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Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro Vol. 6, 4, 1975
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Y a-t-il une classe dirigeante en U.R.S.S. ? - Alec Nove p. 5-43 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article polémique, l'auteur fixe son attention sur un thème qu'il formule de la manière suivante : « étant donné qu'il existe une strate, une classe ou une élite dirigeante, pourquoi s'est-elle assurée une position aussi dominante et comment qualifier cette couche de la population, une société ainsi constituée ? » Ce dernier point est essentiel ici. La société soviétique, où pratiquement tous les moyens de production sont propriété d'Etat, est dominée par un parti qui choisit et emploie les cadres. Les personnes occupant un poste de haut niveau figurent sur la nomenklatura. Elles représentent l'Establishment. On peut dire qu'il s'agit d'une hiérarchie centralement dirigée et faire entrer la société soviétique dans le moule d' «un service civil et militaire général». Que sont les couches supérieures d'une telle société et quel nom leur donner ? Cette uni-hiérarchie s'est instaurée pour des raisons qui tiennent à l'histoire, à l'économie, à la sociologie et à la psychologie. Mais l'analyse «de classe» marxiste peut-elle s'appliquer à un tel système? Si non, quelle méthode faut-il utiliser? Selon M. Nove, «il pourrait s'agir d'un phénomène totalement neuf du point de vue qualitatif, pour l'analyse duquel nos catégories habituelles (qu'elles dérivent de Marx ou de Parsons) nécessiteraient de substantielles modifications ».
      Is there a Ruling Class in the U.S.S.R. ? In this discussion article, the author concentrates on a theme which he formulates as follows: "given the existence of a ruling stratum, class or elite, why did it establish so dominant a position, and what should one call a stratum of this kind, a society so constituted?" The last point is, for this article, the vital one. The Soviet society, where almost all the means of production are state-owned, is dominated by a party who selects and appoints cadres. The persons holding significant appointments figure on the nomenklatura. They are, literally, the Establishment. One may say that there is one centrally-administered hierarchy and fit Soviet Society into a "universal civil and military service" model. What are the upper strata of such a society and what should they be called? The causes of the creation of this uni-hierarchy are historical, economic, sociological and psychological. But is the Marxist "class" analysis applicable to such a system and, if not, what is? As Mr. Nove states it, "we may be facing a qualitatively new phenomenon for which our customary categories (whether derived from Marx or from Parsons) may require substantial modifications".
    • L'industrie socialiste de l'information : l'efficience de l'organisation dans les économies centralement planifiées - Phillip J. Bryson, Jozef M.P. Van Brabant p. 45-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Quand le marché ne peut jouer un rôle essentiel dans l'allocation des ressources, il faut trouver des substituts pour remplir les fonctions des prix, des salaires, des profits et autres signaux du marché. Dans les pays socialistes, des systèmes bureaucratiques satisfont les besoins d'information des divers agents économiques en envoyant des directives, des indicateurs de succès et autres messages du même type. Jusqu'ici, il semble qu'on n'ait jamais fait de recherches sur le coût des systèmes socialistes d'information. L'auteur de cet article propose divers modes théoriques et pratiques d'évaluation de l'efficacité des organisations et du degré de centralisation qui y prévaut. Des évaluations plus ou moins sophistiquées sont possibles. On peut mesurer divers types de flux d'information, à savoir les messages indicatifs (information nécessaire au cours du processus de planification), les messages régulateurs (directives) et les messages de contrôle (essentiellement les techniques d'échantillonnage statistique pour déterminer la conformité par rapport au plan). Les modes d'évaluation vont de simples indices concernant l'origine des messages et le nombre de niveaux hiérarchiques qu'ils traversent à la mesure des communications interindustrielles dans une optique d'équilibre général. On propose un modèle d'inputs-outputs informationnels pour l'économie planifiée, dû à Leontief. Par hypothèse, on prend en considération une hiérarchie administrative à cinq niveaux par lesquels passe l'information transmise. Compte tenu des outputs souhaités ou requis d'information, il est possible de déterminer quels inputs nets d'information seraient indispensables. On pourrait également déterminer la quantité d'information qu'il est possible de produire sur la base de techniques données de transmission et de traitement de l'information et des inputs informationnels réalisables. On analyse aussi le développement éventuel de goulets d'étranglement dans le système et les effets qu'ils entraînent. L'article traite des implications dans le domaine de l'information de quatre modèles fondamentaux d'organisation économique : le modèle walrasien (totalement décentralisé), le modèle galbraithien mixte (un système de régulation du marché), le modèle de réforme de type libermanien (un système réformé de planification centralisée) et le modèle léniniste-stalinien (un système hautement centralisé et hiérarchique). Etant donné les contraintes qui existent en matière d'information dans le système hautement centralisé économico-mathématique qui jouit de la faveur de nombreux informaticiens-utopistes soviétiques, les socialistes doivent continuer à se battre avec leurs problèmes d'information ou développer la décentralisation. On suggère en conclusion de traiter l'industrie de l'information comme un secteur individuel, destiné à être incorporé dans un modèle input-output normal de l'économie, afin de pouvoir déterminer empiriquement la structure de cette industrie et ses coûts du point de vue de l'administration et de la planification.
