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Revue | La Revue des Sciences de Gestion |
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Numéro | no 307, 2021/1-2 |
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- Excidere - Philippe Naszályi p. 1-2 Excidere, c'est-à-dire « tomber » est le thème dominant de ce premier numéro de 2021. Toute la richesse des problématiques traitées, découle de ce mot qui désigne tout à la fois ce qui vient du sort et du hasard, de l'action malencontreuse comme de la volonté, de la faute morale comme du fruit des circonstances ou de l'environnement… en résumé, en provenance des hommes et des dieux ! « Apprenez de vos erreurs » était notre conclusion du dernier numéro de 2020 ! - Regards croisés sur l'échec et la défaillance en sept articles aussi variés que l'activité humaine - Indices boursiers, fraudes et résultats apportent un complément nécessaire car si l'on peut apprendre de son échec, est le commencement de 2021.Excidere, in other words “fall” is the dominating theme of this first edition of 2021. The whole wealth of the problems tackled results from this word that simultaneously means what stems from destiny and fate, from the regrettable action like desire, the moral fault like the fruit of circumstances or the environment… to sum up, coming from men and gods! “Learn from your mistakes” was our conclusion of the last edition of 2020! - A meeting of minds on failure and error in seven articles as varied as the human activity - Stock market indexes, fraud and results provide a necessary complement because if you can learn from your failings is the start of 2021.
Regards croisés sur l'échec et la défaillance
- Regards croisés sur l'échec et la défaillance - Xavier Brédart, Éric Séverin p. 11-13
- Mort subite ? : Trajectoires d'entrée dans la défaillance des clubs de football français - Yann Carin, Mickael Terrien p. 15-24 Les défaillances sont un phénomène courant dans le football (81 en France sur la seule période 1975 à 2018). Ce secteur d'activité est pourtant peu appréhendé par le monde académique, qui ne l'investit le plus souvent qu'à des fins de prédictions. Bien que rigoureux, ce type d'approche présente un risque de deuxième espèce (défaillance prédite non réalisée) bien trop important pour être pertinent pour les régulateurs. Ce papier tente de remédier à cette limite en croisant approches quantitatives et qualitatives pour éclairer les trajectoires d'entrée en défaillance de ces organisations. Les résultats permettent de mieux appréhender l'existence des faux positifs inhérente aux modèles de prédiction. Ils illustrent également le poids des spécificités du secteur d'activité dans ce processus.Bankruptcies are a common phenomenon in football (81 in France between 1975 and 2018 alone). However, this sector of activity is little apprehended by the academic world, which invests in it more often than for prediction purposes. Although rigorous, this type of approach presents a second type of risk (predicted failure not realized) that is far too great to be relevant for regulators. This paper attempts to address this limitation by combining quantitative and qualitative approaches to shed light on the trajectories of these organizations' entry into the failure. The results provide a better understanding of the existence of false positives inherent in predictive models. They also illustrate the importance of the specificities of the sector of activity in this process.
- La persistance des entrepreneurs face à l'échec : une investigation des déterminants à partir de la discrepancy theory - Nabil Khelil, Adel Jemaa p. 25-44 L'objectif de cet article est d'étudier les raisons pour lesquelles certains entrepreneurs persistent à maintenir en vie leur entreprise malgré sa défaillance au prisme de la discrepancy theory. À cette fin, nous proposons un modèle de recherche mettant en évidence les déterminants directs et indirects de la persistance entrepreneuriale. Testé sur un échantillon de 100 entrepreneurs en situation d'échec, les résultats montrent que dans le contexte spécifique de l'échec entrepreneurial, la performance des nouvelles entreprises n'est pas le meilleur prédicteur de la persistance. C'est la satisfaction de l'entrepreneur mesurée en termes d'écart perçu entre ses réalisations (ce qu'il est aujourd'hui) et ses attentes (ce qu'il voulait être au moment de la création de son entreprise) qui explique le mieux sa persistance face à l'échec. Nos résultats montrent également que l'hostilité perçue de l'environnement et la motivation de l'entrepreneur ont une influence significative sur la persistance entrepreneuriale à travers une médiation de sa satisfaction. Les ressources mobilisées ont également une influence indirecte sur sa persistance via la double médiation de la performance de son entreprise et de sa satisfaction personnelle. Les implications théoriques et pratiques, les limites ainsi que les perspectives futures de recherche seront par ailleurs discutées.Based on the discrepancy theory, this article aims to understand why some entrepreneurs persist in the face of failure. To this end, we provide a theoretical model highlighting the direct and indirect determinants of the entrepreneurial persistence. Tested on a sample of 100 failing entrepreneurs, the results show that -in the specific context of entrepreneurial failure – the performance of new ventures is not the best predictor of persistence. It is the entrepreneur's satisfaction measured in terms of the perceived gap between his/her achievements (what he/she is today) and his/her expectations (what he/she wanted to be when he/she started his/her business) that better explains the persistence in the face of failure. Our results also show that the perceived environment hostility and the entrepreneurs' motivation have a significant influence on the persistence through the mediation of the entrepreneurial satisfaction. The mobilized resources also have an indirect influence on entrepreneurs' persistence through the double mediation of the new venture performance and the entrepreneurial satisfaction. The theoretical and practical implications, the limits as well as the future research perspectives are discussed.
