Contenu du sommaire : Histoires de pionnières

Revue Travail, genres et société Mir@bel
Numéro no 4, 2000
Titre du numéro Histoires de pionnières
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Parcours

  • Dossier  : Histoires des pionnières

    • Histoires de pionnières - Delphine Gardey p. 29-34 accès libre
    • Les premières étudiantes de l'Université de Paris - Carole Christen-Lécuyer p. 35-50 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si quelques femmes ont fait une timide entrée à l'université en France sous le Second Empire, c'est sous la Troisième république que les femmes conquièrent ce lieu réservé aux hommes : au début du XXe siècle elles représentent 3% des inscrits contre 30% en 1938. Cette conquête est le fait de quatre types de pionnières. Le premier, la bachelière, résulte de l'autodidaxie des femmes puisque l'enseignement secondaire féminin mis en place tardivement en 1880, ne prépare pas au baccalauréat, premier grade de l'université. Le second, les étudiantes de l'université de Paris, révèle les difficultés rencontrées par ces femmes pour pénétrer dans certaines facultés – le Droit en particulier – et pour exister en tant que femmes qui étudient. Le troisième, les étudiantes étrangères, sort de l'oubli celles qui ont ouvert la voie aux étudiantes françaises. Enfin, le quatrième, les diplômées, nous permet d'approcher la fonctionnalité ou la non-fonctionnalité des études féminines.
      If a few women only timidly ventured to join the French university under the Second Empire, women truly conquered this male bulwark under the Third Republic : they made up 3% of the students at the beginning of the 20th century, vs. 30% in 1938. This conquest was made possible by four types of pioneers. The first one, the female holders of a “baccalauréat”`, were self-taught, since female secondary education, set up only in 1880, did not aim at obtaining a “baccalauréat”, the first college degree. The second one, the students of the university of Paris, reveals what difficulties are encountered by these women when they try to register in certain faculties - especially law - and to exist as female students. The third one, foreign students, deserves to be rediscovered as those who paved the way for French students. Finally, the fourth one, the female graduates, allows us to assess how functional or non-functional female studies are.
    • Présences (in)désirables ? : L'entrée des dames aux séances du soir de la bibliothèque Sainte-Geneviève (1894-1899) - p. 51-54 accès libre
    • La voie Russe d'accès des femmes aux professions intellectuelles scientifiques et techniques (1850-1920) - Irina Gouzevitch, Dimitri Gouževitch p. 55-75 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le cas russe que nous présentons ici a trait à la naissance et à l'histoire d'une institution très originale, l'Institut Polytechnique pour femmes, créé à Saint-Petersbourg en 1906. Cette étude de cas est intéressante à plus d'un titre. En premier lieu, il semble que ce soit le premier phénomène au XXème siècle dans l'histoire de l'enseignement pour filles. Un autre exemple comparable, l'École française Polytechnique pour filles, date en fait seulement de 1924. En second lieu, ce phénomène joue un rôle particulièrement stimulant dans l'émergence et le futur développement de l'enseignement technique pour filles à cette échelle. En troisième lieu, il est un symbole en quelque sorte en ce qu'il couronne un combat difficile mené durant plus d'un siècle pour l'égalité des droits et le libre accès des femmes russes à l'enseignement supérieur. Enfin, c'est un paradoxe, car son existence même était étroitement liée à l'histoire des révolutions russes, celle de 1905, comme celle de 1917 : la première étant à l'origine de l'enseignement pour filles, la seconde l'ayant annihilé en tant qu'institution autonome.Afin d'intégrer le cas russe dans l'histoire transnationale des femmes et des techniques, nous tenterons de répondre aux questions suivantes : comment cette institution a-t-elle pu émerger en Russie ? Pourquoi a-t-elle pris cette forme spécifique, à cette période particulière ? Quels furent ses demandes, ses buts, ses défis ? Qui furent ses principaux acteurs et supporters ? Quelle fut sa place dans l'enseignement général de la Russie impériale ? En quoi la voie russe dans l'enseignement technique des femmes fut-elle identique ou différente des autres pays de l'Europe de l'ouest ?
