Contenu du sommaire : Asie : équilibres incertains
Revue | La revue internationale et stratégique |
---|---|
Numéro | no 44, hiver 2001-2002 |
Titre du numéro | Asie : équilibres incertains |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Controverse
- L'accès aux soins des populations les plus démunies : un débat enfin ouvert. - Annick Hamel Le retrait, sous la pression publique, d'une plainte déposée par 39 laboratoires pharmaceutiques contre le gouvernement sud-africain a fait émerger dans le débat public la question de l'accès aux médicaments des malades les plus démunis. Le procès de Pretoria a mis en lumière la responsabilité de l'industrie pharmaceutique et des accords sur la propriété intellectuelle dans le prix et le statut du médicament. L'épidémie de sida a, quant à elle, montré les limites des théories sanitaires du « tout prévention » et la responsabilité des pouvoirs politiques nationaux et internationaux. Aujourd'hui, si le discours de la plupart des acteurs change, il reste encore à le traduire en actes pour que les médicaments et les soins deviennent une réalité pour les malades les plus démunis.Access of the poorest people to medical care : at last, the issue is raised The complaint lodged by 39 pharmaceutical laboratories against the South African government and withdrawn under public pressure, has brought about a public debate on the issue of the access of the poorest patients to medicines. The trial of Pretoria has shed light on the responsibility of the pharmaceutical industry and the intellectual property agreements over the price and status of medication. Also, the aids epidemic demonstrates the limits of « all prevention » health policies and the responsibility of national and international political powers. Today, although the approach of the various actors concerned is changing, it still needs to be translated into action so that medication and medical care is accessible to the poorest.
- Le "zéro-mort" : entre le slogan et le concept. - André Dumoulin Le slogan « zéro-mort », introduit lors de la guerre du Golfe, est en voie de conceptualisation stratégique et culturelle dans le monde occidental. L'évolution des enjeux de la guerre, l'impact de la technologie en matière d'armement et la mutation des mentalités ont joué un rôle moteur dans l'avènement de cette volonté insistante de préserver les vies humaines. L'intégration progressive du « zéro-mort » génère d'ores et déjà de nombreuses modifications et des effets pervers dans les domaines de la stratégie militaire, de l'organisation nationale et internationale des armées, et de la psychologie des combattants. L'avenir de ce concept est cependant incertain, puisqu'il tend à nier la notion de risque dans l'intervention militaire, notion qui est pourtant inhérente à l'idée même de la guerre. Le concept de « zéro-mort » pourra-t-il orienter les stratégies militaires sans risquer de fragiliser la solidarité militaire occidentale et l'efficacité des missions ?« Zero killed » : between slogan and concept The « zero killed » slogan introduced during the Gulf War is in the process of being strategically and culturally conceptualised in the Western world. The changing stakes of war, the consequences of technologies applied to the armament industry and the evolution of mentalities have played a major role in the advent of a determination to preserve human lives. The progressive integration of the « zero killed » policy already triggers a number of changes and harmful effects on military strategy, on the national and international organisation of armed forces, and on the psychology of fighting units. However, the future of this concept remains uncertain as it tends to negate the risk issue inherent to military intervention and to the nature of war itself. The question of whether the concept of « zero killed » may guide military strategies without weakening western military solidarity and efficiency is now raised.
