Contenu du sommaire : La linguistique descriptive : principes, méthodes, enjeux
Revue | Travaux de linguistique |
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Numéro | no 84-85, 2022 |
Titre du numéro | La linguistique descriptive : principes, méthodes, enjeux |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
I. Travaux
- Présentation générale - José Deulofeu, Marie-José Béguelin, Christophe Benzitoun, Denis Apothéloz, Gilles Corminboeuf, Dominique Willems p. 7-17
- Syntaxe de l'oral et activité de construction en temps réel : retour sur les grilles - Katja Ploog p. 19-31 Notre contribution vise à mettre en évidence quelques convergences épistémologiques majeures entre les travaux de Claire Blanche-Benveniste (CBB) et ceux de Peter Auer (PA), liées à la prise en compte résolue de la linéarité du déploiement de l'oral dans la description syntaxique du parlé. L'approche de CBB, grammairienne, vise à montrer comment les choix du locuteur sont animés par une cohérence structurelle profonde, tandis que celle de PA, marquée par la psychologie cognitive et l'interactionnisme, cherche à expliciter les modalités de la planification langagière en cours d'instanciation. Les apports de ces deux auteurs sont à l'origine des méthodes d'analyse de l'oral récentes, soucieuses de rendre compte de ses modalités d'organisation propres. Dans cette optique, la grille apparaît comme outil majeur de l'approche des configurations qui émergent on line.Our contribution aims to highlight some major epistemological convergences between the work of Claire Blanche-Benveniste (CBB) and that of Peter Auer (PA), linked to the resolute consideration of the linearity of how oral speech develops in the syntactic description of spoken language. The approach of CBB, grammarian, aims to show how the speaker's choices are driven by a deep structural coherence, while PA's approach, marked by cognitive psychology and interactionism, seeks to make explicit the modalities of speech planning. The contributions of these two authors are at the origin of recent methods of analyzing oral syntax, which are concerned with taking account of its own modes of organization. The “grille” appears to be a major tool for approaching emerging structural configurations.
- Prolongements de la notion de paradigme : outil descriptif et théorique au-delà du français parlé - Outi Duvallon, Il-Il Yatziv-Malibert p. 33-52 Cet article se propose de se pencher sur les prolongements qu'ont connus les outils élaborés par le Groupe Aixois de Recherche en Syntaxe (GARS) au-delà du français parlé. Notre objectif est de revisiter la notion de paradigme dans une acception dynamique, en adoptant la perspective de « on-line syntax » et en nous appuyant sur des données en finnois et en hébreu moderne. On examinera d'abord les listes paradigmatiques comme une ressource grammaticale que les locuteurs exploitent dans la gestion de l'interaction. Ensuite, on présentera une application de la notion de paradigme à l'analyse de certaines particules du discours, d'une part, et des expressions à référence indéfinie, d'autre part. On mettra ainsi en évidence le fait que la notion de paradigme est un précieux outil pour la description et la théorisation de l'activité de langage, dont l'intérêt ne s'arrête pas à l'analyse des textes oraux.This article aims to explore how the tools developed by the Groupe Aixois de Recherche en Syntaxe (GARS) have been extended beyond spoken French. Our goal is to revisit the notion of paradigm in a dynamic sense, i.e. from the perspective of “on line syntax” by using data from Finnish and modern Hebrew. We will first examine paradigmatic lists as a grammatical resource that speakers exploit in their management of interaction. We will then present a case study which applies the notion of paradigm to the analysis of certain discourse particles, on the one hand, and of expressions with indefinite reference, on the other hand. We will thus emphasize the fact that the notion of paradigm is a valuable tool for the description and theorization of language activity, whose interest does not end with the analysis of spoken discourse.
