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Le fossé se creusant entre le Royaume-Uni et les autres pays de la CEE, l'auteur tente d'aider les onze gouvernements à comprendre la personnalité avec laquelle ils doivent négocier. L'analyse n'est pas encourageante car, sur le plan national, on assiste à une succession d'affrontements entre Margaret Thatcher et quiconque menacerait son autorité, par exemple A. Scargill, leader des mineurs, l'archevêque de Canterbury, la Reine. Le caractère de Margaret Thatcher est proche de celui du général Montgomery : de type « obsessionnel », avec une rare faculté de concentration, pas d'amis, et un refus total de partager le pouvoir, ce qui est un mauvais présage alors que la Communauté européenne est conçue comme un partage de pouvoir.

Les Espagnols ne sont pas satisfaits. Ils viennent pourtant de vivre les dix ans qui ébranlèrent l'histoire de leur pays, mais ce n'est pas encore assez : ils voudraient davantage de changements, après une transition politique exemplaire qui les a fait passer de la dictature à la démocratie, et après une transition économique remarquable qui les a fait sortir de l'autarcie et du protectionnisme pour participer de plein droit à la construction de l'Europe. Quelle est donc la force qui les pousse en avant ? L'économie espagnole se développe à toute vitesse avec un des taux d'expansion le plus élevé d'Occident. Qui a rendu possible cette croissance grâce à laquelle l'Espagne tente de se rapprocher de ses partenaires européens ? Sans doute le « féli-pisme », socialisme très pragmatique pratiqué par l'équipe de Felipe Gonzalez qui a su canaliser la vitalité de la société civile espagnole. Mais beaucoup de problèmes en découlent : les services ne suivent pas, l'accrochage à l'Europe ne se fait pas sans certains à-coups ; en un mot, l'Espagne se trouve en ce moment en pleine crise de croissance.

Depuis deux décennies, la politique étrangère de l'Inde a reposé sur quelques postulats qui sont rappelés ici : rôle éminent en Asie méridionale, une doctrine de sécurité impliquant une large supériorité militaire, l'alliance avec l'Union soviétique. Les modifications récentes du système international vont-elles entraîner un réexamen de ces postulats ? D'ores et déjà, on perçoit un écart grandissant entre les actes et le discours comme si l'acteur avait conscience que le système avait perdu de sa pertinence.

Les forces aériennes ont été discutées dans de nombreuses négociations sur le désarmement depuis trente ans : Conférence sur les attaques par surprise (1958), MBFR (1973-1988), CDE (1984-1986), SALT (1969-1979), FNI (1980-1987). Au cours de ces années, les positions de l'Est et de l'Ouest ont très peu évolué. En particulier, l'objectif soviétique de dé-nucléarisation de l'Europe occidentale est demeuré constant. Mais la limitation des forces aériennes ne constituait pas une priorité politique aussi grande qu'aujour- hui. L'expérience des négociations passées peut-elle servir de guide? L'examen de trente ans de négociations permet d'en tirer des leçons et de tenter de discerner quelles pourraient être les grandes lignes du débat sur la limitation des forces aériennes dans la négociation CFE.

La négociation FACE bénéficie de trois atouts qui sont l'amélioration qualitative des relations Est-Ouest, les enseignements de l'expérience des MBFR et la naissance de convergences dans les approches négociatoires des alliances. Les deux camps s'opposent déjà au sujet de l'aviation, des zones à statut spécial et de questions hors mandat (forces navales et armes nucléaires). En revanche, leurs points de vue se rapprochent, s'agissant du problème des données préliminaires, des réductions asymétriques, de la magnitude des réductions initiales, de certaines unités de compte et de la vérification.