Contenu du sommaire : Passé et présent religieux en Russie

Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro vol 24, no 3-4, septembre-décembre 1993
Titre du numéro Passé et présent religieux en Russie
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Passé et présent religieux en Russie

    - Coordonnateur : Kathy Rousselet
    • Introduction - Kathy Rousselet p. 7 accès libre
    • L'Eglise orthodoxe russe et son héritage soviétique
      • Le schisme rénovateur : un mouvement pro-communiste dans l'Eglise orthodoxe russe - Catherine Gousseff p. 9 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La brusque apparition du mouvement rénovateur sur la scène ecclésiastique russe en 1922 a coïncidé avec la première et grande offensive menée par le gouvernement à rencontre de l'Église. Cette campagne, qui aboutit à l'arrestation du patriarche, permit à ce mouvement de prendre la direction de l'Église, exigeant des fidèles qu'ils fassent acte d'allégeance au nouveau pouvoir et reconnaissent la convergence fondamentale des idéaux du christianisme avec ceux de la Révolution. Cette dimension factuelle et politique du schisme, qui a longtemps dominé la vision qu'en ont donnée les contemporains, puis à leur suite les historiens, a néanmoins occulté ses enjeux strictement ecclésiaux. Or ceux-ci ont témoigné dans la diversité des réformes élaborées, tant sur le plan ecclésiologique que liturgique, d'une volonté délibérée d'adapter l'orthodoxie à la modernité.
        The reformist schism : a pro-communist movement in the Russian Church. The sudden appearance of the renewal movement on the Russian ecclesiastical scene in 1922 coincided with the first major offensive mounted by the government against the Church. This campaign, which culminated in the arrest of the patriarch, made it possible for this movement to take over leadership of the Church, requiring the faithful to declare allegiance to the new leadership, and to recognize the fundamental convergence of the ideals of Christianity with those of the Revolution. This factual, political dimension of the schism, which long dominated the view given of it by the contemporary observers, and later by historians, none the less obscured its strictcly ecclesiastical implications. The diverse nature of the reforms implemented, both in the ecclesiastical and the liturgical context, bore witness to a deliberate will to adapt orthodoxy to modernity.
      • Rapport de l'OGPU sur le travail effectué parmi les cléricaux et les sectes en 1923 accès libre
      • Le pouvoir soviétique et l'Eglise orthodoxe de la collectivisation à la Constitution de 1936 - Nicolas Werth p. 41 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Malgré la première offensive de l'État soviétique contre l'Église en 1922 et malgré les " schismes " rénovateur et " de droite ", l'importance de l'Église orthodoxe dans la société restait forte à la fin des années vingt. L'année 1929 voit s'amorcer la seconde grande offensive, qui s'inscrit dans le cadre plus général du " Grand tournant ", marqué par le lancement du 1er plan quinquennal, la campagne d'industrialisation accélérée et la collectivisation forcée de la paysannerie. Elle se développa en plusieurs étapes dont l'auteur rend compte en se fondant notamment sur divers rapports de l'OGPU, de la Commission des cultes..., qu'il a récemment exhumés des archives. En comparaison avec les années 1930-1933, les années 1934-1936 semblent marquer un certain relâchement de la politique anti-religieuse de l'État soviétique. La Constitution de 1936, caractérisée par un juridisme de façade et un légalisme tatillon, garantit les libertés fondamentales, dont la liberté de culte. Mais en 1937, dans une conjoncture politique particulièrement tendue (ouverture des grands procès de Moscou), commence le troisième assaut contre l'Église, le plus violent et le plus meurtrier.
        Soviet power and the orthodox Church, from collectivisation to the Constitution of 1936. Despite the Soviet State's first offensive against the Church in 1922, and in spite of the " reformist " and " right-wing " schisms, the orthodox Church still occupied an important place in society at the close of the 1920's. The year 1929 saw the start of the second great offensive, which fits into broader context of the " Great Turn ", with the introduction of the first Five- Year Plan, the campaign to accelerate industrialization, and the forced collectivization of the peasantry. It developed through several stages, which the author notes, particularly with reference to various OGPU reports from the Church Commission, which he has recently disinterred from the archives. By comparison with the period 1930-1933, the years 1934-1936 seem to show a certain relaxation in the anti-religious policy of the Soviet State. The 1936 Constitution, which was characterized by a juridical front and a finicking legality, guaranteed basic freedoms, including the freedom of worship. But in 1937, during a period of particular political tension (the Moscow show trials), there started the third offensive against the Church, the most violent and deadly of them all.