- L'accès aux soins des populations les plus démunies : un débat enfin ouvert. - Annick Hamel
Tendances
- Les nouveaux termes du dialogue Nord-Sud. - Charles Josselin Dans le combat engagé contre les inégalités dans le monde et l'imposition d'un « modèle unique », la société civile a un rôle à jouer. Les chancelleries occidentales se doivent, dès lors, d'améliorer leurs rapports de confiance avec les pays du Sud, en renonçant, notamment, à la relation classique d'autorité Nord-Sud. Elles doivent également prendre conscience de l'incapacité que rencontrent ces pays dans l'application de normes qui leur ont été imposées de l'extérieur. Sur des bases de solidarité, de défense des droits de l'homme et de développement durable, les pays du Nord, tout en respectant la souveraineté de ceux du Sud, doivent renforcer leur politique de distribution de fonds financiers, ainsi que leur relations politique et culturelle.The new terms of the relations between the North and the South In the struggle against the disparities in the world and the prescribing of a « unique model », civil society has its role to play. The Western chanceries must improve their relations and grow in confidence with the Southern countries by renouncing the classic overbearing pattern of relation between the North and the South. They must also realise that these countries are unable to apply the norms they have been imposed by foreign countries. Basing themselves on principles of solidarity, human rights and sustainable development, the Northern countries must strengthen their policy of fund distribution, and their political and cultural relations, whilst respecting the sovereignty of the Southern countries.
- Religion et politique dans un monde en quête de centralité. - Patrick Michel L'effondrement du communisme a marqué la fin du processus menant à l'avènement d'un monde où l'absolu n'a plus sa place. Le religieux, basé sur la tradition, le passé, la stabilité, tente, avec difficultés, de s'adapter aux conséquences de cette réalité politique : un espace en perpétuelle mutation et un temps dont le sens n'est plus ni normatif ni collectif, mais individuel. L'individualisation du croire et le phénomène de « religion à la carte » – adaptation sociale du religieux – induisent des modifications dans la place attribuée au religieux par le politique. La croyance est en mouvement, individualisée, et ainsi inscrite dans la réalité. Elle deviendrait ainsi, pour le politique, « une ressource neutre, disponible à des fins de gestion d'une recomposition multiforme ». Et si le politique s'attache à utiliser le religieux, il ne fait que révéler son propre malaise, son incapacité à définir son rapport au sens et à ces « identités mobiles et plurielles ».Religion and politics in a world searching for its central meaning The collapse of communism indicates the end of the process heading towards a world where the absolute has no more place. Religion, based on tradition, past history and stability tries hard to adapt itself to the consequences of this political reality : a framework constantly changing and a shift in perspectives, from collective and normative to individual approaches. The individualization of beliefs and the phenomenon of « religion à la carte » inferred by the adaptation of the religious sphere to social issues bring about changes in the place the political field gives to religion. Belief is evolving, individualized and thus rooted in reality. It would thus become « a neutral resource which could be used to manage a multiform recombining » for the political sphere. In using religion, the political field shows its own uneasiness and inability to define its meaning and these « moving and plural identities ».
- Le Canada et la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) : une politique à la croisée des chemins. - Michel Fortmann « L'Identité de sécurité et de défense européenne n'est plus seulement une idée attrayante, c'est un besoin prioritaire. » En dépit des diverses tentatives infructueuses d'une Europe de la défense, les Canadiens écoutent avec attention George Robertson, secrétaire général de l'OTAN, pour voir l'Europe comme un point d'appui essentiel de leur politique étrangère. Le Canada ne veut plus être assimilé aux États-Unis, et craint d'être écarté des relations américano-européennes. Il s'agit dès lors, pour le Canada, de se présenter comme un interlocuteur et un partenaire privilégié de l'Union européenne (UE), notamment dans le cadre de la défense. Les diplomates canadiens ont joint leurs efforts pour tenter d'établir un mécanisme de consultation entre le Canada et l'UE, mais ils durent affronter la réticence des Européens avant de pouvoir émettre, en décembre 2000, une « déclaration conjointe Canada-UE sur la défense et la sécurité ».Canada and the European security and defence Policy standing at the crossroads « Once solely an attractive idea, the issue of a European defence and security has now become a necessary priority. » In spite of the several unsuccessful attempts to create a European defence, the Canadians follow attentively George Robertson, general secretary of NATO, so as to see Europe as a major issue of its foreign policy. Canada does not want to be assimilated to the United States anymore, and fears to be put aside of the European-American relations. Thus, Canada has to present itself as a privileged interlocutor and partner of the European Union (EU), especially on the defence question. Canadian diplomats have united their efforts to introduce a consultation mechanism between Canada and the EU. However, they had to face the reluctance of Europeans before they could put forward, in December 2000, a « joint declaration between Canada and the EU on defence and security ».
