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Sous couvert d'une discussion sur le néo-corporatisme — sur les thèmes en présence (leurs sources, leur validité et leurs postulats idéologiques) et sur le phénomène lui-même (sa réalité et ses conséquences, à terme, pour les acteurs sociaux : syndicats, patronat, État) — c'est à une véritable généalogie des rapports entre pouvoir politique et pouvoir économique aux Pays-Bas depuis trente ans, que se livre l'auteur. Son approche, plus systémique que fonctionnaliste, plus historique que stratégique, remet en question bien des idées reçues. Le caractère corporatiste des relations professionnelles néerlandaises de 1950 à 1970 aurait produit un compromis institutionnel où la question du contrôle économique aurait été transférée du centre de la négociation vers la périphérie. Situation dont les effets se font encore sentir aujourd'hui, en dépit de la radicalisation du mouvement ouvrier enregistré dans les années 1970.

Un métier n'accède pas nécessairement au rang de profession. Tout dépend de l'argumentation que les candidats à la professionnalisation sont capables de faire entendre à un auditoire. La compétence qui culmine dans la notion d'expert serait le fruit d'un travail de construction. L'auteur montre que la rhétorique qui sous-tend ce travail est une rhétorique de la vérité, du besoin, de la science et de la relation besoin/ science. Or cette relation tout comme le besoin et la science elle-même, est soumise à variation. D'où la crise des professions que l'auteur illustre à partir de l'exemple des médecins. La neutralité éthique et l'universalité du savoir médical n'ont pas résisté à la multiplication des besoins. A la recherche d'une superdéontologie pour faire face à la crise issue d'une perte de contrôle moral de la profession sur elle-même, les médecins seraient aujourd'hui contraints à une refonte de l'éthique médicale. Celle-ci passe par une nouvelle argumentation destinée à reconquérir, auprès du public, leur légitimité professionnelle.

C'est sur l'interaction entre des stratégies professionnelles d'un côté, familiales et matrimoniales de l'autre, qu'il faut raisonner si l'on veut comprendre le passage de l'adolescence à la vie adulte. Cet article présente un bilan des connaissances sociologiques et démographiques disponibles sur cette période de transition qui va de l'école au travail et de la famille d'origine à la famille de procréation. Depuis la crise, cette phase intermédiaire tend à s'allonger. Pour interpréter ce phénomène, l'auteur propose de centrer l'examen sur le marché du mariage plutôt que sur celui du travail et de substituer aux analyses en termes de stratégies de classe, une analyse centrée sur les stratégies de sexe. L'accent est mis, dans cette hypothèse, sur l'émergence de nouveaux rapports, plus «symétriques» entre partenaires dans le couple.

Avec l'extension récente des expériences patronales du type cercles de qualité, d'un côté, l'avènement d'un nouveau droit instauré par rune des quatre lois dites Auroux, de l'autre, l'expression des salariés dans l'entreprise est devenue depuis quelques années une réalité et un thème d'actualité. A quelles conditions est-elle possible, à quelle finalité répond-elle, et quels sont ses effets, ses enjeux pour l'avenir de l'entreprise et des relations de travail ? L'auteur traite ici de ces questions à partir d'une forme particulière d'expression : celle des attentes des salariés en matière de formation. Cette forme et expression, si spécifique soit-elle, serait déjà, par elle-même, productrice de transformations : dans les représentations individuelles des salariés d'abord ; dans la stratégie et les fonctions des institutions représentatives ; et enfin, plus largement, dans les modes de régulation interne propres au système organisationnel global. L'expression d'attentes, quels que soient — à la limite — les résultats obtenus, modifie le jeu des acteurs sur la scène professionnelle et permet l'émergence de nouveaux acteurs auparavant en retrait. Ce faisant, elle a des effets structurels.

Dans le Bâtiment, comme ailleurs, les politiques de gestion de main-d'œuvre épousent les fluctuations de l'économie. A la logique de la croissance correspond, pour ce secteur, une gestion de type individualisé ; avec la crise, passerait-on à un mode de gestion de type statutaire ? Pour chacune de ces périodes, l'auteur propose une analyse de l'interaction entre l'économique et le social, des interférences entre organisation du travail et systèmes de relations professionnelles propres à la branche. Pour saisir la genèse et la mutation des politiques de main-d'œuvre depuis trente ans, dans le Bâtiment, c'est de l'ensemble des conditions qui régissent l'usage et la reproduction de la force de travail qu'il faut partir.