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Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 49, no. 3, 1984
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Thierry de Montbrial p. 541-542 accès libre
  • Les auteurs - p. 543-545 accès libre
  • Résumés. Abstracts - p. 547-553 accès libre
  • L'Amérique à la veille des élections

    • L'économie américaine et le monde - Jean Denizet p. 555-569 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      II est trop tôt pour se prononcer de façon définitive sur l'expérience économique de l'Administration Reagan. Les quatres années de son mandat sont marquées par un trait commun : le dollar s'est apprécié contre toutes les monnaies de façon continue, et les capitaux n'ont pas cessé d'affluer vers les Etats-Unis. Du point de vue intérieur au contraire, les années 1981 et 1982 ont été des années de sévère récession, provoquée par des taux d'intérêt extrêmement élevés. 1983 et 1984 ont par contre été marquées par une croissance rapide. L'évolution économique américaine a eu des effets considérables sur le monde, en raison en particulier des taux d'intérêt très élevés et de l'aspiration vers New York d'une fraction importante de l'épargne non américaine. Si les Etats-Unis et les grands pays industrialisés ne font pas preuve de plus de sagesse, nous serons conduits à une crise majeure des économies occidentales.
      The American Economy and the World, by Jean Denizet It is too early to make a final judgement on the economie performance of the Reagan Administration. Throughout its four year mandate, the dollar has continued to appreciate against ail other currencies and capital has continued to flow into the United States. Front a domestic viewpoint, 1981 and 1982 were year s of severe recession caused by extremely high interest rates. Conversely, 1983 and 1984 have been year s of rapid growth. The evolution of the American economy and particulary the very high interest rates and consequent influx of a large share of non-American savings into New York have had widespread effects around the world. Unless the United States and the large industrialised countries are able to display greater wisdom in future, the Western économies will suffer a major economie crisis.
    • L'Europe face à la politique militaire américaine - François Heisbourg p. 571-587 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le redémarrage de l'effort militaire a précédé de plusieurs années l'élection de Reagan. La dynamique actuelle correspond autant à un envol qu'à un simple rattrapage. Grâce à une accumulation de modernisations partielles et progressives, on est aujourd'hui parvenu au seuil d'une transformation qualitative. Entre l'Initiative de défense stratégique (SDI) et les plans militaires visant l'établissement d'une dissuasion conventionnelle s'appuyant sur les progrès de la technique (ET), il y a des différences, mais un même objectif final : réduire, voire annuler, la dépendance à l'égard des armes nucléaires, qu'il s'agisse de maintenir la paix ou d'emporter la victoire. Les forces nucléaires moyennes — France, Chine, Royaume-Uni — seraient probablement gênées par une évolution qui mettraient en cause le traité de 1972. Mais, pour les Européens, les risques sont plus d'ordre politique et technique que stratégique et militaire. Pour y faire face, les Européens devront mieux coordonner leurs actions en matière d'industries de défense, pour être mieux à même d'entrer dans des coopérations avec les Etats-Unis ou le Japon.
      Europe and the Problem of American Military Policy, by François Heisbourg The build-up of the American military effort began several years prior to Reagan's élection. At present it seems to have acquired a leapfrog dimension rather than a simple catching-up. Due to an accumulation of modernisation processes through partial and progressive stages, we are today on the threshold of a qualitative transformation of military technology. The difference between the Strategie Defense Initiative (SDI) and plans for a conventional dissuasion force depend on the évolution of technology but the final objective is the same. This is to reduce or completely eliminate the dependence on nuclear arms, whether in order to maintain peace or to achieve victory. Medium-sized nuclear powers such as France, China and the U.K., would be disturbed by develop-ments which threatened U.S. adhérence to the 1972 treaty. But for the Europeans, the problems posed are political and technical rather than strategie and military. They need to coordinate their defence industries in order to be better placed for cooperative arrangements with the United States or Japan.