      The Socialist Information Industry: Measures of Organizational Effectiveness in Centrally Planned Economies. When markets are not permitted to play a prime role in resource allocation, substitutes must be sought to perform the functions of prices, wages, profits and other market signals. In the socialist countries, bureaucratic systems service the information needs of various economic agents by providing directives, success indicators and other such messages. To this point, the costs of socialist information establishments apparently have not been investigated. This paper proposes some conceptual and practical measures of the effectiveness of organizations and of the degree of centralization prevailing in them. Measures of varying degrees of sophistication are possible. Various kinds of information flows are subject to measurement, including indicatory messages (information required in the planning process), regulatory messages (directives) and auditory messages (mostly statistical sampling techniques to determine conformity to the plan). Measurement techniques range from simple indices concerned with the origination of messages and the number of hierarchical levels over which they flow, to general equilibrium measurements of inter- industrial communications. A Leontief model of informational inputs and outputs for the planned economy is suggested. A five-tier administrative hierarchy is assumed over which essential information flows are transmitted. Given some desired or required output of information, one can solve the system to determine what net informational inputs would be essential. One might also determine on the basis of given information transmitting and processing technology and given possible informational inputs how much informational output can be achieved. The possibility of the development of bottlenecks in the system and their implications are also discussed. The article treats the informational implications of four basic models of economic organization, the Walrasian model (totally decentralized), the Gal- braithian Mixed model (regulated market system), the Libermanesque Reform model (reformed central planning system) and the Leninist-Stalinist model (highly centralized, hierarchical system). Because of informational constraints on the type of highly mathematical centralization favored by many Soviet computopians, socialists must continue to deal with current informational problems or to extend the techniques of decentralization. A concluding suggestion is that the information industry be treated as a separate sector to be incorporated into a normal input-output model of the economy, so that one might determine empirically the structure of the industry and the magnitude of associated administrative and planning costs.
    • Théorie des droits de la propriété et allocation des ressources rares dans le système socialiste autogestionnaire - André Dumas p. 65-88 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La structure des droits de la propriété dans le système socialiste autogestionnaire entraîne un certain nombre de conséquences au niveau du comportement des travailleurs quant à l'affectation du «profit» de leur entreprise. Il est en effet possible de mettre en évidence une tendance de leur part à préférer affecter leur «profit» aux rémunérations individuelles, et éventuellement aux placements bancaires individuels, plutôt qu'à l'autofinancement des investissements collectifs de leur entreprise. Par ailleurs, il semble que les autorités centrales, dépositaires de l'intérêt de la société globale, peuvent dans une certaine mesure infléchir cette tendance en utilisant les instruments de politique économique dont elles disposent, et en ? particulier, les politiques monétaire et fiscale. Ces résultats montrent que l'environnement institutionnel de l'activité économique affecte le comportement des agents, dans la mesure où il règle les mécanismes de répartition du pouvoir économique au sein de la société, et où les agents cherchent à profiter au mieux des structures institutionnelles existantes. Ils permettent donc de mettre en évidence les possibilités analytiques offertes par la théorie des droits de la propriété dans l'analyse des systèmes économiques. Ainsi, à partir d'un concept unique, est-il possible d'appréhender et d'expliquer le fonctionnement réel de systèmes économiques reposant sur des bases politiques et sociales différentes.
