Contenu du sommaire : La Fabrique urbaine à l'épreuve de l'expérimentation
Revue |
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Numéro | no 35, 2024 |
Titre du numéro | La Fabrique urbaine à l'épreuve de l'expérimentation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier
- De quoi l'expérimentation urbaine est-elle le nom ? - Charles Ambrosino, Laurent Devisme Plébiscitée par bon nombre d'élus, de praticiens et d'acteurs issus de la société civile, l'expérimentation, autrefois cantonnée aux seules activités laborantines et scientifiques, se présente aujourd'hui comme l'une des modalités incontournables de l'urbanisme contemporain. Mais quid de la démarche expérimentale à proprement parler ? Renvoie-t-elle à la primauté du « faire en vrai », du « faire à l'échelle 1 :1 » sur les autres activités ramenées davantage à l'agir en plan ? Cela consiste-t-il à survaloriser le régime de l'expérience ou l'incrémentalisme ? Ou, au contraire, à positionner l'expérimentation comme le préalable nécessaire à l'innovation ? Autant d'interrogations auxquelles les différentes contributions réunies dans ce dossier thématique s'emploient à apporter des réponses. Qu'il s'agisse d'investir les dispositifs expérimentaux en eux-mêmes, d'analyser leur institutionnalisation ou encore d'observer les contextes urbains et politiques dans lesquels ils se déploient et qu'ils installent, force est de constater que l'expérimentation constitue un observable à part entière de la recherche urbaine. Tout à tour instruments des politiques de démonstration, véhicules d'innovation ou analyseurs de l'urbanisme d'austérité, objets de controverse, formes renouvelées d'action collective ou vecteurs de gentrification, les expérimentations urbaines explorées ici s'avèrent riches d'enseignement sur les évolutions en cours des modes de faire, de gouverner et de dire la ville.Experimentation, popular with many elected representatives, practitioners and civil society players, has evolved from being confined to laboratory and scientific activities to becoming one of the essential modalities of contemporary urbanism. But what about the experimental approach itself? Does it refer to the importance of ‘doing it for real' or ‘doing it on a 1:1 scale' over other activities more aligned with planning or design? Does it involve overemphasising the regime of experience or incrementalism? Or, on the contrary, should experimentation be seen as a prerequisite for innovation? These are just some of the questions to which the various contributions in this special issue seek to provide answers. Whether we are looking at the experimental schemes themselves, analysing their institutionalisation or observing the urban and political contexts in which they are deployed and established, it is evident that experimentation is observable in its own right in urban research. Whether they are instruments of demonstration policies, vehicles of innovation or analysers of austerity urbanism, objects of controversy, renewed forms of collective action or vectors of gentrification, the urban experiments explored here are rich with lessons regarding current changes in how the city is shaped, governed, and narrated.
- Heurs et malheurs des DIVD. Les trois malentendus de la démonstration urbaine - Agnès Bastin, Daniel Florentin Peut-on repenser la production urbaine et construire une ville post-carbone avec les acteurs et les méthodes qui ont concouru à l'édification de la ville moderne et thermo-industrielle ? C'est l'un des défis que l'expérimentation urbaine cherche à relever, notamment via la figure du démonstrateur urbain, objet dérogatoire urbain censé permettre une plus grande plasticité dans les manières de faire et gérer la ville. À partir d'un travail sur le dispositif du Démonstrateur industriel pour la ville durable (DIVD), cet article analyse ce que fait cette entrée par la démonstration urbaine à la pratique de l'expérimentation et à la production urbaine. Il montre les difficultés du dispositif à faire émerger des modalités d'action publique radicalement nouvelles. Une partie de ces difficultés tient en fait à ce que nous appelons des malentendus autour des objets, des publics et des objectifs de la démonstration urbaine, qui conditionnent pourtant une partie de la portée de ce qui est expérimenté.Can we rethink urban production and build a post-carbon city using the same actors and methods that helped build the thermo-industrial modern town? One such challenge is at the core of urban experimentation, in particular through the fairly recent avatar of the urban demonstrator, which is an exempting urban object supposedly allowing greater plasticity and flexibility in how we make and manage the city. Drawing from a study of the Démonstrateur Industriel pour la Ville Durable (DIVD) programme; this article analyses what the regime of urban demonstration does to the practice of experimentation and urban production. It demonstrates the challenges of introducing radically new forms of public action. Some of these difficulties can be conceptualised as misunderstandings about the object, audiences and objectives of urban demonstration, which condition part of the significance of what is being experimented with.
