Contenu du sommaire : Les pays émergents - Mondialisation et crise financière
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 95, novembre 2009 |
Titre du numéro | Les pays émergents - Mondialisation et crise financière |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les pays émergents Mondialisation et crise financière
- Introduction - Benoît Coeuré - Javier Santiso Professeur chargé de cours, École polytechnique. Directeur, Centre de développement de l’OCDE ; président,OECD Emerging Markets Network p. 9
Un univers en expansion intégré dans l'économie mondiale
- Les groupes français et les marchés émergents (entretien) - Bruno Lafont Président-directeur général, groupe Lafarge p. 21 Les marchés émergents représentent aujourd'hui plus de 60 % des résultats du groupe Lafarge. Il y a trente ans, le groupe était à 90 % franco-nord-américain. Bruno Lafont, PDG du groupe, analyse les raisons - ouverture à l'économie de marché, état de droit, croissance rapide... - qui sont à la base de cette évolution et qui ont permis à Lafarge d'accélérer sa croissance. Il insiste également sur le fait que si les économies émergentes présentent certaines caractéristiques communes, toutes ont néanmoins leurs particularités. Le groupe s'appuie donc fortement sur les ressources humaines locales et tâche de devenir partout un acteur local inséré dans la société. Classification JEL : O12, M14, 053.The French groups and the emerging markets Today, emerging markets contribute up to 60% of Lafarge's profits. Thirty years ago, the group was at 90% french and north-american. Bruno Lafont, Chairman, analyses the reasons - market based economies, rule of law, strong growth...- at the heart of this transformation and that made Lafarge able to accelerate its growth. He dwells upon the fact that the emerging countries have common but also specific features. Accordingly, Lafarge rests strongly on local human resources and tries everywhere to become a local actor, integrated in the society. Classification JEL : O12, M14, 053.
- L'émergence des multinationales latines - Javier Santiso Directeur, Centre de développement de l'OCDE ; président, OECD Emerging Markets Network p. 33 Le paysage entrepreneurial mondial a considérablement évolué au cours des dix dernières années. De nouvelles multinationales ont émergé dans des pays comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Russie, l'Afrique du Sud et le Mexique. L'échiquier mondial des grandes entreprises est en passe de vivre une mutation fulgurante que la crise de la fin de la décennie 2000 n'interrompt aucunement. Au-delà du géant chinois, dont les entreprises ont des ambitions internationales affichées, d'autres pays, notamment ceux d'Amérique latine, participent également de cette émergence. C'est le cas tout particulièrement des multinationales du Mexique et du Brésil, deux pays moteurs de l'Amérique latine, dont les entreprises se sont lancées elles aussi dans d'ambitieux projets d'expansion internationale au cours de la dernière décennie. Classification JEL : M20, O5, O12.The emergence of Latin multinationals The world's entrepreneurial landscape has evolved considerably over the last ten years. New multinationals have emerged in countries like Brazil, India, China, Russia, South Africa and Mexico. The global playing field of large companies is currently undergoing a lightning transformation which the recent crisis has done nothing to curb. In addition to China, whose companies openly display their international ambitions, other countries, notably those in Latin America, are also taking part in this emergence. This is particularly true of Mexico and Brazil, two driving forces in Latin America, whose multinational companies have also launched ambitious plans for international expansion during the last decade. Classification JEL : M20, O5, O12.
- Les économies émergentes dans un monde interdépendant : le cas de l'Amérique latine - Manuel Balmaseda - Elena Nieto Chef économiste, Analyse économique mondiale, Cemex. Corporate Economic Manager, Analyse économique mondiale, Cemex p. 71 Jusqu'au tournant du siècle, désigner un pays comme une « économie émergente » avait une connotation négative : incertitudes, risques, piètres décisions politiques et économiques, etc. Au cours de la dernière décennie, certains pays ont réussi à modifier considérablement cette perception, avec l'avancement de l'intégration mondiale. Au début de la crise actuelle, les pays émergents ont été décrits comme les moteurs de la croissance mondiale. À mesure que la crise s'étendait, il est apparu que les économies émergentes ne pouvaient plus se tenir à l'écart d'un environnement économique et financier mondial qui se détériorait rapidement. Pourtant, ces économies ont tenu relativement bien au beau milieu de la crise. Les raisons de cette résilience peuvent être trouvées dans les décisions de politique économique prises pendant les années du boom qui ont amélioré les fondamentaux de ces pays, ce qui leur a permis de mieux résister aux vents contraires. Il reste encore beaucoup à faire, notamment dans l'amélioration du capital humain, des structures de régulation et des investissements d'infrastructures, mais les tendances qui s'affirment dans les économies émergentes sont très prometteuses. Classification JEL : E44, E63, F34, O54.Emerging economies in an interdependent World : the case of Latin America Until the turn of the century, the reference to a country as an emerging economy had negative connotations : uncertain, risky, « poor » policy making, etc. In the last decade, countries have been able to change this perception to a great extent, as global integration progressed. At the onset of the current crisis emerging countries were presented as the motors of global growth. As the crisis developed, it became clear that emerging economies could not remain isolated in a rapidly deteriorating global economic and financial environment. These economies, however, have behaved relatively well in the mists of the crisis. The reason for this resilience can be found in the policy decisions taken during the boom years that improved theses economies' fundamentals, allowing them to better withstand the headwinds they have faced. There is still significant work ahead, particularly in terms of improvements in human capital, regulatory framework and infrastructure capital, but the trend shown by emerging economies is quite promising. Classification JEL : E44, E63, F34, O54.