    • Les Etats-Unis et les relations Est-Ouest - Seweryn Bialer p. 589-598 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le changement de ton de l'Administration Reagan à l'égard de l'Union soviétique semble sincère en cette année d'élection présidentielle, cependant la politique du président Reagan à l'égard de l'Union soviétique est pas clairement définie et aucune négociation sérieuse n'est perceptible. L'attitude dominante de l'Administration Reagan demeure une attitude de jubilation secrète à l'idée de « les tenir sur le qui-vive ». Pour sortir de l'impasse sovièto-américaine actuelle et éviter le glissement vers la guerre froide, la solution court terme est de procéder une normalisation qui nécessite de la part des Américains des mesures telles que : un moratoire sur les incriminations réciproques ; des affirmations déclaratoires sur les objectifs de la politique américaine à l'égard de l'Union soviétique ; la réaffirmation déclaratoire de la parité stratégique et de la légitimité de l'Union soviétique en tant que puissance mondiale ; un moratoire sur la poursuite du déploiement des FNI... Cette normalisation devrait aboutir à une « coexistence compétitive » ou une « rivalité contrôlée » entre les Etats-Unis et l'Union soviétique.
      The United States and East-West relations, by Seweryn Bialer The Reagan Administration's change of tone in its approach to the Soviet Union during the presidential élection year seems to be sincère, y et Reagan's policies towards the Soviet Union are not clearly defined, no serious negociations are yet in sight. The dominant attitude continues to be one of gloating « we have them on the run ». The alternative to the présent Soviet-American stalemate and slide towards a Cold War is in the shorter run a normalization that involves such steps on the American side as : a moratiorium on mutual récriminations ; declaratory statements on the goals of American policy towards the Soviet Union ; declaratory reaffirmation of strategie parity and the legitimacy of the Soviet Union as a global power ; moratorium on further deploy-ment of INF... This normalization should lead to a « competitive coexistence » or « managed rivalry » between the United States and the Soviet Union.
    • Les Etats-Unis face au défi soviétique - Robert C. McFarlane p. 599-608 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les responsables politiques américains ont pris acte du fait que la défense de leurs intérêts requiert la coordination de la puissance avec des objectifs concrets et les autres moyens politiques. Les Etats-Unis doivent être préparés à des conflits de faible intensité sous toutes les formes possibles. Les chefs de leur armée savent que, maintenant plus que jamais peut-être, l'action militaire doit être étroitement intégrée dans la stratégie diplomatique et économique au service d'objectifs politiques précis. Et c'est grâce à leur puissance qu'ils peuvent avoir confiance en leur aptitude à résoudre leurs différends avec l'Union soviétique. Les progrès dans la résolution pacifique de ces problèmes constituent pour le président Reagan la plus ultime des priorités.
      The United States and the Soviet challenge, by Robert C. McFarlane American military leadership has faced the fact that the promotion of its interests requires the coordination of strength with positive goals and with other instruments of policy. The United States must be prepared to deal with low-intensity conflict in whatever from it takes. Its military leaders know that, perhaps more than ever before, military activity must be integrated closely with its diplomatie and economie strategy toward the achievement of clear political objectives. And from strength cornes the confidence in its ability to negotiate the resolution of disagreements between itself and the Soviet Union. Progress in advancing it peacefully will be Président Reagan's foremost priority.
    • L'Amérique : bibliographie sélective des publications récentes - Patricia Dougharty p. 609-611 accès libre
  • L'Afghanistan : une solution politique est-elle possible ? - Selig S. Harrison p. 613-622 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'Afghanistan : une solution politique est-elle possible ?, par Selig S. Harrison Tant sur le plan politique que militaire, l'Afghanistan s'enferre chaque jour un peu plus dans une terrible impasse. D'une part, le régime communiste, soutenu par les Soviétiques, édifie lentement mais sûrement une ville-Etat afghane solide à Kaboul et dans ses environs. D'autre part, même s'ils sont mieux coordonnés militairement qu'auparavant, les groupes dispersés de combattants de la résistance ne disposent toujours pas de l'infrastructure politique nécessaire pour asseoir leurs victoires militaires. Si l'actuelle escalade du conflit afghan devait se poursuivre, Moscou intensifierait probablement ses efforts pour faire de l'Afghanistan une Mongolie de l'Asie du Sud, gouvernée par une élite communiste monolithique. La sécurité des pays non communistes serait mieux servie par un accord négocié sur les relations à établir, peut-être sur le modèle finlandais, entre l'Union soviétique et un Etat « satellite » moins monolithique à Kaboul.