- Refaire la ville par les petits coins ? Les toilettes sèches comme objet d'expérimentation, en contexte d'urbanisme transitoire dans le Grand Paris - Mathilde Soyer, Marine Legrand, Bernard de Gouvello Les limites atteintes par les systèmes d'assainissement centralisés, en lien avec le changement climatique et la raréfaction des ressources, incitent de plus en plus d'acteurs à réenvisager la perspective d'une gestion décentralisée des excrétats humains, productrice de fertilisants pour l'agriculture. Cette approche remet en question la fabrique urbaine à différentes échelles. L'étude présentée ici revient sur deux expérimentations autour des toilettes sèches (et plus précisément, des toilettes productrices de ressources) en contexte d'urbanisme transitoire, dans la métropole parisienne. Cette configuration semble propice aux démarches de démonstration, permettant d'expérimenter la séparation à la source des excrétats in situ. Ce faisant, elles permettent de voir en quoi ces approches réinterrogent les pratiques d'aménagement. L'analyse permet de dégager deux enseignements principaux. Le premier porte sur l'ambivalence du contexte d'urbanisme transitoire comme support pour ce type d'expérimentation. Le second concerne le mouvement en cours de démocratisation des toilettes sèches en ville, et les conditions favorables à son déploiement.The limitations faced by centralized sanitation systems, coupled with climate change and resource scarcity, are prompting more stakeholders to reconsider the perspective of decentralized management of human waste, producing fertilizers for agriculture. This approach challenges urban planning at various scales. The study presented here revisits two experiments involving dry toilets (specifically, resource-producing toilets) in the context of transient urbanism in the Paris metropolitan area. This context seems initially conducive to demonstration efforts, allowing for the experimentation of source separation of waste on-site, and thereby questioning how these approaches reshape development practices. The analysis highlights to main lessons. Firstly, it addresses the ambivalence of transient urbanism as a support for this kind of experimentation. Secondly, it discusses the ongoing democratization of dry toilets in cities and the conditions for their deployment.
- Experimenting with austerity urbanism through public asset management. The case of Grenoble and Bologna - Federica Gatta, Maria Grazia Montesano Cette contribution explore les conséquences de l'austérité sur l'expérimentation dans les politiques urbaines. Un usage étendu du concept d'austérité remonte à la période qui a suivi la crise financière de 2008 et aux politiques de réduction de la dette qui se sont développées au cours de ces années. Les effets que ces politiques ont produits dans différents contextes locaux semblent révéler l'existence d'une forme d'urbanisme d'austérité qui a, entre autres, été caractérisée par l'expérimentation dans le domaine de la gestion des propriétés publiques. Ces expérimentations associent la nécessité d'optimiser les dépenses publiques, la production de nouveaux services urbains et la régénération des bâtiments et terrains publics. En outre, ces politiques expérimentales impliquent, dans certains contextes, une perspective participative dans la gestion des ressources publiques. L'article propose d'abord un état de l'art critique de l'urbanisme d'austérité et argumente sa relation avec l'expérimentation. Il se concentre ensuite sur l'émergence d'expérimentations spécifiques concernant la gestion des biens publics en France et en Italie. Enfin, à travers les résultats préliminaires d'un travail de terrain à Grenoble et à Bologne, il discute le rôle des trajectoires urbaines dans l'activation de ces formes d'expérimentation.This paper examines how austerity measures can lead to experimentation in urban policy-making. The concept of austerity has been applied extensively since the 2008 global financial crisis and the subsequent emergence of debt reduction policies. The effects of these policies in different local contexts reveal the existence of a form of austerity urbanism, involving experimentation, especially with regard to public asset management. These experiments combine the production of new urban services, the regeneration of public buildings and land, and the optimisation of public spending, which is paramount. In certain situations, the experimental policies adopt a participatory approach to public resource management. This paper starts with a critical examination of the existing literature on austerity urbanism and posits that there is a link between austerity measures and experimentation. Subsequently, the paper discusses the emergence of particular experiments in public asset management in France and Italy. Lastly, the role of urban trajectories in activating these forms of experimentation is discussed in relation to the preliminary field results from research conducted in Grenoble and Bologna.
