Contenu du sommaire : Pouvoir(s) en Palestine
Revue | Confluences Méditerranée |
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Numéro | no 117, été 2021 |
Titre du numéro | Pouvoir(s) en Palestine |
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Dossier - Pouvoir(s) en Palestine
- Nouveau(x) pouvoir(s) d'Oslo : un colonialisme performatif - Dima Alsajdeya, François Ceccaldi, Emilio Dabed p. 9-18
- The New Power(s) of Oslo: A Performative Coloniality - Dima Alsajdeya, François Ceccaldi, Emilio Dabed p. 19-27
- Pouvoir(s) en Palestine - Rashid Khalidi, Henry Laurens, Dima Alsajdeya, François Ceccaldi, Emilio Dabed p. 29-48
- Traduire politiquement le soulèvement de mai 2021 : les défis du mouvement national palestinien - Nicolas Dot-Pouillard p. 49-60 Dans les rapports de force inter-palestiniens, le Hamas est sorti renforcé du soulèvement de mai 2021 et de la guerre à Gaza. Le Fatah, quant à lui, est miné par des divisions internes. Il hésite entre un retour à l'Intifada et la seule défense de l'Autorité nationale palestinienne. Réforme de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), élections, renouvèlement du leadership palestinien, réconciliation inter-palestinienne : le mouvement national palestinien est à un tournant. Dans ce contexte, les divisions inter-palestiniennes priment toujours et le soulèvement de mai 2021 ne trouve pas encore de traduction politique.In the inter-Palestinian balance of power, Hamas has emerged stronger from the May 2021 uprising and the Gaza war. Fatah, in turn, is undermined by internal divisions, and is torn between supporting a new Intifada in the Occupied Palestinian Territories, or just defending the apparatus of the Palestinian National Authority. Reform of the Palestinian Liberation Organization (PLO), elections, renewal of the Palestinian leadership, inter-Palestinian reconciliation: the Palestinian national movement is at a turning point. However, inter-Palestinian divisions remain, and the May 2021 Palestinian uprising has not yet found a political translation.
- Israel and Palestinian Peoplehood: The Power to Eliminate and the Power to Constitute - Nadim Khoury p. 61-71 Cet article examine la relation entre Israël et le peuple palestinien avant et après le processus de paix. Avant le processus de paix, cette relation était motivée par une logique d'élimination (1948-1967) qui a été plus tard agrémentée d'une logique de séparation (1967-1993). Après le processus de paix et les lettres de reconnaissance mutuelle en 1993, ces logiques ne disparaissent pas, mais sont élargies par une logique de constitution selon laquelle le peuple palestinien est constitué et ne peut exister qu'à travers les limites idéologiques du processus de paix. Cette reconnaissance constitutive perpétue et transforme les dynamiques mise en place depuis 1948.This article examines Israel's relationship to Palestinian peoplehood before and after the peace process. It argues that this relationship was driven by a logic of elimination (1948- 1967), which was later augmented by a logic of separation (1967-1993). With the peace process and the mutual letters of recognition in 1993, these logics did not disappear. Instead, they were expanded by a logic of constitution whereby Palestinian peoplehood was allowed to exist only through the ideological confines of the peace process. Constitution, the article concludes, perpetuated and transformed dynamics set up since 1948.