- Intégration aux marchés financiers internationaux et lissage de la consommation : observations récentes en Amérique latine - Guillermo Larrain - Mariel Siravegna - Guillermo Yañez p. 87 L'intégration aux marchés financiers internationaux (IMFI) en Amérique latine n'a pas été aisée. Les expériences étudiées de l'Argentine, du Brésil, du Chili et du Mexique montrent que l'intégration financière n'est pas un objectif facile à atteindre. Le cadre institutionnel et les politiques macroéconomiques et financières affectent la durabilité de l'intégration. Trois approches sont possibles pour évaluer les effets de l'IMFI sur la performance économique. La première est une réduction du coût des emprunts sur les marchés internationaux comparé à l'autarcie. La deuxième serait que l'IMFI puisse être également un moyen de croissance économique dans la mesure où elle peut affecter la croissance économique. Nous examinons une troisième approche, qui est de mesurer l'impact de l'IMFI dans le lissage de la consommation. Nous observons que la volatilité de la consommation a diminué au Brésil, au Chili et au Mexique, pays qui ont constamment amélioré leur IMFI, alors qu'elle a augmenté en Argentine, un pays qui après la fin de son expérience de taux de change fixe se tient à l'écart des marchés financiers internationaux. Dans le contexte de la crise financière mondiale, l'article montre que l'intégration financière peut apporter des bénéfices tangibles, à condition qu'existent des institutions et des politiques macroéconomiques adaptées. Classification JEL : E2, E6, F3, O1, O54.Integration to international financial markets and consumption smoothing : recent evidence from Latin America Integration to international financial markets (IIFM) in Latin America has not been easy. The experience reviewed of Argentina, Brazil, Chile and Mexico shows that financial integration is not an easily achieved goal. The institutional framework and the macroeconomic and financial policies affect the sustainability of integration. There are three approaches to assess the effect of IIFM on economic performance. One is via a decrease in the cost of borrowing in international markets compared with autarchy. The other is that IIFM could also be a channel for economic growth as it may affect productivity growth. We examine a third approach, the impact of IIFM in terms of allowing for a more smoothed consumption path. We find that consumption volatility has decreased in Brazil, Chile and Mexico, countries that have been consistently improving their IIFM, while it has increased in Argentina, country that after the end of its fixed exchange rate experiment, has been detaching itself from international financial markets. In the context of the global financial crisis, the paper shows that financial integration can deliver tangible benefits, provided appropriate institutions and macroeconomic policies are in place. Classification JEL : E2, E6, F3, O1, O54.
- Les déterminants à long terme des comptes externes brésiliens - Octavio De Barros - Fernando Honorato Barbosa Directeur de recherche, Bradesco. Économiste, Bradesco p. 103 Cet article discute les déterminants macroéconomiques des déséquilibres en compte courant et analyse la manière dont les variables ont évolué récemment dans l'économie brésilienne. Nous comparons également des épisodes de grands déséquilibres en compte courant dans des pays en voie de développement sélectionnés dans le but d'essayer de déterminer pour combien de temps et à quel niveau un pays peut soutenir des déficits systématiques. Pour finir, nous simulons la trajectoire des déficits en compte courant futurs au Brésil dans le contexte d'une hausse nécessaire du PIB potentiel dans les années à venir et nous arrivons à la conclusion que le Brésil va probablement encourir des déficits modérés pour augmenter la croissance soutenable de son PIB. Classification JEL : F2, F3, F43, O2, O54.The long term determinants of the Brazilian foreign accounts This article discusses the macroeconomic determinants of current account imbalances and analyses how these variables evolved in Brazilian economy recently. We also compare episodes of huge current account imbalances in selected developing countries to try to determine how long and to which level a country can sustain systematic deficits. Finally we simulate the path of future current account deficits in Brazil in the context of a necessary increase in potential GDP in the years ahead, concluding that Brazil will probably run moderate deficits to enhance its sustainable GDP growth. Classification JEL : F2, F3, F43, O2, O54.
