Contenu du sommaire : L'Europe au secours de l'industrie
Revue |
Futuribles ![]() |
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Numéro | no 465, mars-avril 2025 |
Titre du numéro | L'Europe au secours de l'industrie |
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- Pages de début - p. 1-2
- Pour un réveil européen - Hugues de Jouvenel p. 3-4
- Agonie ou réveil de l'Europe ? : À propos du rapport Draghi sur la compétitivité de l'Europe - Louis Gallois p. 5-19 Après le rapport d'Enrico Letta sur l'avenir du marché intérieur remis en avril 2024 au Conseil européen, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et du Conseil italien, a remis en septembre 2024 à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, un rapport sur la compétitivité européenne qui souligne combien l'Europe se trouve de plus en plus distancée dans la compétition économique mondiale par les États-Unis et la Chine, un sujet souvent évoqué dans la revue Futuribles. Au-delà du constat — selon ses propres termes — de la « lente agonie » de l'Europe, ce rapport souligne l'urgence des actions à entreprendre pour que l'Europe se réveille (et formule 170 propositions), un message sans ambiguïté à l'attention notamment des institutions européennes fraîchement renouvelées. Louis Gallois, coprésident de la Fabrique de l'industrie, outre ses anciennes fonctions à la tête d'EADS (Airbus) et de la SNCF, et comme Commissaire général à l'investissement (2012-2014), avait lui-même, 10 ans auparavant, proposé un Pacte pour la compétitivité de l'industrie française (2012). Il nous livre ici son analyse du rapport Draghi : d'abord en rappelant le constat sur le retard technologique de l'Europe, la nécessaire et difficile conciliation entre décarbonation et compétitivité, et la dépendance de l'Europe vis-à-vis de l'extérieur ; ensuite en soulignant ce qu'une relance impliquerait en termes d'innovations de rupture, d'énergie décarbonée et enfin de financement. En conclusion, après ce rapport Draghi, écrit-il, « nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas » ; c'est désormais « l'avenir de l'Europe qui se joue ». H.J.Enrico Letta delivered a report to the European Council in April 2024 on the future of the internal market. This was followed in September by Mario Draghi, ex-president of the European Central Bank and former Prime Minister of Italy, submitting a report to Ursula von der Leyen, the President of the European Commission, on European competitiveness. It stresses how Europe is increasingly falling behind the USA and China in global economic competition, a subject often broached in the columns of Futuribles. Above and beyond its assertion that Europe is, in its own words, experiencing its “slow death throes”, the report stresses the urgent need to take action to rouse the continent (formulating 170 proposals to that end)—an unambiguous message directed particularly to the recently refreshed European institutions.Louis Gallois, Joint President of La Fabrique de l'industrie think-tank—and also a former head of EADS (Airbus) and the French rail operator SNCF, and France's Chief Commissioner for Investment between 2012 and 2014—had himself proposed a Pact for French Industrial Competitiveness (2012) some 10 years before. He presents his analysis of the Draghi Report here, starting out by noting Europe's comparative technological backwardness, the necessary and difficult balance to be struck between decarbonization and competitiveness, and Europe's dependence on the outside world. He then goes on to stress what a revival would entail in terms of breakthrough innovation, decarbonized energy and, lastly, financing. In conclusion, he writes that after the Draghi Report, “We shall not be able to say that we did not know”; from now on, it is “the future of Europe that is being played out”.