- L'impact du risque de défaillance sur le mode de réduction d'effectifs adopté - Najiba Ramdani p. 45-57 Bien que de nombreuses études analysent les conséquences économiques de la défaillance, très peu d'études s'intéressent aux conséquences sociales. En étudiant l'impact du risque de défaillance sur le mode de réduction d'effectifs adopté, notre étude vient combler cette littérature. À l'aide d'un échantillon de 151 entreprises qui ont annoncé des opérations de réduction d'effectifs, nos résultats révèlent que, parmi les différents ratios étudiés, seuls la rentabilité et le taux de couverture influencent négativement le choix des entreprises de recourir aux licenciements secs. Ces ratios constituent les premiers signes de la difficulté financière (ceux en amont du processus de défaillance décrit par H. Ooghe et C. Van Wymmersch (1996)). Nos résultats suggèrent que lorsque la décision de réduire les effectifs est prise en réponse à une simple baisse de la performance et non à une situation de difficulté particulièrement prononcée, elle permet d'éviter les licenciements secs.Despite the growing importance attributed to economic consequences of failure, very few studies have addressed the social consequences. The aim of this paper is to fill this gap by studying the impact of failure on different workforce reduction practices (layoffs, early retirements or voluntary redundancy plans). Using a sample of 151 companies that have announced workforce reduction operations, our results reveal that, among the various ratios studied, only profitability and the coverage ratio negatively influence the choice of companies to use layoffs. These ratios are the first steps of financial distress as described by H. Ooghe and C. Van Wymeersch (1996). Our results suggest that when the decision to downsize is taken in response to a drop in performance and not to a pronounced situation of difficulty, it may avoid harsh workforce reduction practices.
- Résilience de TPE entrées en phase de redressement judiciaire : rôle du dirigeant : Étude exploratoire de cinq cas en Haute-Vienne - Alain Rivet p. 59-68 Par-delà la recherche de l'origine des difficultés, ce travail tente de se projeter dans le futur de l'entreprise en difficulté en identifiant les éléments favorables au redressement ou au rebond de l'entreprise. S'appuyant sur la théorie de la résilience des organisations, il pose la question de savoir comment le dirigeant d'une Très Petite Entreprise (TPE) parvient à rétablir une situation favorisant le rebond de l'entreprise. Privilégiant une approche qualitative, au moyen d'une étude exploratoire auprès de cinq TPE entrées en phase de redressement judiciaire et en voie de redressement, il mobilise les trois dimensions de la résilience proposées par L. Bégin et D. Chabaud, pour montrer que la flexibilité du dirigeant et sa capacité à mobiliser son capital social favorisent le rebond de l'entreprise.Complementary to the analysis of VSE's difficulties, this work tries to project itself into the future of the company in difficulty by identifying the elements favorable to its recovery or rebound. Based on the theory of business resilience, it raises the question of how the leader of a very small enterprise manages to restore a situation facilitating the business rebound. The study adopts a qualitative approach, through the exploratory study of five VSE cases that have entered the judicial recovery phase. The VSE are in the process of recovery. Mobilizing the three dimensions of resilience proposed by L. Bégin and D. Chabaud, the paper shows that the manager's flexibility and ability to mobilize his or her social capital encourage the company to rebound.
- La défaillance des PME : quelles particularités dans le contexte camerounais ? - Robert Sangué-Fotso, Laurence Nkakene Molou p. 69-79 L'objectif de cet article est de parvenir à une meilleure compréhension des causes de la défaillance des PME camerounaises. À partir d'une étude exploratoire qualitative, nous avons retenu un échantillon de trente-trois cas d'étude dont vingt-deux promoteurs-dirigeants de PME et onze experts dans le domaine des questions concernant la PME au Cameroun. Les résultats indiquent que la difficulté d'accès au financement n'est pas la seule conséquence de la défaillance, mais le résultat de l'émergence d'autres éléments factuels essentiels tels que l'absence de durabilité dans le projet entrepreneurial, la gestion orientée par des considérations familiales, la confusion dans le management des ressources, l'insuffisance de l 'innovation et l'environnement institutionnel.This article aims to achieve a better understanding of causes of SMEs' failure in Cameroon. Making use of qualitative and exploratory approach, we were able to select a sample of thirty-three cases including twenty-two SMEs' promoters-managers and eleven experts in the field of SMEs in Cameroon. Results indicate that difficult access to financing is not the only consequence of failure, but it is the outcome of the rise of other main factual elements such as lack of sustainability in the entrepreneurial project, management oriented towards family considerations, confusion in the management of resources, insufficient innovation and institutional environment.
