Contenu du sommaire : Nouveaux défis du pluralisme juridique en Amérique latine
Revue | Cahiers des Amériques Latines |
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Numéro | no 94, 2020 |
Titre du numéro | Nouveaux défis du pluralisme juridique en Amérique latine |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Chronique
- Ante la revuelta social, Estado de excepción. Reflexiones sobre el paro de octubre 2019 en Ecuador - Carmen Gómez Martín p. 7-19
Dossier. Nouveaux défis du pluralisme juridique en Amérique latine
- Néocolonialisme et justiciabilité des droits des peuples indiens. Introduction - María Teresa Sierra, Rebecca Lemos Igreja p. 23-38
- Neocolonialismo y justiciabilidad de los derechos indígenas. Introducción - María Teresa Sierra, Rebecca Lemos Igreja
- Pluralismo jurídico diante do constitucionalismo latino-americano: dominação e colonialidade - Antonio Carlos Wolkmer, Efendy Emiliano Maldonado Bravo Ce travail s'approprie le concept de pluralisme juridique et l'utilise dans le cadre du constitutionnalisme latino-américain, dans un abordage qui privilégie notamment l'analyse des controverses créées dans l'Amérique andine par la Constitution équatorienne de 2008. L'objet d'analyse est l'une des affaires les plus polémiques (La Cocha) jugées par la Cour constitutionnelle de l'Équateur et qui reflète les débats et les tensions existants entre le projet juridico-politique des mouvements indigènes et la conception herméneutique moniste de l'État, légitimée et consolidée progressivement au cours de la dernière décennie. Ce conflit permet de porter un regard critique sur la mise en place du pluralisme juridique en Équateur, à partir d'une étude de cas qui témoigne du conflit de juridictions entre les autorités indigènes et le pouvoir judiciaire équatorien. Si l'ensemble des pratiques ancestrales du droit propre aux peuples indigènes, les traités internationaux et les droits constitutionnalisés garantissent le droit de ces peuples à l'administration de la justice sur leurs territoires, on observe que les structures de l'État ont créé pendant la période post-constituante des mécanismes limitant le pouvoir ancestral des communautés. Ainsi, malgré l'ampleur et les garanties pour l'exercice de la plurinationalité, de l'interculturalité et du pluralisme juridique présentes dans la Constitution, les recherches suggèrent qu'il se déroule un processus (dé)constituant, voire une étape de néocolonialisme, perpétré par ceux qui devraient veiller aux droits constitutionnels et au processus de transition nécessaire au dépassement des anciennes hégémonies de pouvoir et des structures légales monistes modernes matérialisées dans la colonialité.In this paper, we suggest introducing Legal Pluralism in the context of Latin American Constitutionalism. In our analysis, we highlight the Andean controversy triggered by the 2008 Ecuador Constitution. Our chosen object of study is one of the most controversial cases (La Cocha II) judged by the Constitutional Court of Ecuador. It illustrates the debate and tension surrounding the indigenous movements' legal-political projects and the State's monist hermeneutic understanding, which regained legitimacy and established itself in the last decade. We depart from this conflict to examine, critically, how Legal Pluralism is being implemented in Ecuador. This is done through a case study that illustrates the jurisdictional dispute's impasse between the indigenous authorities and the Ecuadorian judicial power. On one hand, a set of ancestral practices, international treaties, and the recently constitutionally recognized rights guarantee the indigenous peoples' rights to enforce justice in their territories. On the other hand, in the post-constitution period, the State created mechanisms that limited the ancestral communitarian power. In this way, despite the extent to which the Constitution guaranteed the exercise of plurinationality, interculturality, and Legal Pluralism, our research suggests a (de)constituent process is taking place, or rather, a stage of (neo)colonialism perpetrated by those who should ensure the constitutional rights and the necessary transition to overcome ancient hegemonic powers and monist legal structures constituted in the coloniality.