- L'Europe au défi de la Tech américaine - Henri d'Agrain p. 21-38 Depuis que Donald Trump a pris ses fonctions à la Maison Blanche début 2025, il multiplie les annonces à la fois protectionnistes et volontaristes (en termes d'investissement) dans de nombreux secteurs économiques. Le retour au pouvoir de ce président, qui a mis dans son premier cercle les principaux leaders de la Tech, laisse penser que la guerre commerciale et technologique internationale qui sévissait déjà, en particulier entre les États-Unis et la Chine (semi-conducteurs, intelligence artificielle…), va considérablement se renforcer. Et l'Europe dans tout ça ?, interrogent de nombreux commentateurs. Prise en étau entre ces deux puissances, animée par des valeurs qui — légitimement — l'incitent à avancer plus prudemment dans la transition numérique, elle peine aussi à faire front uni sur le plan tant politique qu'économique. Insuffisamment compétitive, ne soutenant pas assez ses propres acteurs dans le domaine de la recherche, de l'innovation, etc., elle a progressivement perdu une grande part de son indépendance dans des secteurs clefs. Est-ce irréversible ? Peut-elle encore lutter au plus haut niveau alors que les géants de la Tech, majoritairement américains et chinois, monopolisent la plupart des infrastructures stratégiques (centres de données, câbles sous-marins, secteur spatial…) ? C'est un défi d'ampleur, souligne ici Henri d'Agrain, délégué général du Cigref (qui accompagne l'intégration du numérique dans les organisations françaises), mais il faut rester combatif. Après avoir listé les enjeux dont l'Union européenne doit désormais se préoccuper sérieusement (faiblesses structurelles, dépendance au cloud américain, vulnérabilités diverses, normes extraterritoriales, notamment en matière de cybersécurité, incidences géopolitiques, droit commercial…), il propose trois trajectoires possibles pour l'Europe numérique selon la manière dont elle fera face à ces défis : statu quo confirmant une forme de relégation stratégique, transition ambitieuse et souveraineté numérique retrouvée, ou exacerbation des tensions renforçant sa vulnérabilité. S.D.Since Donald Trump re-entered the White House in early 2025, he has made any number of announcements, both protectionist and (in terms of investment) pro-active in many economic sectors. The return to power of a president who has taken the main tech leaders into his inner circle suggests that the international trade and technology war that was already raging—particularly between the USA and China (semi-conductors, artificial intelligence etc.)—is set to intensify considerably. Many commentators ask: where is Europe in all this? Caught in a vice between these two powers, driven by values that encourage it—legitimately—to advance more cautiously in the digital transition, it is also struggling to present a united front, either politically or economically. Insufficiently competitive and failing to provide adequate support for its own players in the fields of research, innovation etc., it has gradually lost much of its independence in some key sectors.Is this irreversible? Can Europe still compete at the highest level when the tech giants, for the most part American and Chinese, are virtually monopolizing most strategic infrastructures (data centres, undersea cables, the space sector etc.)? This is a huge challenge, stresses Henri d'Agrain, General Delegate of Cigref (the major corporate network supporting the integration of digital into French organizations), but we must remain combative. After listing the challenges the EU now has seriously to address (structural weaknesses, dependence on the American cloud, various vulnerabilities, extra-territorial norms, particularly with regard to cybersecurity, geopolitical impacts, commercial law etc.), he proposes three possible trajectories for digital Europe, depending on how it confronts these challenges: the status quo, merely consolidating a form of strategic relegation; an ambitious transition and re-found digital sovereignty; or the exacerbation of tensions, increasing its vulnerability.
- Réindustrialiser pour mieux vivre en France : Agir pour tous et sur tous les territoires - Olivier Lluansi p. 39-59 La crise Covid de 2020, puis le retour de la guerre aux portes de l'Europe et au Proche-Orient, et le repli protectionniste engagé par l'administration Trump de retour au pouvoir ont radicalement transformé le contexte géoéconomique dans lequel évolue la France — tout comme ses partenaires européens. La volonté de renforcer son indépendance stratégique et de garantir ses approvisionnements dans certains secteurs clefs (médicament, énergie…) a conforté la nécessité de relance industrielle qui avait été amorcée vers la fin des années 2010. Ainsi, après une quarantaine d'années de désindustrialisation continue (la France a vu la part de l'industrie dans son produit intérieur brut tomber de 17 % en 1995 à 11 % en 2017), l'heure est à la réindustrialisation. Mais concilier la réindustrialisation et la transition écologique, sur fond de déficit d'image de nombreux secteurs industriels, de désavantages compétitifs substantiels (en raison de différences de coûts de main-d'œuvre, énergétiques, d'investissements…), n'est pas chose aisée. La France peut-elle y parvenir, s'interroge ici Olivier Lluansi ? Oui, sans doute, mais pas instantanément et sous réserve de se fixer des objectifs réalistes, de miser sur ses territoires (en particulier hors des grandes métropoles) pour libérer les potentiels et favoriser les synergies ; et enfin, de tirer parti de ses atouts — à commencer par un volume d'épargne massif à mobiliser, un territoire peu dense, une électricité relativement bon marché et décarbonée, un système de formation adapté. Sur ces différents aspects, Olivier Lluansi montre le potentiel dont dispose la France et formule des recommandations pour qu'elle le mette, rapidement et efficacement, au service de sa réindustrialisation. S.D.The Covid crisis of 2020, followed by the return of war to the gates of Europe and the Middle East, together with the protectionist pullback by the newly restored Trump administration, have radically transformed the geo-economic context in which France—and its European partners—operate. The will to reinforce its strategic importance and guarantee its supplies in some key sectors (medicines, energy etc.) has confirmed the need for industrial revival, the beginnings of which had been seen in the late 2010s. After some 40 years of continuous deindustrialization (France saw the share of industry in its GDP fall from 17% in 1995 to 11% in 2017), now would seem to be the time to reindustrialize.But reconciling reindustrialization and ecological transition, against a background of an image problem for many industrial sectors and substantial competitive disadvantages (on account of differences in labour, energy and investment costs etc.), isn't easy. Can France do it, asks Olivier Lluansi? The answer is surely that it can. But not instantaneously. And it needs to set itself realistic objectives, putting faith in its regions (particularly outside the main cities) to free up potential and promote synergies, and drawing on its many assets, beginning with a massive pool of mobilizable savings, low land-use density, relatively cheap, decarbonized electricity and a training system fit for purpose. Olivier Lluansi demonstrates France's potential in these different areas and offers recommendations on how they can be quickly and efficiently made to serve in its reindustrialization.
