Contenu du sommaire : Soudan : identités en tension

Revue Cahiers d'études africaines Mir@bel
Numéro no 240, 2020/4
Titre du numéro Soudan : identités en tension
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Ethnicité, religion, nationalisme : Intersections et ambiguïtés dans un Soudan en mouvement - Barbara Casciarri, Alice Franck, Stefano Manfredi, Munzoul Assal p. 761-778 accès libre
  • Études et essais

    • Arabization and Islamization in the Making of the Sudanese “Postcolonial” State (1946-1964) : Cultural Representations, Political Strategies and School Practices - Iris Seri-Hersch p. 779-804 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les historiens du Soudan ont décrit l'arabisation et l'islamisation du pays comme deux processus parallèles sur la longue durée ou comme des politiques étatiques étroitement liées à l'ère postcoloniale. Cet article apporte un nouvel éclairage chronologique et empirique sur l'intrication croissante de l'arabe, de l'arabité et de l'islam dans le Soudan du XXe siècle. Il situe les politiques d'arabisation et d'islamisation du Sud une décennie avant l'indépendance (1956), dans le contexte du retrait impérial britannique et de la montée en puissance des élites nord-soudanaises. L'analyse montre que si les représentations culturelles et les pratiques scolaires alimentèrent la confusion entre langue et religion, elles coexistaient avec des stratégies politiques visant à dissocier arabe et islam. L'article évalue le vécu sud-soudanais de l'arabisation et de l'islamisation imposées, suggérant que les définitions culturelles de la nation et l'accès aux ressources éducatives, politiques et économiques demeurent au cœur de la crise actuelle de la citoyenneté au Soudan et au Soudan du Sud.
      Scholars have depicted the Arabization and Islamization of Sudan either as two parallel, centuries-long processes or as a set of interrelated state policies in the postcolonial era. This article contributes new chronological and empirical insights into the growing conflation of Arabic, Arabness and Islam in twentieth-century Sudan. First, it locates state efforts at Arabizing and Islamizing the South one decade before independence (1956) within the context of British imperial retreat and Northern Sudanese empowerment. Second, it examines how language and religion were increasingly enmeshed in cultural representations and school practices, even if the two were strategically distinguished in political discourses. The article assesses Southern Sudanese experience of forceful Arabization and Islamization, suggesting that cultural definitions of the nation and the access to educational, political and economic resources remain at the heart of the current citizenship crisis in Sudan and South Sudan.
    • Reappraising "The History of Arabic Culture in the Sudan" by the Egyptian Scholar ‘Abd al-Majid ‘Abidin - Heather J. Sharkey p. 805-826 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au lendemain de la chute du régime d'Omar Al-Bechir en 2019, le moment est venu de réévaluer l'histoire de la culture arabe au Soudan ainsi que son lien avec l'identité soudanaise et le nationalisme arabe. Dans ce but, cet article examine un brillant livre arabe qui a été publié pour la première fois en 1953, trois ans avant l'indépendance du Soudan, par Abd al-Majid Abidin, un professeur égyptien à Khartoum. Intitulé Tarikh al-thaqafa al-‘arabiyya fi al-Sudan (« L'Histoire de la culture arabe au Soudan »), son livre présente la culture arabe au Soudan comme importante, diversifiée, incluant femmes et hommes, s'exprimant aussi bien dans la grande littérature que dans les médias oraux populaires. Une analyse rétrospective du livre d'Abidin nous rappelle que si les politiques d'arabisation postcoloniales ont pu échouer, et même avoir l'effet inverse de celui escompté, la culture arabe soudanaise a eu une véritable histoire populaire à la base. Le livre d'Abidin est également un document historique de l'époque de la décolonisation, reflétant les débats sur l'identité arabe et sur la culture arabe qui ont animé les nationalistes et façonné les politiques postcoloniales.
