Contenu du sommaire : Renforcer les capacités du secteur public : Comment se montrer à la hauteur ?
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
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Numéro | volume 73, no 4, décembre 2007 |
Titre du numéro | Renforcer les capacités du secteur public : Comment se montrer à la hauteur ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Numéro spécial du CAPAM
- Renforcer les capacités du secteur public : Comment se montrer à la hauteur ? : Introduction du rédacteur en chef - Christopher Pollitt p. 563-564
- Les imitations et l'inspiration dans les réformes du secteur public: quelques enseignements issus du Commonwealth - Rob Laking, Richard Norman p. 565-581 Le présent article, qui se fonde sur une communication initialement présentée lors de la Conférence 2006 de la Commonwealth Association of Public Administration and Management, s'intéresse à des études de cas relatives à des réformes réalisées dans les pays en développement et présentées lors du Commonwealth Advanced Seminar, un séminaire organisé chaque année à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Nous nous intéressons aux grandes questions de réforme soulevées dans ces études, comme la réforme de la fonction publique, la planification stratégique, la décentralisation de la gestion et la responsabilisation à l'égard des résultats, afin d'identifier les ressemblances dans les problèmes et les réponses apportées dans les différents pays et de tirer quelques enseignements sur l'adoption et la mise en œuvre des idées stratégiques issues d'autres gouvernements. Ces exemples illustrent l'influence sur les gouvernements des pays en développement des idées dans le domaine de la gestion publique, influence qui va de l'imitation spécifique des nouvelles « technologies » de gestion à une inspiration plus générale en ce qui concerne les possibilités de réforme.Remarques à l'intention des praticiensLes questions de réforme présentent des ressemblances considérables dans les différents pays du Commonwealth, d'où l'intérêt du dialogue intergouvernemental à propos des programmes de réforme, en particulier lorsque les participants utilisent un langage officiel similaire. Certaines idées en matière de nouveau management public continuent à exercer une influence considérable sur les programmes de réforme – en particulier celles concernant le lien entre le rendement et les tâches individuelles, d'une part, et les objectifs organisationnels, d'autre part. Cependant, l'inspiration, plutôt que l'imitation, est parfois le résultat le plus intéressant des débats intergouvernementaux à propos des réformes du secteur public, en particulier lorsque les praticiens peuvent aborder des problèmes et des défis communs.This article is based on a paper originally presented at the 2006 Conference of the Commonwealth Association of Public Administration and Management. It discusses case studies of reform in developing countries presented at the Commonwealth Advanced Seminar, held annually in Wellington, New Zealand. The cases are analysed in terms of major reform issues such as civil service reform, strategic planning, management decentralization and accountability for results to draw out similarities in challenges and responses across jurisdictions and also some lessons about the uptake and implementation of policy ideas from other governments. The cases illustrate the influence on developing country governments of public management ideas, ranging from specific imitation of new management ‘technologies' to more generalized inspiration of the possibilities of reform.Points for practitionersThere are significant similarities of reform issues across the diverse countries of the Commonwealth, indicating the value of cross-jurisdictional dialogue about reform agendas, particularly when participants share a common official language. Some ideas reform agendas – particularly those relating to linking individual performance to organizational tasks and objectives. Nevertheless, inspiration, rather than imitation, may sometimes be the most useful result of cross-jurisdiction discussions about public sector reform, particularly when practitioners can discuss common issues and challenges.