- Les défaillances des PME en zone rurale : Une approche descriptive et explicative appliquée aux PME du département du Cantal (France) - Bing Xiao, Laurent Mériade p. 81-97 La majorité des travaux sur la défaillance porte sur les grandes entreprises. Par leur diversité et le difficile accès aux données les concernant, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) sont beaucoup moins étudiées alors même qu'elles sont souvent les plus concernées par la défaillance, en nombre et en proportion. Cependant, les travaux qui ont porté leur attention sur la défaillance des PME ont identifié, de manière robuste, des facteurs de risque de défaillance tels que la taille, l'endettement, la trésorerie, le rendement économique et financier ou encore la distribution de dividendes. En revanche, parmi ces études, peu d'interrogations portent sur les vulnérabilités des PME en fonction de leur territoire d'implantation. Peu de travaux étudient si ces PME présentent des risques de défaillance spécifiques. Notre question de recherche vise donc à déterminer s'il existe, pour les PME situées en zone rurale, des facteurs spécifiques de défaillance. Pour aborder cette question, nous construisons une démarche descriptive et explicative de la défaillance des PME en zone rurale. Dans un premier temps, à partir d'un modèle logistique, nous décrivons les différents facteurs de risque propres à un échantillon de 59 PME du département du Cantal pour moitié saines, et pour l'autre moitié jugées en risque de défaillance par la Banque de France. Dans un deuxième temps, à partir d'une approche organisationnelle et managériale de la défaillance des entreprises, nous identifions un certain nombre de facteurs pouvant réduire ou augmenter les risques de défaillance des PME en zone rurale.Most of the work on failure focuses on large companies. Because of their diversity and the difficulty of accessing data on them, Small and Medium-sized Enterprises (SMEs) are much less studied, even though they are often the most concerned by failure, in terms of number and proportion. However, the work that has focused on SME failure has identified, in a robust manner, risk factors for failure such as size, debt, cash flow, economic and financial performance and dividend distribution. On the other hand, few of these studies have examined the vulnerabilities of SMEs in relation to their geographical location. Few studies examine whether these SMEs present specific default risks. Our research question therefore aims to determine whether there are specific failure factors for SMEs located in rural areas. To address this question, we are building a descriptive and explanatory approach to the failure of SMEs in rural areas. Firstly, using a logistic model, we describe the various risk factors specific to a sample of 59 SMEs in the Cantal department (France), half of which are healthy, and the other half considered at risk of failure by the Banque de France. Secondly, based on an organizational and managerial approach to business failure, we identify a certain number of factors that can reduce or increase the risk of failure for SMEs in rural areas.
Indices boursiers – Fraudes et résultats
- Les marchés boursiers au temps du COVID 19 : Le cas des dividendes sur le SBF 120 - Alain Finet, Kevin Kristoforidis p. 99-106 Initialement localisée sur les marchés chinois et asiatiques à partir de décembre 2019, la crise du COVID19 s'est largement répandue à l'ensemble des marchés boursiers, et ce à partir de la fin février 2019. Cette crise a engendré des mouvements boursiers d'ampleur expliqués par un manque de visibilité sur les réels effets systémiques engendrés par un confinement prolongé et, par conséquent, sur les niveaux de performance des entreprises pour les exercices comptables futurs. Dans cette optique, un nombre important d'entreprises, dans un souci de précaution naturel ou plus ou moins contraint, ont décidé de revoir leur politique de versements de dividendes, soit ceux-ci ont été réduits, soit tout simplement annulés. En nous basant sur l'ensemble des entreprises du SBF120 de la place parisienne, nous travaillons sur deux populations d'entreprises : une première ayant décidé d'annuler le versement de dividendes pour l'exercice comptable 2019 et une autre les ayant maintenus ou réduits. En considérant l'importance du contenu informationnel lié à la politique de distribution des dividendes, nous posons l'hypothèse que le signal envoyé aux marchés est fondamentalement différent selon le type de décisions prises. Après le 27 mars et l'implication inédite de l'État dans le débat, l'annonce de la révision des dividendes pourrait simplement constituer une pratique courante sans effet sur les comportements des investisseurs. Les résultats auxquels nous sommes parvenus tendent à démontrer que l'intervention de l'État et, dans une certaine mesure celle d'institutions supra nationales (la BCE) le 27 mars a tempéré le comportement des intervenants financiers à l'annonce de la révision des dividendes versés. Sur toute la période, les actionnaires ont eu tendance à saluer les annonces de versements (même réduits), mais de manière plus prononcée et statistiquement significative après le 27 mars.Initially located in the