    Afghanistan : is there a political solution ?, by Selig S. Harrison Politically as will as mïlitarïly, the stalemate in Afghanistan deepens. On one side, the Soviet-subsidized communist regime is slowly but steadily building a stable Afghan city-state in Kabul and its environs. On the other, scattered groups of dedicated résistance fighters, while better coordinated militarily than in the past, continue to lack the political infrastructure that would be necessary to follow up there military successes. If the present escalation of the Afghan conflict should continue, Moscow woul be likely to intensify its efforts to make Afghanistan a South Asian Mongolia governed by a monolithic communist elite. The security interests of non-communist countries woul be better served by a negotiated seulement based on acceptance of a Finland-style security relationship between the Soviet Union and a less monolithic client regime in Kabul.
  • La guerre d'Afghanistan et l'Asie centrale soviétique - Alexandre Bennigsen, ChantaL Lemercier-Quelquejay p. 623-634 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les événements d'Iran et d'Afghanistan n'ont pas créé une situation nouvelle, mais ont servi de catalyseur en accélérant une situation déjà amorcée en Islam soviétique, en la rendant plus dramatique et plus dangereuse. Le socialisme musulman, le fondamentalisme ou le sécu-larisme musulman sont introduits en Asie centrale par de multiples canaux : celui des musulmans soviétiques en Afghanistan, celui des Afghans en URSS, par les musulmans étrangers résidant en URSS, enfin et surtout par les émissions des radios étrangères. De plus en plus l'Islam apparaît en URSS comme une force politique et plus seulement comme une « idéologie ». Les dirigeants soviétiques qui en sont convaincus ont cessé de collaborer avec les dirigeants musulmans soviétiques et ont repris de façon brutale la propagande anti-islamique. Les musulmans soviétiques, en s'ouvrant au monde musulman extérieur, ont découvert que la résistance au « grand frère » est possible, que l'Islam fondamentaliste semble plus dynamique et plus jeune que le marxisme-léninisme, et qu'ils font partie du Dar-el Islam, de la communauté de 800 millions de croyants face aux infidèles.
    The War in Afghanistan and Soviet Central Asia, by Alexandre Bennigsen and Chantai Lemercier-Quelquejay The events in Iran and Afghanistan have not created a new situation but have served as a catalyst accelerating an existing situation in Soviet Islam and rendering it more dramatic and dangerous. Muslim socialism, fundamentalism or secularism have been introducted into central Asia through many different channels, i.e. through Soviet Muslims in Afghanistan, Afghans in the USSR, foreign Muslims residing in the Soviet Union, finally and especially through foreign radio broadcasts. Islam is no longer just an « ideology » in the USSR, it is increasingly becoming a political force. Realising this, the Soviet authorities have ceased to collaborate with Soviet muslin leaders and have revived a brutal form of anti-Islamic propaganda. Soviet Muslims have discovered by opening themselves to the outside Muslim world that resistance to « big brother » is possible, that Islamic fundamentalism seems younger and more dyna-mic than Marxism-Leninism and also that they belong to Dar-el-Islam, the community of 800 million believers against the infidels.
  • L'Europe de l'Est en crise (II)

    • Tchécoslovaquie : de la « normalisation » d'une crise à la crise d'une « normalisation » - Jacques Rupnik p. 635-647 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Vue sous l'angle de la stabilité relative du système, la normalisation husakienne peut apparaître comme un demi-succès. Elle repose sur trois piliers principaux : l'efficacité de la coercition, la « carte » slova- que et la carotte économique. Mais la gravité de la situation économique tout autant que les crises de succession qui annoncent Moscou et Prague devraient contribuer rompre cet immobilisme politique. Le gouffre croissant entre l'Etat et la société se manifeste par le développement de la culture parallèle et le réveil religieux, sans équivalent dans la tradition tchèque. L'après- Pershing provoqué en RDA et en Tchécoslovaquie des fissures à la surface du glacis soviétique.