- Syntaxe en n dimensions : choisir et représenter les espaces d'analyse - Nicolas Mazziotta p. 53-72 Dans cette contribution, nous abordons la question de la représentation des analyses syntaxiques dépendancielles sous la forme de diagrammes. Nous traitons de l'articulation entre les représentations de relations de types différents au sein des diagrammes : ordre des mots, relations dépendancielles et relations d'équivalence ‘paradigmatique', relations au niveau de l'énoncé. Ces différents types de relations peuvent être représentés conjointement, ce qui permet de rendre visibles les interférences entre les différents aspects de l'analyse. La représentation dans l'espace graphique, limité à deux dimensions, contraint nécessairement la manière dont les concepts sont représentés et pousse à faire des choix. Les choix de construction des diagrammes doivent être mis en relation avec leur utilisation pratique, sous peine de ne rien montrer ou de nous noyer dans un bruit visuel où nous ne distinguons rien.This paper investigates graphical depictions of syntactic analyses : i.e. syntactic diagrams. It aims at evaluating interferences that occur in diagrams between different types of syntactic relations : word order, syntactic dependencies, equivalence relations (paradigmatic « piles ») and relations between illocutionary components of the utterance. These different types of relations can be represented conjointly in a single diagram, in order to make the way they intertwine visible. Since the graphical space only consists of two dimensions, it constraints what can be represented and how. Drawing diagrams requires representational decisions that must be related to their practical uses, lest graphical representations become cluttered with non-relevant signs that do not help demonstrate anything.
- De la naissance du syntagme au groupe accentuel et à la structure prosodique - Philippe Martin p. 73-89 Les « scories » de la parole spontanée, hésitations, répétitions, abandons, reformulations et surtout reprises, constituent autant d'indices observables pour assigner au groupe accentuel, séquence de mots ne comprenant qu'une seule syllabe accentuée (hors accent d'insistance et en position finale en français), le rôle d'unité minimale non seulement prosodique mais aussi lexicale se substituant aux mots orthographiques. La structure prosodique de la phrase, définie par des regroupements accentuels en plusieurs niveaux, est déterminée par des relations de dépendance entre groupes, tels qu'indiquées par des mouvements mélodiques à l'endroit des voyelles des syllabes accentuées. Ces mouvements sont catégorisés selon leur direction montante ou descendante, au-dessus ou en dessous d'un seuil différenciant les changements mélodiques censés être perçus comme tels de ceux perçus comme tons statiques, le seuil de glissando. La structure prosodique est ainsi définie indépendamment de la structure syntaxique, avec laquelle elle peut être ou non congruente.The “noise” of spontaneaous speech, i.e. hesitations, repetitions, abandonments, reformulations and above all repetitions, constitute the many observable clues to assign to stress groups, sequences of words with only one stressed syllable (not emphatic and in final position in French), the role of minimal unit not only prosodic but also lexical, in place of orthographic words. The prosodic structure, defined by merging stress groups into several levels, is inferred from dependency relations as revealed by melodic movements located on stressed syllable vowels. These movements are classified according to their rising or falling direction, above or below the glissando threshold, differentiating the melodic changes perceived as such versus those perceived as static tones. The resulting prosodic structure is therefore defined independently from syntax, with which it can be (or not be) congruent.
- L'accord comme symptôme d'une métanalyse entre adjectif adverbal et attribut - Gilles Corminboeuf p. 91-110 L'étude porte sur l'invariabilité présumée de l'« adjectif adverbal » ( parler fort, voter utile, consommer local). Or celui-ci est parfois accordé, comme le montrent ces deux exemples de Zola : La lampe brûlait très haute / Chaque tartine coupée trop épaisse lui attirait des paroles dures. Nous montrons que l'accord est l'indice d'une métanalyse : l'adjectif peut être interprété comme portant strictement sur le verbe, ou comme un ajout prédicatif incident au sujet ou à l'objet. Les contextes métanalytiques peuvent amorcer un regroupement syntaxique différent qui peut conduire à un éventuel changement linguistique. Nous postulons que le dogme de l'invariabilité conduit à une description réductrice, qui ne tient compte ni des données authentiques, ni du sentiment linguistique des sujets parlants.The study focuses on “adverbal adjectives” in French used in adverbial function, like parler fort, voter utile or consommer local. These adjectives are supposed to remain invariable (lacking gender and number agreement). However, in some cases they agree with the subject or the object, as shown by these two utterances : La lampe brûlait très haute (Zola) / Chaque tartine coupée trop épaisse lui attirait des paroles dures (Zola). We show that the agreement is an indication of metanalysis : the adjective can be interpreted as strictly about the verb, or as a subject or object attribute. Metanalytic contexts can initiate a different syntactic grouping leading to a possible linguistic change. We postulate that the dogma of invariability leads to a reductive description, which does not take into account either the authentic data or the speakers' linguistic feeling.
