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Revue Revue Européenne des Migrations Internationales Mir@bel
Numéro Vol. 8, no 1, 1992
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editonal - Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 5-8 accès libre
  • Entrepreneurs entre deux mondes

    • Articles
      • Essai de définitions en matière de comparaisons internationales - Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 9-16 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Un certain nombre de termes « extraordinairement fuyants » ne prennent leur sens qu'avec une analyse préalable des situations nationales, intra ou supra-nationales. Tel est le cas d'immigré qu'on ne peut traduire par immigrant ; d'étranger par référence à nationalité (quid de la double nationalité) ; de minorités, de groupes ethniques, de communautés, qui font sens dans le contexte anglo-saxon mais que réfute la démarche républicaine française fondée sur l'individu. Le chercheur doit faire la part, dans sa définition, de l'approche juridique et de la perception sociologique qui sont fréquemment fort différentes avant de commencer toute étude comparative de la création d'entreprises par les étrangers.
        A certain number of« extraordinarily elusive » words get their meaning only out of a previous analysis of national, intra or supranational situations. Such is the case of settler that cannot be translated by immigrant : of foreigner referring to nationality (what about double nationality) of minorities, of ethnic groups, of communities, that make sense in the Anglo-Saxon context, but objected by the French republican way based on the individual. The researcher must make way, in its definition, to the law approach and the sociological perception which are often very different before beginning any comparative study of the creation of ventures by foreigners.
      • Que sait-on en France des créateurs d'entreprises étrangers depuis un siècle ? - Michel Dreyfus, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 17-26 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Nous sommes fort démunis en France en matière d'histoire relative aux entreprises étrangères. D'une part, les historiens se sont surtout intéressés aux immigrés qui s'organisèrent dans des mouvements politiques. Ensuite, l'histoire de l'immigration est des plus récentes et rarement s'est-on consacré à l'aspect économique de l'émigration. L'histoire des entreprises est d'ailleurs limitée en France, en raison à la fois de la réticence des entrepreneurs à livrer leurs secrets et des fantasmes attachés à la réalité de l'entreprise. Enfin, les créateurs d'entreprise étrangers étaient peu à même de laisser des archives. Les entreprises ont sans doute été très variées. Certains de ces étrangers, par exemple, s'étant intégrés et ayant alors réalisé leur projet, dans quelle mesure étaient-ils encore des étrangers ? Comment ont-ils vécu leur propre histoire et se sentent-ils concernés par elle ? Pour l'heure, les documents font défaut aux chercheurs.
        We are very much deprived in France in matters of history about foreign ventures. On one hand, historians were mainly interested in settlers who organized in political movements. Then, immigration history is very new and seldom one devoted to the economical aspect of immigration. Besides, the history of ventures in France is limited, due in the same time to the contractors' reserve to betray their secrets and to fantasies linked to the reality of venture. At last, foreign ventures creators were little able to leave records. Ventures were no doubt very diverse. Some of these foreigners integrating and realizing thus their project, how were they still foreigners ? How did they live their own history and feel concerned by it ? For the time being, searchers lack documents.
      • Les étrangers non-salariés en France, symbole de la mutation économique des années 80 - Claude-Valentin Marie, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 27-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Cinq traits majeurs caractérisent l'immigration en France dans l'espace économique : la dégradation continue de l'emploi des étrangers OS dans les secteurs traditionnels du bâtiment et de l'industrie (automobile) ; la progression relative de leurs effectifs dans les activités de service grâce à leur qualification ; l'augmentation puis la stabilisation de leur nombre parmi les demandeurs d'emploi (les femmes, les Algériens étant les plus touchés) ; la participation croissante aux activités non salariées (le nombre d'artisans, commerçants et entrepreneurs étrangers augmente de 26 % entre 1975 et 1982, soit 100 000 personnes environ, le taux de fiabilité de ces entreprises étant meilleur que celui des françaises) ; et enfin leur présence renouvelée dans les formes illégales d'activité et d'emploi. Ces changements sont révélateurs d'une même logique économique dans un même univers de recomposition socio-juridique de la relation de travail. On assiste ainsi à l'émergence de « collectifs de travail », de sous-traitance, dans des combinaisons juridiques complexes de l'espace transnational.
