce même statut interdise pratiquement d'en faire état. Or le métier des armes, plus que tout autre, a besoin, précisément, de convictions autour de valeurs fortes. Le militaire contourne généralement cette difficulté en invoquant le « service de la France ». Mais ce n'est là qu'une échappatoire qui masque des clivages profonds, souvent inconscients, issus des vicissitudes de l'histoire de France, notamment de l'immense tragédie de la défaite de 1940 et de l'Occupation. En vérité, les armées ont vocation à trouver leur inspiration dans l'humanisme qui a fait la France dans ce qu'elle a de meilleur, au long des siècles et au-delà des fractures de l'histoire. Elles sont porteuses de cet héritage pour l'Europe à construire.
      The culture we refer to herewith is meant in the sense of a frame of mind and beliefs common to a group, the nature of which tends to influence the behaviour of its members. Regarding the armed forces, there is undoubtedly a foundation of a common “frame of mind”, inherent in the military status due to the specific characteristic of the profession of arms. To partly paraphrase the words of the general military regulations, this common foundation can be defined as a trilogy: sacrifice, devotion to the common good, discipline. This aspect is unique to the armed forces with regard to our society's behavioural standards and it poses a problem. In addition, the fact that these standards all but prohibit any mention of these “convictions” also constitutes a major difficulty: the profession of arms, more than any other, needs convictions based on strong values. Soldiers generally get around this difficulty by invoking the “service of France” but this only conceals deep, often unconscious divides resulting from the trials and tribulations of French history, notably the immense tragedy of the 1940 defeat and the Occupation. In fact, the armed forces must draw inspiration from the humanism which has shaped France's best aspects throughout the centuries and beyond historical divides. They embrace this heritage which Europe can build upon.
    • Pour une culture armée - François Lecointre p. 29-40 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Plus encore que d'autres institutions ou grands corps, les armées possèdent une culture singulière, un ensemble de manières d'agir, de manières de penser et de valeurs dont l'originalité enrichit l'identité nationale. Cette culture est cependant exposée à un mouvement récurrent de banalisation qui s'est fortement accéléré au cours des deux dernières décennies pourtant marquées par la professionnalisation des armées et l'engagement croissant de la France dans les opérations extérieures. Une telle banalisation, outre qu'elle met en cause l'efficacité de l'outil militaire, appauvrit la culture nationale en privant la conscience collective d'une garantie de lucidité : l'acceptation de la perspective du combat.
      More than other institutions or major corps, armed forces have a unique culture, a way to act and think and original values which enhance the national identity. This culture is however exposed to a recurring standardisation process which has significantly accelerated in the past two decades, albeit marked by the emergence of the professional armed forces and France's increasing commitment to external operations. This standardisation, in addition to affecting the efficiency of military capabilities, weakens national culture by depriving the collective consciousness of a guaranteed lucidity: the acceptance of the perspective of combat.
    • For an armed culture - François Lecointre p. 41-51 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Plus encore que d'autres institutions ou grands corps, les armées possèdent une culture singulière, un ensemble de manières d'agir, de manières de penser et de valeurs dont l'originalité enrichit l'identité nationale. Cette culture est cependant exposée à un mouvement récurrent de banalisation qui s'est fortement accéléré au cours des deux dernières décennies pourtant marquées par la professionnalisation des armées et l'engagement croissant de la France dans les opérations extérieures. Une telle banalisation, outre qu'elle met en cause l'efficacité de l'outil militaire, appauvrit la culture nationale en privant la conscience collective d'une garantie de lucidité : l'acceptation de la perspective du combat.
      More than other institutions or major corps, armed forces have a unique culture, a way to act and think and original values which enhance the national identity. This culture is however exposed to a recurring standardisation process which has significantly accelerated in the past two decades, albeit marked by the emergence of the professional armed forces and France's increasing commitment to external operations. This standardisation, in addition to affecting the efficiency of military capabilities, weakens national culture by depriving the collective consciousness of a guaranteed lucidity: the acceptance of the perspective of combat.
    • Le militaire et sa société - Claude Weber p. 53-61 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quelle que soit la nature du groupe, l'étude du fait culturel ne doit pas être assimilée au folklore ou à un passé figé. L'analyse des évolutions relatives aux cultures militaires est indispensable à la compréhension non seulement de l'institution dans son ensemble, mais également de son inscription au sein de la société en général. Les mutations et les réformes ont été nombreuses ces dernières décennies, et à l'heure des armées françaises entièrement professionnalisées, il est plus que jamais important de cerner ce que l'on entend par cultures militaires et de quelles manières ces dernières dessinent des caractéristiques organisationnelles, spécifient les personnes, et caractérisent les liens entre les armées et la société parente.