- L'urbanisme transitoire en quartier populaire : quelles appropriations ? Les cas de Wild im West (Vienne) et TLM (Paris) - Raphael Hasenknopf Avec l'urbanisme transitoire, ou l'occupation temporaire d'espaces vacants pour expérimenter de nouveaux usages, les autorités locales disposent d'un outil d'aménagement du territoire censé répondre à de multiples défis sociaux, économiques, environnementaux et démocratiques. Depuis quelques années cependant, la désirabilité des projets d'urbanisme transitoire est remise en question, les critiques pointant entre autres leur contribution à des dynamiques de gentrification. Cet article propose d'analyser l'urbanisme transitoire en quartier populaire au prisme des appropriations de l'espace, à partir de l'analyse de deux projets, le TLM à Paris et Wild im West à Vienne. Il construit d'abord une opérationnalisation de la notion multidimensionnelle d'appropriation de l'espace (matérielle, cognitive, affective, symbolique et politique) pour en faire un réel outil d'analyse des rapports inégaux des individus ou des groupes à l'espace. Cette approche permet de souligner que les classes moyennes et supérieures ont un avantage initial pour s'approprier les projets d'urbanisme transitoire par rapport aux classes populaires du quartier. Par l'interaction des différentes formes d'appropriation, ces dynamiques excluantes sont renforcées ou limitées.Transitory urbanism, or the temporary occupation of vacant areas to experiment with new uses, offers local authorities a spatial planning tool meant to respond to multiple social, economic, environmental and democratic challenges. In recent years, however, critics have expressed concerns about the desirability of transitory urbanism projects, highlighting their contribution to gentrification dynamics. This article analyses transitory urbanism in low-income neighbourhoods through the lens of space appropriation, focusing on two projects: the TLM in Paris and Wild im West in Vienna. It operationalises the multidimensional concept of space appropriation (material, cognitive, affective, symbolic and political) to use it as a concrete tool to analyse people's and groups' unequal relationships to space. This approach highlights the fact that the middle and upper classes have an initial advantage over local lower-income classes for appropriating transitory urbanism. Those exclusionary dynamics are bolstered or limited through the interaction of different forms of appropriation.
- Les controverses des expérimentations urbaines à l'épreuve de l'habitat - Adriana Diaconu, Marta Pappalardo Cet article interroge les réponses apportées par les expérimentations aux problèmes complexes dans le champ de l'habitat. Il s'intéresse aux modalités de mise en œuvre des expérimentations et à leur capacité à faciliter ou à limiter le dialogue au-delà de leurs initiateurs, des décideurs et professionnels de l'aménagement et de la promotion immobilière. La première partie, théorique, porte sur les différentes définitions et typologies des expérimentations urbaines qui révèlent les aspects contradictoires de leur mise en œuvre, pour aboutir à une grille d'analyse. Nous appliquons ensuite cette grille à trois opérations dans le champ de l'habitat : deux expérimentations qui visent la transition énergétique et une troisième qui met en œuvre l'hospitalité métropolitaine. Cela nous permet d'observer comment ces expériences se positionnent entre des dynamiques contradictoires en matière de mise en œuvre, de finalités et de jeu d'acteurs. Nos résultats montrent que même si la création de l'adhésion et l'enrôlement sont les outils les plus recherchés pour composer avec les dissidences dans les cas étudiés, les processus de création d'alliances divergent. La perspective empruntée permet enfin d'appréhender les spécificités des expérimentations mises en place à travers des projets d'habitat, qui visent en même temps à transformer les pratiques de l'habiter.This article examines the responses elicited by experiments addressing complex issues in housing. It explores how such experiments are implemented and their ability to facilitate or hinder dialogue beyond their initiators, decision-makers, and urban and real estate development professionals. The first theoretical part looks at the various definitions and typologies of urban experimentation, which reveal seemingly contradictory aspects regarding their implementation, resulting in an analytical grid. We then apply this grid to three housing development projects: two experiments on the energy transition and the third on metropolitan hospitality. This enables us to observe how these experiments are positioned between contradictory dynamics regarding their implementation, objectives and the actors involved. Our findings indicate that, while the creation of support and the enrollment of new participants are the most sought-after tools for addressing dissent in the cases studied, the processes for forming alliances diverge. Our perspective finally helps us understand the specific features of experiments conducted in housing projects that also aim to transform living practices.