        Five major features characterize immigration in France in the economical space: the continuous degradation of their employment for foreign specialized workers in building and factory (car) sectors ; the relative progression of their numbers in service activities due to their qualification; the increase then the stabilization of their number among situations wanting (women; Algerians being most concerned); the increasing participation to independent activities (the number of foreign craftsmen, merchants and contractors grows by 26% between 1975 and 1982, i.e. about 100 000 persons, the rate of success of these ventures better than the French one); and at last their renewed presence in illegal types of activities and employment. These changes reveal a same economical logic in a same world of socio-juridical recombining of work relation. We thus attend the emergence of « joint works », of sub-contracts, in complex juridical combinations of transnational space.
      • L'expansion du commerce ethnique : Asiatiques et Maghrébins dans la région parisienne - Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 39-59 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Au cours du premier semestre 1989, 20 % des fonds de commerce proposés à la vente à Paris et dans les départements limitrophes ont été achetés par des Asiatiques et des Maghrébins, ce qui traduit l'importance de la présence de ces deux groupes dans le commerce. L'exploitation de plusieurs milliers d'annonces de mutations de fonds de commerce a permis d'approcher à une échelle très fine les mouvements concernant l'immobilier commercial qui traversent le commerce ethnique. On constate une forte expansion très différenciée selon les groupes, le lieu et les activités à travers le renforcement des bases commerçantes dans les zones de présence traditionnelle et une extension dans les périphéries urbaines. Par ailleurs, l'analyse des mouvements de fonds de commerce révèle l'importance des échanges intra-communautaires et la faiblesse des flux inter-communautaires. Elle permet en outre de dégager un mouvement de mobilité sociale à travers l'activité commerçante.
        During the first half-year 1989, 20% of the goodwills for sale in Paris and in the provinces around were bought by Asiatic and North Africans, which expresses the importance of those two groups in commerce. The exploitation of several thousands announcements of goodwills transfers allowed the approach at a very fine scale, of moves referring to commercial building that cross the ethnic commerce. One establishes a strong and very differenciated growth according to groups, places and activities through the strengthening of mercantile bases in traditionally present zones and an extension in the outskirts. Furthermore, the analysis of goodwills moves reveals the importance of intra-community exchanges and the weakness of inter-community flows. It allows besides to define a movement of social mobility through mercantile activity.
      • Diversité de l'entreprenariat étranger à Lyon - Abdelkader Belbahri, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 61-71 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La majorité des entrepreneurs étrangers (65 %) sont issus de l'immigration traditionnelle du travail. Depuis 20 ans, le pourcentage de prises de fonction des Européens du Sud, par rapport au total, a connu une forte diminution ; inversement, cette évolution est relativement importante pour les Asiatiques, les Africains-francophones et les Maghrébins. Les entrepreneurs étrangers dans l'agglomération lyonnaise se répartissent dans tous les secteurs d'activités ; mais quelques secteurs connaissent une plus grande concentration d'étrangers de différentes nationalités. Cinq secteurs dominent : le BTP, les grossistes inter-industriels, le commerce d'alimentation générale, les débits de boisson, les forains. Les secteurs investis massivement par tel ou tel groupe d'immigrants constituent plus des « créneaux de première implantation » que des enclaves proprement dites. L'évolution de l'entreprenariat turc est très significatif à cet égard.
        The majority of foreign contractors (65 %) come from work traditional immigration. Since 20 years, the percentage of coming to functions of South Europeans, with regard to the total, diminished a lot; inversely, this evolution is relatively important for Asiatics, French-speaking Africans and North Africans. Foreign contractors in Lyon urban centre share out amongst all sectors of activity ; but some sectors know a bigger concentration of foreign people from different countries. Five sectors overcome: building and public works, inter-industry wholesalers, general alimentation commerce, pubs, itinerant vendors. The sectors heavily invested by such or such group of immigrants are more « first planting sectors » than strictly speaking enclaves. The evolution of Turkish contractorship is significant to this regard.
