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Le lien entre l'administration publique et l'économie comportementale remonte à Herbert Simon, qui a relevé la tension entre les exigences institutionnelles de l'efficacité rationnelle et la réalité des objectifs alternatifs des individus. Les recherches se situent à présent à la jonction entre l'économie comportementale et la gouvernance, suite aux synergies favorables récemment observées et rendues publiques. L'administration publique peut utiliser l'économie comportementale dans différentes applications, allant de la stimulation de la motivation de service public à l'amélioration du respect des politiques. Dans le présent article, nous passons en revue le discours actuel sur l'évolution de l'administration publique comportementale, décrivons certains concepts dominants actuellement appliqués, puis proposons un cadre assorti de propositions pour une théorie de l'administration publique comportementale afin de permettre des recherches expérimentales supplémentaires et de contribuer à une meilleure gouvernance. L'administration publique comportementale est une théorie en développement qui pourrait permettre aux praticiens d'employer des approches différentes pour la définition et la mise en œuvre des politiques. En utilisant les concepts de l'économie comportementale qui décrivent la prise de décision individuelle au moyen d'objectifs différents de la maximisation traditionnelle de l'utilité, l'administration publique comportementale suppose un abandon des modèles de causalité traditionnels axés sur les idéaux rationnels au profit de ceux axés sur les comportements réels qui présentent des biais empiriques évidents.`np pagenum="634"/b

Dans le présent article exploratoire, nous dressons un portrait transversal de la façon dont les systèmes de soin de santé établis répondent au nouveau défi qu'est la pénurie de médicaments. Dans la lignée des recherches précédentes, notre analyse confirme l'existence d'une forte dépendance à l'égard du chemin parcouru dans l'adoption des réponses stratégiques. Cette dépendance se manifeste dans une typologie prononcée des modèles de réponse où les approches des autorités en ce qui concerne la gestion des pénuries de médicaments diffèrent selon deux dimensions essentielles, À savoir l'importance accordée au problème et le niveau auquel les organismes publics s'engagent pour faire face au problème. Ces modèles se retrouvent dans le cadre conceptuel et l'orientation stratégique des différentes politiques visant à remédier à la pénurie de médicaments, avec : les politiques espagnole et irlandaise de lutte contre la pénurie de médicaments, axées sur le niveau des produits individuels et largement réactives, les politiques américaines, axées sur le niveau thérapeutique, qui privilégient l'atténuation, et les politiques allemandes et autrichiennes, qui se concentrent sur le niveau des principes actifs, avec un accent proactif sur la prévention des pénuries. Malgré l'importance des héritages, on observe des éléments d'innovation et de création de parcours, en particulier dans le cadre des approches américaine et allemande, ce que nous expliquons par l'apparition simultanée d'une crise interne et de pressions des acteurs locaux.Dans le présent article, nous abordons un défi majeur, la pénurie de médicaments, qui est apparu ces dernières années et que l'on pourrait qualifier de « choc systémique ». Nous élaborons une typologie des politiques adoptées, basée sur une analyse d'une série de réponses apportées par le système de santé. On observe des différences fondamentales entre ces réponses, comme le niveau d'action (niveau du produit individue/niveau thérapeutique/niveau du principe actif), le calendrier (ponctuel/court terme ou long terme) et l'approche stratégique (réactive/atténuante/préventive). Cette analyse fait apparaître des politiques fondamentalement différentes, comme des pouvoirs institutionnels délégués et une gestion du recensement/gouvernance en réseau. La typologie basée sur l'importance accordée au problème et la nature (proactive/réactive) de l'élaboration des politiques peut aider les acteurs des systèmes de santé à porter un regard critique sur leur manière d'aborder cette question et, à un niveau plus fondamental, sur la façon dont le système réagit aux événements perturbateurs.