Repères
- Vers un déclin à long terme de la population mondiale - Alain Parant p. 60-67 La Division de la population du Département des affaires sociales des Nations unies (DPNU) met régulièrement à jour ses projections de l'évolution de la population mondiale. Alain Parant avait déjà analysé, dans ces colonnes, la révision opérée en 2022. Il présente, dans ce Repère, les grandes lignes de la dernière révision, réalisée en 2024. S.D.The Population Division of the United Nations Department of Economic and Social Affair (UN DESA/POP) regularly updates its world population growth projections. Alain Parant previously commented the 2022 revision in these columns. In this ‘Signposts' column, he now presents the latest revision, made in 2024.
- Vers un déclin à long terme de la population mondiale - Alain Parant p. 60-67
- Financement des services urbains : pour un nouvel imaginaire : Eau, chaleur et ordures ménagères au défi de la sobriété - Isabelle Baraud-Serfaty, Nicolas Crinquant, Hélène Delhay, Clément Fourchy, Nicolas Rio p. 69-84 Afin d'avancer dans la réalisation des objectifs français de transition écologique, les pouvoirs publics agissent à la fois sur l'offre (par exemple, plus d'énergies renouvelables), mais aussi sur la demande, en incitant les citoyens à faire preuve de plus de sobriété. Cette incitation à la sobriété se traduit, entre autres, par des changements de comportements et de modes de vie : réduire le gaspillage, valoriser ses déchets, baisser le thermostat l'hiver, économiser l'eau… Ces comportements plus sobres sont un levier indispensable pour faire face (atténuation comme adaptation) au changement climatique. Mais ils ont un impact, encore peu pris en compte, sur l'économie des services urbains qui repose en général sur l'hypothèse d'une croissance continue des consommations (eau, déchets ménagers, production de chaleur), en lien avec l'évolution démographique et celle des besoins exprimés jusqu'ici. Comme le rappellent les auteurs de cet article, à l'origine d'une étude sur l'impact de la sobriété sur le financement des services urbains, les modèles économiques de ces services ont tous été construits sur cette hypothèse de croissance continue des volumes et sur les gains générés par les économies d'échelle. Or, le contexte a évolué et le modèle économique ne s'y est pas encore adapté. Face à un tel changement de paradigme, il faut repenser le financement des services urbains ; cet article montre pour quelles raisons, au travers de trois cas emblématiques : la distribution d'eau, le ramassage des déchets ménagers et les réseaux de chaleur urbains. Les auteurs invitent les collectivités et les opérateurs de ces services à en revoir l'imaginaire, par exemple en réduisant la taille des infrastructures dédiées, en revoyant la répartition des dépenses entre fonctionnement et investissement, ou en repensant la notion de continuité de service. Le mouvement vers la sobriété, indispensable et dont on escompte qu'il va se confirmer voire se renforcer, a des conséquences systémiques qu'il faut anticiper et auxquelles il faut s'adapter ; cet article en offre une belle illustration. S.D.To progress French aims for ecological transition, the public authorities are acting both on the supply side (e.g., renewable energies) and also on the demand side—by encouraging citizens to temper their use of resources. This latter effort involves, among other things, behavioural and lifestyle changes: reducing waste, recycling, lowering the thermostat in winter, using less water etc. More abstemious behaviour of this kind is an indispensable tool for addressing climate change (by mitigation as much as by adaptation). But it has an impact—not much taken into account, as yet—on the economy of urban services, which is generally based on the assumption of a continuous growth of consumption (water, household waste, production of heat etc.) in phase with the development of the population and its needs as expressed hitherto.As we are reminded by the authors of this article, all of them prime movers behind a study on the impact of frugality on the financing of urban services, the economic models for those services have all been built on this assumption of continuous volume growth and the gains generated by economies of scale. But though the context has changed, the economic model has not yet adapted to that change. Given such a paradigm shift, there needs to be a rethinking of how urban services are financed. This article shows why, by looking at three emblematic areas of concern: water distribution, household refuse collection, and urban heating networks. The authors invite the operators of these services and local authorities to reimagine their overall design, for example by reducing the size of dedicated infrastructures, revising the division of costs between operation and investment, or rethinking the notion of continuity of service. The move towards frugality, which is essential and which we can expect to see consolidated and even intensified, has systemic consequences. We have to anticipate these and adapt to them. This article provides an excellent illustration of that fact.