- L'externalisation et la circulation transfrontalière des données : Défi de la protection des renseignements personnels dans le cadre du USA Patriot Act - Lorna Stefanick p. 583-603 En matière de prestation de services, les administrations s'en remettent de plus en plus à des contractants privés afin d'améliorer leur rapport qualité-prix. L'adoption du USA Patriot Act, la loi antiterroriste américaine, a cependant fait naître des craintes chez certains, qui redoutent que le fait que l'État confie la gestion des données à des sociétés établies aux États-Unis n'entraîne une violation des libertés civiles fondamentales. La présente communication est une étude de cas d'un programme mis en place par une administration provinciale canadienne et qui vise à confier l'administration d'un régime public d'assurance-maladie et médicaments à une filiale canadienne d'une entreprise américaine. Dans le contexte des craintes plus générales suscitées au niveau international par le USA Patriot Act, nous examinons la façon dont le Canada a réagi aux craintes relatives à la sécurité des renseignements médicaux personnels dans le cadre de l'externalisation de leur traitement. Nous verrons que si plusieurs spécialistes internationaux de la protection de la vie privée tirent des conclusions variables en ce qui concerne les conséquences de la loi antiterroriste américaine, la capacité des gouvernements à protéger les importants volumes de données qui leur sont confiés est de plus en plus compromise.Remarques à l'intention des praticiensLa mondialisation et les communications électroniques remettent non seulement en cause la souveraineté de l'État-nation, mais compliquent également l'environnement dans lequel les entreprises et les pouvoirs publics « exercent leurs activités ». Ce phénomène est particulièrement vrai compte tenu de l'adoption à la hâte de la loi antiterroriste américaine (le USA Patriot Act) 45 jours après les attentats du 11 Septembre sur les tours jumelles de New York. La présente étude de l'externalisation de la gestion de données dans le secteur public montre que l'imputabilité, la transparence et le contrôle exercé sur les administrations et leurs agents ne doivent pas être compromis dans le cadre de la volonté très médiatisée de renforcer la sécurité nationale ou en raison de pressions plus prosaïques visant à améliorer l'efficacité administrative.Governments are increasingly outsourcing service provision to private contractors in an effort to realize cost efficiencies. The passage of the USA Patriot Act, however, has caused concern that government outsourcing of data management to US-based companies could result in the violation of fundamental civil liberties. What follows is a case study of a Canadian provincial government's plan to outsource the administration of a public health insurance and drug plan to a Canadian subsidiary of an American company. Within the context of the larger international concern about the reach of the USA Patriot Act, the article discusses the Canadian response to the fear that outsourcing will compromise the security of personal health information. It concludes that while different privacy protection experts worldwide have drawn different conclusions as to the implications of the USA Patriot Act, the ability of governments to protect the large amounts of data that are entrusted to them is becoming increasingly difficult.Points for practitionersGlobalization and electronic communication not only challenge the sovereignty of the nation-state, but complicate the environment that both companies and governments ‘do business' in. This is particularly true given the swift passage of the USA Patriot Act 45 days after the September 11 attacks on New York's twin towers. This study of public sector data management outsourcing demonstrates that accountability, transparency and control over governments and their agents must not be national security or due to more mundane pressure to increase administrative efficiency.
- Citoyen ou client ? Le traitement des plaintes dans le secteur public - Brian Brewer p. 605-613 Le fait de s'assurer que les plaintes dans le service public sont traitées de manière efficace et que les droits de recours sont respectés fait partie intégrante de la bonne gouvernance et de la prestation de service efficace. L'analyse de la littérature académique et de plusieurs rapports gouvernementaux importants fait apparaître les systèmes de plainte et de recours qui sont aujourd'hui mis à la disposition des citoyens, comment ces systèmes sont conçus et mis en œuvre afin d'être le plus efficaces possibles et en quoi ils contribuent à rendre le fonctionnaire responsable de l'usage des compétences décisionnelles discrétionnaires. Avec le développement du nouveau management public (NMP) et des réformes du secteur public, un modèle consumériste de traitement des plaintes apparaît de plus en plus souvent dans beaucoup de pays. Lorsqu'il est associé à la perspective citoyenne traditionnelle, ce modèle semble capable d'améliorer le traitement des plaintes et les recours. Cependant, le seul souci de la satisfaction du client qui caractérise le modèle consumériste et le risque d'affaiblissement de valeurs citoyennes telles que l'équité et la justice sociale indiquent qu'une approche prudente s'impose. Les gestionnaires et professionnels du secteur public doivent prendre conscience du fait que les stratégies de réforme publique exclusivement axées sur le renforcement du rôle du consommateur risquent bel et bien de fragiliser d'importants aspects des stratégies de traitement des plaintes et de recours inscrits dans les éléments que sont l'« État de droit » et l'« application régulière de la loi » qui caractérisent l'administration publique axée sur le citoyen. Lorsque les bénéficiaires des services sont davantage définis sur la base de leur statut limité de consommateur sur le marché qu'en termes de citoyenneté, l'imputabilité peut s'affaiblir. C'est là l'une des conséquences essentielles des tendances actuelles des gouvernements, qui font de plus en plus appel à la privatisation, à l'externalisation et aux partenariats public-privé dans la prestation des services.Remarques à l'intention des praticiensL'efficacité avec laquelle les plaintes relatives aux services sont traitées est un déterminant clé de la qualité dans les services publics, tant au niveau systémique qu'au niveau du bénéficiaire du service. Les procédures qui sont facilement accessibles, simples à invoquer et à utiliser, transparentes, qui garantissent que les parties intéressées sont tenues au courant et qui sont sensibles aux différents groupes sociaux contribuent à renforcer la confiance dans les processus de traitement des plaintes et de recours. Cependant, tandis que de plus en plus de services publics sont offerts par des organisations quasi-publiques et privées dans le cadre de systèmes d'externalisation et de sous-traitance, le défi pour les praticiens consiste à trouver un moyen de s'assurer que les valeurs axées sur le citoyen sont maintenues, même lorsque des organismes de révision externe, comme le médiateur, et les procédures classiques de renforcement de la responsabilité sont remplacés par des approches plus étroites, axées sur le consumérisme.Ensuring that public service complaints are handled effectively and rights of redress upheld is an integral feature of good governance and effective service delivery. A review of the academic literature and a number of key government reports reveals what citizen complaint and redress systems exist currently, how they can be designed and enabled to operate with the greatest positive impact, and why they are important in holding public officials accountable for the use of discretionary decision-making authority. With the development of new public management (NPM) and public sector reforms in many jurisdictions, a consumerist model for handling complaints has come increasingly to the fore. When combined with the traditional citizenship perspective, this would appear to have considerable potential for improving complaints handling and redress. However, the consumerist model's narrow focus on customer satisfaction and the risk of weakening citizenship values such as fairness and social justice suggest a cautious approach may be best. Public sector managers and professionals need an awareness of how public reform strategies oriented exclusively towards a strengthened consumer role do risk undermining important aspects of the complaints handling and redress strategies embedded in the ‘rule of law' and ‘due process' features of citizen-oriented public administration. Accountability may be weakened when service recipients are defined less in terms of their citizenship and more on the basis of a narrowly defined status as a marketplace consumer. This is a key implication of current trends by governments to rely increasingly on privatization, contracting-out and public-private partnerships to deliver services.Points for practitionersHow well service complaints are handled is a key determinant of quality in the public services at both systemic and service-recipient levels. Procedures that are easily accessible, simple to invoke and operate, transparent, ensure stakeholders are kept informed, and sensitive to different social groups help build confidence in complaints handling and redress processes. However, as more public services are delivered by quasi-public and private organizations using contracting and subcontracting arrangements, the challenge facing practitioners is how to ensure that citizen-centric values are maintained even as external review agencies like the Ombudsman and traditional accountability promoting procedures are replaced by narrower consumerist-oriented approaches.
- La transformation des services offerts aux Canadiens : Le modèle de ?Service Canada' - Maryantonett Flumian, Amanda Coe, Kenneth Kernaghan p. 615-628 Depuis une dizaine d'années, l'application du service axé sur le citoyen, associé aux progrès rapides des technologies de l'information et des communications, favorise les approches innovantes en ce qui concerne la structure organisationnelle des systèmes de prestation de services des administrations. Les organismes de prestation de services, au Canada comme ailleurs, ont pris différentes formes organisationnelles, autant de modèles à adopter et à adapter. Service Canada propose aux Canadiens un nouveau modèle de prestation des services gouvernementaux. Cette initiative polyvalente, multicanaux et intergouvernementale a pour but d'offrir un service axé sur le citoyen et homogène. Elle regroupe toute une série de programmes et de services gouvernementaux relevant des ministères fédéraux et d'autres niveaux de gouvernement afin d'offrir aux citoyens un service intégré, facile d'accès et personnalisé. Dans la présente communication, nous étudions les possibilités offertes par le modèle de Service Canada en matière de transformation des services au moyen d'une prestation de service intégrée (PSI) et examinons les obstacles politiques, structurels, opérationnels, managériaux et culturels à sa mise en œuvre.Remarques à l'intention des praticiensLes initiatives de PSI efficaces peuvent prendre une série de formes organisationnelles et se fonder sur différents systèmes de gouvernance. Tandis que certaines des difficultés posées par la PSI ne se retrouvent pas dans tous les