La rotation élevée du personnel est un problème important auquel les managers publics sont confrontés. L'administration américaine veut ralentir les taux de rotation qui sont passés de 14-15 % à plus de 18 % depuis la Grande récession. Les raisons de l'augmentation des départs de personnel sont plus difficiles à déterminer. La vague attendue de départ à la retraite des baby-boomers ne s'est pas produite et ne peut expliquer cette rotation élevée. L'impact de la Grande récession sur l'emploi rend encore plus difficile l'élaboration d'une théorie sur la relation entre l'adéquation personnel-organisation et la rotation. Cette étude analyse la rotation du personnel de l'administration américaine en se fondant sur des données tirées des versions 2003, 2006, 2010 et 2013 de l'Enquête nationale sur les diplômés de l'enseignement supérieur (National Survey of College Graduates). Ces données constituent une occasion unique d'étudier des cohortes d'agents de l'administration américaine avant et après la récession. Les modèles statistiques de rotation s'attachent à comparer les facteurs qui conduisent au départ du personnel. L'exode du personnel des administrations s'explique davantage par l'adéquation entre les besoins individuels et les besoins de l'organisation que par une inadéquation entre les compétences requises pour un emploi et les besoins de l'organisation. Les résultats montrent que lorsqu'il y a inadéquation entre le niveau des compétences individuelles et les compétences requises sur un poste, la probabilité d'une mobilité interne au sein de l'administration est plus importante. Le décalage entre les besoins de l'administration et les compétences professionnelles des personnes ayant changé d'emploi a été plus marqué dans la période qui a suivi la récession (2010-2013) que dans celle qui l'a précédée (2003-2006).Cette étude décrit la rotation dans les organisations publiques et formule des conclusions qui montrent comment les managers peuvent réduire au minimum le risque de rotation afin de garantir un fonctionnement efficace de l'administration. Les managers publics devraient modifier les politiques de management afin de satisfaire les besoins du personnel actuel et de rendre l'administration plus résiliente dans des environnements de travail en pleine évolution. Les organisations peuvent réduire les taux de rotation dès le recrutement, en veillant à ce que les offres d'emploi correspondent aux compétences et aux attentes des candidats. Cette adéquation doit être obtenue grâce à un recrutement méthodique, une affectation appropriée, des formations à destination des agents et un soutien à leur intention.

Dans la présente étude, nous examinons la relation entre les politiciens et les managers dans une ville de Suède. Notre étude s'inscrit dans le contexte d'une organisation collaborative chargée de rédiger et de mettre en œuvre la vision et les stratégies d'une organisation municipale, ainsi que du développement futur de la zone fluviale dans le centre-ville. Dans notre article, nous examinons les mesures prises par les gestionnaires de la ville pour gérer la relation avec les politiciens municipaux. Nous illustrons la manière dont les gestionnaires s'efforcent de gérer une relation « sans lien de dépendance » avec les politiciens en entrant et en sortant selon les cas de la « zone violette » qui caractérise l'interface politique-gestion, et comment le contexte des organisations collaboratives semble augmenter le temps que les gestionnaires publics passent dans cette zone.Le présent article illustre la relation entre les gestionnaires et les politiciens dans une organisation municipale. Nous utilisons le concept de « zone violette » pour illustrer la manière dont le travail des gestionnaires et des politiciens est confus dans les organisations collaboratives, et comment ce contexte semble augmenter le temps que les gestionnaires publics passent dans cette zone. Cela veut dire que les gestionnaires assument souvent une responsabilité dans la résolution de problèmes complexes.

Dans le présent article, nous évaluons empiriquement le rôle du leadership éthique dans la réduction de la corruption. Nous vérifions également si l'efficacité du leadership éthique dans la maîtrise de la corruption dépend de la qualité du système de récompenses en place dans les organisations publiques. Nous nous intéressons en particulier à deux composantes connexes du système de récompenses : l'utilisation de récompenses fondées sur la performance et l'impartialité. À l'aide de données recueillies dans le cadre d'une enquête menée au Pakistan auprès de 741 employés en poste dans 154 organisations publiques et organisations à but non lucratif, nous constatons une corrélation négative entre le leadership éthique des managers et le signalement de la corruption. Nous observons également que l'utilisation de récompenses fondées sur la performance est associée à une incidence plus faible de la corruption et que la corrélation négative entre leadership éthique et corruption est plus importante lorsque les employés font état du faible niveau d'impartialité. Nous examinons les implications de ces résultats pour la recherche sur la lutte contre la corruption dans les organisations publiques ainsi que pour les stratégies y afférentes. Le leadership éthique des managers peut réduire la corruption dans les organisations publiques des pays en développement. Il s'avère particulièrement nécessaire dans les organisations qui n'ont pas encore mis en place un système de récompenses équitable. De plus, afin de diminuer les cas de comportement contraire à l'éthique et d'encourager le comportement éthique, les responsables des organisations publiques des pays en développement devraient diffuser des règles d'éthique bien précises, inciter leurs collaborateurs à prendre des décisions conformes à l'éthique et les tenir pour responsables des comportements contraires à l'éthique.

