Contenu du sommaire : Désordres numériques : incertitude et opportunités

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) contribuent indéniablement à la diffusion de l'information et au partage des savoirs. Cependant leur extension croissante est un facteur de désordre, a priori peu compatible avec un développement harmonieux et efficace des organisations et des entreprises. Les TIC étant désormais indispensables au fonctionnement au quotidien des activités humaines, nous nous trouvons devant un paradoxe qui fait qu'ordre et désordre se trouvent confrontés à tous les niveaux du fonctionnement et de la gestion des organisations (entreprises, systèmes d'information…).

Notre contribution envisage d'interroger et de comprendre les bouleversements organisationnels en lien avec l'implantation de technologies numériques à visée managériale en prenant pour acception la mutation numérique en tant que « mutation globale évolutionniste ». Elle illustre cette dernière à partir des éléments d'un « cas emblématique » relatant une situation d'implantation de technologies dans une organisation. L'étude de ce cas nous permettra de dégager, en les envisageant sous l'angle des concepts d'ordre et de désordre, les résistances et les tendances lourdes qui caractérisent les problématiques persistantes à l'implantation de solutions de type ERP. Nous montrerons que les logiques managériales qui accompagnent cette mutation génèrent des dynamiques paradoxales qui relèvent à la fois de la construction et de la perception d'une forme d'ordre et d'« effets pervers », à savoir les émergences « non prévues » perçues comme désordres. Ainsi l'hypothèse majeure sur laquelle s'articule le propos serait que ce ne sont pas tant les formes d'organisations, les stratégies d'équipements, les moyens, les outils, etc., mais une logique managériale « humaine » duelle et limitée des organisations, de ces technologies, et plus globalement de la mutation numérique dans nos sociétés.

La multiplicité des outils et systèmes informatiques présents dans les entreprises peut s'apparenter à une forme de désordre que certaines entreprises vont réduire en renforçant l'intégration de leur système d'information (SI). Les PME concernées par ces projets d'intégration ont la possibilité soit d'implanter un ERP (SI fortement intégré), soit d'implanter un système alternatif (SI moins intégré). Notre recherche vise à comprendre quel niveau d'intégration de son informatique la PME va finalement retenir. La recherche analyse empiriquement les facteurs influençant la décision prise par deux PME ayant fait un choix distinct en termes d'intégration de leur SI. Les résultats montrent la prééminence combinée des facteurs de compatibilité, de coût et de complexité dans la décision finale. La PME doit donc savoir si elle est prête à s'engager dans une innovation stratégique ou bien une innovation modérée afin de déterminer si elle souhaite opter pour un ERP ou un système alternatif.

Les approches qui considèrent l'entreprise comme un processus organisant présentent une alternative intéressante à la vision statique classique. En s'interessant au processus du changement, les études réalisées selon ces perspectives prêtent une attention particulière aux actions et leur impact dans la conception des organisations. Ces actions représentent les résultats des enquêtes permanentes des acteurs.En nous inspirant de la théorie de l'enquête et la théorie socio-économique des organisations, nous allons présenter dans cet article une étude de cas mettant en évidence des des perturbations survenues après la mise en place d'un ERP (Enterprise Resource Planning).

Le développement des réseaux numériques et services associés amène en entreprise des bouleversements qui relèvent souvent d'un moment de désordre organisationnel et communicationnel, ce qui augmente le sentiment d'incertitude déjà bien présent dans les organisations. En effet, les outils du web 2.0 empêchent la stabilité car ils décloisonnent à moyen terme les différentes fonctions dans l'entreprise et entraînent de nouvelles formes de coordination, de régulation (et d'auto-régulation) et de communication entre les individus. Cela nécessite de la part du management, de prendre en compte les ajustements transversaux. Dans ce contexte, une plateforme de crowdsourcing associée au fonctionnement traditionnel d'une PME nous semble un exemple intéressant pour comprendre le désordre et paradoxalement ses bienfaits.

Nous contribuons au domaine des Sciences de l'Information et de la Communication en tentant de mettre en place un premier prototype d'un logiciel, OntoSign. L'utilité de ce dernier est de construire automatiquement un signagrame vectoriel (une image vectorielle) à partir d'un texte d'entrée d'un usager. Le signagramme est l'unité d'écriture de la signalétique, il est constitué d'une forme externe et d'une forme interne. L'OntoSign se fonde sur la construction d'une première ontologie sémantique de la signalétique que nous mettons en relation avec un ensemble de formes externes et internes. Il est développé dans un environnement Java et XML. En guise d'exemple, nous traitons la situation d'urgence apparue suite au déroulement d'une secousse sismique.