      Regardless of the nature of the group, cultural analysis must not be equated with folklore or a rigid past. The analysis of the evolutions relating to military culture is essential for the understanding of the institution as a whole and its position within society in general. There have been many changes and reforms these past decades and, now that the French armed forces are fully professional, it is more important than ever to define the term military culture and how this culture encompasses organisational characteristics, specifies the individuals and characterises the links between the armed forces and the parent society.
    • The soldier and his/her society - Claude Weber p. 63-71 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quelle que soit la nature du groupe, l'étude du fait culturel ne doit pas être assimilée au folklore ou à un passé figé. L'analyse des évolutions relatives aux cultures militaires est indispensable à la compréhension non seulement de l'institution dans son ensemble, mais également de son inscription au sein de la société en général. Les mutations et les réformes ont été nombreuses ces dernières décennies, et à l'heure des armées françaises entièrement professionnalisées, il est plus que jamais important de cerner ce que l'on entend par cultures militaires et de quelles manières ces dernières dessinent des caractéristiques organisationnelles, spécifient les personnes, et caractérisent les liens entre les armées et la société parente.
      Regardless of the nature of the group, cultural analysis must not be equated with folklore or a rigid past. The analysis of the evolutions relating to military culture is essential for the understanding of the institution as a whole and its position within society in general. There have been many changes and reforms these past decades and, now that the French armed forces are fully professional, it is more important than ever to define the term military culture and how this culture encompasses organisational characteristics, specifies the individuals and characterises the links between the armed forces and the parent society.
    • Réveils identitaires dans l'armée de terre - André Thiéblemont p. 73-85 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article considère les caractéristiques et les conditions de développement d'un mouvement d'expressions identitaires qui est apparu au début des années 1980 dans les formations de l'armée de terre. Par ces expressions, celles-ci affirmaient leur vocation combattante après que la politique militaire des années 1970 l'a niée, les confinant dans un non-emploi. Au cours de cette fin de siècle, jouant de multiples canaux non verbaux, ce mouvement a exprimé la ou les « spécificité(s) militaire(s) » avec d'autant plus de force et de sentiment de légitimité qu'à nouveau les expéditions dans lesquelles étaient lancées les formations de l'armée de terre leur donnaient rendez-vous avec un épique, même pacifique, dont la fusée dissuasive les avaient privées. Ce mouvement culmine aujourd'hui dans un foisonnement de manifestations identitaires, dont un usage profus de la notion de culture qui énonce explicitement aujourd'hui ce qui, hier, était impensable d'énoncer.
      This article examines the development characteristics and conditions of a trend of identity-based expressions which emerged in the early 1980s in the Army. These expressions asserted their fighting vocation after a denial of this vocation by the military policy in the 1970s made them obsolete. At the end of the previous century, using multiple non-verbal channels, this trend expressed the “specific military characteristic(s)” all the more strongly and legitimately as the expeditions in which the Army was involved revived an epic, albeit pacific feeling that the dissuasive element had deprived them of. This trend is now culminating in a profusion of identity-based manifestations, including the abundant use of the notion of culture which explicitly states what was yesterday inconceivable.
    • Le gendarme, Janus de la force publique (1870-1939) - Laurent López p. 87-97 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question de l'identité militaire de la gendarmerie a récemment ressurgi avec le rapprochement institutionnel de cette dernière et de la police, sous la seule tutelle du ministère de l'Intérieur. Le débat autour de l'empreinte martiale plus ou moins profonde de cette arme n'est toutefois pas nouveau et remonte à l'origine même de son histoire bicentenaire. En effet, dès 1791, l'articulation de ses tâches policières civiles avec son statut militaire paraît problématique. Durant la IIIe République, la question de cette identité militaire des gendarmes devient centrale dans les débats affectant une sécurité intérieure qui se transforme avec l'essor de la police judiciaire et le maintien de l'ordre qui tend à se démilitariser. Trop militaires pour les policiers, trop policiers pour les militaires, les gendarmes vivent, dès la fin du XIXe siècle, un malaise identitaire récurrent lié à la polyvalence des missions vécues comme incompatibles, mais également à la dualité entre leur statut et la nature des tâches qui leur sont demandées.
      The issue of the gendarmerie's military identity has re-emerged recently with the institutional merger of the gendarmerie and the police, under the exclusive authority of the ministry of the Interior. The debate on the relative martial influence of the gendarmerie is not new and goes back to the very origin of its bicentennial history. In 1791, the combination of its civilian police duties and military status already posed a problem. During the 3rd Republic, the issue of the gendarmes'military identity became a focal point of the debate on interior security, which was evolving with the emergence of the criminal police and increasingly demilitarised policing activities. Too military for policemen and too police-oriented for soldiers, the gendarmes have suffered from a recurring identity problem since the late 19th century, due to the versatility of their tasks perceived as incompatible but also to the duality between their status and nature of the duties required of them.