- Consommation et finance dans la Chine rurale - Yasheng Huang, Professeur d'économie politique et de management international, MIT Sloan School of Management, Cambridge (Massachusetts) p. 123 Cet article identifie quatre ensembles de faits économiques sur la Chine n'ayant pas été suffisamment mis en lumière par les analystes : (1) la consommation des ménages, en particulier celle des ménages en régions rurales, est restée très sensiblement en deçà du taux de croissance du PIB (même si elle n'est pas nécessairement restée en deçà de la croissance des revenus des ménages) ; (2) la Chine a bien connu un boom de la consommation, mais ce fut dans les années 1980 ; (3) la majeure partie du célèbre ralentissement de la consommation s'est produite dans les années 1990 plutôt que durant la période de la réforme générale ; (4) ce schéma de boom et de récession de la consommation a étroitement coïncidé dans le temps avec une évolution financière qui a accru, dans la Chine rurale, l'accès au crédit des ménages ruraux dans les années 1980, avant de le réduire dans les mêmes proportions dans les années 1990. L'hypothèse suggérée dans cet article est que cette évolution financière est déterminante pour comprendre la consommation chinoise. Classification JEL : G2, E2, O1.Consumption and finance in rural China This paper identifies four sets of economic facts about China that have not been sufficiently highlighted in the literature : (1) household consumption, especially rural household consumption, lagged GDP growth rate by a wide margin (although not necessarily lagged household income growth) ; (2) China did experience a consumption boom but in the 1980s ; (3) much of the well-known consumption slowdown occurred in the 1990s rather than during the entire reform era ; (4) this pattern of consumption boom and bust coincided closely in timing with a financial development in rural China that increased credit availability to rural households in the 1980s and restricted the same to the rural households in the 1990s. The hypothesis suggested by this paper is that financial development lies at the root of understanding China's consumption pattern. Classification JEL : G2, E2, O1.
- Renminbisation des actifs internationaux de la Chine - Yin-Wong Cheung - Guonan Ma - Robert N. McCauley Département d'économie E2, université de Californie, Santa Cruz ; université de Shandong, Chine p. 135 Depuis la crise financière mondiale de 2008, la Chine a lancé plusieurs initiatives pour développer activement le rôle international du renminbi et pour libeller davantage de ses créances internationales en renminbi plutôt qu'en dollars. Cet article examine les facteurs qui influent sur les perspectives d'internationalisation du renminbi au vu de la composition en devises des avoirs et des engagements de la Chine. Ces facteurs incluent, entre autres, la valeur tendancielle et la gestion du renminbi. Classification JEL : F30, F31, F33, O24.Renminbisation of China's international assets Since the 2008 global financial crisis, China has rolled out a number of initiatives to actively promote the international role of the renminbi and to denominate more of its international claims away from the US dollar and into the renminbi. This paper discusses the factors shaping the prospects of internationalising the renminbi from the perspective of the currency composition of China's international assets and liabilities. These factors include, among others, underlying valuation and management of the renminbi. Classification JEL : F30, F31, F33, O24.
- Innovations financières pour les pays émergents - Ivan Zelenko - Responsable de l'unité Dérivés et finance structurée, Département de la Trésorerie, Banque mondiale p. 157 L'article analyse l'influence positive que peut exercer l'innovation financière sur la croissance des économies en développement à partir de deux études de cas portant sur des projets récents de la Banque mondiale. Ces deux illustrations sont placées dans la perspective de l'analyse économique du lien entre innovation financière et développement. Le premier cas, intitulé « obligations catastrophes pour les gouvernements », décrit l'introduction d'un nouvel instrument d'assurance permettant d'immuniser les finances publiques des pays émergents contre les catastrophes naturelles. Le second exemple permet d'examiner les conditions du lancement du Fonds d'Adaptation des Nations unies, qui finance les projets d'adaptation aux changements climatiques des pays émergents à partir des revenus d'une taxe internationale assise sur certaines transactions des marchés carbone. Classification JEL : F3, G1, O16, 02.Financial innovations for emerging countries This article analyses the positive influence financial innovation may have on the growth of developing economies based on two case studies of recent World Bank projects. These two examples are placed in the context of the economic analysis on financial innovation and development. The first case, entitled « catastrophe bonds for governments », describes the introduction of a new insurance tool to immunize public finances against natural disasters in emerging countries. The second example allows examining the launch process of the Adaptation Fund, created by the United Nations to finance projects of adaptation to climate change in emerging countries and funded by an international tax based on certain transaction in carbon markets. Classification JEL : F3, G1, O16, 02.