      • Les étrangers et la création d'entreprise en Alsace - Nadine Weibel, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 73-81 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        S'il peut être tentant d'évoquer la création d'entreprise comme une alternative au chômage voire à la non-qualification, une observation plus fine semble révéler l'existence de conditions préexistantes à tout projet de création réussie. Ces paramètres sont bien souvent identiques à ceux qui sont invoqués plus généralement dans le discours sur l'intégration (maîtrise de la langue du pays d'accueil, niveau de scolarisation mais aussi structure familiale solide et « sérénité culturelles »). Indépendamment des catégories en présence comme les ruraux à tradition paysanne et artisanale ou les citadins titulaires de diplômes les créateurs d'entreprises représentent pour leurs compatriotes une forme de modèle, celui d'un défi réussi. Cependant les services sont rarement exclusivement réservés à la communauté et le recrutement se fait d'habitude sur d'autres critères que celui de la nationalité.
        If it may be enticing to evoke the venture creation as an option to unemployment or to the absence of qualification, a more subtle observation seems to reveal the existence of pre-existing conditions for all project of successful creation. These parameters are very often similar to those more generally invoked in the treatise on integration (mastery of the welcoming country's language, level of education but strong familial structure and « cultural serenity », too. Independently from the present categories as farmers with a peasant and craftsman tradition or graduate citizens, the ventures creator represent for their coutryfolk a type of model, that of a successful challenge. Nevertheless services scarcely are exclusively reserved to the community and recruitment is usually made on other criteria than nationality.
      • Le développement des activités indépendantes des immigrés en Europe et en France - Salvatore Palidda, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 83-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Qu'ils soient de première ou de seconde génération, les immigrés en France surprennent par leur créativité. Plus de 15 % des travailleurs indépendants sont nés à l'étranger et si l'on tient compte des Français d'origine étrangère, environ un tiers de l'effectif global sont des créateurs d'entreprises d'origine étrangère. Les Asiatiques, par exemple, après avoir investi dans la restauration, se portent désormais sur l'informatique et sur le commerce de super-marchés ; les Italiens ont de fructueuses entreprises de chauffage et d'artisanat et commencent à s'intéresser à l'import-export ; les Maghrébins, longtemps solitaires ont des entreprises originales et diversifiées en matière de tourisme, viande, couture, gardiennage, transport-coursiers ; les Portugais se sont spécialisés dans le nettoyage d'immeubles et l'entretien d'espaces verts. Les grands chantiers du Président ont procuré du travail à ces indépendants. D'autres groupes nationaux manifestent les premiers balbutiements de l'entreprenariat, qu'il s'agisse de trajectoires isolées (Libanais, Portugais) ou de l'ébauche d'entreprises à clientèles ethniques (Africains).
        They belong to the Ist or 2d generation, the creativity of settlers in France surprises. More than 15% independent workers are born abroad and if one takes in account French people of foreign origin about one third of the total are foreign-born ventures creators. Asiatics, for instance, after having invested in restaurants, come hereafter to computers and to supermarkets; Italians have profitable heating and craftsmanship ventures and begin to get interested in import-export; North Africans, long lonesome have original and diversifies ventures of tourism, meat, sewing, care-taking, errands and transport. Portuguese specialized in building cleaning and green spaces keeping. The Presidents big works gave work to these independent. Other national groups express the first stutterings of contractorship, they be isolated trajectories (Lebanese, Portuguese) or the preliminary shape of ventures with ethnic practice (Africans).
      • Les entreprises ethniques aux Pays-Bas - Jérémy Boissevain, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 97-106 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les immigrés viennent des pays méditerranéens (Turquie, Italie), des Caraïbes et du Surinam. Désireux de créer des entreprises, ils se heurtent à un foisonnement de règlements et de lois qui, au départ, visent à protéger le consommateur et à établir une compétition dans les règles. Il leur est impossible de travailler sans l'aide d'experts. Il existe environ 10 000 petites entreprises ethniques issues de onze cultures au premier rang desquelles se classent les italiennes (9 %) et les grecques (14 %). Les Turcs et les immigrants du Surinam (surtout ceux de l'Hindoustan) servent en priorité une clientèle ethnique, les Italiens dont les entreprises sont plus solides ont une clientèle diversifiée. Dans un premier temps, tous, pour survivre, ont recours à la corruption ou paient des amendes ou trouvent des échappatoires pour contourner les règlements (par exemple, en matière de viande hallal). Le gouvernement néerlandais est sensible aux difficultés de ces petits entrepreneurs et leur prodigue ses conseils. L'acquisition de la langue demeure la première exigence de survie.