      Czechoslovakia : From the « Normalisation » of Crisis to a Crisis of « Normalisation », by Jacques Rupnik In terms of the relative stability of the System, Husak's confonnist effort appears semi-successful. It relies on 3 principal factors : efficient coercion, the Slovakian « card » and the carrot of économie progress. However serious économie problems as well as the imminent succession crises in Moscow and in Prague are likely to break this political stagnation. The development of a counter-culture and religious awakening are both signs of a growing gulf between State and society without precedent in Czech tradition. Post-Pershing cracks in the Soviet glacis have appeared in both the DDR and in Czechoslovakia.
  • Les relations franco-allemandes et le fait nucléaire dans une Europe divisée - André Adrets p. 649-664 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    C'est l'Union Soviétique qui est, bien involontairement, à l'origine du nouveau processus de coopération franco-allemand en matière de sécurité et de défense. Rapprochés dans l'épreuve des euromissiles, Paris et Bonn semblent avoir perdu le réflexe des années 70 de vouloir devenir le partenaire « privilégié » de l'URSS. Le bilan de leur rapprochement est impressionnant et les projets futurs nombreux et importants. La nature même de la concertation franco-allemande a été transformée. Pour aller plus loin, Français et Allemands se doivent de définir une relation mutuellement satisfaisante dans le domaine nucléaire. Mais seule une politique des petits pas est envisageable. Les propositions excessivement ambitieuses se terminent au mieux par un abondon discret, et au pire par une crispation autour d'un statu quo rigidifié.
    Franco-German Relations and Nuclear Arms in a Divided Europe, by André Adrets The Soviet Union is the unwitting cause of the new Franco-German coopération in the fields of national security and defence. Paris and Bonn were brought closer together by the Euro-missile crisis and seem to have forgotten their former competition to become the « privileged » partner of the USSR in the seventies. A large number of important projetcs for the future have resulted from this new close relationship. The whole nature of Franco-German cooperation has been transformed. In order to make further progress the French and the Germans owe each other mutually satisfactory definition of policy on nuclear arms. However taking small steps at time seems to be the only feasible way to proceed. Over-ambitious proposals will at best have to be discreetly dropped or may at worst raise the degree of tension involved in too rigid an adherence to the status quo.
  • Les dilemmes logistiques et nucléaires tactiques de la France - François de Rose p. 665-672 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le problème de notre concours logistique est, au même titre que celui de la part prise par nos forces classiques aux opérations de l'OTAN, au cœur de la question du rôle que nous entendons jouer pour la défense de l'Europe. Si nous voulons sortir de l'équivoque qui plane sur notre politique de défense, nous devons répondre à la question suivante : nos forces classiques sont-elles vouées en priorité à la mission de déclencher le feu nucléaire tactique au service de la sanctuarisation de l'hexagone et de ses approches, ou sont-elles destinées à concourir à la défense du continent, laissant à des forces spécialisées la mission nucléaire ? L'autre problème concerne notre armement nucléaire, particulièrement pour ce qui concerne nos relations avec l'Allemagne. La discussion avec Bonn du choix des objectifs que nos forces pourraient avoir à attaquer devrait pouvoir faire l'objet d'études en commun sur la base du déploiement de la première armée et des zones où elle serait engagée.
    France's Logistic and tactical nuclear Dilemmas, by François de Rosé The problem of our logistic contribution and the part played by our conventional forces in NATO operations, are the crux of the role we intend to play in the defence of Europe. If we want to remove the ambiguity surrounding our defence policy, we must answer the following question : are our conventional forces primarily concerned with a tactical nuclear role to protect the hexagon and its approaches or are they destined to augment the continent's defence, leaving the nuclear mission to specialised forces ? Another problem concerns our nuclear armament, particularly with regard to our relations with Germany. The choice of objectives which our forces might be expected to attack should be the subject of common study by ourselves and the Bonn government with emphasis on deployment of the first army and its potential battle zones.
  • Documents

  • Lectures

  • A travers les revues

  • Livres reçus par l'institut - p. 755-757 accès libre
  • Revues - p. 759-763 accès libre