- La protection de l'enfance à l'horizon 2035 : Un avenir à préparer aujourd'hui - Baptiste Cohen p. 85-102 L'aide sociale à l'enfance et la protection de l'enfance se sont retrouvées à plusieurs reprises au cœur de l'actualité à l'automne 2024. Au-delà des aspects judiciaires (procès de Châteauroux autour d'un réseau d'accueil illégal et de la maltraitance d'enfants placés par les services sociaux du Nord, dont le verdict est tombé en décembre), on a pu lire les préconisations du CESE dans un avis au titre explicite : « La protection de l'enfance est en danger », publié début octobre 2024. Bien entendu, lorsqu'il s'agit de faire face aux difficultés rencontrées par des enfants et leur famille, on est quasiment toujours dans l'urgence, et dans un contexte institutionnel dégradé (manque de moyens financiers, de structures d'accueil, de personnel…), les instances en charge de la protection et de l'aide à l'enfance ont le nez dans le guidon. Mais face à de tels défis humains, il faut aussi pouvoir se projeter et envisager les évolutions possibles, à moyen-long terme, pour répondre aux besoins spécifiques de l'enfance en danger. C'était là l'objectif d'une démarche de prospective réalisée entre septembre 2020 et octobre 2023 par un groupe interassociatif, accompagné par Futuribles, visant à explorer les tendances qui pourraient concerner le secteur de la protection de l'enfance (s'agissant notamment des publics concernés et des modalités d'intervention), et à esquisser des scénarios d'évolution à l'horizon 2035. Baptiste Cohen, qui faisait partie du comité de pilotage de cette démarche, en présente les grandes lignes. Après un bref rappel des indicateurs relatifs au secteur (textes de loi, budget, public et personnels concernés…) et des facteurs de la crise que connaît actuellement la protection de l'enfance, il présente les quatre scénarios élaborés dans le cadre de cette démarche, et les enseignements à en tirer en termes de politique publique. Objectif : améliorer la gouvernance de ce pan de la protection sociale pour offrir de meilleures perspectives d'avenir à cette partie très délaissée de la jeunesse. S.D.Children's services and child protection made headlines on several occasions in Autumn 2024. Beyond the judicial aspects (e.g., the Châteauroux trial, which concluded in December, concerning an illegal network engaged in the unauthorized placement of children by the Nord département's social services and the subsequent abuse of those children), we saw recommendations from France's Economic, Social and Environmental Council in a notice explicitly entitled “Child Protection is in Danger” published in early October 2024. Naturally, when dealing with difficulties facing children and their families, the situation is almost always an urgent one and, in a suboptimal institutional context (shortfalls in funding, staff numbers and care facilities), the immediate problem captures all the attention of the child welfare and child protection services. But, in response to such human challenges, we also have to be able to look ahead and envisage possible mid- and long-term developments, in order to cope with the specific needs of at-risk children.This was the objective of a foresight exercise carried out between September 2020 and October 2023 by an inter-association group, supported by Futuribles, that aimed to explore the trends which might affect the child protection sector (with particular reference to the social groups concerned and the modes of intervention), and to draw up scenarios on how it may develop in the years to 2035. Baptiste Cohen, a member of the study's steering committee, outlines that exercise here. After briefly going over the relevant indicators (applicable law, available budgets, clientele and staff concerned etc.) and the underlying factors in the crisis around child protection, he presents the four scenarios developed as part of this exercise and the public policy lessons to be drawn from them. The aim is to improve the governance of this strand of welfare protection, so as to offer better future prospects for this very neglected section of youth.
