Contenu du sommaire : L'ouverture internationale des pays en transition...
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | vol 26, no 1, mars 1995 |
Titre du numéro | L'ouverture internationale des pays en transition... |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
L'ouverture internationale des pays en transition : quelques aspects
- Vers un nouveau Bretton Woods : alternatives à l'ajustement structurel - Stuard Holland p. 5 La transition des pays de l'Est à l'économie de marché a mis en évidence les failles de l'approche du FMI et de la Banque Mondiale à l'égard des problèmes de l'ajustement structurel. Non seulement il n'était pas approprié de traiter les pays en transition comme des pays en développement ; mais encore, dès le début des années quatre-vingt, le traitement imposé aux pays en développement, et fondé sur une approche essentiellement monétariste, les a indûment plongés dans la récession. Ces pays ont souffert des "trois D" : déflation, dévaluation et déréglementation et ont subi, depuis le milieu de la décennie passée, des transferts nets négatifs de la communauté internationale. Le Fonds et la Banque se sont appuyés sur des paradigmes dépassés et ont ignoré les besoins de développement à long terme. Les problèmes de la transition offrent une occasion de réviser ces erreurs. Un paradigme alternatif est présenté, fondé sur les "trois R" : relance, restructuration et redistribution, et pouvant répondre aux besoins tant des pays en développement que des pays en transition.Towards a new Bretton : Woods : alternatives to structural adjustment. Since the beginning of the transition to the market in Central and Eastern Europe, it became obvious that the standard approach developed by the International Monetary Fund and the World Bank was flawed. This approach had been devised for the developing countries, many of which had had to implement structural adjustment programs since the beginning of the eighties. Moreover, it ignored some crucial needs of the countries in transition, in terms of restructuring and social policies. As regards the developing countries, the outcomes have been disastrous, under the triple D heading : deflation, devaluation and deregulation. In addition, these countries have experienced net negative transfers from the developed countries and the international financial institutions since the mid-eighties. The Fund and the Bank have based their action upon obsolete paradigms and have ignored development needs. There is an urgent need to move toward a new paradigm based upon three R : recovery, restructuring and redistribution. Such a paradigm may meet the needs of the developing countries and of the countries in transition as well.
- Un nouveau plan Marshall : est-il nécessaire ? possible ? réalisable ? - György Csaki p. 35 La question d'un "nouveau plan Marshall", aboutissant comme le premier à l'instauration d'un nouvel ordre économique international, revient constamment à l'ordre du jour depuis l'effondrement du bloc soviétique. Les pays d'Europe centrale et orientale sont fortement désireux de s'(se ré-)insérer dans l'économie mondiale mais les obstacles sont nombreux, à l'Est comme à l'Ouest. Après en avoir fait le tour, l'auteur s'interroge sur la nécessité même d'un tel plan dont il estime l'application très improbable à moyen terme.A new Marshall Plan : is it needed ? possible ? feasible ? The question of a new Marshall Plan, culminating like the first one, in the establishment of a new world economic order, is one which repeatedly comes up for discussion since the collapse of the Soviet bloc. The countries of central and eastern Europe are powerfully motivated to effect their (re)entry into the world economy, but there are many obstacles, both East and West. The author reviews these, and then considers the actual need for such a plan, which implementation in the foreseeable future he views as very improbable.
- Convertibilité et spécialisation internationale dans les économies est-européennes en transition - Régis Chavigny p. 51 Dans les économies d'Europe centrale et orientale en transition, la convertibilité interne pour les transactions courantes et la restructuration des échanges commerciaux sont mutuellement liées. Le retour à la convertibilité permet de déterminer les productions rentables selon les prix mondiaux et oriente la spécialisation à venir des économies est-européennes. Le choix d'une convertibilité rapide et le refus de créer une union est-européenne des paiements ont accéléré la restructuration géographique des échanges. A court terme, la spécialisation que les pays d'Europe centrale et orientale ont héritée du passé conditionne le choix du niveau du taux de change lors du rétablissement de la convertibilité. En s'appuyant sur l'exemple de l'union monétaire allemande, sur la structure actuelle des exportations est-européennes, sur les perspectives de convergence par rapport aux États de l'Union européenne et sur les conflits entre stabilisation et restructuration, l'article prône une sous-évaluation des taux de change réels au début de la transition. A plus long terme, au fur et à mesure de l'avancement des réformes et de l'émergence d'une nouvelle spécialisation, il serait en revanche souhaitable que le taux de change réel s'apprécie et converge vers le niveau correspondant à la parité des pouvoirs d'achat, cela afin de permettre une progression du niveau de vie des citoyens est- européens.Convertibility and international specialization in East European economies in transition. In the Central and East European economies in transition, internal convertibility for routine transactions, and the restructuring of trade, are mutually linked. The return to convertibility affords the opportunity to decide which forms of production are profitable, on the basis of world prices, and points the way for the future specialization of East European economies. The choice of a speedy convertibility and the refusal to create an East European payments union have speeded up the geographical restructuring of trade. In the short term, the specialization which the countries of central and eastern Europe inherited from the past conditions the choice of exchange rate level after the reintroduction of convertibility. Basing itself upon the example of the German monetary union, on the present structure of East European exports, on the prospects for convergence in respect of the States of the European Union, and on the clash between stabilization and restructuring, the article supports an undervaluation of the real rates of exchange at the beginning of the transitional period. In the longer term, as reforms are initiated and a new specialization develops, it would on the other hand be desirable for the actual exchange rate to appreciate, and to approach a level corresponding to the parity of purchasing power, thus allowing for some improvement in the living standards of the citizens of Eastern Europe.