pays, nombreuses sont celles qui présentent un caractère générique (comme le respect de la vie privée et les questions de sécurité). Nombre de solutions censées remédier aux problèmes posés par la PSI sont également appliquées de façon générale, y compris celles utilisées par Service Canada – le recours innovant aux partenariats, le financement, le respect de la vie privée, la sécurité et la gestion efficace des ressources humaines. Notons par ailleurs que la transformation des services passe par la création d'une culture de l'excellence du service parmi le personnel, par la présentation de résultats fréquents et tangibles ainsi que par le fait de se souvenir que le leadership dans l'intégration des services exige que l'on soit capable de s'adapter à un environnement ambigu et en constante évolution.Over the past decade, the pursuit of citizen-centred service, combined with rapid advances in information and communication technologies, has stimulated innovative approaches to the organizational design of governments' service delivery systems. Service delivery organizations in Canada and elsewhere have taken a variety of organizational forms, thereby providing a range of models for adoption or adaptation. Service Canada offers Canadians a new model for the delivery of government services. It is a one-stop, multi-channel and multi-jurisdictional initiative that is dedicated to delivering seamless citizen-centred service. It brings together a wide range of government programmes and services from across federal departments and other levels of government to provide citizens with integrated, easy-to-access, personalized service. This article assesses the possibilities that the Service Canada model presents for service transformation through integrated service delivery (ISD) and discusses political, structural, operational, managerial and cultural barriers to its implementation.Points for practitionersSuccessful ISD initiatives can take a variety of organizational forms with an array of governance arrangements. While some of the ISD challenges are not faced by all countries, many of the challenges (e.g. privacy and security issues) are of a generic nature. Many of the solutions to ISD challenges are also of general application, including those utilized by Service Canada – the innovative use of partnerships, adequate funding, guaranteed privacy and security and effective human resource management. Note also that successful service transformation requires the creation of a culture of service excellence among employees, the demonstration of frequent and tangible results, and understanding that leadership in service integration requires a capacity for adapting to an ambiguous and ever-changing environment.
- La gouvernance des partenariats public-privé : les enseignements tirés d'un cas australien - Judy Johnston, Siegfried P. Gudergan p. 629-643 Les partenariats public-privé (PPP) liés à des projets de grandes infrastructures en Australie ont fait apparaître d'importants problèmes de gouvernance. L'objectif de la présente étude est d'examiner les aspects contractuels techniques-rationnelles et sociales des PPP dans le contexte général du risque et, en conséquence, de proposer un cadre de gouvernance. Notre recherche se fonde sur la littérature internationale en matière de PPP afin de développer une conceptualisation analytique. Afin de réaliser une étude de cas portant sur le péage du Cross City Tunnel (CCT) de Sydney, qui a débuté ses activités en août 2005 et y a mis fin en décembre 2006, nous avons effectué une étude documentaire et réalisé des entretiens. Notre étude indique que l'échec survenu dans le cadre de ce soi-disant PPP concernait essentiellement le système de gouvernance technique-rationnel en raison de risques non prévus. Ce qui a entraîné un échec du contrat social, compte tenu du risque politique. Un système de gouvernance qui mette l'accent sur l'évaluation des risques et qui réduise les possibilités d'apparition de comportements politiques négatifs s'impose.Remarques à l'intention des praticiensAfin de développer un processus d'évaluation mieux pensé dans l'environnement technique-rationnel, les processus de négociation et de passation de marchés doivent être analysés de plus près afin d'identifier les facteurs susceptibles d'influencer la réussite ou l'échec des PPP. Pour ce faire, il convient d'amener les conséquences potentielles des facteurs de risque technique-rationnel et social identifiés à une conclusion logique pour le projet et les partenaires. La présente étude confirme par ailleurs que le système de base de gouvernance des PPP doit comprendre des règles de comportement, qui peuvent comprendre des sanctions et des amendes appropriées dans le cadre du contrat. La violation des règles peut entraîner une médiation, mais la gouvernance du PPP peut être améliorée en créant une autorité de contrôle indépendante.Governance of public-private partnerships: lessons learnt from an Australian case?`/titreb