      • Rapport du Commissariat du peuple à l'intérieur sur les déviations et abus en matière de politique religieuse (mars-juin 1930) - p. 51 accès libre
      • Rapport de la Commission des cultes auprès du Praesidium du Comité exécutif central de l'U.R.S.S. sur la région de Voronej (juin 1936) - p. 55 accès libre
      • Mémoire sur la situation des organisations religieuses en U.R.S.S.,... - p. 63
      • La loyauté de l'Église russe vis-à-vis du pouvoir soviétique. Réflexions autour de la déclaration du métropolite Serge - François Euvé p. 107 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'histoire des relations entre l'État soviétique et l'Église orthodoxe est une histoire singulière dans la mesure où, jamais auparavant, aucune instance politique n'avait été aussi loin dans la tentative d'éliminer systématiquement toute forme de religion. Comment le groupe religieux le plus important du pays a-t-il pu survivre toutes ces années ? C'est une question qui interroge non seulement l'historien des religions mais aussi le théologien. Le but de cet article est de tenter de comprendre, par-delà les positions pragmatiques, dictées par l'urgence de la survie, quelles sont les composantes ^fondamentales de l'attitude de l'Église dans ce contexte inédit. Sa loyauté vis-à-vis de l'État soviétique est plus qu'une simple coexistence. Elle possède une justification, dont les bases se veulent théologiques. En contrepoint, il est intéressant de mettre à jour ce que recouvrent les arguments des adversaires résolus de la « déclaration de loyauté ». Leur " défense de la véritable Église » est-elle théologiquement justifiée ? Avant de mener cette analyse, il est nécessaire de replacer la déclaration dans son contexte, en remontant, non seulement aux années de l'instauration du pouvoir soviétique, mais aussi, même sommairement, à la situation de l'Église orthodoxe à la veille de la Révolution.
        The Russian Church and its loyalty to the Soviet State. Some reflections on the declaration of Metropolitan Serge. The history of relations between the Soviet State and the orthodox Church is a singular one, in the sense that never before had any political authority gone so far in its attempt at the systematic elimination of all forms of religion. How was the largest religious group in the country able to survive all those years ? This is a question which exercises not only the religious historian but the theologian as well. The purpose of this article is to try to understand, beyond the pragmatic solutions dictated by the urgent need to survive, the fundamental elements constituting the Church's attitude in this new context. Its loyalty to the Soviet State is more than mere coexistence ; the justification for it has a basis in theology. On the other hand, it is interesting to throw some light on the arguments adduced by those firm opponents of the " declaration of loyalty ". Is their " defence of the true Church " theologically justified ? Before proceeding with this analysis, it is necessary to re-situate this declaration in its context, by going back to the establishment of Soviet power, but also to an examination, however cursory, of the position of the orthodox Church on the eve of the Revolution.
    • Aspects du renouveau religieux
      • Le mouvement des fraternités orthodoxes en Russie - Kathy Rousselet p. 121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        De par leur nature à la fois d'organisation sociale enregistrée dans les institutions d'État et de communauté spirituelle, les fraternités orthodoxes, mouvements de laïcs militants au service de l'Église, se situent dans un double rapport à l'Église et à la société. Nouveaux noyaux communautaires, elles œuvrent de façons diverses au renouveau de l'Église et jettent un défi au processus de sécularisation. Elles s'élèvent contre le modèle ecclésial du XXe siècle soviétique, véhiculent la mémoire du Concile de 1917-1918 et sont le lieu privilégié d'une redécouverte des traditions ecclésiales. Par leurs diverses activités, elles reconstituent le tissu social sur une base religieuse. Enfin, expression d'un univers religieux totalisant, elles sont souvent le lieu d'une articulation du religieux et du politique.
        The orthodox brotherhoods and their movement in Russia. Given their dual nature as a social organization, functioning within the institutions of the State, and as a spiritual community, the orthodox brotherhoods, which are movements of lay activists in the service of the Church, find themselves in a dual relationship with the Church and with society. As new community cells, they work in a variety of ways for the renewal of the Church, and constitute a challenge to the process of secularization. They rise up against the model church of the soviet 20th century, publicize the memory of the 1917-1918 Council, and are the prime movers in a rediscovery of ecclesiastical traditions. By their diverses activities, they are restoring the fabric of society on a religious base. And finally, as the summation of a religious universe, they often represent the link between the religious and the political.