- La convertibilité du rouble et le choix d'un régime de change - Danielle Meuwly p. 67 Depuis le Ie' juillet 1992, le rouble est convertible pour le règlement de transactions courantes par les résidents. Les conditions économiques internes ne paraissent cependant pas favorables au développement, si ce n'est même au maintien, de ce régime minimal. L'article s'interroge, après avoir rappelé que la convertibilité n'est pas seulement un objectif de la réforme des économies centralement planifiées, mais aussi un instrument de la dynamique de la transition, sur le rôle de la politique de change pour la consolidation de la convertibilité. Cette démarche conduit à démontrer la précarité de la convertibilité dans le régime actuel de flottement du rouble et à en dégager les causes. Puis, l'adoption de la fixité est discutée dans le cadre des relations monétaires de la Russie avec les pays occidentaux d'abord, avec les États de l'ex-U.R.S.S. ensuite. Dans le premier cas, l'analyse se réfère au problème de la cohérence intertemporelle et de la crédibilité de la politique économique. Les particularités de l'économie en transition en font certes une bonne candidate à l'adoption d'un ancrage nominal, mais il n'en reste pas moins que, puisque l'ancrage ne se substitue pas à la stabilisation macroéconomique, l'argument théorique n'est guère convaincant. La discussion du choix du régime de change du rouble avec les nouvelles monnaies des États de l'ex- U.R.S.S. relève de la théorie de la zone monétaire optimale. La constitution d'une zone rouble ne satisfait que très partiellement les critères traditionnels d'optimalité, puisqu'elle ne s'appuie que sur l'intégration économique héritée de la planification socialiste. Par conséquent, il semble que, dans ce contexte également, il n'y ait pas de justification théorique satisfaisante pour l'adoption de la fixité des changes.Convertibility of the rouble, and choice of an exchange system. As from the 1st July 1992, the rouble became convertible for the settling of routine transactions among residents. However, internal economic conditions do not appear to have favoured the development, or even the continuance of this minimal system. With a reminder to the reader that convertibility is not only an objective in the reform of centrally planned economies, but also a means of powering the process of transition, the article then considers the part played by exchange policy in the consolidation of convertibility. This leads to a discussion of the precarious nature of convertibility in the present state of the floating rouble, and the causes thereof. There follows a discussion about adopting a fixed rouble in the context of Russia's financial relations, firstly with the West, and subsequently with the States of the former USSR. In the first instance, the analysis is concerned with the problem of intertemporal coherence, and the credibility of economic policy. The characteristics of the transitional economy certainly make it a good candidate for the adoption of a nominal fixed rate, but the fact remains that this theoretical argument is not wholly convincing, since fixing the rouble cannot substitute for macro-economic stabilization. Discussion about the choice of exchange system for the rouble with the new currencies of the States of the former USSR arises from the theory of the optimal monetary zone. The establishment of a rouble zone fulfils the traditional ideal criteria to a very limited extent only, since it is based uniquely on the economic integration inherited from socialist planning. Consequently, in this context also, it seems that there is no adequate theoretical justification for adopting fixed exchange rates.