- Grammaire de l'oral vs grammaire de l'écrit ? Le cas des pronoms dits « indéfinis » /+hum/ - Catherine Schnedecker p. 111-129 Dans cet article, nous montrons, en nous appuyant sur des bases de données, les variations de fréquence que subissent les pronoms dits indéfinis renvoyant à l'humain selon leur médium et selon leurs genres d'occurrence. Vu leur faible nombre à l'oral dans ce corpus, on peut se demander quelles formes sont utilisées à l'oral pour référer à la personne « indéfinie ». Outre les dispositifs syntaxiques propres à l'oral suppléant ou accompagnant certains indéfinis, nous montrons que l'oral fait émerger de nouvelles formes, est responsable de l'extension d'emplois de formes au départ non indéfinies et, enfin, renouvelle l'usage de formes bien attestées par ce qu'on peut nommer une « regenrification » de pronoms nominaux.In this article, we show, based on corpora, the frequency variations of pronouns known as indefinites referring to humans according to their medium and discourse genre. Considering the small number of forms used in this corpus, one may ask which forms are used in spoken French for indefinite human reference. In addition to the syntactic devices specific to the spoken language that replace or accompany certain indefinites, we show that oral discourse brings up new forms, is responsible for the spread of forms that initally were not indefinite and, finally, renews the use of well-attested forms through what one may call a “re-genderification” of some nominal pronouns.
- Les verbes recteurs faibles dans l'expression de l'opinion en français et en espagnol - Juliette Delahaie, Laurence Rouanne, Emmanuelle Canut p. 131-157 À partir d'un corpus d'interactions verbales comparables en français et en espagnol tirées du corpus DOC (Didactique, Oral, Corpus), nous étudierons l'expression de l'opinion dans ces deux langues, éventuellement à des fins didactiques d'enseignement des langues étrangères. Nous commencerons par définir la fonction discursive de l'opinion et par identifier quelles structures sont préconisées pour l'enseignement de cette fonction en français et en espagnol langue étrangère. Nous comparerons ces résultats avec les données de DOC : en français, les structures avec je trouve / je pense sont le plus utilisées, et ensuite je crois. Les locuteurs espagnols en revanche, préfèrent creo et me parece à l'équivalent espagnol de je pense ( pienso que). Nous tenterons enfin d'expliquer la valeur sémantico-pragmatique de ces différents verbes dits recteurs faibles, en nous appuyant sur les concepts de modalité et de médiativité.Using a corpus of comparable verbal interactions in French and Spanish from the DOC corpus (Didactic, Oral, Corpus), we will study the expression of opinion in these two languages, possibly for didactic purposes in foreign language teaching. We will begin by defining the discourse function of opinion and identifying which structures are recommended for teaching this function in French and Spanish as a foreign language. We will compare these results with the DOC data : in French, the structures with je trouve / je pense are the most used, and then je crois. Spanish speakers, on the other hand, prefer creo and me parece to the Spanish equivalent of je pense ( pienso que). Finally, we will try to explain the semantic-pragmatic values of these so called weak verbs, based on the concepts of modality and mediativity.