- Le Chili du président Lagos : de l'isolement imposé au volontarisme extérieur. - Jean-Jacques Kourliandsky Le Chili a occupé, pendant plus de vingt ans, une place paradoxale dans les relations et les médias internationaux, celle d'un État repoussoir, dont l'isolement a été volontairement mis en évidence, pour des raisons morales. Le retour des libertés, difficilement négocié, a laissé des scories autoritaires cohabiter avec les institutions démocratiques. Dix ans après les premières élections, le Chili était toujours un pays paria, montré du doigt au travers du général Pinochet par la communauté occidentale. En quelques mois, le président élu en 1999, Ricardo Lagos, en mettant en examen Augusto Pinochet, a rendu sa dignité internationale au Chili. Récupérant par ricochet la pleine reconnaissance de sa souveraineté, le Chili d'aujourd'hui, sous l'impulsion du nouveau chef de l'État, affirme une identité extérieure, commerciale pour l'essentiel, qui a fait grincer bien des dents, du Brésil à l'Union européenne. Ce volontarisme reste fragile, soumis aux aléas d'élections difficiles au mois de décembre 2001.Chile under the new president Lagos : from dictated isolation to external opening For more than twenty years, Chile had an ambiguous stance in international relations and media, and was considered as a repulsive State, its isolation voluntarily put forward for moral reasons. The return of freedoms following tensed negotiations has left authoritative scars cohabiting with democratic institutions. Ten years after the first elections, Chile stayed an outcast country, pointed at by the Western community through the leading position of General Pinochet. Within a few months of the presidential elections of 1999, the new president Ricardo Lagos has restored the international dignity of his country by putting Augusto Pinochet under judicial investigation. Consequently, present Chile has benefited from the full acknowledgement of its sovereignty and asserts a new and mostly commercial external identity : many, from Brazil to the European Union gnash their teeth. This dynamic however remains fragile as it is subject to the hazards of the difficult elections coming in December 2001.
- Les nouveaux termes du dialogue Nord-Sud. - Charles Josselin
Dossier : Asie : Equilibres incertains
- Introduction : Vers une recomposition du paysage stratégique en Asie après les attentats du 11 septembre 2001 ? - Valérie Niquet
- Les démocraties asiatiques et leurs capacités de résistance aux crises. - Nathalie Hoffmann Avec la fin du système bipolaire et le changement des priorités qui en ont résulté, l'Occident accorde désormais une attention toute particulière au respect de certains principes, au premier rang desquels la démocratie et les droits de l'homme. Cette attention toute nouvelle a suscité un nombre croissant de tensions avec nombre de pays asiatiques depuis la fin des années 1980. Plusieurs pays asiatiques y ont répondu en insistant sur les différences d'interprétation possibles de ce concept et en soulignant les spécificités qui les caractérisent. La démocratisation de la plupart des régimes asiatiques, bien réelle, se trouve cependant à un tournant face aux difficultés qu'ils éprouvent en raison, notamment, de la crise financière et économique de l'été 1997, mais aussi du développement de contestations internes et de la radicalisation de certains acteurs qui font craindre, en Occident, une fragilisation de ces démocraties.Asian democracies and their ability to cope with crisis With the end of the bipolar world and the change in priorities which resulted from it, the West now draws particular attention to the respect of certain principles, the first one of them being democracy and human rights. This new focus has led to numerous tensions with several Asian countries since the end of the eighties. Some Asian countries have put forward the different interpretations possible of these concepts and have underlined the specificities which characterize them. The democratisation of most Asian regimes, although genuine, finds itself at a turning point with regard to the difficulties they meet, some due to the financial and economic crisis of summer 1997, but also some in relation with the emergence of internal tensions and the radicalisation of some actors which the Western countries fear could weaken these democracies.
