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Cet article appréhende les dynamiques de l'économie informelle mahoraise au regard de la récente « départementalisation » du territoire, fruit d'un long processus de convergence vers les standards institutionnels métropolitains ayant débuté dès les années 1970. Après avoir montré l'intérêt du recours au concept d'économie morale pour esquisser les contours de l'économie informelle mahoraise, cet article interroge la permanence d'une éthique de subsistance qui structure une économie dont les changements institutionnels impactent les sphères d'échanges. Il analyse ensuite l'évolution de la gouvernance du foncier au cours des trois dernières décennies et ses effets sur l'économie informelle, notamment dans les secteurs de l'agriculture et de la construction. Une telle approche permet enfin de souligner le rôle compensatoire de l'économie informelle face aux incertitudes provoquées par une départementalisation mal préparée.

Cet article interroge, d'un point de vue anthropologique, la condition de pauvreté de femmes vivant avec le VIH. Après avoir décrit l'enchevêtrement des politiques de lutte contre cette épidémie et des programmes de réduction de la pauvreté, l'auteure étudie les rôles que le VIH a joués tant au plan de l'identification des femmes pauvres et des manières de leur venir en aide qu'au sein de leurs parcours de sortie de la pauvreté. L'article démontre ainsi que les stratégies de prise en charge globale du VIH participent à divers parcours de mobilité sociale, tout en contribuant à des processus de reproduction des inégalités de santé et de diversification de leur expression.

Cet article analyse le phénomène de la sécurisation foncière par la violence armée au moment de l'éclatement des conflits fonciers en province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, dans un contexte caractérisé par la déliquescence de l'État congolais. À partir de deux cas de conflits fonciers, cet article révèle que les acteurs locaux recourent souvent aux forces armées nationales, aux groupes armés locaux et/ou aux acteurs eux-mêmes qui se sont armés pour sécuriser leurs terres. De fait, loin de la conception nocive de la violence armée, les stratégies et logiques d'action des acteurs attestent que la violence armée peut être considérée comme une des normes pratiques dans la sécurisation des droits fonciers en milieu coutumier, quelle que soit leur nature.

Cet article porte sur les tontines et la prostitution de rue au sein du marché noir-africain de Château-Rouge, à Paris. Si certaines femmes congolaises rencontrées ont autofinancé leur voyage pour rejoindre la capitale française, d'autres en revanche ont contracté des prêts. L'argent du commerce ne permettant pas de rembourser rapidement leurs dettes, ces immigrées se prostituent et « lavent » ensuite l'argent issu de cette activité dans la tontine, ce qui leur permet par ailleurs de valoriser symboliquement leur travail.

Alors que le Paraguay a célébré en février 2019, le trentième anniversaire du coup d'État qui a mis fin à la dictature d'Alfredo Stroessner et inauguré un processus de transition démocratique, certes chaotique mais effectif, cet article entend centrer son analyse sur un acteur oublié du renouveau institutionnel et politique : le mouvement paysan. De fait, en dépit de son importance numérique et de sa grande capacité de mobilisation, l'empreinte politique du mouvement paysan dans un pays considéré comme l'un des plus inégalitaires au monde en matière de répartition foncière apparaît finalement réduite. Sur la base d'une lecture approfondie de la littérature académique sur le sujet, nous tâchons de comprendre les raisons qui expliquent l'impuissance de ce mouvement à peser sur l'agenda politique.