      • Les protestants en Russie - Igor V. Podberzskij p. 139 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Après avoir replacé le protestantisme dans le contexte actuel de " renouveau religieux " en Russie et tenté d'en apprécier le poids relatif, l'auteur examine les relations entre les diverses dénominations protestantes ainsi que celles entretenues avec l'orthodoxie, l'État et le protestantisme à l'étranger. Il apparaît ainsi que la dénomination la plus nombreuse en Russie, celle des chrétiens evangéliques-baptistes (auxquels les Russes ont tendance à assimiler tous les protestants) rencontre de sérieuses oppositions, dans son aspiration à l'union et à l'œcuménisme, de la part de forces centrifuges. L'ensemble du courant protestant lui- même voit ses relations avec l'orthodoxie se dégrader depuis 1988, la polémique concernant les questions théologiques et sociologiques ainsi que les notions de russité et de patriotisme. Les relations avec l'État, quant à elles, s'améliorent, sous l'influence notamment de la loi de 1990 sur la liberté des cultes, mais son application n'est pas sans susciter certaines inquiétudes. Enfin, l'élargissement de la coopération entre mouvements protestants en Occident et en Russie a permis aux seconds de développer leurs activités. L'auteur conclut son étude en soulignant que, même si une certaine hostilité à l'égard des protestants ne faiblit pas, la Russie connaît aujourd'hui, au plan religieux, une situation de tolérance générale qui permet à chaque confession de s'exprimer librement.
        The protestants in Russia. Having first situated protestantism in the present context of " religious revival " in Russia, and attempted to assess its relative importance, the author looks at the relations between various protestant denominations as well as the relationships which the protestantism enjoys with the orthodox Church, the State and the protestant churches abroad. Thus it appears that the largest denomination in Russia, that of the evangelical- baptists (under which heading the Russians tend to group all protestants) is facing serious opposition from disruptive forces in its efforts to achieve unity and ecumenism. The protestant mainstream has seen a deterioration in its relations with orthodoxy since 1988, controversy on theological and sociological questions, on ideas of Russianness and patriotism. As for relations with the State, these are improving, particularly as a result of the law of 1 990 on the freedom of worship, though its application gives some grounds for anxiety. At all events, the improvement in co-operation between Western and Russian protestant communions has enabled the latter to expand its activities. The author, in conclusion, underlines the fact that although a certain degree of hostility to the protestants still persists, there exists in Russia to-day, in the religious context, a degree of general tolerance which allows adherents of each denomination free expression of conscience.
      • Les cultes orientaux et la nouvelle religiosité en Russie - Alexandre Agadjanian p. 155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les adeptes des cultes orientaux et les personnes intéressées par la spiritualité orientale forment un pourcentage très faible de la population russe et sont avant tout présents dans les milieux urbains et instruits. Les cultes orientaux occupent néanmoins une place importante dans le paysage religieux dans la mesure où ils attirent les jeunes et représentent cette nouvelle religiosité dont l'étude pourrait contribuer à une analyse plus générale des formes de spiritualité de la Russie contemporaine. L'étude, basée sur l'observation directe de sept communautés moscovites et des entretiens approfondis avec leaders et adeptes, permet de cerner certains aspects du contexte socio-religieux russe actuel. Elle révèle les conséquences de la chute dramatique de l'ordre symbolique ancien en 1989-1992 et de l'émergence d'une Grenzsitua- tion, caractérisée par une population désorientée et une crise profonde des identités individuelles : repli sur l'individu et la vie privée ; développement du non-conformisme ; et souci du transcendantal se marquant par une opposition au vide spirituel du communisme, au pragmatisme ambiant et à la dépersonnalisation. Les réactions sont diverses selon les individus. Les " chercheurs de sens " notamment se tournent plus fréquemment vers le religieux, qu'il s'agisse de l'orthodoxie (religion traditionnelle de la Russie) ou de nouvelles formes de religiosité, perçues comme un " ailleurs ", un " autre " et présentant, de ce fait, de nombreux attraits. Ce choix a des racines tant cognitives que socio-culturelles. Mais, progressivement, le non-conformisme initial tend à laisser la place à une nouvelle religiosité institutionnalisée.