- La Treuhandanstalt et le "venture capital" dans les nouveaux Länder - Joël Massol p. 95 Pour insuffler un nouveau dynamisme à son programme de privatisation et favoriser la création d'un tissu de PME/PMI dans les nouveaux Lànder, la Treuhandanstalt a recours à une formule de privatisation interne jusqu'alors assez méconnue en Allemagne, le Management-Buy-Out. Cette formule, qui présente a priori d'indéniables avantages, ne pallie cependant pas la pénurie de fonds propres dont souffrent les anciennes entreprises d'État engagées dans la transition vers l'économie de marché. La précarité financière de ces entreprises privatisées par MBO est telle qu'elle hypothèque la réussite de la reprise et donc, à terme, celle de ce programme de privatisation. Pour éviter cet écueil, la Treuhandanstalt tente d'associer, à partir de 1991, le venture capital à son programme original. Alors que la phase de privatisation proprement dite s'achève, le premier bilan que l'on peut tirer de cette tentative, s'avère plutôt décevant : l'engagement du venture capital dans les nouveaux Lânder est, jusqu'à présent, demeuré assez parcimonieux. L'analyse des résultats en demi-teinte obtenus à ce jour aboutit certes à s'interroger sur la pertinence de cette technique de privatisation en phase de transition. Elle permet surtout de mettre en évidence des facteurs récurrents, spécifiques au marché allemand et qui expliquent la modestie des investissements effectués par les venture capital companies : le rôle prépondérant du secteur bancaire dans la levée des fonds, la forte concurrence des anciens Lânder pour l'investissement, ainsi que des obstacles d'ordre juridique et culturel.The Treuhandanstalt and venture capital in the new Lander. In order to revitalize its privatization programme, and to encourage the creation of a network of SME/SMI in the new Lander, the Treuhandanstalt adopted an international privatization formula which had, up till then, been little recognized in Germany, the Management-Buy-Out. However, this arrangement which a priori offered undeniable advantages, did not alleviate the shortage of funds afflicting former State enterprises making the transition to a market economy. The financial instability of these enterprises privatized by MBO was such as to mortgage the success of the recovery, and thus, in due course, of the privatization programme. In an attempt to avoid this pitfall, the Treuhandanstalt, as from 1991, decided to incorporate venture capital in its original programme. Now that the phase of privatization, strictly speaking, is drawing to a close, the first balance sheet to be drawn up for this exercise turns out to be rather disappointing : the investment of venture capital in the new Lânder up till now has shown itself rather meagre. Examination of the half-tone results so far obtained certainly leads one to question the relevance of this privatization technique during the transitional phase. Mainly, it enables one to highlight certain recurrent factors which are specific to the German market, and which explain the low level of investment made by the venture capital companies : the dominance of the banking sector in the raising of funds, the powerful competition for investment from the old Lânder, as well as obstacles of a juridical and cultural nature.
- La Bulgarie dans les stratégies d'internationalisation des firmes occidentales - Leonidas Maroudas et Yorgos Rizopoulos p. 115 L'ouverture des économies de l'Est constitue un nouveau champ concurrentiel pour les économies et les entreprises occidentales, source d'incertitude et synonyme d'opportunités et de menaces. L'étude des stratégies des firmes occidentales en Bulgarie présente un intérêt particulier car elle permet de rendre compte des zones d'ombre que laisse une approche en termes d'attractivité. En effet, quelles sont les motivations des firmes qui s'impliquent sur un marché globalement peu attractif ? L'hypothèse de base est que l'internationalisation comporte une dimension contraignante, liée aux positions et aux pressions concurrentielles que subissent les firmes sur leur marché d'origine. Dans cette perspective, l'impact de l'attractivité intrinsèque d'un pays se situerait au niveau de l'importance et du degré d'irréversibilité de l'engagement et non pas au niveau de la décision fondamentale d'être présent ou non sur le marché en question. Donc, une faible attractivité n'exclut pas la possibilité d'un intérêt de certaines firmes occidentales pour la Bulgarie, mais elle serait à l'origine de modalités spé- cifiques d'internationalisation du système productif local. Il semble, en effet, que la Bulgarie attire en majeure partie des entreprises "suiveurs" (de grands groupes en perte de vitesse sur des marchés spécifiques ou des PME, pas nécessairement déficientes, mais relativement fragiles et dotées de moyens limités). Parallèlement, le nombre d'acteurs et de stratégies opportunistes est considérable. La préoccupation prioritaire de ces entreprises est la pénétration du marché et le processus d'internationalisation de l'économie bulgare semble passer, durant la phase actuelle, par la sphère de l'échange plutôt que par celle de la production.Bulgaria, and the strategic approach of Western firms to internationalization. The opening of the economies of Eastern Europe represents a new field of competition for the economies and enterprises of the West, a source of uncertainty at the same time with prospects of apportunity and danger. A study of the tactics of Western firms in Bulgaria is particularly useful for showing up the shadowy areas left unclear by an approach based on attractiveness. Indeed, what are the factors motivating the firms who become involved in what is globally a fairly unattractive market ? The basic hypothesis is that internationalization involves a limiting dimension arising from the competitive postures and pressures which firms undergo on their home market. From this viewpoint, the intrisic attractiveness of a country would lie in the extent and degree of permanence and commitment, and not in the basic decision wether or not to show one's presence in the market in question. Thus, a weak attraction need not discourage an interest in Bulgaria, on the part of certain Western firms, but would fundamentally influence the kind of methods used for internationalizing the local production system. As for enterprises, it seems that Bulgaria largely attracts " followers" (large groups who are losing momentum on specific markets, or SMEs, not necessarily running at a loss, but relatively vulnerable and short of funds). At the same time, the number of active parties and opportunity schemes is considerable. The prime concern of these enterprises is to effect an entry into the market, and the process of internationalizing the Bulgarian economy seems, at the present stage, to be passing through the phase of trade rather than that of production.