- Décrire le ‘français tout court' : pourquoi et à quelles conditions ? - Françoise Gadet, Emmanuelle Guérin p. 159-172 Parmi les apports de l'œuvre de Claire Blanche-Benveniste, nous nous arrêterons à l'idée que l'étude du français parlé constitue une voie d'accès privilégiée au « français tout court ». Le projet sous-jacent consiste à considérer que les données orales (ordinaires) permettent de voir des faits de langue qui n'apparaissent pas dans les productions écrites, du moins lorsqu'elles illustrent la forme standard. « Français tout court » invite ainsi à ne pas considérer une grammaire propre à l'oral et une propre à l'écrit, mais une « grammaire d'ensemble ». Cela implique d'une part un point de vue sur la variation qui ne repose pas sur une binarisation écrit / oral, formel / informel ou standard / non-standard, mais sur un continuum ; d'autre part, une revisite du fonctionnement des unités de la langue saisi à partir de données qui ne se limitent pas aux seules données standard afin d'en appréhender toute la potentialité expressive. Le propos est illustré à travers l'étude de certains pronoms dont l'emploi s'écarte de la description grammaticale traditionnelle sans nuire à l'interprétation, lorsque les conditions contextuelles nécessaires sont réunies.Among the contributions of Claire Blanche-Benveniste's work, we consider the idea that the study of spoken French constitutes a privileged pathway to what has been called “le français tout court”. The underlying project consists of assuming that (ordinary) oral data allow to see language facts that do not appear in written productions, at least when they represent the standard form. “Français tout court” thus invites us to avoid the binary distinction between a specific oral grammar and another written one, and to acknowledge a “holistic grammar”. This implies on the one hand a point of view on variation which is not based on a written / spoken, formal / informal or standard / non-standard binarisation but on a continuum ; on the other hand, a new way of grasping how language units work, based on data that are not limited to standard data, in order to understand their full expressive potential. We illustrate this through the study of certain pronouns whose use deviates from traditional grammatical descriptions without harming the interpretation, provided that the necessary contextual conditions are met.
- Genre grammatical et désignation des référents humains dans l'oral non planifié - Sonia Branca-Rosoff, Anne Dister p. 173-190 Cet article s'intéresse à l'emploi des genres grammaticaux pour les noms référant à des humains dans un oral non planifié. Notre analyse repose sur l'observation de sept heures de parole à partir du Corpus de français parlé parisien (CFPP2000, Branca et al., 2012) et du Corpus de français parlé à Bruxelles (CFPB, Dister et Labeau, 2017), soit 1616 noms.Sur la base de 5 catégories que nous avons distinguées, nous montrons la répartition des emplois au masculin et au féminin, et l'importance des catégories renvoyant potentiellement autant à un homme qu'à une femme : épicènes (n=353), collectifs renvoyant à des groupes mixtes (n=506), noms à genre fixe comme personne, mais qui peuvent renvoyer indifféremment à un homme ou à une femme (n=51).Nous examinons ensuite le fonctionnement du masculin, en distinguant les emplois spécifiques et les emplois neutralisants, pour les noms à alternance du morphème flexionnel (n=300), et pour les noms épicènes masculins (n=82). Pour ces catégories, au pluriel, les emplois neutralisés représentent les trois quarts des usages. La catégorie sexuée est donc fréquemment neutralisée, en particulier grâce aux épicènes et à l'emploi du masculin pluriel.L'observation qualitative des corpus montre cependant que les informations sur le sexe des référents peuvent être réintroduites au fil du discours, quand le besoin s'en fait sentir. Les locuteurs peuvent sans « trouble » passer d'un épicène masculin, conçu comme englobant les deux sexes, à un féminin pour évoquer une personne spécifique.This article focuses on the use of grammatical gender for nouns referring to humans in spontaneous speech. Our analysis is based on data from seven hours of speech from the Corpus of spoken French in Paris (CFPP2000, Branca et al., 2012) and the Corpus of spoken French in Brussels (CFPB, Dister and Labeau, 2017), i.e. 1,616 nouns.We show the distribution between masculine and feminine nouns, and the importance of the categories potentially referring either to a man or a woman : epicenes (n=353), collectives referring to mixed groups (n=506), nouns with a fixed gender like person, which can refer either to a man or to a woman (n=51).We examine the neutralisation of the gender opposition for nouns for which the inflexional morpheme alternates (n=378), and for masculine epicene nouns, whose gender is marked by a disambiguator (n=82). For these categories, in the plural, neutralized uses represent about 75% of the usages. The gendered category is thus frequently neutralized, in particular with epicenes or with the use of the masculine plural.The qualitative observation of the corpora shows, however, that information on the sex of the referents can be reintroduced throughout discourse, when the need arises. Speakers can switch from a masculine epicene, intended to encompass both sexes, to a feminine epicene to refer to a specific person with ease.