- The Parallel Human: Walid Daqqah on the 1948 Palestinian Political Prisoners - Abdul-Rahim Al-Shaikh p. 73-87 Dans l'ère post-Oslo, lire la Palestine à travers les écrits des prisonniers ressemble à la lecture d'un électrocardiogramme. Elle reflète l'état du « corps national »- qui a été démembré et souvent remembré, au niveau de la terre, du peuple et du récit - mais elle exige également une confrontation douloureuse avec la politique de la mémoire et de l'amnésie. Cette contribution met en lumière la situation et la position de Walid Daqqah, qui passe actuellement sa 36ème année dans une prison sioniste. S'interrogeant sur l'activité passive des esclaves au service des philosophes, Daqqah problématise la dichotomie hégélienne en soutenant que le cas est inversé en captivité. Les « gardes » israéliens vivent leur propre forme d'esclavage, non seulement dans l'horrible machine de leur régime colonial, mais aussi en « servant » les prisonniers palestiniens, ce qui leur permet de s'approprier leur temps indigène à la lisière entre le « temps parallèle » individuel et le « temps social » communautaire et régulier. Cette contribution se centre sur les prisonniers politiques palestiniens de 1948 qui ont combattu avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), puis ont été laissés seuls face à leur destin, sans tuteur politique, sous l'Autorité palestinienne (AP) post-Oslo. Le dicton de Daqqah sur la « conscience parallèle » est un outil précieux pour interroger les réalités politiques qui ont conduit à la prostration tragique des fondements nationaux palestiniens, de la « lutte armée » à la « lutte contre les armes », symptôme de la Nakba en cours. La conscience parallèle est la manière dont Daqqah décrit le temps, l'espace et les « humains parallèles » dans les limites de 1948 en général, et en particulier ceux qui sont en double captivité, entre subjectivation et contre-subjectivation, misère et espoir.In the post-Oslo era, reading Palestine through prisoners' writings resembles reading an electrocardiography report. It does reflect the state of the ‘national body' - that has been dis-membered, de-membered, and often re-membered, at the levels of the land, the people, and narrative - yet it requires a painful confrontation with the politics of memory and amnesia. This contribution sheds light on the wittings and positionality of Walid Daqqah, who is currently serving his thirty-sixth year in Zionist captivity. Pondering on the passive agency of slaves in serving philosophers being as crucial as the latters labor, Daqqah problematizes the Hegelian dichotomy arguing that in captivity, the case is reversed. Israeli ‘guards' live their own form of slavery, not only in the awful machine of their settler colonial regime but also in ‘serving' Palestinian prisoners, enabling them to own their indigenous time on the threshold between individual-lingering ‘parallel time' and communal-regular ‘social time.' This contribution focuses on the 1948 Palestinian political prisoners who fought with the Palestinian Liberation Organization (PLO), then were abandoned to their fate, without a political guardian, under the Palestinian Authority (PA) post-Oslo. Daqqah's dictum of ‘parallel consciousness' is a valuable tool with which to interrogate political realities that led to the tragic prostration of Palestinian national foundations from ‘armed struggle' to a ‘struggle against arms, ' a symptom of the ongoing Nakba. Parallel consciousness is Daqqah's way of describing time, space, and parallel humans within the boundaries of 1948 in general, and those in double captivity in particular, between subjectification and counter-subjectivation, misery and hope.
- Excrement, Scale, and the Politics of Neglect: How Life Politics Became Progressive Critique - Sophia Stamatopoulou-Robbins p. 89-100 Cet article est le fruit d'un terrain de recherche de plusieurs années en Palestine et s'appuie sur trois arguments qui se répondent. Tout d'abord, contrairement à ce qui a été soutenu, l'établissement d'une politique de la mort remonte aux années 1970 et non à celles de la deuxième Intifada (2000-2006). Une politique de la mort est caractérisée par le mépris à l'égard de la vie humaine, notamment par le meurtre et l'utilisation de « boucliers humains ». Le caractère superflu de la vie des Palestiniens apparaît très clairement dans la politique israélienne de gestion des eaux usées et cela, bien avant Oslo. La gestion des excréments s'inscrit dans cette première politique de la mort en exposant les Palestiniens à la toxicité des matières fécales mais aussi parce que cette politique confisque aux communautés locales palestiniennes les outils démocratiques dont ils disposent pour protéger la vie à l'échelle municipale. Enfin, Oslo a modifié la manière dont la gestion des excréments conditionne la vie politique. En effet, l'AP s'est concentrée sur la gestion des eaux usées – à grande échelle et à long terme – tout en mettant l'accent sur la protection des Palestiniens à naître. Ce faisant, elle a maintenu les pouvoirs municipaux impuissants face à la vie biologique. Nous appelons « politique de la négligence » la forme de pouvoir qui en résulte. Nous concluons en suggérant que les efforts des résidents pour rendre la vie plus supportable par rapport à la gestion des excréments sont devenus des pôles critiques et anti-hégémoniques dans la ré-articulation des impératifs nationaux.This essay draws on long-term fieldwork in Palestine to make three interrelated arguments: One, a politics of death began not with the second intifada (c. 2000-2006), as some have argued, but two decades earlier. A politics of death is characterized by indifference toward human life, including through killings and use of human shields. The expendability of Palestinian lives was evident in Israeli wastewater policy long before Oslo. Two, Israel enrolled excrement in this early politics of death not only by exposing Palestinians to excrement's toxicities, but also by enrolling excrement in Israel's foreclosure of local communities' democratic processes for protecting life at the municipal scale. Three, Oslo reorganized how excrement mediates political life. The PA focused on large-scale and long-term sewage management. This kept municipal governments impotent vis-a-vis biological life while centering the putative protection of future, unborn Palestinians. I call the resulting form of power a “politics of neglect.” I conclude by suggesting that residents' efforts to make life more livable in relation to excrement became counterhegemonic, critical sites for rearticulating national imperatives.