        The settlers come from Mediterranean countries (Turkey, Italy), Caribbean islands and Surinam. Wishing to create ventures, they run into plenty rules and laws which, at the start, aim to protect the consumer and to establish a competition according to rules. It is impossible for them to work without experts help. There are about 10,000 little ethnic ventures from eleven cultures, of which first of them are Italians (9 %), and Greeks (14 %). Turkish and Surinam immigrants (especially those from Hindoustani) in priority attend to ethnic customers, Italians whose ventures are firmer have diversified customers. In a first move, all, to survive, resource corruption or pay fines or find subterfuges to evade regulation (for instance, in matter of hallal meat). The Dutch government aware of the difficultes of these small contractors and give them advice. The acquiring of language remains the first exigence for survival.
      • Ressources ethniques et égalité des chances : les entreprises indo-pakistanaises en Grande-Bretagne et au Canada - Trévor P. Jones, David Me Evoy, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 107-126 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        La création d'entreprises par les immigrants du sous-continent indien est une réponse à une situation de marginalisation, plus qu 'une prédisposition culturelle au commerce. Moins avantageuse que l'enclave ethnique à la cubaine, cette concentration de petits entrepreneurs à la limite de la survie ne parlant pas anglais, discriminés par les banques, les assurances et autres acteurs-clé correspond plutôt à un enfermement. Une étude de onze localités donne quatre types de profils du plus étroitement spécialisé au plus intégré. Dans la réalité (cas de Bradford), la progression est rarement verticale et les responsabilités sont circonscrites à quelques activités de restauration, secteur textile, débits de tabac. Par comparaison, la société canadienne (Toronto, Montréal, Vancouver) est plus ouverte, moins discriminante, plus favorable économiquement aux Asiatiques qui sont au départ plus qualifiés. La politique encourageante et légitimant les dirigeants canadiens contribue à créer un climat favorable, mais le contexte local interdit les généralisations et chaque cas mérite une étude locale spécifique.
        The creation of ventures by immigrants from the Indian sub-continent is an answer to a marginalization situation, more than a cultural predisposition to commerce. Less favourable than the ethnic enclave in the Cuban way, this concentration of small English non-speaking contractors at survival limit, discriminated by banks, insurances and other key-actors, rather squares with an enclosing situation. A study of twelve districts gives four types of profiles, from the more tightly specialized to the most integraded. Really (as in Bradford), the growth is scarcely vertical and responsabilities are limited to some restoring, textile, tobacco shops activities. Comparatively, Canadian society (Toronto, Montreal, Vancouver) is more open, less discriminant, economically more favourable to Asiatic who in the start are more qualified. The encouraging and legitimating policy of Canadian statesmen contributes to create a favourable climate, but the local context forbids generalizations and each case serves a specific local study.
      • Les entrepreneurs immigrés et l'implantation des industries étrangères aux États-Unis : éléments d'une économie transnationale - Saskia Sassen, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 127-137 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Il est paradoxal que l'économie urbaine d'une nation aussi développée qu'est l'Amérique encourage la prolifération des petites entreprises comme par le passé. L'effondrement des grandes industries a entraîné la croissance de modes de production souples, efficaces et très différenciés (ateliers clandestins, travail à domicile, sous-traitance en général). Dans le même temps, la demande des consommateurs est devenue plus variée, elle fait plus appel au commerce de détail à tous les échelons de revenus. Les immigrés sont particulièrement bien placés en tant que producteurs et consommateurs pour alimenter ce type d'économie. Aux États- Unis, la croissance des investissements étrangers est notable et elle inclut celle des petits créateurs d'entreprise dans les services de haute spécialisation (finance, immobilier par exemple) en particulier à New York et en Californie, espaces transnationaux par excellence. Les entreprises expatrient leur production et leurs services localisés dans les grandes villes américaines, réimportent les produits manufacturés. L'intersection de ces espaces transnationaux, créateurs de petites entreprises donne une image renouvelée de la centralisation qui opère sous forme de réseaux territorialement dispersés à travers des réseaux multiples. Les métropoles (« cités globalisantes ») demeurent au centre de contrôle et de coordination de ces réseaux financiers et administratifs complexes mais les formes non bancaires de financement en constituent l'innovation principale. C'est dans ce contexte transnational que les petites entreprises étrangères jouent un rôle décisif.
