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Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | Vol. 18, 4, 1987 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les dépenses consacrées à la défense en Pologne et en Hongrie au cours des années soixante-dix - Peter Wiles p. 5-52 L'U.R.S.S., la Pologne et la Hongrie ont des manières différentes, et souvent très décevantes, de comptabiliser leurs dépenses militaires tout en publiant des grandeurs totales qui les incluent. Mais tous ces modes de calcul ont une racine soviétique commune bien antérieure à la pratique soviétique actuelle. S'appuyant sur ses travaux précédents consacrés au financement des dépenses militaires soviétiques, l'auteur évalue pour 1977 le budget polonais de la défense et traque toutes les dépenses militaires pour les replacer dans le Produit matériel net et les tableaux input/output : contrairement à ce que l'on pense généralement, le budget militaire publié semble couvrir toutes les dépenses définies comme militaires (à l'exclusion donc de la science et des retraites). Mais la même entreprise, appliquée à la Hongrie en 1970, produit des résultats nettement plus divergents : ils vont du budget publié au double de ce budget. Si la Pologne dépense aussi peu qu'elle le dit et l'U.R.S.S. autant que la CIA le prétend, que pouvons-nous en déduire en ce qui concerne la politique menée par le Pacte de Varsovie ? Diffère-t-elle beaucoup de celle de l'OTAN si l'on considère le fardeau inégal qui pèse sur chacune des deux superpuissances ?The defense expenditures in Poland and Hungary during the seventies USSR, Poland and Hungary differ in the ways in which they account for their military expenditures, often very deceptively, while publishing total magnitudes that include them. But all ways have a common Soviet root, reaching back in time behind curent Soviet practice. On the basis of prior work by the author on Soviet militay finance, the Polish military budget and the placement of all military expenditures in the n.m.p. and the I/O tables is approximated for 1977 : contrary to widespread impression the published military budget appears to cover all expenditures defined as military (i.e. not science and pensions). But a similar exercice for Hungary 1970 varies between the published budget and twice as much. If Poland spends as little as it says, and USSR as much as the CIA says, what does that tell us about the politics of the Warsaw Pact ? Does it differ much from NATO in the unequal burden placed on the superpower ?
- Les ordinateurs soviétiques. - Yves Logé p. 53-75 Échappant aux lois du marché qui, en Occident, régissent l'innovation technologique, l'ordinateur soviétique a connu un rythme de développement spécifique, s'articu- lant sur l'année charnière 1969. En mettant en évidence le changement — à cette époque — de la politique industrielle soviétique dans le secteur informatique (nouvelle structure de RDI, programme commun est-européen), l'auteur justifie le découpage adopté en deux grandes périodes : - première période (décennie 50 et 60), développement autonome, - seconde période (décennies 70 et 80), coopération est-européenne. Chaque phase de développement justifie un bilan. Les « états de l'art », en fin de décennie 60 d'une part et en milieu de décennie 80 d'autre part, constituent donc les pièces maîtresses de l'étude. Celle-ci est assortie de l'indispensable « positionnement » Est-Ouest. En ne considérant que l'outil, et non l'usage qui en est fait, on constate certains retards et surtout, on en identifie des germes (par le poids du microprocesseur dans les développements en cours par exemple). L'importance de la coopération est-européenne (dans le cadre de la DIST - Division Internationale Socialiste du Travail) et l'apport des partenaires sont mis en évidence, ainsi qu'une certaine forme de spécialisation, le haut de gamme revenant aux Soviétiques.Soviet computers : three decades of unavoidable history Freed from the laws of the market which, in the West, govern technical innovation, computers in the USSR have followed a specific pattern of development, with 1969 as a pivotal year. The author highlights the change which took place at that period in Soviet industrial policy in the area of information technology (the new research and development body, the common East-European programme on information technology) and justifies classifying these developments under two main periods, thus : - first period (the 1950's and I960's) independent development, - second period (the 1970's and 1980's) East-European cooperation. Each phase of development justifies the drawing-up of a balance-sheet. The « state of the art » at the end of the 60's, on the one hand, and at the middle of the 80's on the other, comprise the key sections of this study, which itself carries an outline of the unavoidable Est- West comparisons. If one considers only the tool, and not the use that is made of it, there are indications of a certain backwardness in development, and the germs of this can be identified (for example, the weight of the microprocess in current developments). The importance of East-European co-operation (within the context of the ISDL - The International Socialist Division of Labour) and the contribution of the members are underlined, as also a certain form of specialization, with the Soviet Union at the top end of the scale.