- Pluralisme juridique face au constitutionnalisme latino-américain : domination et colonialité - Antonio Carlos Wolkmer, Efendy Emiliano Maldonado Bravo p. 39-55 Ce travail s'approprie le concept de pluralisme juridique et l'utilise dans le cadre du constitutionnalisme latino-américain, dans un abordage qui privilégie notamment l'analyse des controverses créées dans l'Amérique andine par la Constitution équatorienne de 2008. L'objet d'analyse est l'une des affaires les plus polémiques (La Cocha) jugées par la Cour constitutionnelle de l'Équateur et qui reflète les débats et les tensions existants entre le projet juridico-politique des mouvements indigènes et la conception herméneutique moniste de l'État, légitimée et consolidée progressivement au cours de la dernière décennie. Ce conflit permet de porter un regard critique sur la mise en place du pluralisme juridique en Équateur, à partir d'une étude de cas qui témoigne du conflit de juridictions entre les autorités indigènes et le pouvoir judiciaire équatorien. Si l'ensemble des pratiques ancestrales du droit propre aux peuples indigènes, les traités internationaux et les droits constitutionnalisés garantissent le droit de ces peuples à l'administration de la justice sur leurs territoires, on observe que les structures de l'État ont créé pendant la période post-constituante des mécanismes limitant le pouvoir ancestral des communautés. Ainsi, malgré l'ampleur et les garanties pour l'exercice de la plurinationalité, de l'interculturalité et du pluralisme juridique présentes dans la Constitution, les recherches suggèrent qu'il se déroule un processus (dé)constituant, voire une étape de néocolonialisme, perpétré par ceux qui devraient veiller aux droits constitutionnels et au processus de transition nécessaire au dépassement des anciennes hégémonies de pouvoir et des structures légales monistes modernes matérialisées dans la colonialité.In this paper, we suggest introducing Legal Pluralism in the context of Latin American Constitutionalism. In our analysis, we highlight the Andean controversy triggered by the 2008 Ecuador Constitution. Our chosen object of study is one of the most controversial cases (La Cocha II) judged by the Constitutional Court of Ecuador. It illustrates the debate and tension surrounding the indigenous movements' legal-political projects and the State's monist hermeneutic understanding, which regained legitimacy and established itself in the last decade. We depart from this conflict to examine, critically, how Legal Pluralism is being implemented in Ecuador. This is done through a case study that illustrates the jurisdictional dispute's impasse between the indigenous authorities and the Ecuadorian judicial power. On one hand, a set of ancestral practices, international treaties, and the recently constitutionally recognized rights guarantee the indigenous peoples' rights to enforce justice in their territories. On the other hand, in the post-constitution period, the State created mechanisms that limited the ancestral communitarian power. In this way, despite the extent to which the Constitution guaranteed the exercise of plurinationality, interculturality, and Legal Pluralism, our research suggests a (de)constituent process is taking place, or rather, a stage of (neo)colonialism perpetrated by those who should ensure the constitutional rights and the necessary transition to overcome ancient hegemonic powers and monist legal structures constituted in the coloniality.