Au cours des vingt dernières années, de nombreux pays ont adopté l'administration électronique comme outil de lutte contre la corruption. Il n'y a toutefois pas suffisamment de données empiriques concernant les effets de l'administration électronique sur la corruption. Le présent article a donc pour but de vérifier de manière empirique si l'administration électronique permet de faire reculer la corruption dans le monde. À cette fin, nous avons recueilli des données longitudinales concernant 214 pays et portant sur la période 2003-2016, et mené une analyse de données de panel fondée sur un modèle à effets fixes. Les résultats de l'analyse montrent que l'administration électronique considérée dans son ensemble réduit la corruption de manière significative, mais que les effets de l'administration ouverte, en tant que type particulier d'administration électronique, ne sont pas clairement établis. Toutefois, l'État de droit est un modérateur de la corrélation entre l'administration ouverte et la corruption. Autrement dit, il y a tout lieu de penser que l'effet de l'administration ouverte sur la réduction de la corruption est d'autant plus important dans un pays que le système juridique y est efficace L'administration électronique considérée dans son ensemble peut réduire efficacement la corruption.`/elemlisteb`elemlistebL'administration ouverte, reposant par exemple sur des portails de données ouvertes et des forums de discussion en ligne, n'a pas d'effet direct sur la réduction de la corruption.`/elemlisteb`elemlistebL'administration ouverte peut avoir un effet conditionnel sur la corruption, en fonction de l'efficacité du système juridique.`np pagenum="724"/b`/elemlisteb`/listenonordb

Nous présentons un modèle conceptuel testé empiriquement, basé sur la théorie de la voix de sortie (« exit-voice theory »), pour étudier l'influence de la transformation du gouvernement par les technologies de l'information et de la communication sur la confiance des citoyens dans le gouvernement. Nous conceptualisons et abordons les principaux facteurs qui touchent à l'influence de la transformation du gouvernement sur la confiance des citoyens, comme les performances et la transparence du gouvernement. Sur la base de 313 réponses à une enquête menée auprès des citoyens de Bahreïn, le pays le mieux classé dans la région du Conseil de coopération du Golfe en matière d'adoption des technologies de l'information et de la communication, nous testons la performance et la transparence du gouvernement en tant que médiateurs entre la transformation du gouvernement et la confiance des citoyens. Les résultats préliminaires sur la mesure et la manifestation de la confiance des citoyens dans le contexte de la transformation du gouvernement par les technologies de l'information et de la communication ont de multiples implications politiques et nous permettent de mieux comprendre comment la transformation du gouvernement par les technologies de l'information et de la communication peut améliorer la relation entre le gouvernement et les citoyens et l'adoption de services numériques. Afin de modifier fondamentalement les fonctions essentielles du gouvernement, la transformation du gouvernement par les technologies de l'information et de la communication doit aller au-delà de la simple numérisation et de la mise en place de processus sur le web. La transformation du gouvernement au moyen des technologies de l'information et de la communication peut permettre de remédier à la perte de confiance des citoyens dans le gouvernement en améliorant la transparence et la performance. On peut attribuer le succès de la transformation du gouvernement par les technologies de l'information et de la communication à Bahreïn à la petite taille du pays et à sa composition démographique, à la maturité relative des initiatives de numérisation du gouvernement et à l'engagement total du gouvernement en faveur de la transformation du gouvernement par les technologies de l'information et de la communication.

La présente étude apporte de nouveaux éléments qui contribuent au débat académique sur l'efficacité des systèmes de comptabilité d'exercice et des règles comptables harmonisées à l'échelon international en y ajoutant une dimension supplémentaire : celle de leur incidence sur la corruption. Elle s'appuie sur un échantillon de 33 pays de l'OCDE, étudiés sur la période 2010-2014, constituant ainsi un ensemble de données de panel qui permet d'adopter une approche comparative internationale. Les résultats montrent que la corruption recule lorsque des réformes font progresser la comptabilité publique, avec l'adoption des normes comptables internationales du secteur public (IPSAS) ou de la comptabilité d'exercice. Nos conclusions montrent le rôle déterminant joué par les réformes de la comptabilité publique dans la réduction de la corruption. Concrètement, la mise en œuvre des normes comptables internationales du secteur public et l'adoption de la comptabilité d'exercice peuvent atténuer l'avantage que les responsables politiques ont sur les citoyens en matière d'information, réduisant ainsi le niveau de corruption. Le présent article contribue au débat sur les dispositifs institutionnels devant être mis en œuvre pour réduire la corruption.