    • La légion étrangère : une société multiraciale et monoculturelle - Bruno Dary p. 99-104 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Transformer de jeunes hommes issus de cent quarante nationalités différentes en un groupe soudé, en une troupe d'élite. Telle est la lourde tâche confiée à la Légion étrangère. Un seul moyen : les faire entrer progressivement dans la même culture. Un processus qui peut se résumer en quelques mots : instruction du français, instruction en français et instruction au français.
      Transforming young men from one hundred and forty different nationalities into one closely knit group and elite troop is the daunting task of the Foreign Legion. There is only one way to achieve this task, by progressively making them adhere to the same culture. This process can be summarised in a few words: French education, education in French and education in French ways.
    • Militaires et médecins - Patrick Godart p. 105-121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Culture militaire et culture médicale paraissent des univers très dissemblables. La comparaison de ces deux domaines montre cependant un grand nombre de proxémies autorisant la comparaison. Confrontées l'une et l'autre au feu et au sang, au sacré, à la violence et à la mort, elles se sont enrichies mutuellement depuis que guerre et médecine existent. Le médecin militaire représente aujourd'hui cette synthèse, ses limites, ses pouvoirs. La lecture comparée des cultures guerrière et médicale amène à se poser la question de leur acculturation réciproque, et du devenir de la relation privilégiée entre le chef et le médecin militaires.
      Military culture and medical culture appear very dissimilar. The comparison of these two domains reveals however a large number of similarities. As they both deal in fire and blood, sacred aspects, violence and death, they have fed off one another since war and medicine have existed. The military doctor currently embodies this combination, its limitations and characteristics. The comparison of war and medical cultures raises the issue of their reciprocal acculturation and of the future of the special relationship between military leader and military doctor.
    • Des cultures stratégiques - Jean-Marc de Giuli p. 123-136 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Délaissant les approches technicistes, l'examen des facteurs géographique, religieux et historique, qui fondent les cultures militaires peut aider à la compréhension des comportements collectifs ainsi que des causes des crises et des conflits actuels. Si l'Occident se veut une référence unique et universelle, il convient de noter qu'il présente des visages distincts : un visage américain du Nord radicalisé et un visage européen régulé dans ses fondements, mais divisé quant à ses particularismes régionaux. Libérés de l'emprise du communisme, les Slaves renouent avec un cloisonnement nationaliste. Le monde arabo-musulman est perçu par les Occidentaux sous un angle monolithique du fait de sa tradition religieuse, alors qu'il est profondément éclaté. Quand au monde asiatique, son « uniformisme » imposé le rend toujours aussi mystérieux et imprévisible aux esprits cartésiens.
      Setting aside technical approaches, examination of the geographical, religious and historical factors which are the basis of military cultures can help understand collective behaviour as well as the causes of current crises and conflicts. While the Western world claims to be a unique and universal reference, it should be pointed out that it has different faces: a radical North American aspect and a European aspect regulated at its core but divided with regard to its specific regional characteristics. Free from the grasp of communism, Slavic countries are renewing their nationalistic desires. The Arab-Muslim world is perceived by westerners as a single entity due to its religious tradition although it is, unfortunately for its future development, deeply divided. Finally, the Asian world and supposed “uniformity” is as mysterious and unpredictable as ever for Cartesian minds.
    • États-Unis : fièvre obsidioniale et agressivité messianique - John Christopher Barry p. 137-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les États-Unis, à la fois empire du bien (Jefferson) et empire tout court, se posent en gardiens et tuteurs de la liberté du monde. En assimilant leurs ennemis à des délinquants, ils brouillent la différence essentielle qui existe entre la violence policière et la violence guerrière, et s'interdisent de considérer l'adversaire comme un sujet politique avec lequel, un jour, ils feront la paix. Donnant une réponse capacitaire à ses vulnérabilités plutôt qu'une réponse politique de bon voisinage avec des peuples souverains, l'Amérique élargit sans cesse, avec un réseau global de bases, son périmètre de sécurité à l'échelle du monde. Ce nouveau limes renvoie à l'un des mythes fondateurs des États-Unis où la liberté est identifiée à l'open frontier qu'il faut sans cesse repousser mais aussi défendre. Comme dira l'historien américain Frederick Jackson Turner, « la frontière est la crête de la vague, le point de rencontre entre la sauvagerie et la civilisation ».
      The USA, the empire of good (Jefferson) and an actual empire, claims to be the keeper and guardian of world freedom. By calling its enemies criminals, it blurs the crucial difference between police violence and war violence and refrains from considering the opponent as a political subject with whom it will be at peace one day. By addressing its vulnerabilities in terms of capabilities rather than good-neighbourly political relations with sovereign countries, America is constantly broadening, using a global network of bases, its security perimeter on a global scale. This is evocative of one of the founding myths of the USA, where freedom is equated with the open frontier which must constantly be pushed back and defended. In the words of historian Frederick Jackson Turner, “the frontier is the crest of the wave, the juncture between wilderness and civilisation”.