Face au double déterminisme de l'inconscient et de l'outil, notre travail de recherche vise à explorer des technologies de représentation de données qui préservent et ouvrent les degrés de liberté dans le traitement de l'information. Face au désordre numérique, nous cherchons donc à construire non pas un ordre mais des ordres numériques. Nous présentons ainsi l'origine et l'esquisse d'une méthode de description d'une situation observée, et le modèle de représentation associé. En réduisant la complexité apparente et le désordre perçu, ils permettent d'organiser l'information pour en faire émerger un sens caché et en développer son potentiel.

Dans ce papier, nous présentons l'étude d'un secteur technologique en plein développement – la fabrication additive (additive manufacturing). La fabrication additive, appelée aussi impression tridimensionnelle (3D), est un procédé de fabrication récent qui consiste à créer, grâce à une superposition de couches, un objet en trois dimensions obtenu à partir d'un modèle numérique. L'impression 3D est en passe de transformer complètement le domaine de la fabrication et de révolutionner les secteurs industriels associés. Ce thème a été particulièrement médiatisé lors de prospectives sur les domaines d'application de l'impression 3D. De ce fait, dans ce papier, nous discutons des opportunités offertes par la fabrication additive et nous en présentons les impacts sociétaux, environnementaux et éthiques.

Dans la littérature, l'ordre est perçu comme un modèle d'organisation et un vecteur de rationalisation de l'activité humaine. Dans une recherche sur les comportements face à un média social, nous interrogeons les pratiques de bricolage (au sens de Lévi-Strauss, 1962) et de compilation des instruments sans complémentarité apparente (effet millefeuille, Kalika et al., 2007). Nous investissons un terrain original : les réseaux sociaux universitaires orientés vers l'insertion professionnelle des diplômés. Le protocole se fonde sur l'étude de trois cas de réseaux sociaux universitaires reposant sur des entretiens semi-directifs et des observations non-participantes.L'objectif est de répondre à cette question : Pourquoi existe-t-il un désordre numérique ? Ces pratiques permettent aux acteurs de créer une opacité sur les ressources dont ils disposent et la coordination de leurs activités.

Cette recherche analyse les enjeux associés aux applications de crowdmarketing ayant pour objectif de confier à la foule des missions de collecte d'informations. Elle se fonde sur une analyse qualitative mobilisant plusieurs sources d'accès au réel : observation participante, netnographie et entretiens. A l'appui de l'étude du cas Mobeye, nous mettons en relief les principales opportunités et incertitudes attachées au recours à une foule connectée dans un processus de collecte de données utiles à la fonction marketing.

L'économie collaborative est devenue ces dernières années un sujet populaire mais en même temps controversé. Les controverses apparaissent non seulement dans les industries traditionnelles, mais aussi à l'intérieur de l'économie collaborative, dont un des débats actuels est l'inclusion ou non de la monnaie dans l'économie collaborative. Le plus intéressant est que les plates-formes monétaires et non-monétaires peuvent avoir du succès et coexister, certains internautes utilisant les deux types en même temps. Cet article essaie de montrer comment ces plates-formes coexistent et se différencient. Les utilisateurs sont au cœur de cette économie, d'où l'idée d'aborder ce sujet sous l'angle de leurs motivations. Le questionnaire et les entretiens avec les utilisateurs de deux plates-formes représentatives, Airbnb et Couchsurfing, montrent que les utilisateurs d'une seule plate-forme envisagent d'y satisfaire toutes leurs motivations. Par contre, ceux qui utilisent les deux plates-formes en parallèle savent profiter des avantages de chacune et satisfaire leurs besoins séparément. Enfin, l'article formulera des conseils pour les entrepreneurs, les régulateurs et les industries traditionnelles qui souhaitent mettre en place de telles plates-formes.

Les salariés s'expriment de plus en plus sur leur entreprise à travers des contributions sur des sites comme Facebook, Twitter, LinkedIn…. Nous montrons d'abord comment les traces numériques, volontaires ou non, construisent la présence numérique des salariés et la présence numérique des entreprises. A travers six études de cas, nous décrivons ensuite comment les entreprises gèrent la présence numérique de leurs salariés.