- Vers un nouveau Bretton Woods : alternatives à l'ajustement structurel - Stuard Holland p. 5
- Dynamique de la production et concentration industrielle en Pologne - Daniel Linotte p. 139 Une nouvelle interprétation de la dynamique de la production industrielle est proposée pour la Pologne. Elle tient compte d'éléments essentiels de la transition libérale : droits de propriété, ouverture aux échanges internationaux, libéralisation des prix. Lorsque T'influence des prix sur la production est isolée, cette dernière est fortement déterminée par le degré de concentration industrielle. Ainsi, l'exercice du pouvoir de monopole est détecté lorsque la concentration dépasse un certain seuil critique, ce qui - en partie - explique l'ampleur de la chute de la production au début de la transition et les difficultés de la reprise. Une politique de la concurrence s'impose donc.The dynamic of production and industrial concentration in Poland. A microeconomic approach to output changes during transition is proposed for Poland. It integrates, in the same framework, property rights, export performances and prices. Relying on recursive least squares, one can determine the influence of industrial concentration on the so-called "supply response", which helps detect monopoly-type behaviour when concentration is high. Subsequently, stimulating the right supply response requires adequate anti-monopoly legislation and effective/efficient policy measures.
- La Première République tchécoslovaque et l'émigration russe (1920-1938) : la spécificité d'une politique d'asile - Olga Bobrinskoy p. 153 Parmi les États d'Europe centrale et orientale, la Tchécoslovaquie s'est imposée dans les années vingt comme un lieu d'accueil privilégié de l'intelligentsia russe en exil. La contribution de l'État tchécoslovaque au développement de la vie culturelle et scientifique russe a favorisé la venue de l'élite politique et intellectuelle de l'ancien Empire russe, émigrée après la révolution ou expulsée d'U.R.S.S. en 1922. Le soutien moral et financier apporté par le gouvernement Masaryk à l'émigration reposait sur la conviction d'une évolution rapide et inéluctable du nouveau régime en U.R.S.S., qui entraînerait le retour de l'intelligentsia en Russie. Dans cette optique, le gouvernement tchécoslovaque définit son aide comme un investissement pour l'avenir. Il projetait ainsi de participer au relèvement de l'U.R.S.S. par la formation et l'enrichissement des futurs cadres de la nation dont il attendait, en retour, qu'ils établissent des liens économiques et politiques privilégiés avec la Tchécoslovaquie, leur terre d'asile provisoire. L'enthousiasme dura à peine une décennie mais il permit à Prague de devenir l'un des centres les plus dynamiques de l'intelligentsia russe émigrée.The First Czech Republic and the Russian emigrants (1920- 1938) : the specificity of Czech policy in welcoming émigrés. Among the countries of central and eastern Europe, Czechoslovakia occupied a notable place during the 1920' s in providing a home for the exiled Russian intelligentsia. The Czech State's contribution to the development of Russian scientific and cultural life favoured the arrival of the political and intellectual élites of the former Russian empire, who emigrated after the revolution, or were expelled from the USSR in 1922. The moral and financial support given to the émigrés by Masaryk' s government was based on the certainty of a swift and ineluctable development of the new régime in the USSR, which would bring about the return of the intelligentsia to Russia. Given this belief, the Czech government defined the proffered aid as an investment for the future. In this way, it planned to play a part in the rise of the USSR through the training and endowment of the nation's future cadres, from whom in return it was expected that they would create special political and economic links with Czechoslovakia, which had provided them with a temporary home. This committed assistance only lasted a decade or so, but it allowed Prague to become one of the most dynamic centres of the expatriated Russian intelligentsia.
Revue des livres
- Noursoultan Nazarbaïev - Sans droites ni gauches - Jean-Robert Raviot p. 179
- A.S. Cernjaev - Sest' let s Gorbacevym - po dnevnikovym zapisijam (Six années avec Gorbatchev - d'après mon journal de bord) - Daniel Dignard p. 182
- Irène Semenoff-Tian-Chansky - Le pinceau, la faucille et le marteau. les peintres et le pouvoir en Union soviétique de 1953 à 1989, Préface de Basile Kerblay - Anne Gazier p. 184
- François Seurot - Les économies socialistes et post-socialistes - Dominique Redor p. 186