        Eastern religions and the new religious awareness in Russia. Followers of Eastern religions, and those drawn by Eastern spirituality, make up a very small percentage of the Russian population, and are to be found mainly in urban, educated environments. Nevertheless, Eastern forms of worship occupy an important place in the religious scene, in the sense in which they attract the young, and typify the new religious awareness, a study of which could contribute to a more general analysis of spiritual attitudes in contemporary Russia. This study based on direct observation of seven Moscow communities, and in- depth interviews with leaders and followers, enables the reader to identify certain aspects of the contemporary Russian socio-religious scene. It illustrates the consequences of the dramatic collapse of the old symbolic order in 1989-1992, and the emergence of a Grenzsituatlon, marked by a disoriented population, and a profound personal identity crisis : withdrawal in the inner self, and private life ; development of non- conformism, and concern with the transcendental as a reaction against the spiritual nullity of communism, an all-pervading pragmatism, and depersonalization. Reactions vary with the individual. Particularly, those " seeking a direction " turn more frequently to religion, whether it be orthodoxy (the traditional religion of Russia), or new forms of religious awareness, which are seen as an " alternative " or " another way ", and thereby offer many attractions. This choice has cognitive as well as socio-cultural roots. But, gradually, what begins as non-conformism tends to be replaced by a new institutionalized religious awareness.
      • Document : Photographie d'un mouvement " mystique-ésotérique " de souche russe - le club Cosmos - p. 173
      • Le " védisme ", version païenne de l'idée russe - Evgenij Moroz p. 183 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Evgenij Moroz. - Le " védisme ", version païenne de l'idée russe. Le " védisme ", que certains ont vite fait de rapprocher du fascisme, est un mouvement spécifique, enraciné dans la tradition russe, dont les origines sont à rechercher tant en Russie que dans la culture de l'émigration russe. Il n'a pris une ampleur (toute relative) que lorsqu'il a pu s'implanter en Russie où le premier mouvement païen se constitua à Moscou dès l'automne 1988. Mais c'est à Saint-Pétersbourg que se situent les groupes les plus actifs (Société des mages, Union des Vénèdes, Union spirituelle Thesaurus...), qui attirent dans leur mouvance certaines organisations " patriotiques ", publient des revues et autres organes permettant une diffusion des idées védistes au sein de l'opinion publique. La tâche principale que s'assignent les védistes est la renaissance, sous diverses formes, de l'ancienne culture païenne : diffusion du combat slave (art martial), de la médecine populaire, vénération des dieux antiques, foi dans la science et les forces de la nature. Au total, les idées védistes ressemblent à maints égards à l'idéologie aryenne d'Europe occidentale. Affirmant les idéaux aryens et les valeurs culturelles de la race blanche, les védistes russes proclament la mission divine du peuple russe, possesseur de la primauté aryenne et seul dépositaire de 1'" authenticité ". Le mouvement védique russe est très divers de par ses positions politiques et de par les dogmes qu'il véhicule, mais le nationalisme exacerbé est la constante de tous les groupes qui s'en réclament, directement ou indirectement.
        " Vedism ", a pagan version of the Russian idea. " Vedism ", which some observers have been quick to compare to fascism, is a specific movement, rooted in Russian tradition, whose origins are to be sought as much in Russia as in Russian émigré culture. It assumed a (very relative) importance only when it was able to take root in Russia, where the first pagan movement was established in Moscow in the autumn of 1988. But it is in Saint Petersburg that the most active groups are situated (the Society of Magi, the Venedic Union, the Thesaurus spiritual union...) which draw within their sphere of influence certain " patriotic " organizations, publish reviews and other matter which contributes to the dissemination of Vedistic ideas within public opinion. The main task which the Vedists have set themselves is a renaissance of the old pagan culture, for example the popularization of Slav martial arts, and of folk médecine, the veneration of the gods of antiquity, faith in science and the forces of nature. In all, Vedistic ideas have much in common with the Aryan ideology of Western Europe. In their affirmation of Aryan ideals and the cultural values of the white race, the Russian Vedists proclaim the divine mission of the Russian people, the possessor of Aryan supremacy and the sole guardian of " authenticity ". The Russian Vedist movement is very diverse in its political stances, and in the doctrines which it purveys, but a constant feature which distinguishes all the groups who claim affiliation, directly or indirectly, is an aggravated nationalism.