- Les pays émergents et l'aide au développement - Jean-Raphaël Chaponnière - Emmanuel Comolet - Pierre Jacquet Économiste, Agence française de développement. Chargé de mission, Agence française de développement. Directeur de la stratégie et chef économiste, Agence française de développement p. 173 Cet article s'intéresse aux politiques d'aide au développement menées par les principaux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.) et s'attache à étudier leurs conséquences sur l'architecture de l'aide, en particulier pour les donneurs du comité d'aide au développement de l'OCDE. Les politiques et les pratiques des pays émergents en direction de pays tiers sont présentées et analysées, notamment au travers des dispositifs, des montants et des particularités de chacun, la Chine en premier lieu. Cette étude des faits stylisés de l'aide des pays émergents, qui montre que ces derniers sont surtout guidés par des considérations politiques et s'intéressent principalement à leurs voisins, permet alors d'en interroger les incidences sur les donneurs des pays du Nord, en particulier dans la remise en cause des principes établis dans le cadre de l'OCDE. Sur la scène internationale, l'aide au développement peut en effet être un élément de concurrence entre les différents donneurs ; a contrario, on a parfois l'impression que les donneurs se partagent le travail, chacun ayant ses tropismes et ses particularités techniques et politiques. Il est toutefois patent que le paysage de l'aide au développement est en train d'évoluer considérablement. Classification JEL : F35, O1, F1.Emerging countries and foreign aid policy This article deals with how emerging countries (China, Brazil, India, etc.) have put in place foreign aid policies and how they could affect the aid architecture, especially for donors belonging to the development assistance committee of the OECD. The policies and practices of those actors are described and analyzed, in particular through institutional organizations, amounts and specificities of each emerging actor, first and foremost China. Those stylized facts show that emerging countries use development aid as a political tool, especially with its neighbours. This, in turn, leads to questioning the present and upcoming impact on rich countries' strategies, most notably OECD principles. Aid is indeed a means of competition between countries of different interests, but it can also reflect complementary strategies and policies. However, it is clear that the landscape of development aid is experiencing dramatic changes. Classification JEL : F35, O1, F1.
- Les groupes français et les marchés émergents (entretien) - Bruno Lafont Président-directeur général, groupe Lafarge p. 21
Une bonne capacité de résistance à la crise
- La Chine va se redresser mais sa consommation restera insuffisante - Charles Dumas - Président, Lombard Street Research p. 207 La Chine est le principal contributeur à la surabondance d'épargne des pays d'Eurasie qui ont conduit aux excédents d'un montant de $ 1 250 milliards et donc aux liquidités abondantes et aux taux d'intérêt bas qui ont alimenté la bulle des dettes américaines. Une fois les excès d'endettement du secteur privé américain stoppés, le processus de récession mondiale qui en a découlé ne pouvait être renversé que par un endettement de l'État américain ou par une stimulation de la demande intérieure des pays excédentaires, en particulier la Chine. Mais les mesures massives de relance, tant fiscales que monétaires, des autorités chinoises ont été concentrées très majoritairement sur l'investissement et non sur la consommation qui permettrait de réduire drastiquement l'épargne chinoise qui culmine à des niveaux stratosphériques, plus de 50 % du PIB. Alors que le boom de la construction pourrait conduire à accroître la consommation, il pourrait aussi faire naître un autre risque s'il dépasse la capacité financière des ménages. Pendant ce temps, les efforts pour augmenter les dépenses en capital pourraient se révéler déflationnistes ou pourraient finir par réduire la rentabilité des exportations. Sans un revirement permettant de développer la consommation, la reprise chinoise, bien que vigoureuse, pourrait faire long feu. Classification JEL : H5, O5.China's to recover but its consumption is to remain insufficient China is the largest contributor to the Eurasian savings glut that produced 2007-08 surpluses of $ 1,250 billion, providing the easy money and low interest rates that fuelled the US debt bubble. Once US private borrowing excesses stopped, the resulting world recession could only be reversed either by US government borrowing, or stimulation of domestic demand in savings-glut countries, notably China. But China's massive fiscal and monetary stimulus is concentrated almost entirely on investment - not on the consumption needed to get its savings down from their recent stratospheric, over - 50% of GDP. While the housing boom should lead to greater consumption, it risks another bubble, potentially exceeding people's capacity to pay. Meanwhile boosts to business capital spending could be deflationary and erode export profitability : the cutting edge of China's economy. Without a shift of emphasis to promote consumption, China's recovery, though vigorous, could prove short-lived. Classification JEL : H5, O5.