- The Bedouin Communities of Eastern Jerusalem: A New Locus of Power in the Post-Oslo Battle for Palestine? - Ahmad Amara, Brendan Ciarán Browne, Triestino Mariniello, Munir Nuseibah, Alice Panepinto, Tamara Tamimi p. 101-117 Cet article analyse la position précaire des communautés bédouines palestiniennes de Jérusalem-Est dans le contexte géopolitique et juridique postérieur à la signature des accords d'Oslo. La vulnérabilité de ces populations et la situation humanitaire précaire dans laquelle elles se trouvent résultent d'une politique israélienne continue de déplacement forcé de ces populations résidant dans des zones prévues à l'expansion des colonies et à l'annexion. La quête israélienne d'établir un « Grand Jérusalem » rend les Bédouins de Jérusalem-Est particulièrement vulnérables. L'accaparement répété des terres, motivé par le projet colonial israélien en Palestine, s'est intensifié après les accords d'Oslo. Les terres habitées par les communautés bédouines de Jérusalem-Est constituent dès lors un nouveau lieu de pouvoir où s'expriment les résistances aux tentatives d'expulsion des Palestiniens de la zone du Grand Jérusalem, y compris par le biais des tribunaux internationaux.This article investigates the precarious position of Palestinian Bedouin communities of Eastern Jerusalem in the post-Oslo geopolitical and legal context of the battle for Palestine. The humanitarian vulnerabilities and precarious nature of life for these communities (and further afield) is the result of Israel's on-going attempts to forcibly transfer Bedouin groups in areas slated for settlement expansion and annexation. The Israeli quest for a ‘Greater Jerusalem' makes Bedouin in Eastern Jerusalem particularly at risk. Repeated land grabs driven by the Israeli settler-colonial project in Palestine have intensified post-Oslo. Lands inhabited by Bedouin communities in Eastern Jerusalem constitutes a new locus of power to resist attempts to erase Palestinians from the Greater Jerusalem area, including through international courts.
- La société civile palestinienne face à la situation coloniale. Diffusion du néolibéralisme et tensions idéologiques en Cisjordanie - Antoine Garrault p. 119-131 À partir d'une enquête de terrain menée en Cisjordanie entre 2011 et 2017, cet article analyse les relations de pouvoir concrètes liées à la diffusion du néolibéralisme au sein de la société civile palestinienne. En nous basant sur une série d'observations participantes et d'entretiens menés avec des militants engagés contre l'occupation israélienne ainsi qu'avec des membres d'ONGs de développement, il vise à comprendre les tensions idéologiques - affectant ces groupes d'acteurs - qui résultent des contradictions entre les incitations néolibérales diffuses et les exigences de la lutte anticoloniale.Based on field research in the West Bank between 2011 and 2017, this article examines concrete power relations linked to the spread of neoliberalism within Palestinian civil society. Through participant observations and several interviews with Palestinian anticolonial activists and members of development NGOs, this work aims at understanding the ideological tensions within these social groups, resulting from the contradictions between the neoliberal incentives and the requirements of the anticolonial struggle.
- Thinking Outside the Bilateral Box: Can the Palestinian Leadership Reshape a Post-Oslo Diplomatic Strategy? - Joan Deas p. 133-147 En 2011, les dirigeants palestiniens ont amorcé un virage stratégique afin de tenter de mettre fin à près de vingt ans de paralysie des accords d'Oslo et du processus de négociation israélo-palestinien. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a progressivement mis de coté le cadre bilatéral inhérent aux Accords pour pousser à une multilatéralisation du processus, se référant systématiquement au droit international et aux organisations comme base de l'action diplomatique. Cet article analyse et revient de manière critique sur cette nouvelle orientation diplomatique. Il interroge la volonté de l'OLP de lutter contre sa propre inertie et de sortir du « piège bilatéral », ainsi que sa capacité à ouvrir le processus à un plus grand nombre d'acteurs, au temps des luttes pour la redistribution et la reconnaissance dans un monde de plus en plus multipolaire avec un hégémon étatsunien en déclin.In 2011, the Palestinian leadership initiated a strategic shift in an effort to bring to an end almost twenty years of Palestinian compliance with the failed Oslo Agreements. The Palestinian Liberation Organization (PLO) has progressively abandoned the bilateral framework inherent to the Accords to push for a multilateralization of the process, systematically referring to international law and organizations as a basis for diplomatic action. This paper analyses and critically reflects on this diplomatic shift. It questions the PLO's readiness to fight its own inertia and exit the “bilateral trap”, along with its ability to open up the process to a larger set of actors, in a struggle for redistribution and recognition in an increasingly multipolar world and a fading US hegemony.