- Décrire la syntaxe dans les interactions du quotidien : objectifs et implications dans l'enseignement et l'apprentissage du français langue étrangère - Virginie André, Carole Etienne p. 191-210 Alors que les travaux de Claire Blanche-Benveniste ont insufflé un nouvel élan aux recherches sur le français parlé au quotidien, trop longtemps évalué comme chaotique et manquant d'organisation, les résultats de ces études n'ont pas encore bénéficié à l'enseignement du français langue étrangère (FLE). Celui-ci continue à s'appuyer sur des grammaires basées sur des exemples construits, en isolant des structures syntaxiques qui ne sont pas toujours attestées en interaction. Ainsi, ces grammaires ne vont pas transmettre un véritable savoir-faire qui se révèle pourtant indispensable à l'apprenant pour comprendre les mécanismes de l'oral en contexte. Nous illustrons ce constat en soulignant la variété et la fréquence de structures syntaxiques particulières en interaction permettant de réaliser des fonctions pragmatiques courantes. Nous nous intéresserons ensuite à leur co-construction par plusieurs locuteurs puis au cas particulier de la question. C'est pour rendre accessible cette variété de pratiques en contexte que nous avons développé, avec un réseau de didacticiens, des ressources adaptées aux besoins en FLE, et que nous recommandons des solutions pour les mobiliser et les articuler en situation de classe.The work of Claire Blanche-Benveniste has given a new impetus to research on everyday spoken French, which has been considered for a long time chaotic and lacking organisation. Therefore, the teaching of French as a Foreign Language has not yet benefited from the results of these studies as it continues to rely on a grammar that uses constructed examples, isolating syntactic structures that are scarcely attested in spoken interaction. Thus, these grammars do not transmit real language competence. Such real language competence is nevertheless essential for the learner to understand the mechanisms of spoken language in context. We illustrate this observation by highlighting the variety and frequency of specific syntactic structures in interaction that realise common pragmatic functions. We look at their co-construction by several speakers, and more specifically, we examine the case of interrogative structures. With the aim of making this variety of practices accessible in context, we developed, with a network of educationalists, resources adapted to the needs of the French as a foreign language field, and we recommend solutions for mobilizing and articulating them in classroom situations.
- Approche du français parlé dans une perspective d'enseignement : quelques pistes d'exploitation pédagogique du corpus Ofrom - Laure Anne Johnsen p. 211-229 Cet article présente le volet « Enseignement » du corpus Ofrom, dont l'objectif est de créer et de rendre disponibles des ressources en ligne pour l'enseignement / apprentissage du français adaptées à un public de non spécialistes. Face aux réticences du milieu de l'enseignement à l'encontre de la langue de tous les jours, se traduisant tantôt par une forme de dévalorisation, tantôt par une forme de censure, ou alors par une attitude ambivalente, ce projet s'inscrit, dans le sillage d'autres projets didactiques exploitant des corpus oraux, dans une démarche d'ouverture à la variation linguistique, à la fois diatopique, diaphasique ou diamésique. L'article expose les réflexions à l'origine de ce projet, le potentiel pédagogique d 'Ofrom, les ressources déjà disponibles ainsi que les pistes de développement futures.This paper aims to present the “Teaching” section of the Ofrom corpus, whose objective is to create and make available online resources for the teaching / learning of French language adapted to a non-specialist public. Faced with the reticence of the teaching field towards everyday language, which translates sometimes into a form of devaluation, or even prohibition or elsewhere into an ambivalent attitude, this project, in the wake of other didactic projects using spoken language corpora, is part of an effort to open up to linguistic variation, be it regional, stylistic or diamesic variation. The article presents the reflections at the origin of this project, the pedagogical potential of Ofrom, the resources already available online as well as future development paths.
II. Chronique