      In the aftermath of the fall of the Omar Al-Bechir regime in 2019, the time has come to reappraise the history of Arabic culture in Sudan, and its connection to Sudanese identity and Arab nationalism. To this end, this article considers a brilliant Arabic book that was first published in 1953, three years before Sudanese independence, by ‘Abd al-Majid ‘Abidin, an Egyptian professor in Khartoum. Called Tarikh al-thaqafa al-'arabiyya fi al-Sudan (“The History of Arabic Culture in Sudan”), ‘Abidin's book presented Arabic culture in Sudan as robust, diverse, inclusive of women and men, and expressed in both high literary forms and popular oral media. A retrospective analysis of ‘Abidin's book reminds us that while postcolonial Arabization policies may have failed and even backfired, Sudanese Arabic culture has had a genuinely popular history at the grass-roots. ‘Abidin's book also serves as a historical document of the decolonization era, reflecting debates about Arab identity and Arabic culture that animated nationalists and shaped postcolonial policies.
    • L'islamisation de la connaissance et ses institutions dans le monde musulman contemporain : Le cas du Soudan et de l'Université internationale d'Afrique - Khadidja Medani, Bakheit M. Nur p. 827-849 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'islamisation de la connaissance est un courant qui apparaît autour des années 1970, pour répondre au dualisme éducatif auquel font face les Nations nouvellement indépendantes, dont les modèles éducatifs sont partagés entre éducation occidentale et éducation islamique. Cet article revient sur l'émergence, l'évolution et la diffusion du processus d'islamisation de la connaissance dans le monde musulman et plus spécifiquement en Afrique. Sa mise en œuvre et les pratiques au sein des institutions d'enseignement islamiques sont étudiées à travers l'exemple du Soudan, devenu un membre actif du réseau de l'enseignement supérieur islamique à l'échelle régionale et mondiale, notamment depuis la prise de pouvoir d'Omar Al-Bechir, dont le régime islamiste s'est maintenu trente ans à la tête du pays (1989-2019). L'étude des pratiques éducatives au sein de l'Université internationale d'Afrique, cas d'étude de cet article, montre un cas concret de l'application des théories d'islamisation de la connaissance sur le continent africain, dont l'objectif est de former une « élite intellectuelle musulmane homogène », à la fois arabisée et résolument africaine.
      The Islamization of knowledge is a trend that emerged around the 1970s in response to the educational dualism faced by newly independent nations, whose educational models were divided between Western and Islamic education. This article discusses the emergence, evolution and spread of the Islamization of knowledge process in the Muslim world, and more specifically in Africa. The implementation and practices within Islamic educational institutions are studied through the example of Sudan, which has become an active member of Islamic higher education network at both regional and global scales, especially since Omar al-Bashir's seizure of power, whose Islamist regime has remained in power for 30 years (1989-2019). The study of educational practices within the International University of Africa, the case study of this article, shows concretely how Islamization of knowledge theories were applied on the African continent, aiming at training a “homogeneous Muslim intellectual elite,” both Arabized and decidedly African.
    • Les représentations identitaires de l'État mahdiste : L'autorité provinciale au Soudan-Est et les tribus bija (1883-1898) - Anaël Poussier p. 851-871 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article a pour ambition de mettre en évidence les représentations de l'État mahdiste (1883-1898) vis-à-vis des identités ethno-tribales bija au Soudan-Est, de montrer les modalités des tentatives de reconfiguration de ces identités, et enfin, d'en exposer les limites qui furent à l'origine de l'adoption d'une politique tribale pragmatique par les autorités mahdistes dans cette région. Il s'appuie sur la correspondance échangée entre le khalīfa ʿAbd Allāh (1846-1899) et ses représentants en province de 1885 à 1898, ainsi que sur le corpus de documents produits par le Trésor provincial (bayt al-māl) de Tūkar entre 1888 et 1891. Ces sources permettent une analyse détaillée des conceptions identitaires de l'administration mahdiste à l'égard des tribus bija ainsi que de leur évolution. Cette analyse vise à déconstruire et historiciser les trois oppositions canoniques des identités soudanaises (nomades et sédentaires, Arabes et non-Arabes, musulmans et non-musulmans), afin de mettre au jour les facteurs politiques et socioéconomiques qui façonnèrent ces représentations identitaires.