  • L'entreprise russe et le commerce extérieur - Monique Meyer p. 199 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis la disparition du monopole d'État du commerce extérieur, l'entreprise russe est confrontée à un monde totalement étranger à celui auquel elle était accoutumée. Pour avoir été longtemps coupée du marché international, l'accès à ce marché provoqua en elle une véritable euphorie. S'initiant au calcul économique, dont elles ne dominaient pas tous les aspects, nombre d'entreprises se lancèrent dans des exportations et des importations de nature souvent spéculative, dangereuses pour elles et pour l'économie dans son ensemble (détérioration de la balance commerciale, effondrement du rouble, etc.). L'intervention de l'Etat ne se fit pas attendre, englobant les deux aspects de l'échange extérieur. Si la transition à l'économie de marché implique la liberté des échanges de marchandises, donc de l'accès au marché mondial, la situation existante et la brève mais éloquente expérience d'ouverture brutale ont imposé le maintien d'un contrôle sur certaines transactions et donc une limitation des droits des entreprises. Les habituelles mesures de contrôle et d'orientation des flux de " marchandises " (licences, prohibitions, droits de douane et fiscalité indirecte - TVA) firent leur apparition comme instruments d'une politique économique. Celle-ci se prolonge par des mesures institutionnelles passant par les encouragements aux petites entreprises et la constitution de zones franches. La transition concerne également les flux monétaires en devises, liés à l'accès au marché international. Face à la fuite devant la monnaie nationale, le gouvernement a adopté des mesures concernant tout à la fois l'octroi des devises nécessaires aux importations et le rapatriement des celles obtenues en paiement des exportations. Ces mesures limitant les droits d'entreprises, virtuoses dans l'art de fuir les réglementations et les contrôles dans une économie en restructuration, se sont heurtées à une économie parallèle en plein essor, fondée sur la fraude, voire la corruption, et contribuant à fragiliser la situation économique du pays tout entier.
    Russian enterprise and foreign trade. Since the disappearance of the State monopoly of foreign trade, Russian enterprises are having to face a world which is totally different from that to which they were accustomed. Having been so long cut off from the international market, access to it induced in them a state of euphoria. At their initiation into economic calculation, not all of whose aspects they had mastered, many firms embarked upon export and import ventures which were often of a speculative nature, and hazardous for them and for the economy as a whole (worsening of the trade balance, collapse of the rouble, etc.). The State was not long in intervening, encompassing the two aspects of foreign trade. While the transition to market economy implies freedom of exchange of goods, and therefore access to the world market, the existing situation and the short, sharp shock of the opening of this market called for a measure of supervision over certain transactions, and consequently a curtailment of the rights of enterprises. The conventional measures for control and direction of the flow of goods (licences, bans, customs duties and indirect taxation - VAT) duly appeared as instruments of economic policy. The latter continues its course by way of institutional measures through incentives to small firms and the establishment of free zones. Another aspect of the transition relates to currency flows, which are linked to access to the international market. Faced with the flight of the national currency, the government took steps to ensure the simultaneous granting of currency needed for imports, and the repatriation of currency obtained in payment for exports. These measures limiting the rights of enterprises, who are virtuosi in the art of evading regulations and controls, in an economy which is being restructured, have clashed with a fast-expanding parallel economy, founded on fraud, indeed corruption, and one which is helping to destabilize the economic situation of the entire country.
  • Les premiers pas de la privatisation en Bulgarie - Spartak Kerermidtchiev p. 237 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Bien que largement répandue, l'opinion selon laquelle la privatisation n'a pas encore commencé en Bulgarie ne correspond pas à la réalité. Dans certains secteurs, tels que l'habitat, elle peut être considérée comme achevée tandis qu'en ce qui concerne la terre, elle progresse à petits pas depuis le milieu de 1991. Si l'on y ajoute les processus de transfert " caché " et " illégal " de la propriété étatique entre des mains privées, on s'aperçoit que la privatisation en Bulgarie n'a pas suivi une voie rectiligne et étale mais que le tableau d'ensemble épouse tous les aspects pittoresques d'une économie en transition. L'approche sectorielle du phénomène est celle qui convient le mieux car elle permet d'en appréhender en profondeur les diverses composantes sans sous-estimer leurs relations avec la totalité. Le présent article entend présenter l'état du processus de privatisation, les questions qui surgissent et les solutions possibles tout en évoquant brièvement les problèmes essentiels de la privatisation dans les différents secteurs.
    Privatization in Bulgaria : the first steps. Although widely held, the belief that privatization has not yet began in Bulgaria does not fit the facts. In certain sectors, such as housing, it can be seen as having been completed, while in matters relating to the land, it has been progressing gradually since the middle of 1991. If one adds to this instances of " secret " and " illegal " transfers of state property into private hands, it is obvious that privatization in Bulgaria has not followed a steady, straight course, but that the overall picture shows all the colourful details of an economy in transition. A sectoral approach to the question is the most suitable, because it permits an in-depth appreciation of the various component factors without the risk of underestimating their relationship to the global problem. The purpose of the present article is to show the state of the privatization process, the questions which arise, and what solutions are possible, while briefly touching upon the basic problems of privatization in the various sectors.
  • Revue des livres