      The Theory of Property Rights and Allocation of Rare Resources in the Socialist Self-Management System. Legislation governing property rights in the socialist self-management system is such that it affects the manner in which workers choose to dispose of their share of the profits incumbent from the firm's profit sharing fund. A worker prefers to receive his share of the profits in the form of personal remuneration, eventually depositing it in his bank account, rather than to participate in the firm's collective investments. It seems, however, that central authority, invested with the interests of the society at large, can to a certain degree keep this tendency in check through the use of politico-economic instruments, such as monetary and fiscal policies. Results show that the institutional environment of economic activity affects the behavior of the parties concerned when the latter are seeking to maximize the benefits obtainable within the existing institutional structures, in so far as the mechanisms controlling economic power can be regulated. It may therefore be affirmed that an analysis of economic systems should include the policy governing property rights. Starting from a unique concept it is possible to understand and explain the real functioning of economic systems based on political and social differences.
    • Spontanéité contre formalisme en Europe de l'Est. - Alexander Matejko p. 89-114 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les interactions étroites des structures organisationnelles en régime socialiste soviétique d'Etat, l'influence de la structure bureaucratique sur les changements de politique du parti, le rôle ambigu de la loi, le rôle important des juristes ainsi que l'insuffisance relative d'employés qualifiés et de matériel adéquat ? tous ces facteurs limitent l'étendue et la profondeur de la bureaucratisation (au sens wébérien) dans les sociétés est-européennes. La spontanéité intervient automatiquement quand le formalisme est peu consistant ou même contradictoire. Les principales caractéristiques de la société industrielle ? croissance de la population et espérances grandissantes, éparpillement du pouvoir, division très poussée du travail, concentration sur des tâches précises, universalisme des dispositions législatives, autorité puissante de l'Etat, standardisation et neutralisation des relations humaines fondées sur la réussite et urbanisation ? sont consciemment développées en Europe de l'Est et contribuent à accroître la tension entre le modèle utopique d'une unité sociale et morale et la diversité interne d'une société moderne. Un formalisme très poussé est en général particulièrement néfaste en ce qui concerne la croissance. Les modifications de la structure sociale est-européenne expliquent l'apparition de nouvelles sources de spontanéité dans la population qui sont liées au développement du système. Les progrès réalisés font naître des espoirs grandissants. Les gens, surtout ceux qui jouissent d'un bon niveau d'éducation, sont de plus en plus intéressés à confronter le dogme avec la réalité. Ils cherchent à élargir leurs chances de réussite et forment des coalitions pour influencer de manière ou de l'autre les dirigeants. De nouveaux liens sociaux s'établissent et transforment le modèle social en vigueur. Il y a beaucoup de dissimulation de la part des élites au pouvoir aussi bien que de la part des simples citoyens. Les élites locales tentent de manœuvrer les masses mais, celles-ci également, ont quelque capacité à manœuvrer le système. Dans une telle situation, caractéristique de toute l'Europe de l'Est sauf peut-être en République démocratique allemande, il paraît très difficile de réconcilier de manière durable et efficace le formalisme et la spontanéité. Personne ne sait exactement où s'arrête le formalisme et où commence la spontanéité. Tout est si mêlé en ce domaine que même les dirigeants ne savent plus où ils en sont. Les contradictions du système provoquent continuellement divers modes de comportement spontané qui se développent sous le couvert du formalisme. Les dirigeants d'entreprise doivent s'adonner à des activités extra-légales dans le seul but de satisfaire aux exigences de leurs supérieurs, de leurs collègues et de leurs subordonnés. L'anxiété est loin d'avoir été éliminée ; en même temps, la religion qui, historiquement, s'est avérée être le meilleur mode de catharsis possible, a été condamnée ou totalement détruite (le cas de l'Albanie). Le système rejette les idéaux de la société de consommation et proclame en même temps son désir de concurrencer les Etats-Unis sur ce terrain. Le fondement rationnel du système comporte d'évidentes insuffisances : par exemple, le choix des dirigeants est loin d'être rationnellement organisé. Depuis des années, on se félicite de la fin de l'exploitation comme de la réalisation la plus éminente du régime alors que celui-ci se maintient par l'oppression plutôt que par quoi que ce soit d'autre. Jusqu'ici, le socialisme d'Etat est-européen a été incapable de créer un ordre d'objectivité où les gens se sentiraient en sécurité. Trop de choses encore dépendent des décisions capricieuses et arbitraires des dirigeants au pouvoir.