- The International Criminal Court's Decision on its Territorial Jurisdiction over Palestine: Between Power Dynamics and Political Legitimacy - Juliette Rémond-Tiedrez p. 149-159 En février 2021, la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale a estimé que la Cour avait juridiction sur la Palestine. Un mois plus tard, la Procureure a formellement ouvert une enquête. Ces décisions ont marqué un tournant dans l'internationalisation de la question palestinienne tout en permettant à la Cour de contrecarrer les critiques selon lesquelles elle serait néo-colonialiste et ne ciblerait que de faibles États africains. Cependant, les décisions de la CPI ont provoqué de nouvelles critiques d'Israël et de ses alliés affirmant que la Cour serait partiale et aurait excessivement étendu sa juridiction. Du point de vue du leadership palestinien (Cisjordanie), qui voit le recours à la CPI comme une stratégie pour maintenir sa légitimité décroissante, ces décisions sont présentées comme une victoire. Ce papier analyse les dynamiques de pouvoir en jeu dans le processus d'internationalisation de la question palestinienne, avec une attention particulière accordée au rôle de la Cour pénale internationale.In February 2021, the Pre-Trial Chamber I of the International Criminal Court found that the Court had jurisdiction over Palestine. A month later, the Prosecutor formally opened an investigation. These decisions have marked a turning point in the internationalization of the Palestinian question while enabling the Court to counteract critiques of being neo-colonialist and only targeting weak African States. However, the ICC's decisions have prompted new critiques from Israel and its allies as being biased and unduly extending its jurisdiction. From the (West Bank) Palestinian leadership's perspective, which has seen the resort to the ICC as a strategy to boost its deteriorated legitimacy, the decisions are presented as a victory. This paper examines the power dynamics at play in the process of internationalization of the Palestinian question, particularly with regard to the role of the International Criminal Court.
- The Oslo Agreements and the Palestinian Authority: Or How to Convert Freedom Fighters into Docile Colonial Administrators - Emilio Dabed p. 161-175 Face à la répression croissante à laquelle les Palestiniens sont aujourd'hui soumis par leur propre gouvernement, cette contribution revient sur le rôle de l'Autorité Palestinienne pour remettre en cause une idée répandue mais trompeuse: l'AP n'est pas un État, mais plutôt une sorte d'autorité administrative locale sans pouvoir souverain et dont la juridiction est systématiquement violée par l'occupation israélienne et qui, par conséquent, a eu peu d'impact sur la vie palestinienne et mérite une attention limitée. L'article soutient au contraire que, même si selon le droit international l'État palestinien n'existe pas, il existe bel et bien d'un point de vue sociologique et les Palestiniens le vivent sous des formes indéniables. Ils sont en effet dépossédés, arrêtés, réprimés, torturés et tués par leur propre autorité caractérisée plus que jamais par un monopole croissant de « l'usage de la violence physique », par la concentration du pouvoir économique et par la centralisation des instruments de domination symbolique qui par ailleurs accompagnent généralement les dynamiques de formations étatiques. Appuyé par des entretiens et des recherches d'archives, l'article propose une histoire institutionnelle de l'Autorité palestinienne en la considérant comme un dispositif colonial productif. Il montre la manière dont l'Autorité palestinienne a servi à reproduire et à consolider trois schémas coloniaux, à savoir, le statut non souverain des Palestiniens, les formes autoritaires de domination, et la division de la population colonisée/occupée en groupes, aux statuts juridiques différents et aux intérêts antagonistes.In view of the increasing repression to which Palestinians are subject today by their own authority, this contribution re-visits the role of the Palestinian Authority, in order to question a widespread but misleading idea: that because the PA is not a state, but rather a sort of local administrative entity with no sovereign power and whose limited jurisdiction is systematically violated by the Israeli occupation, it has had little impact on Palestinian life and does not deserve much of our attention. The paper argues that even though in international legal terms the Palestinian State does not exist, in sociological terms it is there and Palestinians experience it in undeniable forms. They are dispossessed, arrested, repressed, tortured, and killed by their own authority while an increasing monopoly on the ‘use of physical violence', the concentration of economic power and the centralization of the instruments of symbolic domination –typically accompanying state formationsare central features of the PA's regime. Through interviews and archival research, the paper offers an institutional history of the PA and looks at it as a productive colonial device, and explains how the PA has served to reproduce and consolidate three colonial patterns, namely, the non-sovereign status of Palestinians, authoritarian forms of domination, and the division of the colonized/occupied population in groups with different legal statuses and antagonistic interests.