- Les butoirs de la croissance et de la puissance en Asie orientale. - Evelyne Dourille-Feer Renommés pour des taux de croissance records dans les années 1970, les États d'Asie orientale durent assumer les faiblesses de leurs systèmes financier et monétaire lors de la crise de 1997-1998. En dépit de quelques réformes structurelles, les progrès sont lents, et les prévisions de croissance pour 2001, initialement calculées autour de 5 %, tendent à la baisse en raison, notamment, du ralentissement de l'économie nord-américaine. Concentrant près d'un tiers de la population mondiale, l'environnement, la sécurité alimentaire, le contrôle des énergies primaires, une forte urbanisation et le vieillissement de la population sont des questions centrales dans le développement de ces États. Bien que le Japon présente une avancée certaine, il n'arrive pas à s'imposer comme la puissance économique dominante, car la Chine et l'Inde se présentent comme les deux puissances montantes de la région.The checks and limits of growth and power in Eastern Asia Known for their record economic growth rates in the seventies, Eastern Asia countries had to face the weaknesses of their monetary and financial systems during the 1997-1998 crisis. In spite of a few structural reforms, advances are slow, and growth rates forecasts for 2001 which were set around 5 % originally are now reduced, due in part to the slowing down of North American economy. These States represent nearly a third of the world's population and central issues are now challenging the development of these countries, such as the environment, the food security, the control of primary energy resources, strong urbanisation and aging of population. Even though Japan is in advance compared to other countries of the region, it fails to impose itself as the dominant economic power. Indeed, China and India come forward as the two growing powers of the region.
- "Confiance et prudence" : la diplomatie chinoise au début du XXIè siècle. - Baoyun Yang En 1978, la Chine établissait des relations diplomatiques avec les États-Unis. Depuis, l'évolution de la situation internationale, l'approfondissement des réformes et l'ouverture de la société chinoise semblent déterminer une recomposition des relations diplomatiques entre Pékin et le reste du monde. Sur la scène internationale, la Chine de l'après-guerre froide se positionne à la fois en fonction de nécessités internes liées à son propre développement économique et du rôle qu'il lui incombe d'assumer au triple titre d'acteur international influent, de puissance régionale incontournable et de chef de file d'un nouvel ordre mondial, respectueux de la sécurité économique et de la souveraineté nationale. Au début du XXIe siècle, la diplomatie chinoise propose une configuration du monde originale.« Confidence and caution » : Chinese diplomacy at the outbreak of the XXIst century In 1978, China established diplomatic relations with the United States. Since then, the changes on the international scene, the development of reforms and the opening of Chinese society seem to aim at the recombining of diplomatic relations shared by Pekin with the rest of the world. On the international scene, post cold war China places itself both with regard to the internal necessities linked to its own economic development and to the role it takes upon itself in its triple capacity of influent international actor, unavoidable regional strength and leading power of the new world order, respectful of economic security and national sovereignty. At the start of the XXIst century, Chinese diplomacy suggests an original outline of the world.
- Les nouveaux objectifs de la Russie au sein de la région Asie-Pacifique. - Vassili Mikheev Les récentes visites du président russe, Vladimir Poutine, en Chine, en Corée du Nord et du Sud, en Inde, au Japon, en Mongolie et au Viêtnam montrent le regain d'intérêt de la Russie pour la région Asie-Pacifique (RAP). Comme au temps de la guerre froide, la Russie cherche à conserver son prestige politique dans cette région. Or la notion de puissance recouvre aujourd'hui une dimension bien plus économique et financière que militaire. Il est, dès lors, de l'intérêt de la Russie de s'intégrer économiquement dans la RAP. Souffrant d'un profond déséquilibre entre ses parties européenne et orientale, le régionalisme économique semble représenter pour la Russie une perspective de développement économique aux niveaux national et régional. La Russie s'est intéressée à une éventuelle coopération avec ses voisins d'Asie du Nord-Est, mais les questions du financement d'un tel processus et des litiges frontaliers se sont posées. Pourtant, les perspectives d'un marché commun en Asie du Nord-Est pourraient être les prémices de la résolution de ces litiges et d'une coopération en matière énergétique.New goals for Russia in the Asia-Pacific region The recent visits of president Vladimir Putin in China, North and South Korea, India, Japan, Mongolia, and Vietnam, demonstrate the renewal of Russian interest in the Asia-Pacific region. As during the cold war, Russia tries to preserve its political prestige in the region. But the concept of power today relates to an economic and financial dimension rather than to a military one. It thus becomes of an interest for Russia to integrate itself economically in the Asia-Pacific region. As it suffers from a deep misbalance between its European and Eastern regions, economic regionalism represents a perspective of economic development on the national and regional levels. Russia is interested in a potential cooperation with its neighbours in North-Eastern Asia, but problems in financing such a policy and coping with the tensions over the frontiers have appeared. However, perspectives of a common market in North-Eastern Asia could form the first steps in finding a solution to these conflicts and establishing a cooperation over energy resources.