        Its is paradoxical that the town economy of such a developped nation as America encourages the proliferation of small ventures as in the past. The collapse of big industries carried the growth of flexible, efficient and very differenciated types of production (clandestine workshops, work at home, sub-contractorship in general). In the same time, the consumers' demand became more diversified, it calls more for retail trade at all income levels. Settlers are peculiarly well situated as producers and consumers to supply this type of economy. In the USA, the growth of foreign investments is notable and includes that of ventures little creators in high specialization services (finance, real estate for instance), peculiarly in New York and California, preeminently transnational space. The ventures send out their production and their services localized in big American cities, reimport manufactured articles. The intersection of these transnational spaces, creating small ventures, gives a renewed image of centralization that operates as nettings territorially scattered through multiple networks. The metropolis (« globalizing cities ») remain at the center of control and coordination of these complex administrative and financial networks but the non-banking forms of financing constitute the main innovation of them. It is this in transnational context that small foreign ventures play a decisive part.
      • Les politiques d'aide à la création d'entreprises par les minorités aux Etats-Unis - Roger Waldinger, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 139-153 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les gouvernants ont un double intérêt au développement de petites entreprises ethniques : il favorise la mobilité d'une clientèle électorale petite-bourgeoise, il renforce l'idée du bien-fondé du risque et réduit l'inégalité. Mais d'autres politiques (inspection du travail, rigidité eu égard à l'implantation, etc.) peuvent entraver l'initiative de création. En 1954, la création du SBA (Small Business Administration) puis dans les années 1960 de la MBEA (Minority Business Enterprise Agency) garantissant les prêts bancaires aux membres des minorités, créateurs d'entreprise n'a trouvé sa cohérence que sous Nixon avec la promotion du capitalisme noir. L'échelon local s'est employé à suivre les directives fédérales dans 30 mégalopoles. Mais les résultats ne sont guère positifs, la volonté politique d'aide aux minorités est fluctuante, l'argent manque dans les caisses de l'administration et de nombreuses entreprises font faillite. En 1987, seules 971 entreprises appartenant aux minorités sur les 6500 financées par le SBA étaient en équilibre financier. De plus, 20 % de ces entreprises n'appartiennent pas, en réalité, aux minorités et le financement ne se fait pas, comme la loi l'exige, sur concours mais grâce aux réseaux de complicité avec les municipalités.
        Governors have a double interest in the development of small ethnic ventures ; it encourages the mobility of a lower middle-class electoral clientele, it strengthens the idea of the cogency of the risk and reduces inequality. But other policies (work inspection, stiffness regarding planting etc.) may hinder the creation initiative. In 1954, the creation of the SBA (Small Business Administration) then in years 1960 of the MBEA (Minority Business Enterprise Agency) guaranteeing bank loans to minorities members, ventures creators, found its coherence only under Nixon with the promotion of black capitalism. The local echelon exerted following federal rules in 30 megalopolis. But results are hardly positive, the political will to help to minorities is varying, money lacks in administration coffers and many ventures run into bankruptcy. In 1987, only 971 ventures belonging to minorities out of the 6,500 financed by the SBA had balanced finances. More, 20 % of these ventures do not really belong to minorities and financing does not come from, as law puts it, co-operation help but from collusion networks with the town-halls.