      This article aims to highlight the representations of the Mahdist State (1883-1898) vis-à-vis the ethno-tribal identities of the Bija in Eastern Sudan, to define the terms of the attempts to reconfigure these identities, and finally, to expose their limits which were at the origin of the adoption of a pragmatic tribal policy by the Mahdist authorities in this region. It is based on the correspondence exchanged between the khalīfa ʿAbd Allāh (1846-1899) and his representatives in Eastern Sudan from 1885 to 1898, as well as on the corpus of documents produced by the provincial treasury (bayt al-māl) of Tūkar between 1888 and 1891. These sources allow for a detailed analysis of the identity conceptions of the Mahdist administration with regard to the Bija tribes as well as their evolution. It aims to deconstruct and historicize the three canonical oppositions of Sudanese identities (nomadic and sedentary, Arabs and non-Arabs, Muslims and non-Muslims) in order to highlight the political and socio-economic factors that shaped these identity representations.
    • The International Protection of Refugees : An Insight into the French Asylum Court's Response to the Sudanese Making of Identities - Philippe Gout p. 873-893 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution propose une étude de la jurisprudence de la Cour nationale du droit d'asile concernant les demandes d'asile de ressortissants soudanais. Cette étude révèle que cette juridiction se réfère à une grille d'assignation identitaire produite par le discours national de l'État soudanais, qui manque pourtant de fondement en droit soudanais. Au cours de l'attribution de catégories identitaires aux requérants soudanais, la cour se réapproprie ainsi des techniques étrangères d'attribution identitaire qui furent élaborées dans leur contexte d'origine principalement comme un moyen de perpétuer et de normaliser des représentations intentionnelles de discrimination et de persécution, et dont l'objectif initial était notamment de dissimuler d'autres types de pratiques de discrimination qui ne sont pas prises en compte par le droit soudanais.
      This contribution offers a study of the French national asylum Court's jurisprudence regarding Sudanese petitions to refugee status. Case law analysis shows that the French court refers to a grid of identity and minority assignation that promotes the Sudanese state's national identity discourse, despite the lack of any legal basis whatsoever in Sudanese law. When assigning identity categories to Sudanese petitioners, the asylum court translates foreign techniques of identity assignations that were crafted in their context of origin mainly as a means to perpetuate and normalize intentional representations of discrimination and persecution, and whose original purpose was notably to disguise other types of practices of discrimination elusive to the Sudanese law.
    • Living an Embodied and Narrated Skin Tone : Shifting Power Relations and Social Landscapes in Contemporary Sudan - Azza Ahmed Abdel Aziz p. 895-918 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le dilemme du Soudan se manifeste dans le besoin insistant de s'identifier soit en tant qu'Arabe soit en tant qu'Africain. Ces deux catégories édifient une polarisation antagoniste qui influe sur les identités multiples des populations habitant ce territoire. Malgré les efforts pour apprivoiser la complexité de ces identités, celle-ci persiste et contribue à fracturer le Soudan en tant que nation.`!-- Retour à la ligne. Ne pas effacer --b`?line-break?bCependant, cette situation subit les échos de l'histoire ainsi que la certitude de l'impermanence. Cet article œuvre à élucider comment les corps soudanais hébergent des identités diverses, qui à leur tour traversent le monde social par le biais des expériences vécues. Ces expériences tissent la trame des identifications sociales qui sont façonnées par des mots et des actes sociaux.
      The dilemma of Sudan is contained in a protracted need for it to identify as either Arab or African with these two classifications being pitted against each other. This adversity has informed the identities of the diverse populations who have inhabited this land, and while attempts have been made to reconcile these complexities they persist and fracture Sudan as a nation. However, this situation is the site of flux and subject to changes wrought by history and the impermanence of events. This article expounds on how the bodies that contain diverse Sudanese identities are in fact experiencing entities that convey how social agents engage with social identifications and how through words and actions they fashion and mold them.
    • Shantytowns Identity versus Middle Class Identity : A Reading of the Historical and Geographical Dimension of December 2018-April 2019 Uprising across Khartoum - Mohamed A. G. Bakhit p. 919-941 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La dimension spatiale des lieux de protestation à Khartoum pendant le soulèvement national du Soudan de 2018-2019 révèle une déconnexion entre les bidonvilles, où la plupart des gens sont originaires du Soudan occidental et du Sud, et d'autres zones de la classe moyenne de la capitale. Cet article tente de comprendre la raison de cette déconnexion. À cette fin, nous devons nous pencher sur l'histoire du changement politique au Soudan, en particulier les soulèvements précédents de 1964 et 1985, pour saisir la dynamique d'une opposition entre deux visions : d'une part, un soulèvement contre le gouvernement du Nord corrompu dirigé par l'élite ; d'autre part, un soulèvement contre l'État postcolonial soudanais et sa marginalisation des populations des régions périphériques.