      The Russian case we present here deals more concretely with the birth and the early history of a very original institution, the Polytechnical Institute for Women, created in Saint-Petersburg in 1906. This case-study is intersting for many reasons. First, it seems nearly the earliest phenomenon in the 20th centuries women's and educational history. Another known example of this kind - the French Ecole Polytechnique Féminine - dates, in fact, of only 1924. Secondly, it played a particularly stimilating role in the emergence and further development of thechnical education for women at the scale of the state. Thirdly, it is in some sense symbolic because it crowned a hard struggle carried on during half a century for the equal rights and free access of Russian women to higher education. Finally, it is paradoxical, because its very existance was closely linked to the history of two Russian revolutions, of 1905 and 1917 : the first one having generated it, the second one annihilating it as an autonomous institution.To integrate the Russian case in the transnational women's and engineering history, we will try to answer the following questions : how could this institution emerge in Russia ? Why took it this particular form ? In this concrete period ? What were its claims, aims and challenges ? Who were its main actors and supporters ? What was its place in the general educational structure of the Russian empire ? In what the Russian way towards the women's technical education was similar and dissimilar from its West-european conterparts ?
    • Aux origines d'HEC Jeunes Filles, Louli Sanua - Marielle Delorme-Hoechstetter p. 77-91 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Figure singulière dans le monde du féminisme bourgeois du début du siècle, Louli Sanua a créé, en 1916, la première école supérieure de commerce pour jeunes filles, qui deviendra HECJF, école de haut enseignement commercial pour jeunes filles. Pédagogue et organisatrice de talent, cette jeune institutrice âgée de 30 ans, a réussi en quelques années à constituer un solide réseau d'appuis dans le monde éducatif et politique qui lui a permis de faire exister en peu d'années un établissement d'enseignement supérieur dont la réputation s'est affirmée rapidement. HECJF, qui a fermé ses portes en 1975, lorsque la mixité devenait la norme, a formé quelques 4500 jeunes femmes. Dès les débuts de l'École, sa fondatrice s'est battue pour faire admettre et reconnaître la légitimité du travail des femmes et leur aptitude à exercer des fonctions de cadres, à égalité de statut et de rémunération avec leurs collègues masculins.
      An outstanding figure in the world of bourgeois feminism at the beginning of the century, Louli Sanua created the first business school for women in 1916, which later became HECJF, a selective business school for young women. A talented pedagogue and organizer, this young schoolteacher of 30 years of age succeeded in creating, within a few years, a strong network of supporters in the educational and political world, which very soon made it possible to create a graduate business school whose good reputation spread quickly. Before closing down in 1975, when coeducation became the rule, HECJF trained about 4500 young women. From the very beginning of the school, its founder fought for the recognition both of the legitimacy of women's work and of their ability to occupy managerial positions while being granted equal pay and status with their male counterparts.
    • Les femmes ingénieurs en Grèce (1923-1996) : : La féminisation croissante d'une profession en crise - Konstantinos Chatzis p. 93-115 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Consacré à la rencontre entre le métier de l'ingénieur et le sexe féminin en Grèce, cet article tente une première reconstitution et une analyse des épisodes les plus importants d'une « conquête » qui démarre il y a trois quarts de siècle et qui se poursuit, à des rythmes de plus en plus accélérés, jusqu'à nos jours. Les différentes étapes qui jalonnent l'accès croissant de la femme grecque à la profession de l'ingénieur sont ici éclairées par une analyse du monde des ingénieurs grecs dont la structure particulièrement atypique, par rapport aux caractéristiques prédominantes de la profession dans d'autres pays européens, est à mettre au compte d'un développement économique de la société grecque également original.
      This article deals with the meeting of the female gender with the engineering profession in Greece. It attempts to reconstruct and analyze the major phases of a “conquest” that started three quarters of a century ago and that has been going on ever since at an accelerated pace. The various steps of the increasing access of the Greek woman to the engineering profession are viewed in the light of an analysis of the Greek engineering environment. Its structure is particularly atypical with regard to the main characteristics of this profession in other European countries, and is to be ascribed to the equally atypical form of economic development that has taken place in Greek society.
    • Bibliographie commune autour du thème : histoires de pionnières - p. 117-120 accès libre
  • Mutations