- La emergencia del cuarto nivel de gobierno y la lucha por el autogobierno indígena en Michoacán, México - Orlando Aragón Andrade p. 57-81 Dans cet article, j'étudie l'émergence d'un nouveau modèle d'autogouvernance autochtone en niveau infra-municipal qui, en seulement trois ans, s'est étendu aux communautés autochtones des États mexicains de Michoacán, Oaxaca, Puebla, Jalisco et México. J'analyse notamment le précédent judiciaire à l'origine de ces faits, c'est-à-dire la lutte politique et juridique de la communauté Purépecha de San Francisco Pichátaro. Partant d'une approche fondée sur ma double insertion dans ce processus (en tant qu'avocat communautaire et anthropologue juridique), j'étudie l'évolution de cette lutte dans un contexte régional, je signale ses éléments novateurs pour les mobilisations autochtones en général, j'explique les stratégies judiciaires utilisées dans le procès, j'évalue le potentiel disruptif de cette expérience face à l'État colonial mexicain et, pour terminer, j'aborde les défis auxquels se confronte ce processus d'autogouvernance autochtone.In the following contribution I analyze the emergence of a new indigenous self-government model at a sub-municipal level. In only three years, this model has spread to indigenous communities in different Mexican states such as Michoacán, Oaxaca, Puebla, Jalisco, and in Mexico City. In particular, I analyze the judicial precedent that opened up this possibility; the political and legal struggle of the Purépecha community of San Francisco Pichátaro. From an approximation based on my double participation in this process (as lawyer of the community and legal anthropologist), I focus on the development of this struggle in a regional context by showing the novelty elements of this process for indigenous mobilization in general, explaining the judicial strategies used in the trial, evaluating the disruptive potential of this experience to face a colonial Mexican state, and, finally, discussing the challenges that this indigenous self-government faces.
- Redéfinition des pratiques de justice par les femmes autochtones au Guatemala - Sofia Dagna p. 83-110 Cet article propose de réfléchir aux rapports qu'entretiennent des femmes mayas k'iche' avec différents systèmes de justice au Guatemala. L'analyse se base sur les pratiques et les trajectoires de trois femmes mayas k'iche' « défenseures de droits humains » qui, dans le cadre de leur accompagnement légal de femmes victimes de violence, circulent entre les systèmes de justice autochtone et étatique, en construisant des « ponts » entre eux, dans le but de redéfinir les pratiques de justice. Nous cherchons à établir dans quelle mesure cette circulation interlégale permet, en effet, aux femmes autochtones d'exiger leurs droits.This article reflects on the relationship of K'iche' Maya women with different justice systems in Guatemala. It analyses the practices and trajectories of three Mayan K'iche' women, « human rights defenders », who accompany the legal proceedings of women victims of violence, moving across indigenous and state justice systems, building « bridges » between them, aiming to legal practices. We seek to establish the extent to which this interlegal circulation in fact enables indigenous women to demand their rights.
- Justicia y derechos de género en Oruro, Bolivia - Ana Cecilia Arteaga Böhrt p. 111-134 La constitutionnalisation des autonomies indiennes et du pluralisme juridique en Bolivie a engendré d'importantes transformations dans l'organisation de la communauté Aymara ; spécifiquement, dans le domaine de la justice de genre de Totora Marka. Dans le cadre de ces transformations, les femmes Aymara de Totora Marka se déplacent entre les deux dimensions de la Loi : la régulatrice et l'émancipatrice. Du point de vue réglementaire, l'interprétation des réformes juridiques qui institutionnalisent le pluralisme juridique signifie que de nombreux cas de violence sexiste ne sont traités ni par la juridiction indienne ni par la juridiction ordinaire. Cela place les femmes totoreño dans une situation de plus grande vulnérabilité. Face à ce recul, par rapport à la dimension émancipatrice de la Loi, les femmes résistent en faisant appel au discours des droits, qu'elles adaptent à leurs propres contextes et sens communautaires. À son tour, cela a un impact fondamental sur les pratiques de la justice. La vernacularisation des droits donne du sens à la proposition centrale des femmes dans le cadre de leur autonomie : la resignification de la complémentarité entre les genres, principe central de l'organisation Aymara. Les pratiques et les représentations des femmes de Totora exposent comment ces processus contradictoires se matérialisent dans le cadre de projets autonomes.The constitutionalization of indigenous autonomies and legal pluralism in Bolivia generated important transformations in community organization; specifically, in the field of gender justice of Totora Marka. Within these transformations, the Aymara women of Totora Marka move between the two dimensions of the Law: the emancipatory and the regulatory. From the regulatory dimension, the interpretation of legal reforms that institutionalize legal pluralism causes that many cases of gender violence are not addressed by either indigenous or ordinary jurisdiction. This places Totora women in a situation of greater vulnerability. Faced with this setback, women resist from the emancipatory dimension of the Law, appealing to the discourse of rights, which they adapt to their own contexts and community senses. In turn, this has a fundamental impact on the practices of justice. This vernacularization of rights gives meaning to the central proposal of women within the framework of their autonomy: the resignification of complementarity, a central principle of Aymara organization. The practices and representations of the women of Totora expose how these contradictory processes materialize within autonomous projects.