    • La tradition, élément de culture de la Bundeswehr - Peter Erlhofer p. 151-161 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les traditions constituent des fondements essentiels de la culture humaine. recherche de la « juste tradition » accompagne l'armée allemande depuis sa naissance. Pour les soldats d'outre-Rhin, cela implique de sélectionner sciemment les éléments de l'histoire qui sont dignes d'être transmis. Trois lignes essentielles se sont formées qui constituent les trois piliers de la tradition : les réformes prussiennes, la résistance de certains militaires contre le national-socialisme et les traditions propres à la Bundeswehr. Les traditions militaires allemandes et françaises révèlent des différences notables. La « tradition allemande brisée » a rencontré un monde de traditions français figé, construit au fil des générations sur des formes et des rituels. Les soldats, produits de différents processus de socialisation, devraient et doivent aujourd'hui travailler et vivre ensemble.
      Traditions constitute basic foundations of human culture. The search for the “right tradition” has been the concern of the German armed forces since their creation. For German soldiers, this means the conscious selection of the historical elements worth passing on. Three guidelines have evolved and now make up the three pillars of tradition: the Prussian reforms, the resistance of certain soldiers to national-socialism and the Bundeswehr's own traditions. German and French military traditions reveal notable differences. The “broken German tradition” has met with a world of rigid French traditions, developed throughout generations based on conventions and rituals. The soldiers, the result of different socialisation processes, should and must now work and live together.
    • Cultures de l'engagement dans les grandes entreprises - Frank Vermeulen p. 163-176 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Longtemps chasse gardée des anthropologues, la culture est devenue le terrain de prédilection des chercheurs en sciences humaines et des consultants en management. Dans l'abondante littérature, on distingue les auteurs qui conçoivent la culture d'entreprise comme un sous-ensemble de mythes et de rites, tourné vers l'intérieur, tandis que d'autres perçoivent l'entreprise comme étant une culture et parlent d'identité ou d'image tournée vers l'extérieur.Les dirigeants mettent l'accent sur une « culture d'entreprise en action », fruit d'une combinatoire quasi-infinie d'éléments liés à son histoire, à ses activités, à ses métiers, à ses technologies, à ses produits et à services, à ses valeurs, à la personnalité de ses dirigeants… Éléments qui se traduisent dans les comportements individuels et collectifs au travail. Face au paradoxe du changement, la « gestion par la culture » peut servir de levier pour créer un cercle vertueux conduisant de l'engagement du personnel à la performance de l'entreprise.Mais on ne peut sans doute vraiment parler de la culture d'entreprise que de l'intérieur de celle-ci. Or, une communauté sereine et sûre d'elle refuse l'investigation, s'y dérobe ou au contraire l'ignore. La culture est donc d'autant plus visible que l'entreprise est en péril, condamnée à disparaître ou à s'adapter aux évolutions de son environnement. Sinon elle est aussi présente et invisible que l'air que l'on respire.
      For many years the reserved domain of anthropologists, culture has become the predilection of human science researchers and management consultants. Among the abundant literature, the authors who perceive corporate culture as an inwardly focused sub-group of myths and rituals stand out from those who perceive the company as a culture and refer to outwardly oriented identity or image. The managers refer to a “corporate culture in action”, the result of an almost infinite number of combinations associated with its history, activities, professions, technologies, products and services, values, leaders'personality etc. These elements are illustrated by individual and collective behaviours in the workplace. In light of the paradoxical change, “cultural management” can be used as a tool to create a virtuous circle making the personnel's commitment beneficial to the company's performance. However, one can only refer to corporate culture from within the company. In happy times, a self-confident community refuses, neglects or ignores investigation processes. Culture is all the more visible when the company is in jeopardy, destined to disappear or adapt to the evolutions of its environment. Otherwise it is as present and invisible as the air we breathe.
    • La culture comme dominance - Jean-Paul Charnay p. 177-191 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La culture se constitue en stocks de références autorisant la conscience d'appartenance commune, le marquage de différenciation d'avec les autres. Elle permet de cultiver ses alliances, ses affinités et ses haines. Il y a des cultures de guerre. Celles-ci appuient-elles ou dégradent-elles les hautes cultures dont elles sont l'expression ? Une culture n'est-elle pas elle-même un instrument de dominance ?
      Culture consists of a stock of references resulting in the realisation of a common sense of belonging and the highlighting of our differences with others. It makes it possible to cultivate alliances, affinities and hatreds. There is such a thing as war culture. Does this culture support or degrade the higher culture from which it emanates? Is culture itself not an instrument for domination?
  • Pour nourrir le débat

  • Comptes rendus de lecture