      The spatial dimension of the protest locations in Khartoum during 2018-2019 Sudan nationwide uprising reveals a disconnection between shantytowns, where most people originated from Western and South Sudan, and other middle-class areas in the capital. This article tries to understand the reason behind that disconnection. For this purpose, we need to look into the history of political change in Sudan, specifically the previous uprisings of 1964 and 1985, to seize the dynamics of an opposition between two visions: on the one hand, an uprising against the corrupt northern elite-led government; on the other hand, an uprising against the post-colonial Sudanese State and its marginalization of people from peripheral regions.
    • Contester la politique identitaire du régime soudanais : Ambivalence des appartenances collectives au sein des mouvements politiques clandestins - Clément Deshayes p. 943-965 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans le contexte du Soudan d'Omar Al-Bechir (1989-2018), marqué par des politiques d'arabisation et d'islamisation, cet article questionne les rapports complexes et mouvants d'appartenance et d'identification collectives au sein de mouvements d'opposition clandestins. À partir d'une enquête ethnographique au sein de deux mouvements de contestation qui placent au centre de leur combat la lutte contre l'ethnicisation des conflits et de la politique, cette recherche propose de placer au cœur de sa réflexion les pratiques ordinaires des militants et leurs représentations concernant les formes d'identification. Cet article interroge d'abord la réalité d'un durcissement des frontières identitaires au Soudan maintes fois décrit et les racines du projet politique alternatif porté par ces nouvelles organisations. Néanmoins, les militants mobilisent également  des catégories et des répertoires d'action inspirés des hiérarchies tribales et des processus de catégorisation du monde social en fonction de critères ethnotribaux construits historiquement, participant ainsi à leur reproduction et leur évolution. Pour autant, ces modalités de hiérarchisation ne constituent pas l'unique clé de lecture des acteurs, mais s'articulent à d'autres modes d'identification que sont la classe, le genre, l'âge, la citadinité. Ainsi, les identités plurielles des militants sont en constante recomposition selon des agencements multiples et constituent des réservoirs mobilisables de pratiques et de catégorisation autant qu'un enjeu des luttes politiques du Soudan révolutionnaire.
      In the context of Omar Al-Bechir's Sudan (1989-2018), marked by policies of Arabization and Islamization, this article questions the complex and shifting relationships of collective social belongings and identification among movements of illegal opposition. Based on an ethnographic survey within two protest movements which place the ethnicization of conflicts and politics at the center of their struggle, this research proposes to place the ordinary practices and representations of activists concerning the forms of identification at the heart of the reflection. This leads us to question first the reality of a hardening of identity borders in Sudan, which has been described many times, and the roots of the alternative political project carried by this new social movement. However, the activists also mobilize categories and repertoires of action inspired by tribal hierarchies and processes of categorization of the social world according to ethnotribal criteria constructed historically thus participating in their reproduction and reconfiguration. Finally, these modalities of hierarchization are not the only key to the interpretation of the actors, but are imbedded in identification systems such as class, gender, age, citadinity. Thus, the plural identities of the militants are constantly recomposed according to multiple arrangements and constitute mobilizable reservoirs of practices and interpretation of the social world as much as a stake in the political struggles of revolutionary Sudan.
  • Notes et documents

    • The Dual Identity of White Nile's Seleim Pastoralists between North and South Sudan - Hager Moddathir Hassan p. 967-972 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les pasteurs nomades seleim, une section des éleveurs de bovins de la région du Nil Blanc, basent leur subsistance sur les mouvements saisonniers entre le Nord et le Sud-Soudan. Tout en étant officiellement catégorisés comme arabes et musulmans, ils ont établi historiquement des relations écologiques, socioéconomiques et culturelles avec les groupes du Sud-Soudan, notamment les Shilluk, élaborant ainsi une « identité duale ». La récente séparation entre Soudan et Sud-Soudan (2011) a fortement affecté la viabilité de leur subsistance ainsi que la flexibilité de leur appartenance.