- Cinq ans de dialogue politique euro-asiatique "asemien". - François Guilbert Plus que d'un projet politique construit, les relations euro-asiatiques sont nées d'une intuition – l'Asie devient le « centre » du monde – et d'un espoir secret de rééquilibrer la puissance américaine dans la région. Dans une recherche aussi bien partagée le long des rives du Pacifique que sur les côtes de l'Atlantique, de construire un monde tripolaire, l'ASEM (Rencontre Asie-Europe) apparaît comme un instrument nécessaire... mais insuffisant. Cinq ans après sa création, en 1996, l'ASEM n'en demeure pas moins l'archétype d'un nouveau mode de coopération, susceptible de valoriser les stratégies médianes de l'Union européenne face aux tentatives des États-Unis d'instrumentaliser les États asiatiques.Five years of political relations between Europe and Asia Relations between Europe and Asia are not based on a set political plan but rather on the intuition that Asia is becoming the « centre of the world » and on the secret hope that the American presence in the area could be rebalanced. In the perspective of building a tripolar world, spaced out between the Pacific and the Atlantic coasts, the ASEM (Meeting of Asia and Europe) stands out as a necessary but insufficient tool. Five years after it was created in 1996, the ASEM still appears as the archetype of a new type of cooperation which could valorise the European Union strategies in the face of the United States attempts to utilize the Asian countries.
- Enjeux de sécurité et mise en place de mesures de confiance autour de la péninsule Coréenne. - Marianne Péron-Doise Suspendues en mars 2001, après les espoirs qu'avait laissés entrevoir la rencontre des deux dirigeants coréens au mois de juin 2000, les négociations intercoréennes vers une éventuelle réunification ont repris au mois de septembre 2001. Depuis le communiqué commun Nord-Sud de 1972, les deux Corées s'efforcent en effet d'instaurer – non sans quelques désaccords – un régime de sécurité et de confiance dans la Péninsule. Mais les attentats du 11 septembre 2001 ne sont pas sans perturber ces nouveaux espoirs de réconciliation. En effet, ces derniers réveillent l'image de l'État paria nord-coréen, ainsi que les nombreuses tensions politiques de la région, susceptibles de mettre un coup d'arrêt définitif au processus de réconciliation. La mesure des interventions militaires américaines et la prise en compte du poids politique des puissances régionales, comme la Chine, le Japon et l'Inde, détermineront l'avenir de la Péninsule.Security Stakes and to set up confidence measures around the Korean Peninsula Following their suspension in March 2000, in spite of the hope which resulted from the meeting of the two Korean leaders in June 2000, negotiations have started again in September 2001. Since the official statement North-South of 1972, the two Koreas have struggled to establish – not without a few disagreements – a regime of security and confidence in the Peninsula. But the attacks of the 11th of September 2001 disturb these new hopes of reconciliation. Indeed, these recent events revive the picture of North Korea as an outcast country, as well as the political tensions taking place in the region, thus threatening to put a definitive end to the reconciliation process. The scope of the American military intervention and the taking into account of the political weight of regional powers such as China, Japan and India, will be decisive for the future of the Peninsula.