- La Chine : accélération des transformations et nouveaux défis - Thierry Apoteker - Directeur, TAC p. 207 Le processus d'intégration commerciale de la Chine au cours des dernières années et l'utilisation intensive des crédits bancaires comme mode de développement ont fait craindre une transmission forte et déstabilisante lorsque la crise financière globale a éclaté en septembre 2008. Le pays a cependant évité les effets les plus négatifs de cette crise, nonobstant un net ralentissement de la progression du PIB et des difficultés microéconomiques ou sectorielles plus prégnantes. Ce résultat a été obtenu grâce à une capacité de résistance initiale considérable, tirée des excédents externes précédents et d'une situation fiscale saine, et à une réaction de politique économique rapide et de grande ampleur, budgétaire comme monétaire. Par ailleurs, cette crise globale induit une accélération de transformations structurelles que les autorités chinoises souhaitaient depuis plusieurs années, en termes de rééquilibrage de la croissance, vers la demande intérieure d'une part, vers les provinces non côtières de l'autre, comme en terme de diversification commerciale et d'expansion des entreprises chinoises. Classification JEL : F15, F23, F43, G01, N15.China : accelerating transformation and creating new challenges The last decade saw the rapid integration of China into world trade flows as well as a domestic growth funded by a very rapid credit distribution, a pattern that raised many worries when the global financial crisis erupted in September 2008. However, China has avoided the most negative transmission impact from the global crisis and is still exhibiting enviable macroeconomic performances, notwithstanding a growth slowdown and localized micro or industry-specific difficulties. This was achieved thanks to a very strong initial financial position, with massive external surpluses and a sound fiscal position, and a rapid and substantial policy reaction, on both the budget and monetary fronts. The crisis is likely to accelerate the next steps of structural transformation of the Chinese economy along the lines put forward by the Chinese leadership over the past few years, notably for the rebalancing of economic growth, towards domestic demand on one side, and towards non-coastal provinces on the other side. Transformation is also visible in terms of diversification of trade relations and a global expansion strategy for Chinese companies. Classification JEL : F15, F23, F43, G01, N15.
- La Chine et l'Inde : les plus solides des BRIC - Françoise Lemoine Économiste senior, CEPII p. 229 Les deux économies ont été affectées par la crise mondiale mais la Chine l'a été plus que l'Inde, car elle est plus ouverte au commerce international. Ces deux pays ont mené des politiques de relance efficaces qui ont amorti les chocs extérieurs. Si la reprise dans l'économie mondiale reste lente, la Chine et l'Inde ne retrouveront pas les rythmes de croissance records atteints avant la crise, mais ils peuvent avoir une croissance relativement forte. L'Inde bénéficie d'un contexte démographique favorable avec l'augmentation de sa population en âge de travailler. En Chine, le centre de gravité de l'économie pourrait se déplacer vers les provinces de l'intérieur, peu dépendantes des marchés mondiaux, ce qui amorcerait un nouveau régime de croissance. Classification JEL : E65, F59, P52.China and India : the most solid BRIC The global crisis has hit the two economies. China, which is more opened to international trade, has suffered more than India. Both countries have launched stimulus policies which have successfully cushioned the impact of the external shocks. If the global recovery is to remain slow, economic growth in China and India will not return to its high pre-crisis level but can nevertheless be relatively high. India will benefit from a demographic dividend thanks to the increase in its working age population. In China, the economy of the inland provinces, which do not depend on external markets, may be the engine of a new model of economic growth. Classification JEL : E65, F59, P52.
- Trois pays émergents dans la crise : Indonésie, Russie, Turquie - François-Xavier Bellocq - Yves Zlotowski Chef de la division analyse macroéconomique et risque pays, Agence française de développement. Économiste en chef, Coface p. 243 Les chocs d'activité et les réponses des politiques économiques suite à la crise de 2008-2009 sont comparés pour trois pays : Indonésie, Turquie et Russie. L'impact de la crise sur l'activité à court terme a été notable mais disparate selon les cas. Son ampleur dépend des équilibres macro-financiers initiaux et du mode de croissance dans la période du boom précédent. La sortie de crise et le régime de croissance à long terme sont tributaires d'une part de la solidité du système financier et d'autre part des progrès enregistrés en matière de spécialisation. Quant à la politique économique, les pays semblent bien mieux outillés qu'il y a dix ans : les importantes réserves accumulées et des États désendettés ont constitué autant d'atouts face au choc de liquidité post-Lehman. Dans les trois cas, les années 2000 ont été l'occasion d'un renforcement institutionnel de l'État. Ainsi les gouvernements se sont avérés plutôt mobilisés et efficaces dans la gestion de la crise. Classification JEL : E3, E6, F3.Three emerging countries facing the crisis : Indonesia, Russia, Turkey The growth shock and macro-policy responses after the 2008-09 crisis are compared in the cases of Indonesia, Russia and Turkey. Short-term growth in the three countries has been impacted. Nevertheless, the magnitude of the shock varies and depends on the initial macro-financial imbalances and on the growth regime prior to the shock. The post-crisis rebound and the long term growth scenario depend on the one hand on the strength of the financial system and on the other hand on the dynamic of the economic specialisation seen in the last period. As for macroeconomic policy, the three countries seem much better equipped than ten years ago : accumulated foreign exchange reserves and less indebted governments have helped to deal with the post Lehman liquidity crunch. In the three economies, state and public institutions have generally been strengthened during the years 2000. Hence governments proved to be rather mobilised and efficient in their management of the crisis. Classification JEL : E3, E6, F3.