- Expérimentation et légitimation de l'innovation en urbanisme : le cas de la piétonnisation à Montréal - Ariane Perras, Priscilla Ananian Cet article s'intéresse aux processus de légitimation des innovations en matière d'urbanisme. En portant attention à la trajectoire d'institutionnalisation, c'est-à-dire d'émergence, de diffusion et d'adoption des innovations, il s'agit de révéler la contribution de l'expérimentation pour légitimer les nouvelles pratiques d'urbanisme au fil du temps. Posant la légitimité non pas comme un état de fait, mais comme un construit social, cet article puise dans le champ de l'institutionnalisme pour comprendre les processus de changement qui permettent de faire évoluer les capacités d'action et la pensée collective à l'égard des pratiques qui sont considérées comme acceptables, voire envisageables. Le cas d'étude porte sur la piétonnisation à Montréal, une pratique d'aménagement presque inexistante avant 2006, mais qui a pris de l'importance depuis. L'analyse diachronique basée principalement sur une revue documentaire et une revue de presse permet de mettre en évidence le rôle des acteurs de l'urbanisme municipal et des acteurs économiques dans la mise en œuvre des projets pionniers de piétonnisation. Elle souligne aussi le recours à l'urbanisme temporaire comme approche d'expérimentation ayant permis de faciliter l'adoption de la piétonnisation en tant que pratique d'aménagement innovante. Ces résultats mettent en exergue l'importance de l'expérimentation dans les processus de légitimation du changement, pour accompagner et adapter les innovations d'urbanisme en considérant le contexte local.This article focuses on the legitimisation process of innovations in urbanism. By examining the institutionalisation trajectory—namely, the emergence, dissemination, and adoption of innovations—the objective is to reveal the contribution of experimentation to legitimising new urbanism practices over time. Defining legitimacy as a social construct rather than as an established fact, this article draws on the field of institutionalism to understand the processes of change. Legitimation is linked to the evolution of actors' capacities as well as to collective thinking concerning practices deemed acceptable or conceivable. The case study focuses on pedestrianisation in Montreal, an urbanism practice that was almost non-existent before 2006 but has since gained prominence. The diachronic analysis, based mainly on a literature review and a press review, highlights the role of municipal and economic actors in implementing pioneering pedestrianisation projects. It also highlights the use of temporary urbanism as an experimentation approach, which facilitated the adoption of pedestrianisation as an innovative practice. These results highlight the importance of experimentation in the process of legitimising change and supporting and adapting urbanism innovations with regard to the local context.
- Lignées de projets, agir expérimental et fabrique urbaine : regard sur le « laboratoire grenoblois » - Charles Ambrosino L'expérimentation urbaine ne constitue-t-elle qu'un acte isolé, ponctuel et sans lendemain ou s'enchâsse-t-elle dans un processus continu dans le temps ? S'il advient, comment nommer ce processus ? Comment l'analyser ? Plus généralement, que nous apprend-il des systèmes de gouvernance urbaine ? Tels sont les principaux questionnements qui ont présidé à la rédaction de cet article. À travers l'exemple du « laboratoire grenoblois », nous nous intéresserons ici à des situations où les acteurs en présence s'emploient à perpétuer suivant deux voies contrastées (la ville post-carbone d'un côté et la ville en transition de l'autre) des cultures professionnelles qui, de projet en projet, d'expérimentations ponctuelles en écriture de documents d'urbanisme, d'échecs en succès, se sédimentent et agrègent, suivant une logique cumulative, savoirs, retours d'expériences et initiatives autour de modes de faire, de coordination, d'énonciation des problèmes à résoudre et, in fine, d'agir. Ce processus, nous nous proposons de le nommer « lignée de projets ». L'objectif étant, à travers cette proposition de lecture généalogique de la fabrique urbaine, de mieux saisir, comment un seul et même territoire peut constituer tout à la fois un espace de constitution, de viabilité et de diffusion d'expérimentations multiples, contradictoires et parfois même complémentaires.Is urban experimentation merely an isolated, one-off act with no future, or is it part of a process that develops over time? If so, how should we name this process? How can it be analysed? More generally, what does it tell us about urban governance systems? These are the main questions that prompted the writing of this article. Using the example of the Grenoble ‘laboratory', we will look at situations where the involved parties are working to sustain, along two contrasting paths (the post-carbon city on the one hand and the city in transition on the other), professional cultures which, from one project to the next, have evolved from one-off experiments to the drafting of urban planning documents, from failure to success, and accumulated and combined, in a cumulative logic, knowledge, feedback and initiatives around ways of doing things, coordinating, formulating the problems to be solved and, ultimately, taking action. We propose to call this process ‘project lineage'. This proposed genealogical reading of the urban fabric aims to better understand how the same territory can provide the setting for the constitution, viability and dissemination of multiple, contradictory and sometimes even complementary experiments.