Chinese and Asian markets from December 2019, the COVID19 crisis has spread widely to all stock markets from the end of February 2019. This crisis has generated stock market movements of magnitude explained by a lack of visibility on the real systemic effects generated by a prolonged confinement and, consequently, on the performance levels of companies for future accounting years. Many companies, out of natural or constrained precautionary reasons, have decided to review their dividend payment policy, either reduced or quite simply canceled. Based on all the SBF120 companies in the Parisian market, we are working on two populations of companies: a first having decided to cancel the payment of dividends for the 2019 financial year and another having maintained or reduced them. Considering the importance of the informational content related to the dividend distribution policy, we hypothesize that the signal sent to the markets is fundamentally different depending on the type of decisions taken. After March 27 and the state's unprecedented involvement in the debate, the announcement of the dividend revision may simply be standard practice with no effect on investor behavior. The results we have achieved tend to show that the intervention of the State and, to a certain extent that of supranational institutions (the ECB) on March 27, tempered the behavior of financial players when the revision was announced. dividends paid. Over the entire period, shareholders tended to welcome the payout announcements (even reduced ones), but more pronounced and statistically significant after March 27.
- Prise en compte de la fraude dans les organisations : comment libérer la parole ? - Emmanuel Laffort, Nicolas Dufour p. 107-115 La fraude dans les organisations est une réalité qui coûterait en moyenne près de 6 % des dépenses des organisations (J. Gee et M. Button, 2017), un montant de nature à inciter les organisations à adresser cette réalité avec conviction. Or, la fraude, qu'elle soit interne ou externe est abordée du bout des lèvres et reconnue souvent d'encore plus loin. Afin d'apporter un éclairage sur la façon dont la lutte contre la fraude s'organise, nous avons donné la parole aux contrôleurs, managers et directeurs de plusieurs organismes agissant en tant que mutuelles de complémentaires santé, qui, puisqu'elles sont fortement exposées à ce risque, sont des organisations ayant acquis une certaine maturité sur le sujet.Fraud in organizations is a reality that would cost almost 6 % of their expenses on average (J. Gee and M.Button, 2017), a huge amount that should convince organizations to address vigorously this point. Unfortunately, fraud, be it external or internal, is often not a subject of discussion and is rarely disclosed. To shed lights on anti-fraud measures taken by organizations, we have asked controllers, managers and directors of some healthcare insurance companies, said to have gained maturity in fraud matters because of their exposure.
- La qualité des résultats pro forma et l'opportunisme des dirigeants : Cas des sociétés de l'indice SBF 120 - Abdoul Aziz Djibrilla p. 117-125 Dans leurs communiqués de résultats, plusieurs entreprises font des ajustements sur leurs résultats comptables pour produire des résultats pro forma. Ces ajustements sont un moyen pour les dirigeants de fournir aux investisseurs des indicateurs de performance de meilleure qualité, mais les dirigeants peuvent aussi y avoir recours par opportunisme. Cette étude vise à déterminer si l'opportunisme des dirigeants affecte la qualité des résultats pro forma. Plus précisément, notre objectif est d'examiner l'effet de la rémunération des dirigeants basée sur la performance à court terme, celui de la rémunération des dirigeants basée sur la performance à long terme et celui de l'indépendance du conseil d'administration, sur la qualité des résultats pro forma. Selon les résultats de nos tests, ces trois paramètres n'ont pas d'effet sur la qualité des résultats pro forma. Notre étude ne conforte pas alors l'idée que les publications de résultats pro forma s'inscrivent dans une perspective opportuniste, mais plutôt l'idée qu'elles s'inscrivent dans une perspective informative.In their earnings releases, many companies make adjustments to their GAAP earnings to produce pro forma earnings. These adjustments are a way for managers to provide investors with better quality performance indicators, but managers can also use them opportunistically. This study aims to determine whether managerial opportunism affects the quality of pro forma earnings. More specifically, our objective is to examine the effect of executive compensation based on short-term performance, executive performance based on long-term performance and board independence on the quality of pro forma earnings. According to the results of our tests, these three parameters have no effect on the quality of the pro forma earnings. Our study does not therefore support the idea that publications of pro forma results are opportunistic, but rather that they are informative.
- Les marchés boursiers au temps du COVID 19 : Le cas des dividendes sur le SBF 120 - Alain Finet, Kevin Kristoforidis p. 99-106
- Michel Roux 1946-2021 - Philippe Naszályi p. 126