      Spontaneity versus Formalization in East Europe. Some Problems of Bureaucratization under State Socialism. Intermixing of organizational structures in the Soviet state socialism, dependence of the bureaucratic structure on the Party policy shifts, the ambiguous role of legality, the important role of laymen, as well as the relative shortage of skilled clerks and of the appropriate equipment, all these factors limit the scope and the depth of bureaucratization (in the Weberian sense) in Eastern European societies. Spontaneity must enter the scene when the formalization is inconsistent or even contradictory. The major characteristics of industrial society: growth of population and rising expectations, diffusion of power, highly developed division of labour, task-concentration, universalism of legal provisions, high authority of the state, standardization and neutralization of human relations based en achievement, and urbanism, are consciously promoted in Eastern Europe and they contribute to the growing tension between the Utopian model of a socio-moral unity, and the internal diversity of a developed society. A far reaching formalization is usually particularly harmful when dealing with growth. The changes within the social structure of Eastern Europe exemplify the newly arising sources of spontaneity among people that are related to the growth of the system. The mass advancement contributes to the rising expectations. There appears among people, especially among those who are well educated, a vivid interest in confronting dogma with the reality. People look for better opportunities for themselves and create coalitions which exercise some pressures upon the rulers. New social ties become established and they modify the current model of social system. There is a lot of camouflage on the side of the ruling elite, as well as on the side of average citizens. Local elites try to outmaneouver the masses, but on the other hand the rank and file also develop some ability to outmaneouver the system. In such a situation, now very common all around Eastern Europe, with one possible exception of East Germany, it seems very difficult to establish a reliable and effective policy of reconciling formalization with spontaneity. Nobody really knows where the formalization ends, and where the spontaneity starts. Everything is so mixed-up in this respect that even the leaders are misinformed. The contradictions within the existing system constantly feed various spontaneous behavioral patterns which develop under the cover of formalization. Managers of the enterprises must involve themselves into the extralegal activities just in order to satisfy demands of their own superiors, colleagues, and subordinates. Anxiety is far from being eliminated from the system, and at the same time the religion, which proved itself historically to be the best outlet of catharsis, is condemned or even entirely eliminated (the case of Albania). The system rejects the ideals of a consumer society, but at the same time it claims to challenge the USA exactly on terms of consumer values The rational basis of the system has several obvious loopholes; for example the selection of leaders is far from being rationally regulated. The abolishment of exploitation has been claimed for years as the highest achievement, but continuity of the current system relies on oppression much more than on anything else. So far state socialism of the Eastern European style has not been able to establish an objectified order in which people would feel safe. Still too much depends on the whimsical and arbitrary decisions of rulers currently in power.