      • Los Angeles : l'économie ethnique iranienne - Ivan Light, Georges Sabagh, Mehdi Bozorgmehr, Claudia Der-Martirosian, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 155-169 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Un système économique ethnique se compose de travailleurs indépendants et de leurs compatriotes ethniques. Cette étude traite du clivage entre la notion d'« économie ethnique » (et sa variante, une « économie ethnique enclavée ») et celle de « groupes nationaux d'immigrants ». Les groupes ethniques en effet ne coïncident pas nécessairement avec les origines nationales. Pour illustrer cette hypothèse, nous utilisons une enquête faite sur les Iraniens habitant à Los Angeles. Partant du fait que ce groupe national d'immigrants est divisé en quatre sous-groupes ethnico-religieux (les Arméniens, les Baha'is, les Juifs et les Musulmans), les Iraniens résidant à Los Angeles se regroupent dans des économies ethniques distinctes et non pas dans une économie unique. Chaque sous-groupe ethnico-religieux possède sa propre économie ethnique et ces économies séparées ne sont que lointainement reliées à une économie ethnique iranienne globale.
        An ethnic economic system is made of independent workers and their ethnic compatriots. This study deals with the cleavage between the « ethnic economy » notion (and its variant, an « enclaved ethnic economy »)and that of « national groups of immigrants ». Ethnic groups indeed do not necessarily coincide with national origins. To illustrate this assumption, we use an inquest made on Iranians living in Los Angeles. Starting from the fact that this national group of immigrants is divided in four ethnico-religious sub-groups (Armenians, Baha'is, Jews and Moslims), Iranians living in Los Angeles regroup in distinct ethnic economies and not in a unique one. Each ethnico-religious sub-group owns its own ethnic economy and those divided economies are only but far linked with a global Iranian ethnic economy.
      • En route vers les sommets : perspectives sur la question des minorités ethniques - Alejandro Portes, Min Zhou, Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 171-192 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'expérience récente de plusieurs groupes immigrants aux États-Unis échappe aux théories en vigueur, qu'elles soient structuralistes ou fonctionnalistes, économiques ou sociologique. Trop rigides, elles n 'expliquent pas pourquoi certains groupes stagnent (les Portoricains, par exemple) alors que d'autres s'élèvent rapidement. Le nombre d'entreprises d'origine asiatique a cru de 87 % entre 1982 et 1987 pour atteindre le chiffre record de 377 000 entreprises (alors que la croissance d'ensemble était de 14 %). Les entreprises hispaniques ont également cru de 80 % pendant cette période avec des chiffres d'affaires passant de 12 à 25 milliards de dollars. Trois exemples spécifiques — les entreprises dominicaines à New York, l'enclave cubaine à Miami, et Chinatown à New York donnent un nouveau portrait des immigrants. Ils ne sont pas soucieux de s'assimiler à la société globale car ils prospèrent plus rapidement en restant à l'intérieur de leur communauté. Après quoi, qu'ils investissent dans le pays d'origine, se constituent en intermédiaires à vocation internationale ou s'insèrent immédiatement parmi les classes moyennes, leur avenir semble assuré.
        The recent experience of general immigrant groups in the USA baffles the in force theories, be they structuralist or functionalist, economical or sociological. Too rigid, they do not explain why some groups stagnate (Portoricans, for instance) when others rise rapidly. The number of ventures of Asiatic origin grew by 87 % between 1982 and 1987 to reach the record figure of 327,000 ventures (when the growth of the whole was 14 %). The hispanic ventures grew alike by 80 % during this period with turnovers increasing from 12 to 25 billion $. Three specific examples-Dominican ventures in New York, the Cuban enclave in Miami and Chinatown in New York give a new description of immigrants. They do not care assimilating to global society because they thrive more rapidly staying inside their community. After that, they invest in their native country, constitute themselves intermediaries with an international vocation or immediately insert among middle classes, their future looks secure.
      • Le débat des entrepreneurs et la discussion sur le parrainage (synthèse) - Catherine Hodeir, Emmanuel Ma Mung, Sophie Body-Gendrot p. 193-202 accès libre
  • Note aux auteurs - p. 205 accès libre