- Alchemy in un mundo al revés: Gold, “Raw Law” and Indigenous Law in Colombia's armed conflict - Viviane Weitzner p. 135-156 Utilisant le concept d'alchimie comme base conceptuelle, cet article explore les effets des diverses pluralités juridiques sur le peuple autochtone Embera Chamí qui vit sur la terre ancestrale riche en or du Resguardo Indígena Cañamomo Lomaprieta à Caldas, en Colombie. En m'appuyant sur dix ans de recherche collaborative et d'ethnographie, je développe ce que j'appelle le “raw law”, le droit des acteurs armés et hors-la-loi et leurs normes, sanctions et modus operandi, en apportant des idées qui repoussent les limites conceptuelles et ajoutent de la complexité aux analyses du “droit”. Je montre les “inter-il-légalités” à l'œuvre, alors que les Embera Chamí exercent leur propre droit sur leur “exploitation minière ancestrale”, qui se nomme elle-même et qui date de plusieurs siècles, comme une contre-proposition et un exercice d'autodétermination face à la loi de l'État qui criminalise cette exploitation aurifère et tente d'imposer des schémas de formalisation élaborés unilatéralement. J'examine les effets des technologies “alchimiques néfastes” déployées pour éroder la base territoriale des Embera Chamí et limiter leur autonomie et leur prise de décision, en soulignant les “alchimies positives” que les autorités traditionnelles utilisent pour affirmer leur autonomie et faire pression pour que leurs droits soient respectés. Je considère les types de flux transnationaux qui s'infiltrent chez les Embera Chamí et ce que ce contexte distinct et violent signifie pour l'analyse à travers la lentille des pluralités juridiques en Colombie, en Amérique latine, et au-delà.Using the concept of alchemy as a conceptual backbone, this article explores the effects of diverse legal pluralities on the Embera Chamí Indigenous people living in the gold-rich ancestral homeland of the Resguardo Indígena Cañamomo Lomaprieta in Caldas, Colombia. Drawing on ten years of collaborative research and ethnography, I develop a concept I call “Raw Law,” the law of outlawed, armed actors and their norms, sanctions and modus operandi, contributing insights that push conceptual boundaries and add complexity to analyses of “the law.” I show the “inter-il-legalities” at work, as the Embera Chamí exercise their own law over their self-named and centuries-old “ancestral mining,” as a counter-proposal and exercise of self-determination in the face of State Law that criminalizes this gold mining and attempts to impose unilaterally developed formalization schemes. I tease out the effects of “nefarious alchemical” technologies deployed to erode the Embera Chamí land base and constrain their autonomy and decision-making, highlighting the “positive alchemies” the traditional authorities use to assert their self-government and push for their rights to be upheld. I consider the types of transnational flows intruding on the Embera Chamí and what this distinct and violent context means for analysis through the lens of legal pluralities in Colombia, Latin America, and beyond.