      Seleim pastoralists, a section of Baggara cattle herders of the White Nile region, depend for their livelihood on seasonal movements between North and South Sudan. Although officially classified as Arab and Muslim, they historically established ecological, socioeconomic and cultural relations with Southern groups, mainly the Shilluk, and elaborated a “dual identity.” The recent separation between Sudan and South Sudan (2011) strongly affects the sustainability of their livelihood and the flexibility of their belonging.
    • Colonial and Postcolonial Legacy of “Ethnic” and “Religious” Clashes in Eastern Sudan - Abdaljbar A. M. M. Ejami p. 973-980 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Basée sur les données ethnographiques d'une recherche en cours, cette note analyse les affrontements qui ont eu lieu au Soudan oriental pendant l'été 2019. Elle propose de remplacer leur interprétation réductrice en tant qu'affrontements « ethniques » ou « religieux » par une explication sociohistorique plus poussée en termes de luttes de classes ancrées dans la formation de classe d'une économie capitaliste coloniale et postcoloniale à Kassala.
      Based on ethnographic data of an ongoing research, this note analyses the clashes which occurred in Eastern Sudan during summer 2019. It proposes to replace their reductive interpretation as “ethnic” or “religious” clashes with a deeper sociohistorical explanation in terms of class struggles rooted in colonial and postcolonial class formation of capitalist economy in Kassala.
    • Mots et identités de la révolution de Décembre au Soudan - Barbara Casciarri, Stefano Manfredi p. 981-988 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir d'un glossaire de la troisième révolution soudanaise et suivant une approche sociolinguistique, cette note analyse le discours portant sur les questions identitaires (ethnicité, genre, classe, tribu) qui est véhiculé dans les slogans du mouvement de contestation de 2018-2019.
      Based on a glossary of the third Sudanese revolution while following a sociolinguistic approach, this note analyses the discourse about identity issues (ethnicity, gender, class, tribe) as expressed by the slogans of the 2018-2019 protest movement.
  • Dialogues et entretiens

    • « Nationalisme perdu ». Regards croisés d'une historienne et d'une politiste - Florence Brisset-Foucault, Elena Vezzadini p. 989-1003 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette recension est issue d'une conversation critique entre Florence Brisset-Foucault, politiste, et Elena Vezzadini, historienne, autour de l'ouvrage d'E. Vezzadini, Lost Nationalism. Revolution, Memory and Anti-Colonial Resistance in Sudan, à l'occasion de sa réédition anglaise en 2019. Cette conversation permet d'éclairer la manière dont des problématiques spécifiques au Soudan colonial résonnent avec des questions beaucoup plus larges qui interrogent les sciences politiques et qui traversent le continent africain au XXe siècle, comme l'étude des mouvements sociaux, l'histoire du nationalisme, et le rôle des classes populaires.
      This review is the outcome of a critical conversation between Florence Brisset-Foucault, political scientist, and Elena Vezzadini, historian, about Vezzadini's book Lost Nationalism. Revolution, Memory and Anti-Colonial Resistance in Sudan that has been re-edited in English in 2019. This conversation casts light on how issues specific to colonial Sudan resonate with broader issues that question political science and that cut across the African continent in the 20th century, such as the study of social movements, the history of nationalism and the role of the working classes.
    • Identity Politics in Contemporary Ethiopia and Sudan : Francesco Staro Interviews Günther Schlee - Francesco Staro, Günther Schlee p. 1005-1013 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au Soudan et en Éthiopie, différentes stratégies ont été mises en place pour incorporer la diversité culturelle et les dynamiques des identités ethniques dans le processus de construction nationale. Nous en discutons ici avec Günther Schlee, qui conduit des enquêtes de terrain dans ces deux pays depuis 30 ans, en prêtant une attention particulière au cas des populations nomades et pastorales et au caractère mouvant de leurs affiliations identitaires.
      In Sudan and Ethiopia, different strategies have been implemented to frame cultural diversity and ethnic identities into the nation-building process. We discuss it here with Günther Schlee, who has been conducting field surveys in these countries over the past 30 years. We focus on the case of nomadic and pastoral populations, their changing identity affiliations and social belongings.
  • Analyses et comptes rendus