    • Travail domestique et injustice : Étude comparée dans les deux Allemagne après 1945 - Carola Sachse p. 123-134 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'excédent de population féminine représenta dans l'après-guerre l'un des problèmes sociaux les plus débattus. Cette question disparut toutefois du discours public après 1949, date de la fondation des deux États allemands. Les femmes célibataires devinrent alors une minorité passée sous silence qui, sous maints aspects, se sentit désavantagée par rapport aux femmes mariées. Un point de cristallisation de ce sentiment de discrimination fut le “jour de ménage” et son organisation juridique. Il s'agissait d'un jour par mois de congé payé, réservé aux salariées pour leur permettre d'accomplir les gros travaux de ménage. Ce privilège fut refusé non seulement aux hommes mais encore, la plupart du temps, aux femmes célibataires. A l'Est comme à l'Ouest, ces dernières, ainsi que quelques hommes, s'élevèrent violemment contre cette mesure inégalitaire. A travers ces conflits, c'est - selon la thèse centrale du texte - un sentiment d'injustice qui s'exprimait et ce sentiment témoigne d'une continuité dans les mentalités au-delà des différences de système politique et de sexe.
      The surplus of female population has been one of the most debated social problems of the German post-war period. However, this issue disappeared from public debate after 1949, when two German states were created. Single women then became a minority passed over in silence, feeling disadvantaged in many ways when compared to married women. The feeling of being discriminated against was particularly strong with regard to “homework day” and its legal organization. One day per week of paid leave was granted to female employees to help them accomplish heavy housework chores. This privilege was refused not only to men, but also, most of the time, to single women. In both East and West Germany, single women as well as a few men violently protested against this unfair measure. The main argument of this study is that this reaction was an expression of a feeling of injustice. Such a feeling testifies of a continuity of mentalities beween East and West Germany that transcends differences in political systems and gender.
    • En poste à temps partiel - Michel Lallement p. 135-155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Pour s'adapter à la nouvelle donne économique qui s'impose à elle, La Poste a adopté depuis plusieurs années une série de mesures dont l'un des objectifs consiste à favoriser la professionnalisation du travail et la flexibilité de l'emploi. Le temps partiel a fait l'objet à ce titre d'une campagne de promotion interne. Fondé sur les résultats d'une enquête menée au sein de deux bureaux de poste de province, cet article met en évidence le fait que, loin de répondre à une logique de la conciliation « travail-famille », l'emploi à temps partiel est avant tout adopté par des salariées qui jugent leurs conditions de travail difficiles à supporter et pour lesquelles les perspectives de mobilité professionnelles sont réduites à néant. Pour dépasser par ailleurs l'opposition «choisi/contraint», il est proposé de typer les formes d'emploi à temps partiel observées à l'aide des catégories hirschmaniennes de l'action collective.
      In order to adapt to its new economic context, the French post office has taken steps over the past few years to foster professional work and flexible employment, among other goals. Part-time jobs have therefore been promoted within the organization. Based on the results of a survey of two post offices outside the Paris area, this article underlines that, far from reconciling work and family chores, part-time jobs are primarily chosen by female employees who consider their working conditions difficult to bear, and who do not have access to professional mobility. In order to go beyond the dichotomy between chosen and imposed hours, this article suggests a typology of the part-time types of employment assessed according to Hirschmann's categories of collective action.
  • Controverses

  • Critiques

  • Bibliographie internationale

    • Italie - Annalisa Tonarelli p. 217-221 accès libre