- De quoi l'expérimentation urbaine est-elle le nom ? - Charles Ambrosino, Laurent Devisme
Varia
- Loger les étudiants dans la métropole : comparaison des processus d'institutionnalisation à Lyon et à Lille - Chloé Morhain, Alexis Alamel La population étudiante est en croissance constante en France depuis les années 2000. Dans un contexte de pénurie de logements abordables à destination des étudiants, plusieurs grands plans nationaux ont établi des objectifs quantitatifs en matière de construction de logements, et certaines grandes villes universitaires ont adopté des politiques locales en matière de logement étudiant. Cet article propose une comparaison des processus d'institutionnalisation des politiques de logement étudiant dans les métropoles de Lyon et de Lille. Il s'appuie sur une enquête qualitative constituée d'entretiens semi-directifs et d'une analyse documentaire. Bien que les deux territoires investigués disposent de documents stratégiques pour planifier le logement social étudiant, leurs mises en œuvre diffèrent grandement. La première partie de l'article analyse les modalités de gouvernance locale. Si la Métropole de Lyon a pu mettre en place, dès 2010, une gouvernance du logement social étudiant appuyée par un cadre réglementaire et issu d'une démarche partenariale, la Métropole de Lille a récemment construit un dispositif de gouvernance inspiré de l'expérience lyonnaise. La deuxième partie décrit des degrés d'institutionnalisation différents dans les politiques locales, qui s'expliquent par l'historique de la mise à l'agenda et la stabilisation des relations entre les acteurs des territoires.The student population in France has been steadily growing since 2000. Confronted with the shortage of affordable housing for students, several major national plans set quantitative targets for housing construction, and some major university cities adopted local student housing policies. This article compares the institutionalisation of student housing policies in the metropolises of Lyon and Lille. The research methods encompass a qualitative survey based on semi-structured interviews and document analysis. Although the two areas investigated have strategic documents for planning student social housing, the policies implemented differ significantly. The first part of the article examines the local governance arrangements implemented in the two metropolises. While the Métropole de Lyon was able to implement collaborative governance of student housing as early as 2010, supported by a regulatory framework arising from a partnership approach between the various stakeholders involved in this local policy, the Métropole de Lille has recently introduced a governance system inspired by the Lyon experience. The second part explores the differing degrees of institutionalisation of local policies, which are particularly affected by the history of the agenda and the stabilisation of relations between local stakeholders.
- Loger les étudiants dans la métropole : comparaison des processus d'institutionnalisation à Lyon et à Lille - Chloé Morhain, Alexis Alamel
Recensions
- Davarian L. Baldwin, In the Shadow of the Ivory Tower. How Universities Are Plundering Our Cities / Laura Wolf-Powers, University City. History, Race, and Community in the Era of the Innovation District - Camille Vergnaud
- Lefebvre, R. et Vignon, S. (dir.), Politiser l'intercommunalité ? Le cas des élections locales de 2020 - Clément Lescloupé
- Jonathan Silver, The Infrastructural South. Techno-Environments of the Third Wave of Urbanization - Flow/Overflow/Shortage Research Collective, Sophia Abbas, Alex Baker, Suyash Barve, Moritz Kasper, Demetra Kourri, James Christopher Mizes, Andrea Pollio, Laura Silva, Roman Solé-Pomies, Noura Wahby
- Davarian L. Baldwin, In the Shadow of the Ivory Tower. How Universities Are Plundering Our Cities / Laura Wolf-Powers, University City. History, Race, and Community in the Era of the Innovation District - Camille Vergnaud