- À quoi ont servi les réserves de change très importantes ? - Patrick Artus - Directeur de la recherche et des études, Natixis p. 259 Les réserves de change très importantes des pays émergents peuvent être dues à deux types de comportements : un comportement mercantiliste (affaiblissement volontaire du taux de change pour soutenir la croissance par les exportations) et un comportement de précaution, les réserves de change très élevées décourageant les attaques spéculatives contre les devises des pays émergents. Mais on observe à nouveau dans cette crise de fortes dépréciations des taux de change de ces pays, sauf de la Chine (les pays choisissent de laisser se déprécier leur monnaie plutôt que de perdre leurs réserves - À quoi servent alors les réserves de précaution ? - ), de fortes sorties de capitaux, révélant que l'accumulation antérieure de réserves de change venait d'entrées de capitaux spéculatifs qui peuvent ressortir du pays ; le niveau de réserves élevé, dans cette configuration, ne protège pas contre les sorties violentes de capitaux. On peut donc légitimement se demander si le coût de détention de réserves de change élevées (une utilisation inefficace de l'épargne) a vraiment des contreparties favorables et s'il ne faudrait pas choisir une autre méthode (contrôle des capitaux spéculatifs ?) pour éviter les crises de change dans les pays émergents. Classification JEL : O24, F3, F4.What has been the use of the very large official reserves ? The very large official reserves of emerging countries can be due to two types of behaviour : a mercantilist behaviour (intentional weakening of the exchange rate to support growth through exports) and a precautionary behaviour, because very large official reserves discourage speculative attacks against emerging-country currencies. But once again in this crisis there are sharp currency devaluations by emerging countries (except China), which choose to allow their currency to depreciate rather than lose their reserves (so what is the use of precautionary reserves ?) and significant capital outflows, revealing that the prior accumulation of official reserves was due to speculative capital inflows which can leave the country again ; the high level of reserves, in this context, provides no protection against dramatic capital outflows. It can therefore legitimately be wondered whether the cost of holding large official reserves (inefficient use of savings) gives real benefits in return, or whether another method should not be chosen (control of speculative capital flows ?) to prevent currency crises in emerging countries. Classification JEL : O24, F3, F4.
- Le repositionnement des pays émergents : de la crise financière asiatique de 1997 à la crise de 2008 - Delphine Lahet - Maître de conférences, LARE-éfi, université Montesquieu Bordeaux IV p. 275 En dix ans, les pays émergents sont passés du statut d'emprunteurs nets de capitaux à celui de prêteurs nets. À l'origine de la crise financière de 1997-98, ils deviennent victimes collatérales de la crise de 2007-08 qui a éclaté aux États-Unis et en Europe, après avoir relativement bien résisté dans un premier temps. Cet article propose une analyse du repositionnement des pays émergents dans la sphère financière mondiale à deux niveaux. Cela concerne, d'une part, la représentativité institutionnelle face aux pays industrialisés, au FMI et, d'autre part, le rôle des pays émergents au sein d'une crise financière contagieuse. En ce sens, l'article pose la question du couplage ou du découplage des cycles conjoncturels des pays émergents avec ceux des pays industrialisés, dans un environnement d'interconnexion financière. En effet, cette crise de 2008 apparaîtra comme un choc commun aux pays émergents d'un point de vue financier, alors que les crises asiatiques de 1997-98 n'avaient pas été déclenchées par des chocs communs. Mais l'hypothèse du découplage conjoncturel reste encore à vérifier : tout dépendra de la profondeur de la récession américaine et du maintien de la vigueur de la demande intérieure dans les économies émergentes. Classification JEL : G01, G15, G21, G23, F33, F36.Emerging countries' changing status on the global financial scene : from the 1997 asian crisis to the 2008 crisis In the past ten years, the situation of emerging countries has evolved from that of net borrowers of capital to that of net lenders. Responsible for the 1997-98 financial crisis, these countries are now turning into collateral victims of the 2007-08 crisis that originated in the United States and Europe, despite remaining relatively unscathed at first. This article offers an analysis of emerging countries' new status on the global financial scene with respect to industrialised countries and the IMF, as well as an interrogation on the coupling or decoupling of emerging countries' economic cycles with those of industrialised countries. From a financial viewpoint, the 2008 crisis will certainly be considered by emerging countries as a common shock, whereas the 1997 Asian crises were not caused by common shocks. But the possibility of a cyclical decoupling has yet to be confirmed : it will depend on the depth of the US recession and on the continuing vitality of domestic demand in emerging countries. Classification JEL : G01, G15, G21, G23, F33, F36.