- Interpretación intercultural de la justicia indígena en la Corte Constitucional del Ecuador - Raúl Llasag Fernández, Karina Tello Toral, Alex Zapata Carpio p. 157-174 Le présent article tente de déterminer si la Cour constitutionnelle équatorienne applique les principes constitutionnels de la plurinationalité et de l'interculturalité lorsqu'elle a à résoudre les actions extraordinaires de protection contre les jugements de justice indigène. L'article vise aussi à estimer si la Cour, dans l'application de ces principes, interprète les droits de l'homme et examine les faits de manière interculturelle. L'analyse est basée sur un examen des décisions de la Cour constitutionnelle, de ses dossiers et des discussions qui ont eu lieu avec les dirigeants de deux communautés: La Cocha, Lote Cuatro et les personnes impliquées dans les conflits. En conclusion, la Cour a conceptualisé la plurinationalité et l'interculturalité comme synonymes de multiculturalisme et de multiethnisme, ce qui a fermé la possibilité d'une interprétation interculturelle.The aim of the present article is to determine if the Ecuadorian Constitutional Court applies the constitutional principle of the plurinationality and interculturality when resolving extraordinary protection actions against judgments issued by the indigenous justice. The article also seeks to find if the Court, when applying those principles, interprets human rights and examines the factual background through an intercultural standard. The analysis is based on a review of the Constitutional Court's decisions and archives, as well as testimonies held by the leaders and persons involved in conflicts that took place in two indigenous communities: “La Cocha” and “Lote Cuatro.” This article concludes that the Court conceptualized plurinationality and interculturality as synonymous with multiculturalism and multiethnicism, which prevent the possibility for a truly intercultural interpretation.
Études
- Novas formas de extrativismo e a proteção jurídica do território dos povos indígenas na América Latina - Marina Corrêa de Almeida p. 177-201 Dans cet article, j'identifie la situation juridique des territoires des peuples autochtones dans certains pays d'Amérique latine. Dans ce but, j'essaie de comprendre de quelle manière le discours du droit hégémonique latino-américain s'approprie le discours international sur les droits de l'homme des peuples autochtones, ainsi que les différences ou similitudes de sens dans les discours constitutionnels de certains pays. Le contexte socio-économique et culturel des pays comme le Mexique, la Colombie et le Brésil présente des spécificités qui ne sont pas négligeables. D'un autre côté, il s'agit de nations qui partagent un espace géopolitique convoité depuis la colonisation, c'est pourquoi il est possible d'analyser de manière critique et comparative la reconnaissance des droits de l'homme des peuples et communautés autochtones dans leurs discours constitutionnels respectifs. Ce faisant, je cherche à trouver, dans le domaine de la lutte juridique dans ces pays, des critères favorables à la protection du territoire et des ressources naturelles, qui sont des droits de l'homme de ces peuples et communautés en Amérique latine.
- Viajeros argentinos a China en el marco de la “diplomacia entre pueblos” (1950-1965) - Brenda Rupar p. 203-227 Dans cet article, nous proposons d'examiner l'un des moyens d'aborder l'expérience révolutionnaire en Chine vécue par les Argentins : voyager dans le cadre de délégations. Dans le cadre de la « diplomatie entre les peuples » qui a marqué la politique étrangère de la Chine contre la non-reconnaissance de la République Populaire par la grande majorité des pays dans le contexte de la Guerre Froide, les invitations adressées à des intellectuels, des journalistes et des militants ont été l'une des formes employées pour briser le blocus imposé. Nous considérons qu'à travers eux le maoïsme s'est imprégné et a eu une portée allant au-delà de l'organisation d'une force propre. Bien que, à partir de 1965, ils aient fonctionné parallèlement aux organisations maoïstes créées dans ce pays, ils constituent un précurseur des liens de l'Argentine avec la République Populaire de Chine. À travers des témoignages de voyages et des interviews publiées, nous proposons d'analyser d'une part l'organisation offerte à ce type de voyage et, d'autre part, les thèmes, les réflexions et les intérêts que les voyageurs ont apportés afin de révéler de nouveaux éléments sur les premiers liens entre l'Argentine et l'expérience révolutionnaire chinoise.In this article, we investigate one of the ways Argentinians approached the revolutionary experience in China through trips as part of delegations. Framed by the “Popular Diplomacy” signed by the Chinese foreign policy in the face of the vast majority of countries not recognizing the People's Republic of China in the context of the Cold War, the invitations to intellectuals, journalists, and activists were one of the ways to break the imposed siege. We perceive that Maoism permeated through them and that it had a scope that went beyond the organization of its own strength. Even though since 1965 the trips were undertaken parallel to the establishment of Maoist organizations in that country, these trips represent an antecedent of the bonds between Argentina and the Popular Republic of China. Intending to focus on that role of the trips, we opted for assessing the ones already made outside the local Maoist organizations. Through the published testimonies of the trips, we intend to analyze the organization of those kinds of trips as well as the issues, thoughts and interests voiced by the travellers in order to reveal new elements on the first links between Argentina and the Chinese revolutionary experience.