- The “Nationalist” Subordination of the Palestinian Left - Francesco Saverio Leopardi p. 177-191 Cet article soutient que la subordination vécue par la gauche palestinienne tout au long de son histoire, est liée à son acceptation du nationalisme palestinien tel que conçu par le Fatah comme paradigme fondateur de l'Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP). La gauche utilisa la politique du consensus et la compétition nationaliste pour influencer le Fatah et les orientations générales du mouvement national. Lorsque ces options perdirent leur efficacité, la gauche arrêta d'incarner une opposition crédible et se trouva devant une marginalisation croissante. Des évènements extérieurs compliquèrent davantage la condition de la gauche face au bipolarisme Fatah-Hamas grandissante de la politique palestinienne. Axé sur des sources primaires et l'étude de la vaste historiographie sur le sujet, cet article montre le lien entre le respect de la gauche pour ses paradigmes nationalistes fondateurs et son déclin.This paper argues that the subordination experienced by the Palestinian Left throughout its history is linked to the acceptance of Fatah's brand of Palestinian nationalism as overarching political framework within the Palestine Liberation Organization (PLO). The PLO Left relied on consensus politics and nationalist competition to influence Fatah and the overall orientations of the national movement. As these options lost their effectiveness, leftist factions could not represent a credible opposition and faced growing marginalization. External events further complicated the PLO Left's condition which appeared increasingly stuck between Fatah's dominant position and its emerging Islamist challenger. Based on primary sources and a review of the wide historiography on the subject, this paper highlights the connection between the Left's adherence to founding nationalist paradigms and its gradual decline in power.
Variations
- Le conflit syrien : un élément perturbateur du mouvement social kurde en Turquie - Elsa Tulin Sen p. 195-209 Cet article étudie l'évolution contemporaine des mouvements kurdes de Turquie et de Syrie. À partir de 2000, le mouvement kurde en Turquie est passé de l'objectif de créer un État indépendant à la volonté de travailler au sein du système politique turc. Cela a incité les activistes kurdes dans ce pays à militer dans le cadre d'un mouvement social pour une reconnaissance constitutionnelle et la décentralisation du pouvoir. À la suite du soulèvement syrien de 2011, le mouvement kurde en Syrie a donné la priorité à une existence autonome des Kurdes syriens au sein d'une future Syrie unie. Par ailleurs, la lutte des Kurdes contre l'État islamique (dans son acronyme arabe, Daesh) leur a permis de bénéficier d'une légitimité internationale naissante. Le présent article étudie l'impact de la lutte kurde syrienne sur le mouvement kurde en Turquie, et affirme que le mouvement kurde syrien a éclipsé les aspects sociaux du mouvement kurde en Turquie.This paper looks at the evolution of the Kurdish movements in Turkey and Syria. From 2000 onwards the Kurdish movement in Turkey has shifted its objective from creating an independent State to a willingness to work within the existing political system. This provided incentives to Kurdish activists to militate for constitutional recognition and decentralisation of power within the framework of a social movement. Following the 2011 Syrian uprisings, the Kurdish movement in Syria has prioritised autonomy for the Kurdish people within a united, future Syria. Besides, the Kurdish fight against the Islamic state (Daesh) earned the Syrian Kurds international assistance and legitimacy. I argue that the impact of the Syrian Kurdish struggle has been significant enough to mitigate the social aspects of the Kurdish movement in Turkey.
- Le conflit syrien : un élément perturbateur du mouvement social kurde en Turquie - Elsa Tulin Sen p. 195-209
Note de lecture