- Conseils aux pays émergents sur la crise actuelle : quoi de neuf ? qu'est-ce qui a changé ? pourquoi ? - Marcos Chamon - Christopher Crowe - Atish R. Ghosh - Jun Kim - Jonathan D. Ostry Département de la recherche, Fonds monétaire international p. 307 La politique de conseils du FMI aux pays émergents pendant cette crise a été différente de celle des crises précédentes. Mais ces différences sont principalement dues aux changements de circonstances. De nombreux pays émergents vivent la crise comme un choc totalement exogène : les fondamentaux intérieurs sont solides et des institutions améliorées facilitent un assouplissement discrétionnaire et crédible des politiques économiques. Les recommandations du FMI pour ces pays ont donc été assez proches de celles prodiguées en l'absence de crise, mettant l'accent sur des politiques contra-cycliques quand cela était possible. Certains de ces pays ont également bénéficié de nouvelles procédures de prêts qui permettent de restaurer la confiance en cas de crise. Toutefois, pour les pays dont les vulnérabilités intérieures sont importantes, les recommandations plus traditionnelles du FMI - réductions des déséquilibres extérieurs combinées à des politiques d'austérité et des réformes structurelles ciblées - sont apparues indiquées, même si l'augmentation des modalités de prêts et de ressources peuvent permettre à ces pays une mise en oeuvre des ajustements nécessaires à des coûts inférieurs en termes d'impact économique et social. Classification JEL : N1, E6, F4.Policy advice to emerging market countries in the current crisis : what's new ? what's different ? why ? IMF policy advice to EMEs in this crisis has been differed from that provided in previous EME crises. But these differences are largely driven by changed circumstances. Many EMEs are experiencing the current crisis as a wholly exogenous shock : domestic fundamentals are sound, and an improved institutional environment has facilitated credible discretionary policy loosening. The IMF's policy advice for these countries is therefore closer to the advice in non-crisis periods, stressing countercyclical policy responses where feasible. Some of these countries have also benefited from new precautionary lending arrangements that can restore confidence before a crisis occurs. However, for countries with deeper-seated domestic vulnerabilities, more « traditional » IMF policy advice-reducing external imbalances through policy restraint and targeted structural reforms-appears to be warranted, although the augmentation of the IMF's lending toolkit and resources should allow these countries to achieve the necessary adjustment at lower cost in terms of economic and social impact. Classification JEL : N1, E6, F4.
- La Chine va se redresser mais sa consommation restera insuffisante - Charles Dumas - Président, Lombard Street Research p. 207
Articles divers
- La finance islamique : une récente histoire avec la France, une longue histoire avec ses banques - Ghassen Bouslama - Professeur de finance, Reims Management School p. 325 Faisant preuve d'une résistance vigoureuse lors de la crise financière actuelle, le secteur de la finance islamique continue d'enregistrer une croissance soutenue. En effet, les banques islamiques sont plus faiblement exposées au risque qu'ont engendré les crédits subprimes que les établissements « conventionnels ». Bénéficiant d'un afflux continuel des pétrodollars et du rapatriement de certains de ces capitaux après le 11 septembre, la région du Golfe présente aujourd'hui une concentration d'importante liquidité. Ceci fait l'objet de convoitise et soulève la question des possibilités d'attirer ces capitaux sur la place de Paris. Ainsi, depuis peu de temps, au vu des difficultés de certains établissements de crédit à financer l'économie et des problèmes de liquidités entre les banques, les interrogations sur la position de la France par rapport à la finance islamique sont devenues omniprésentes. Cet article analyse les avancées, les défis et les opportunités qu'offre ce secteur en France et souligne que certaines banques françaises y sont déjà très actives, analyse les lignes de métiers et l'expertise développée par elles en dehors du territoire français. Cette étude met en exergue les prouesses de ces banques qui sont parfois leaders sur certains domaines de la finance islamique. Classification JEL : G20, G10.Islamic finance : a recent history with France, a long story with its banks Showing a vigorous resistance to the actual financial crisis, the Islamic Finance sector continues to achieve sustained high growth. Indeed, Islamic banks are slightly exposed to the risks generated by the subprimes loans than conventional banks. Profiting from a continual surge from the petrodollars and the repatriation of some capital after September 11th, the Gulf region takes advantage today of an important liquidity concentration. This raises the question of how France will draw this capital to the Paris financial place. Thus, recently, in addition to the difficulties faced by many financial companies and liquidity problems between different banks, interrogations raise about France position toward Islamic finance. This paper analyzes the projections, the challenges and the opportunities given by this sector in France. If the debate on its development on the Hexagon is only at its beginnings, some French banks are already very active there. This paper tries to analyze the trades' lines and the expertise developed by these banks outside France. This study puts forward the performance of these banks which are sometimes leaders on some areas of Islamic Finance. Classification JEL : G20, G10.
