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SALT, or the triumph of arms control, by Pierre Hassner Does the Moscow agreement on strategic arms limitation mark the beginning of a process of disarmament, or, at least, of arms reduction ? Is it rather a sham, or a decoy, protecting a continuing arms race? Or is its value mostly political, in as much as, by formalizing the nuclear balance into a contractual relationship, it thereby transforms its meaning? All three interpretations have an element of truth, but the third one more than the two others. Strategically, the meaning of SALT I lies in the recognition of nuclear parity by the two Superpowers, in the victory of the theory of deterrence by mutual assured destruction, and in the institutionalization of a certain cooperation, which is seen as necessary order to prevent a destabilizing arms race. Neither of these results is total or irreversible. But their meaning must be seen in the light of the series of political, economic and technological agreements concluded at the same time as the strategic one, in spite of the crisis over Vietnam. In order to maintain what has been achieved as a result of a marriage between arms control and realpolitik the global Soviet-American agreement will have to go still further, which will probably cause important changes in the structure of both societies as well as of the international system. [Revue française de science politique XXIII (4), août 1973, pp. 779-789.]

Les SALT et l'équilibre nucléaire, par Jean-Pierre Derrienic Les accords SALT de limitation des armements stratégiques entraîneront sans doute un ralentissement de la course aux armements. En effet, en limitant le nombre des ABM à un niveau très inférieur à celui des fusées offensives, ils écartent le risque d'une relance de celle-ci par la spirale entre armes défensives et armes offensives. Ils laissent cependant la porte ouverte à une double compétition dans le domaine du nombre des charges nucléaires, et dans celui du perfectionnement technique des vecteurs. Ces accords contribueront certainement à la stabilisation de la dissuasion réciproque, par la quasi-interdiction des ABM et par l'encouragement des fusées stratégiques sous-marines au détriment des fusées terrestres. On peut regretter cependant que les négociations aient eu pour but de renforcer la situation actuelle de dissuasion par la menace réciproque de représailles, plutôt que de chercher à établir un équilibre stratégique fondé sur un principe différent. [Revue française de science politique XXIII (4), août 1973, pp. 790-800.]

Les Etats-Unis et les SALT, ou comment désarmer sans désarmer, par Marie-France Toinet Malgré "l'ouverture" à l'égard du monde communiste, la confiance n'est pas encore de règle. On s'en aperçoit bien avec la ratification du traité SALT qui a donné lieu, aux Etats-Unis, à des débats très approfondis et qui ont failli mettre en difficulté un gouvernement Nixon pris entre des options qu'il avait lui-même définies mais qui sont partiellement contradictoires : limiter une course aux armements aussi folle qu'inutile, mais ne pas se laisser dépasser ou même rattraper par un adversaire dont il surestime fréquemment les capacités militaires ; méfiance pour un système qui demeure réprouvé et réprouvable, mais pragmatisme qui impose de composer avec ce système. [Revue française de science politique XXIII (4), août 1973, pp. 801-820.]

the policy which led to the two agreements on the limitation offensive ana defensive strategic weapons has met with some opposition in the USSR and whill those who backed coexistence carried the day at the Moscow summit opposition to this policy has certainly not died All therefore will depend on how the United States and the Soviet Union respect the letter and also the spirit of the SALT agreements Revue fran aise de science politique 4) août 1973 pp 821-842.

Les SALT et la Securité en Europe, par Jean Klein Les premiers accords SALT ont été salués par les Européens comme une contribution à la détente et comme une étape sur la voie d'une réglementation des armements, mais la codification de la parité stratégique qu'ils comportent ont fait naître des doutes sur la solidité de la garantie nucléaire américaine. A l'examen, il s'avère que les accords de Moscou n'ont eu qu'une incidence négligeable sur l'équilibre militaire qui prévaut depuis le début des années 60 et qu'ils ont confirmé le statut des forces nucléaires françaises et britanniques ; toutefois, des incertitudes subsistent quant à la phase ultérieure des pourparlers, notamment en ce qui concerne le sort des FBS. Par ailleurs, les risques d'une dissociation du système régional européen par rapport à celui de la dissuasion réciproque au sommet (decoupling) sont limités par le développement de la coopération entre les deux parties de l'Europe, le règlement du contentieux légué par la dernière guerre et le rôle assigné aux Quatre dans le règlement de la question allemande. C'est dans la mesure où les SALT mettent en question la fonction traditionnelle des alliances qu'on peut se demander si celles-ci sont encore adaptées aux exigences du passage d'une ère de confrontation à une ère de négociation dans l'hémisphère Nord. [Revue française de science politique XXIII (4), août 1973, pp. 843-858.]