    • Les relations économiques et commerciales soviéto-américaines de 1961 à 1974 - Anne de Tinguy p. 115-231 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les relations économiques et commerciales soviéto-américaines sont extraordinaires, non pas tellement par leur volume, mais par le fait qu'elles rapprochent les deux premières puissances mondiales, représentant chacune un système socio- économique différent. Ces relations ne sont pas nouvelles : elles ont connu une belle période au moment des années 1930 ; tombées à un niveau pratiquement inexistant au moment de la guerre froide, elles ne redeviennent importantes qu'au moment des années 1960, particulièrement à la fin de la décennie. La forte progression des échanges au début des années 1970 donnerait volontiers l'impression qu'une ère nouvelle commence, dominée par le commerce Est-Ouest, ce qui serait certainement un facteur d'équilibre mondial ; mais le seul développement actuel des échanges ne permet pas de préjuger l'avenir. En effet, les relations entre les deux pays sont alourdies par un lourd contentieux politique, né de l'antagonisme entre deux idéologies différentes. Le sentiment profondément anti-communiste de la population américaine se reflète dans la méfiance du Congrès vis-à-vis de la libéralisation des échanges Etats-Unis-U.R.S.S. Paradoxalement, l'administration semblerait prête à aller assez loin dans la suppression des contrôles érigés à l'époque de la guerre froide. Du côté soviétique, des obstacles de caractère économique et structurel, tels que le système planifié et centralisé de l'économie et le déficit de la balance commerciale vis-à-vis des pays occidentaux et en particulier des Etats-Unis, entravent aussi considérablement le développement des échanges. L'examen des économies soviétiques et américaines fait apparaître deux pays riches et puissants, mais dans des domaines différents. L'U.R.S.S. possède des richesses naturelles abondantes, dont beaucoup sont encore inexploitées et difficilement exploitables ; elle est avide de la technologie, que maîtrisent les Etats- Unis; elle souffre d'un problème agricole chronique, ce qui gêne particulièrement le gouvernement soviétique à une époque où l'accent est mis sur l'élévation du niveau de vie. En contrepartie, l'U.R.S.S. peut offrir aux Etats-Unis un certain nombre de matières premières, dont ces derniers sont importateurs ; à cet égard, il est certain que la position soviétique sort renforcée de la hausse du prix de l'or et du pétrole. L'U.R.S.S. est un marché exploitable important pour les Etats-Unis. L'U.R.S.S. et les Etats-Unis apparaissent ainsi, à cause de leurs différences mêmes, comme des partenaires commerciaux naturels. La complémentarité des deux économies rend théoriquement possible une division du travail entre les deux pays. Des relations économiques importantes sont souhaitables pour renforcer l'équilibre mondial. Le développement des échanges sera ce qu'en feront les gouvernements américain et soviétique.
      Soviet-US Commercial and Economie Relations (1961-1974). Economie and commercial relations between the U.S.A. and the Soviet Union are unique, not only because of their proportion, but because they bring together the two greatest world powers, each of which represents a distinctive socio-economic system. These relations are not recent; there was the great period of the thirties, then relations dwindled to practically nothing during the cold war, not to become important again until the end of the sixties. The rapid progression of exchanges in the early seventies might indicate that a new era, dominated by East-West trade has begun. Although this would certainly contribute to world balance, the present upswing of exchanges does not indicate what the future holds. In fact, heavy contingencies, rooted in the antagonism between respective political ideologies, bear strongly on relations between the two countries. Deep-seated anti-communism on the part of the American people is reflected in Congressional reluctancy to liberalize US-Soviet exchanges. Paradoxically, the Administration seems willing to abolish most of the cold war controls. On the Soviet side, economic and structural obstacles, such as central planning of the economy and the deficit in the East-West balance of trade, considerably hamper an increase in the exchanges. An examination of the American and Soviet economies reveals two strong, rich countries, but in different sectors. The U.S.S.R. possesses abundant natural resources, many of which are unexploited or difficult to attain; alongside of this, there are the problems of the technology lag and the perennial inadequacies of agriculture which particularly shackle the Soviet government at a time when it places emphasis on raising the standard of living. In exchange for agricultural and technological goods and know-how, the U.S.S.R. can export certain raw materials to the US; the rise in gold and fuel prices has certainly reinforced the Soviet position in this sector. The U.S.S.R. is hence an exploitable market for the U.S.A. Thus, the U.S.A. and the U.S.S.R. appear, even by virtue of their differences, to be natural trade partners. The complementary of the two economies renders a division of labor theoretically possible. Important economic relations are desirable to maintain world balance. The increase of exchanges will be what the American and Soviet governments make of it.