- Évaluation de la gestion des investissements au cours des années soixante-dix en Pologne - Czeslaw Sulkowski p. 77-91 La gestion des investissements au cours des années soixante-dix est généralement considérée comme l'une des principales causes de la crise économique du début des années quatre-vingt. C'est pourquoi, une analyse de ce système, du point de vue théorique et pratique, reste d'actualité. L'auteur tente, dans cet article, d'évaluer l'efficacité du système de gestion des investissements en prenant en considération les critères suivants : - cohésion interne du système centralisé de gestion des investissements, - cohésion extérieure de ce système, - stabilité et souplesse du système centralisé, - utilité du système compte tenu de la spécificité des investissements, - efficacité. Il conclut que si le développement des forces productives et la concentration qui l'accompagne nécessistent une amélioration de la gestion centrale des investissements, il lui est difficile d'admettre un renforcement parallèle du rôle des instruments directs obligatoires. Le principe de la gestion centralisée des unités économiques n'implique nullement une forme donnée de gestion ou la nécessité d'utiliser des instruments directs. Il lui semble que ce mode de gestion ne correspond pas au niveau des forces productives parce qu'il restreint l'autonomie des unités économiques et freine la créativité des travailleurs. La limitation des ordres administratifs et le renforcement des stimulants économiques lui paraissent donc être la meilleure des solutions.Evaluation of investment performances in Poland during the 1970's The process of investment during the 1970's is generally regarded as one of the main causes of the economic crisis of the 1980's. This is why an analysis of this system in its theoretical and practical aspects continues to be of immediate relevance. In this article, the author attempts to evaluate investment performance in the light of the following criteria : - internal coherence of the centralized system of investment management, - internal coherence of the centralized system of investment management, - its external coherence, - stability and flexibility of the centralized system, - utility of the system with reference to the specific nature of the investments, - efficiency. His conclusion is that, while the development of productive forces and the accompanying concentration require an improvement in the centralized management of investment, he finds it difficult to accept a strenghtening of the part played by direct compulsory contracts. The principle of centralized management of economic units in no way implies a given form of management or the need for the use of administrative directives. His view is that this style of management does not meet the requirements of the forces of production, because it hampers the autonomy of economic units and acts as a brake on worker's creativity. The reduction in the role of administrative directives, and an increase in economic incentives seem to him, therefore, to be the best solution.
- Les nouveaux systèmes de motivation dans l'entreprise polonaise - François Bafoil p. 93-112 La réforme des salaires en Pologne constitue un élément essentiel du nouveau dispositif économique mis en place depuis 1982. L'objectif est d'abaisser le processus de prise de décision au niveau de l'entreprise. C'est désormais à partir des performances réalisées dans les unités de travail — et non plus seulement à partir des règles fixées centralement et très souvent dépassées — que doivent être calculées les augmentations de salaire et notamment le calcul des primes. Au Centre ainsi d'établir des limites (maximales et minimales) des diverses catégories salariales : aux entreprises de fixer, en fonction de leurs possibilités les modalités de passage à l'intérieur des catégories et celles d'attribution des primes. Un examen général des postes de travail s'impose. Il doit contribuer à une rationalisation de l'emploi et à une meilleure utilisation des machines. Or sur ce point, aucune modification ne voit le jour. Les pesanteurs économiques de ce type de système l'emportent et les syndicats, associés à la signature de ces accords, paient le prix des mécontentements que manifestent les travailleurs et les autres partenaires de l'autorité.The new system of stimulation for Polish enterprises Wage reform in Poland is an essential element in the new economic mechanisms which have been operating since 1982. The aim is to lower decision-making process to the level of the enterprise. Wage increases, and particularly the calculation of bonuses, should in future be based on performance in the work-unit and no longer solely on levels fixed centrally and very often exceeded. Thus, it is for the Centre to set maximum and minimum limits for the various wage categories, and for the enterprise to fix, according to their means, movement within these wage categories and the methods by which bonuses are awarded. A general job evaluation is called for : this should contribute to a rationalization of employment, and a better utilization of machinery. In this respect, however, no changes are in sight, the constraining logic of the system prevails, and the unions, who are co-signatories of these agreements, pay the price for the dissatisfaction demonstrated by the workers and other official bodies.