- La ola conservadora en Uruguay: claves de la derrota electoral de la izquierda en 2019 - Miguel Serna p. 229-252 Dans une Amérique latine secouée par le déclin des gouvernements progressistes, par une perspective économique négative marquée par les contextes de récession et les ajustements d'orientation néolibérale – avec pour conséquence des processus régressifs tels que l'augmentation des inégalités sociales et la détérioration du fonctionnement de la démocratie, avec l'émergence de pratiques autoritaires – le contexte électoral uruguayen exhibe des caractéristiques intéressantes. Cet article analyse les défis rencontrés pendant le troisième mandat de la gauche et les résultats des élections de 2019. La conjoncture électorale a été caractérisée par deux logiques opposées. D'un côté, un conflit idéologique entre deux blocs politiques : l'un progressiste à gauche, qui défendait les réformes promues dans le cycle progressif, et l'autre, conservateur à droite, proposant un arrêt de ces réformes avec un programme d'ajustement économique – s'ajoute à cela l'irruption des élites économiques et militaires dans le domaine politique. D'un autre côté, une compétition dans laquelle la gauche ne pouvait pas se désengager du mécontentement citoyen face aux performances négatives du gouvernement, laissant un espace vide, coopté par les candidats de l'opposition à droite avec un discours alternatif aux hommes politiques professionnels traditionnels.The electoral scene in Uruguay offers interesting counterpoints in a Latin America shaken by the decline of progressive governments, by a negative economic panorama characterized by recession and neoliberal reforms, by regressive processes of expanding social inequality and the deterioration of democracy and the ensuing rise of authoritarian practices. This article focuses on the third leftwing government and the 2019 national election, which can be understood via two opposing dynamics. On the one hand, an ideological dispute along party lines between the two blocs: one progressive and leftwing, promoting the reforms put forth in the Broad Front governments; another conservative and rightwing, seeking to put a break on reforms and with a view towards fiscal adjustment and including economic elites and the military in national politics. On the other hand, a political debate in which the left was unable to free itself from negative public opinion concerning the performance of the government, opening up a vacuum which was coopted by rightwing opposition candidates promoting a discourse at odds with those of traditional professional politicians.
- Novas formas de extrativismo e a proteção jurídica do território dos povos indígenas na América Latina - Marina Corrêa de Almeida p. 177-201
Lectures
- Camille Goirand, Le Parti des travailleurs au Brésil. Des luttes sociales aux épreuves du pouvoir - Damien Larrouqué p. 255-257
- Raphaëlle Parizet, Les Paradoxes du développement. Sociologie politique des dispositifs de normalisation des populations indiennes - Louise Rebeyrolle p. 257-260
- Paulo Ravecca, The Politics of Political Science. Re-writing Latin American Experiences | Pierre Gaussens, La izquierda latinoamericana contra los pueblos: el caso ecuatoriano 2007-2013 | Fernando Degiovanni, Vernacular Latin Americanisms. War, the Market and the Making of a Discipline - Armando Chaguaceda p. 260-263
- Bernard Lavallé, Los Virreinatos de Nueva España y del Perú (1680-1740). Un balance historiográfico - Barthélémy Billette de Villemeur p. 263-267
- Luis Galanes Valldejuli, Tourism and Language in Vieques. An Ethnography of the Post-Navy Period - Christian Girault p. 267-270
- Daniel Balderstone, La Méthode Borges - Christophe Brochier p. 270-273