  • Notes

    • Quelques problèmes méthodologiques de la recherche sur le droit administratif des pays socialistes - Jan Badkowski p. 235-249 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette note est une réflexion sur la monographie publiée par Horst Winkelmann sous le titre : « Die Lehre vom Verwaltungshandeln in der sowjetischen Verwaltungs- lehre» (Berlin, Duncker und Humblot), qui a pour but d'informer le lecteur d'Allemagne fédérale sur le système de droit administratif soviétique et de définir la place et le rôle de l'organe administratif dans le cadre de ce système. Winkelmann constate une absence de distinction entre l'acte réel et l'acte de droit, entre les actes généraux et les actes concernant des sujets donnés, entre les actes qui règlent des relations à l'intérieur de l'appareil administratif et les actes qui s'adressent aux personnes se trouvant en dehors de cet appareil, toutes distinctions qui existent dans la théorie ouest-allemande. Après avoir analysé le caractère de l'acte administratif, l'auteur s'intéresse à ses défauts juridiques. Il montre notamment que le trait essentiel du droit administratif soviétique est l'inexistence du principe de remise en cause de l'acte administratif alors que ce principe est respecté en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie et en Hongrie. Ce qui amène Jan Badkowski à procéder à une rapide analyse comparative de la situation en ce domaine dans les divers pays est-européens.
      Some Methodological Problems Arising in Research in Administrative Law in Socialist Countries. This note is based on a study by Horst Winkelmann on the doctrine of Soviet Administrative Law destined to inform the Federal German reader on the role of the Administrative organ within the Soviet system. Winkelmann notes the absence of a distinction between real and legal acts; between general and specific ones; and between acts which determine relations inside the administrative apparatus from those which concern outsiders. All of these distinctions exist within the framework of the West German doctrine. Following his analysis of the character of the administrative act, Winkelmann criticizes its judicial short-comings. He observes namely, that an essential trait of Soviet Administrative Law is the fact that the principle of reappraisal does not exist; whereas it is respected in Poland, Czechoslovakia, Yugoslavia and Hungary. The preceding analyses serve as a backdrop for Jan Badkowski's comparisons on the state of the matter in different East-European countries.
    • Economie de la République populaire démocratique de Corée - Alain Brillouet p. 251-264 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Contrastant avec une pratique établie à la suite de revers économiques dans la réalisation du plan septennal (1961-1967), la République populaire démocratique de Corée (R.P.D.C.) laisse filtrer aujourd'hui des informations sur son développement économique. Les progrès enregistrés sont mis à l'actif de la justesse de « la voie coréenne vers le socialisme ». Celle-ci est présentée comme le fruit des réflexions personnelles de Kim Il-sông, lequel préside aux destinées du pays depuis 1945. Les objectifs du plan sexennal (1971-1976) sont officiellement annoncés comme devant être atteints pour le 15 octobre 1975, date du trentième anniversaire de la fondation du parti du travail de Corée. Les objectifs économiques de l'horizon 1980 sont déjà formulés. Les résultats actuels donnent satisfaction aux dirigeants coréens alors même que la R.P.D.C. se trouve progressivement réinsérée dans le concert mondial. Dans les difficiles contacts entre les deux Etats coréens, les atouts économiques pèsent sans doute autant que les appuis diplomatiques des partenaires.
      Contrary to the practice employed with regard to the economic difficulties which arose during the realization of the seven year plan for 1961-1967, the People's Democratic Republic of Korea (P.D.R.K.) is allowing information to filter through concerning economic development. Progress is attributed to the "Korean way to socialism", the latter being presented as the fruit of the personal reflections of Kim Il-sông, who has presided over the country's destiny since 1945. The seven year plan targets for 1971-1976 were, officially announced as having been attained on October 15, 1975, date of the thirtieth anniversary of the Korean Labor Party. The economic horizons for 1980 have already been formulated. Present results are considered satisfactory by the Korean authorities, and at the same time, the P.D.R.K. is finding itself progressively taking part in world affairs. Contacts between the two Korean states being as difficult as they are, having the upper hand on the economic scene is probably as important as diplomatic support from partners.
  • Revue des Livres

  • Correspondance

  • Résumés des articles - p. 287-296 accès libre
  • Sommaire général pour l'année 1975 - p. 297-299 accès libre