Des chercheurs en administration publique ont mené, en s'inspirant de Lipsky, de nombreuses recherches sur les stratégies d'adaptation des bureaucrates de proximité. Afin d'expliquer leur comportement, de nombreuses études se concentrent sur les caractéristiques individuelles des travailleurs de proximité ou sur les caractéristiques de l'organisation dont ils font partie, et moins, jusqu'à présent, sur l'influence du contexte institutionnel général. Dans le présent article, nous présentons les résultats de recherches sur la manière dont différents éléments du contexte institutionnel – l'administration publique formelle, les normes de la communauté professionnelle et les attentes du public – peuvent expliquer les stratégies d'adaptation des conseillers agricoles en Tanzanie. En l'absence de directives spécifiques émanant du contexte administratif et de pression du public, les stratégies que ces travailleurs de proximité choisissent s'inspirent principalement des normes de leur communauté professionnelle.Les gestionnaires publics doivent être particulièrement conscients du fait que, dans une large mesure, les normes professionnelles des travailleurs de proximité déterminent la manière dont ils utilisent leur pouvoir discrétionnaire. Par conséquent, la formation des fonctionnaires de proximité doit non seulement porter sur leurs capacités professionnelles, mais elle doit aussi prévoir la transmission des principales valeurs du service public.

Dans nombre de pays en développement, la qualité des services dans la fonction publique demeure un idéal en dépit des efforts à implémenter la Nouvelle Gestion Publique. La démobilisation du personnel traverse les réflexions sur les causes du problème sans avoir pour autant, dans la plupart des contextes, des explications précises. L'article se propose d'identifier les leviers de mobilisation susceptibles d'assurer l'implication effective des agents chargés du service public administratif. Pour ce faire, une étude empirique est menée au Cameroun. L'analyse mobilise à la fois l'inférence statistique et l'analyse de contenu. Il en résulte que l'implication des agents publics est liée notamment à l'organisation du travail, aux pratiques de gestion des ressources humaines et à la reconnaissance du potentiel des agents par leur hiérarchie. La présente étude recèle des enjeux actuels importants. Pour tout praticien de la GRH, l'implication dans le métier est une arme compétitive et créatrice de valeur. Elle serait l'un des objectifs généraux que les pratiques de gestion du personnel doivent contribuer à atteindre. Pour un service public de qualité, l'implication du personnel mérite une attention particulière. L'étude révèle de nombreux leviers de mobilisation du personnel susceptibles de promouvoir la performance des administrations publiques, notamment dans les pays en développement.

La demande croissante de transparence a récemment favorisé une ouverture plus grande des administrations publiques. Considérée comme un outil incontournable de bonne gouvernance, la transparence permet de renforcer la légitimité perçue des autorités. Dans le même temps, l'autonomie locale a été toujours plus valorisée au cours des dernières décennies et recommandée par de nombreuses institutions internationales. Cet article associe ces deux concepts et cherche à mettre en évidence la relation de causalité qui les lie. En raison de sa diversité, la Suisse constitue un terrain enrichissant pour évaluer l'impact de l'autonomie locale sur les pratiques de diffusion de l'information à travers une perspective comparative. Pour ce faire, cet article repose sur une approche mixte, basée sur la création d'un indice de transparence pour deux cantons suisses et sur des entretiens menés avec des élus de 16 communes. Les résultats montrent d'une part que les pratiques de transparence divergent fortement entre les communes suisses, et d'autre part que l'autonomie a un impact sur le niveau de transparence à l'échelle locale. Ils encouragent à poursuivre les réflexions liées aux pratiques des gouvernements locaux et aux méthodes permettant de mesurer leur implication sur la relation entre autorités et citoyens. Dans cet article, le développement d'un indice de transparence renseigne sur les pratiques très diverses de diffusion d'informations en ligne des communes suisses. Il permet d'identifier que l'autonomie communale a un impact positif sur le niveau de transparence à l'échelle locale. Les entretiens menés montrent aussi que la proximité avec les citoyens permet de contourner le manque de moyens des plus petites communes par le biais de canaux d'information plus directs. Ces résultats encouragent une communication proactive des élus communaux.

Le présent article a pour but d'identifier et d'évaluer l'évolution des applications du système de gestion de la qualité ISO 9001 dans les institutions publiques locales polonaises au cours de la période 1999-2015. Notre analyse s'appuie sur une enquête par questionnaire réalisée auprès des institutions publiques locales en 2015 (avec un taux de réponse de 77 %). Nous démontrons que le système de gestion de la qualité ISO 9001 est très répandu dans les institutions publiques locales polonaises et que sa mise en œuvre était concentrée géographiquement et dépendait de la taille de l'institution publique locale. Les institutions publiques locales de plus petite taille (en particulier les municipalités rurales) ont besoin d'un soutien financier, d'une préparation adéquate du personnel ainsi que d'une formation pour mettre en œuvre le système de gestion de la qualité ISO 9001.Le système de gestion de la qualité ISO 9001 est la première étape vers un système de gestion intégré.La mise en œuvre de solutions alternatives d'amélioration de la gestion diminue l'intérêt pour la mise en œuvre du système de gestion de la qualité ISO 9001 et l'obtention de la certification.`np pagenum="836"/b