- Microfinance professionnelle et banques universelles : la singularité du cas de l'Allemagne - Agnès Labye ÉconomiX, université Paris Ouest Nanterre La Défense p. 351 La microfinance renvoie, à l'origine, exclusivement à la politique d'aide au développement. Aujourd'hui, avec l'accroissement du chômage et de la pauvreté dans les pays riches, nombre de ménages sont exclus de la vie économique et donc débancarisés. Ce constat a conduit certains établissements de crédit, dans le cadre de la politique de lutte contre le chômage menée au sein de l'UE mais également au niveau de chaque État membre, via des associations sans but lucratif notamment des ONG, à s'intéresser à cette catégorie de la population. Au-delà de l'objectif de réinsertion sociale par le travail, les banques cherchent une nouvelle clientèle qui puisse être fidélisée. Cet intérêt pour le microcrédit est récent dans la mesure où cette activité n'est pas encore rentable et que les microemprunteurs sont des agents à plus gros risque, au moins en théorie. Cette étude se propose de donner une vue d'ensemble de la microfinance en Europe pour s'intéresser ensuite au cas singulier de l'Allemagne, dominé par les banques universelles, seules légalement habilitées à distribuer les crédits. Parmi elles, les banques mutualistes comme les caisses d'épargne jouent un rôle central en raison de leur savoir faire et de leur forte implantation locale. Classification JEL : E44, E51, G21.Microfinance and universal bank : the singular case of Germany Micro-lending originated in developing countries and is now increasingly applied in industrialized nations. Its main objective lies in the provision of financial services, especially small loans, to those parts of the population (without job) which do not have bank access. So, microfinance is generally associated with attempts to reduce poverty. In consequence, everywhere micro-lending is subsidized. In Europe, micro-lending is associated with the employment politic by social policy makers and the states, associations and banking systems must try to work together. Because of low rates of financial intermediation (narrow sense), banks must find new customers. Micro-lending are an opportunity in this context. This interest for microlending is recent because the commercial banks point at unprofitable products given the fixed cost of processing a loan and the high risks associated with lending to microentrepreneurs without guarantees. This study gives a global view of microfinance in Europe and analyses the microfinance in Germany, a singular case because microfinance sector has developed despite the strict banking regulation (only banks are authorized to provide loans) and the reluctance of commercial banks to develop micro-lending activities, at the notable exception of some local savings banks which play a prominent part. Classification JEL : E44, E51, G21.
- Réparer après la crise : d'abord sortir de la confusion - Vivien Lévy-Garboua - Senior Advisor, BNP Paribas p. 367 Quelles sont les mesures à prendre pour que la tempête financière qui a secoué la planète en 2008 ne se reproduise pas ? Pour répondre à cette question, l'auteur tente de prendre du recul par rapport à la confusion ambiante. Après avoir constaté qu'au cours des quinze dernières années, on a assisté à une financiarisation de l'activité bancaire, il préconise que les banques opèrent une re-bancarisation de leurs activités financières. Ceci, conjointement aux renforcements des réglementations, devrait permettre au modèle de la banque universelle d'apparaître comme la solution pérenne pour le système financier de demain.After the crisis : first, let's get things clear What is to be done so that the financial crisis that shook the world in 2008 does not reappear ? To answer this question the author tries to get out from the present confusion. Having noticed that for more than fifteen years the banking activity has been more and more subject to financiarisation, he states that now is the time that banks should apply the traditional banking rules to their financial activities. Along with the on-going changes of the regulatory rules, this would make the model of the universal bank a good answer to the future of the financial system. Classification JEL : G21, G24.
- La normalisation comptable internationale face à la crise - Bernard Colasse - Professeur, université Paris-Dauphine ; directeur de recherche, Dauphine recherches en management (DRM-CNRS UMR 7088) p. 387 En octobre 2008, l'International Accounting Standards Board (IASB) amendait dans l'urgence deux de ses normes à la demande expresse de l'Union européenne. Il s'agissait d'éviter que l'application de ces normes, en raison de leur caractère procyclique, n'accentue les difficultés de banques fortement secouées par la crise. Cet article étudie les divers problèmes posés par cet événement : l'évaluation des actifs et des passifs financiers en « juste valeur », l'orientation donnée à ces travaux par l'IASB via son cadre conceptuel, l'indépendance et la gouvernance de l'IASB. L'examen de ces problèmes débouche sur une proposition visant à faire sortir la normalisation comptable internationale de la crise qu'elle traverse. Classification JEL : K2, M4.About the crisis of the international accounting standardization In October 2008, the International Accounting Standards Board (IASB) has modified in urgency its IAS 39 and IFRS 7 in response to an injunction of the European Union who feared that these standards caused the collapse of investment banks. This article studies the various and linked problems raised by this critical event : the problem of accounting evaluation in fair value, the problem of the orientation given to its standards by IASB via its conceptual framework and, in fine, the political problem of the independence and governance of IASB. The examination of these problems opens on a road map aiming to solve the present crisis of the international accounting standardization. Classification JEL : K2, M4.
- La finance islamique : une récente histoire avec la France, une longue histoire avec ses banques - Ghassen Bouslama - Professeur de finance, Reims Management School p. 325