- Le gouvernement polonais et ses rapports avec l'Union soviétique pendant la seconde guerre mondiale - Tadeusz Wyrwa p. 113-134 Les difficultés caractérisant, aussi bien dans le passé qu'à présent, les rapports de la Pologne avec l'U.R.S.S. ne sont pas seulement d'ordre politique mais découlent, avant tout, du context historique et culturel différent dans lequel se développa chacun de ces deux pays. L'article comprend d'abord un aperçu de ces rapports avant la seconde guerre mondiale, ensuite les répercussions du pacte germano-soviétique de 1939, et enfin, la conséquence qui en résulta, à savoir l'occupation de la Pologne et le transfert du gouvernement polonais à l'étranger. Après un bref exposé de ces problèmes, l'auteur entre dans le vif du sujet en présentant l'accord polono-soviétique, appelé « l'accord Sikorski-Maisky » de juillet 1941, conclu sous les auspices britanniques et permettant la formation d'une armée polonaise qui sera confiée au général Anders. La découverte, en avril 1943, du massacre de Katyn perpétré par les Soviétiques, constitua un tournant dans les relations avec le gouvernement polonais, relations qui furent alors rompues par Moscou où Staline préparait le gouvernement qu'il imposera postérieurement à la Pologne. C'est sur cette toile de fond de la situation, vécue en Pologne par le commandement de la Résistance, et à Londres, par le gouvernement polonais, qu'est présentée ensuite la politique soviétique et les consignes données à l'Armée rouge lors de son entrée en territoire polonais. Un survol des événements, et des efforts diplomatiques et militaires des Polonais, prouve leur détermination à renouer des rapports avec l'U.R.S.S. dont les dirigeants n'étaient, dès le début, qu'intéressés par l'anéantissement de la Pologne telle qu'elle existait alors. Il en résulte d'abord que les difficultés des rapports polono-soviétiques ne découlaient pas des problèmes de frontières, ce que le Kremlin essayait de fsire croire, et ensuite que ces rapports constituent toujours tffltf sorte de baromètre de la politique soviétique en Europe.The Polish government and its relations with the Soviet Union during the second world war The difficulties which have marked Poland's relations with the USSR, in the past as well as at the present time, are not only political in their nature, but above all stem from the different historical and cultural backgrounds in which each of these two countries has developed. The article outlines these relations prior to the second world war, and then the repercussions of the Soviet-German pact of 1939, and finally the consequences which ensued, in other words the occupation of Poland and the move of the Polish government abroad. Having briefly summarized these problems, the author comes to the heart of the matter with the Soviet-Polish agreement, known as the « Sikorski-Maisky agreement » of July 1941, which was concluded under British auspices, and provided for the formation of a Polish army under general Anders. The discovery, in April 1943, of the Katyn massacre, for which the Russians were responsible, marks a turning-point in relations with the Polish government, relations which were broken by Moscow, where Stalin was preparing the government which he was subsequently to impose on Poland. This is the background to the situation, lived in Poland by the heads of the Resistance and in London by the Polish government, against which the author describes Soviet policy and the instructions given to the Red Army upon its entry into Polish territory. An overall view of events, and diplomatic and military efforts on the part of the Poles, proves their determination to renew links with the USSR, whose leadership were, from the beginning, only concerned with the annihilation of Poland as she was. It follows from this, on the one hand, that the difficulties arising in Soviet-Polish relations did not stem from problems over frontiers, which was what the Kremlin sought to convey, and, finally, that these relations always acted as a sort of barometer of Soviet policy in Europe.
- Autogestion et agriculture. Le cas d'une coopérative slovène - Micheline de Felice p. 135-154 La Yougoslavie traverse, depuis le début des années quatre-vingt, ce que ses économistes, sociologues et politologues seront les premiers à qualifier de crise, les dirigeants politiques leur emboîtant le pas quelques années plus tard. Le phénomène a été analysé, dans le pays, sous tous les angles et ses mécanismes démontés pour déboucher sur des conclusions plutôt pessimistes quant à l'issue de cette crise généralisée. L'auteur de l'article ne cherche pas à minimiser la gravité des problèmes qu'affrontent aujourd'hui la population et les dirigeants yougoslaves mais entend décrire et analyser une expérience qu'il qualifie de remarquable réussite aux plans technique, économique, social — culturel aussi : la mise en valeur d'une vallée de montagne de la République fédérée de Slovénie au cours des vingt dernières années. Il s'agit de la reconversion de toute une vallée qui a eu pour pivot une coopérative agricole et qui a revêtu trois caractéristiques majeures : efforts persévérants des familles d'agriculteurs à leur compte, aspect éminemment démocratique (autogestionnaire) tant de l'initiative originelle, venue de la « base », que du fonctionnement de la coopérative et rôle de premier plan joué par la politique de décentralisation menée par les autorités de la République et les municipalités concernées (implantation de nombreuses entreprises industrielles dans cette région rurale, d'où une imbrication de l'industrie et de l'agriculture).Self-management and agriculture : the case of a Slovene co-operative Since the beginning of the 1980's, Yugoslavia has been undergoing what its economists, sociologists and political scientists would be the first to define as a crisis, followed, with a few years' delay, by the political leadership. Throughout the country, the situation has been analysed from every angle, and its underlying mechanisms exposed to view, the result being a fairly pessimistic set of conclusions about the outcome of this overall crisis. The author of this article does not attempt to minimize the gravity of the problem at present facing the Yugoslav people and their leaders, but is mainly concerned with an analysis and description of an experiment which is rated as remarkably successful from the technical, economic, social and also cultural point of view : the development, over the past twenty years, of a mountain valley in the Slovene Federal Republic. The subject is the development of an entire valley whose pivotal point was an agricultural cooperative, and which displayed three major characteristics : perseverance on the part of the families of private farmers, an outstandingly democratic aspect affecting both the original initiative, which came from the « base », and the running of the co-operative, and the significant part played by the policy of decentralization implemented by the Republican authorities and the relevant municipalities (implantation of numerous industrial enterprises into this rural area, and the resultant fusion of industry and agriculture).
Revue des livres
- « Panorama de l'Europe de l'Est », Le Courrier des Pays de l'Est - François Seurot p. 157-158
- Gunther H. Tontsch, Das Verhältnis von Partei und Staat in Rumänien.Kontinuität und Wandel 1944-1982 - Francis Kessler p. 159-160
- Brigitte Sauzday, Die rätselhaften Deutschen. Die Bundesrepublik von Aussen gesehen - Alexander Matejko p. 161-164
- Résumés des articles - p. 165-171
- Sommaire général pour l'année 1987 - p. 173-174