Chronique européenne
- Une reconstruction problématique en Syrie - Jean-François Drevet p. 103-112 En décembre 2024, après plus de 50 ans de règne dynastique et 13 ans d'une répression sanglante contre son propre peuple, le régime de Bachar el-Assad est tombé, délivrant les Syriens de l'oppression mais laissant un pays exsangue, vidé d'une grande partie de sa population (soit en exil, soit disparue dans les massacres, bombardements…, qui ont jalonné cette décennie). C'est le HTC (Hayat Tahrir al-Cham) qui a libéré la Syrie, une organisation islamiste dont on ignore de quelle façon elle organisera la reconstruction du pays et la remise en marche de la société syrienne, dans un contexte national et régional très chaotique. Dans sa chronique européenne, Jean-François Drevet examine les trois principaux défis qu'aura à relever la Syrie, selon lui : se doter d'une structure politique stable ; restaurer son intégrité territoriale et résoudre les problèmes frontaliers avec ses voisins (Turquie, Israël, Liban en particulier), ainsi que l'équation complexe liée à la question kurde ; se repositionner sur l'échiquier international afin de rétablir des relations équilibrées avec les grandes puissances — dont certaines ont mené, sur son territoire, une guerre par procuration. Les deux derniers défis concernent, directement ou indirectement, les Européens, notamment parce qu'ils ont accueilli une partie de la diaspora syrienne et parce qu'ils restent impliqués dans la gestion internationale des crises et conflits qui frappent le Moyen-Orient. S.D.In December 2024, after more than 50 years of dynastic reign and 13 years of bloodily repressing its own people, Bashar al-Assad's regime collapsed, freeing the Syrians from oppression, but leaving a country bled dry, emptied of a large part of its population (either exiled or killed in the massacres, bombing etc. that have studded this decade). It is HTS (Hayat Tahrir al-Sham) which has liberated Syria, and that Islamist group's plans for organizing the reconstruction of the country and reviving Syrian society in a context of great national and regional chaos are as yet unknown. In his European chronicle, Jean-François Drevet examines the three main challenges which, as he sees it, Syria will have to confront: to equip itself with a stable political structure; to restore its territorial integrity, resolve the border problems with its neighbours (Turkey, Israel, Lebanon, in particular) and solve the complex equation posed by the Kurdish question; and to reposition itself on the international scene, so as to re-establish balanced relations with the major powers, some of which have fought a proxy war on its territory. The last two challenges are of concern, directly or indirectly, to Europeans—not least because Europeans have welcomed part of the Syrian diaspora and remain involved in the international management of the crises and conflicts bedevilling the Middle East.
- Une reconstruction problématique en Syrie - Jean-François Drevet p. 103-112
Actualités prospectives
- Idées & faits porteurs d'avenir - p. 113-126
- Idées & faits porteurs d'avenir - p. 113-126
Lu, vu, entendu
- Véron Jacques / Rohrbasser Jean-Marc, La Démographie de l'extrême. Quand la fiction anticipe l'avenir des sociétés, Paris : La Découverte (Cahiers libres), octobre 2024, 296 p. - Julien Damon p. 127-129
- Frankopan Peter, Les Métamorphoses de la Terre. L'humanité et la nature. Une nouvelle histoire du monde, Paris : Tallandier, septembre 2024, 993 p. (traduction de The Earth Transformed: An Untold History, Londres : Bloomsbury, mars 2023, 704 p.) - Jean Haëntjens p. 129-131
- Purseigle François / Hervieu Bertrand, Une Agriculture sans agriculteurs, Paris : Presses de Sciences Po, octobre 2022, 224 p. - Thierry Pouch p. 131-133
- Papaconstantinou George / Pisani-Ferry Jean, Les Nouvelles Règles du jeu Comment éviter le chaos planétaire, Paris : Seuil (La République des idées), octobre 2024, 144 p. - Pierre Papon p. 133-136
- Keck Frédéric, Politique des zoonoses. Vivre avec les animaux au temps des virus pandémiques, Paris : La Découverte (L'Horizon des possibles), octobre 2024, 240 p. - Bruno Hérault p. 136-138
- Rosanvallon Pierre, Les Institutions invisibles, Paris : Seuil, octobre 2024, 336 p. - Jean Haëntjens p. 138-140
- Véron Jacques / Rohrbasser Jean-Marc, La Démographie de l'extrême. Quand la fiction anticipe l'avenir des sociétés, Paris : La Découverte (Cahiers libres), octobre 2024, 296 p. - Julien Damon p. 127-129
- Pages de fin - p. 141-145