Large infrastructure public-private partnerships (PPPs) in Australia have revealed significant governance problems. The aim of this research is to examine the technical-rational and social contractual issues of PPPs within the broad context of risk, and accordingly propose a governance framework. The research builds on international PPP literature to develop an analytical conceptualization. It uses document review and interviews to construct a case study of a Cross City Tunnel (CCT) toll-way in Sydney, which became operational in August 2005 and failed in December 2006. The research indicates that failure within this so-called PPP largely occurred within the technical-rational governance system due to unforeseen risks. This led to a breakdown in the social contract, through political risk. A governance system that enhances risk assessment and diminishes the likelihood of negative political behaviours is required.Points for practitionersTo develop a more considered risk assessment process within the technical-rational environment, negotiation and contractual processes need deeper analysis to identify factors that could affect PPP success or failure. This would involve taking the potential impacts of identified technical-rational and social risk factors through to a logical conclusion for the project and the partners. Furthermore, this research confirms that a basic system of PPP governance needs to encompass behavioural rules, which could include appropriate sanctions and penalties within the contract. Breach of rules could involve mediation but improved PPP governance may be better achieved through an independent, oversight authority. - La réforme administrative au Portugal : problèmes et perspectives - J.A. Oliveira Rocha, Joaquim Filipe Ferraz Esteves de Araujo p. 645-660 La réforme administrative est une question importante depuis plusieurs décennies dans les pays occidentaux. À l'instar d'autres pays occidentaux, le Portugal s'intéresse de plus en plus à cette question. La présente communication est une analyse contemporaine de la réforme administrative portugaise. Nous y présentons le système portugais et décrivons ses principales caractéristiques, qui sont, en bref : la réduction des dépenses de l'État entraînant la prolétarisation de la classe moyenne qui vit de l'État, le développement du clientélisme de parti, les anciens systèmes fondés sur les codes juridiques étant assouplis et, enfin, les privatisations qui renforcent les monopoles économiques car les organismes de réglementation ne fonctionnent pas. Cela signifie que si cette thérapie devait être appliquée à de petits pays comme le Portugal, les conséquences pourraient être importantes pour l'Europe.Remarques à l'intention des praticiensNotre article illustre les conséquences du nouveau management public lorsqu'il s'applique à une bureaucratie traditionnelle. L'introduction de la réforme administrative est plus difficile dans les systèmes juridiques tels que celui qui existe au Portugal. La présente étude de cas propose dès lors des enseignements qui seront utiles aux praticiens et aux politiques qui dirigent des réformes dans des systèmes similaires.Administrative reform has been an important issue for several decades in Western countries. Like other Western countries, Portugal developed an increasing interest in administrative reform. This article is a contemporary analysis of Portuguese administrative reform. It introduces the Portuguese system and outlines its major features. Briefly stated, the decrease in State expenditure is represented by the proletarization of the middle class that lives off the State; there is an increase in party clientelism, since the old systems based on legal statutes are subject to flexibilization; and, finally, privatizations increase economic monopolies because the regulatory agencies do not work. This means that if this therapy was to be applied to small countries like Portugal, it could have serious consequences for Europe.Points for practitionersThe article reflects the consequences of New Public Management when applied to a traditional bureaucracy. The introduction of administrative reform is more difficult in legal systems such as Portugal. So practitioners and politicians can learn from this case study when dealing with reforms in similar systems.
- L'automatisation des contrôles de vitesse en Grande-Bretagne : entre révolution technique et continuité administrative - Laurent Carnis p. 661-675 Au début des années 90, la Grande-Bretagne a mis en œuvre un programme national de contrôle des vitesses qui comprend plus de 5000 lieux de contrôles. Le maillage du réseau routier permet alors d'accroître la surveillance des usagers. Le déploiement de ce dispositif constitue une ‘révolution technique' dans la manière d'opérer les contrôles. Les résultats sont probants : une réduction des vitesses de circulation et une amélioration du bilan routier. Le dispositif s'appuie aussi sur une organisation originale : des partenariats locaux coordonnés par un bureau national devant autofinancer leur fonctionnement. Le speed camera programme constitue par ailleurs un exemple de mise en œuvre d'une politique influencée par la nouvelle gestion publique. En fait, il existe des parallèles évidents entre le fonctionnement du dispositif automatisé de la vitesse et celui des missions de police routière assurées par les forces de police. En somme, la révolution technique se serait accommodée d'une continuité administrative.Remarques pour les praticiensL'implantation du contrôle automatisé de la vitesse en Grande-Bretagne constitue un exemple pratique d'introduction d'un dispositif automatisé remplaçant des missions préalablement assurées par d'autres organisations, ce qui suscitera l'intérêt des praticiens travaillant sur l'évolution institutionnelle.Il permet de cerner également les conséquences de l'introduction d'un outil issu des nouvelles technologies, de comprendre son implémentation au sein de pratiques administratives existantes et l'évolution des relations avec les usagers.Enfin, les modalités de fonctionnement de l'organisation du dispositif, entre un centre en charge de la stratégie et des partenariats locaux responsables de la mise en œuvre opérationnelle dans un cadre financier exigeant l'autofinancement constitue un exemple original de prise en charge d'une intervention traditionnellement dévolue aux organisations policières.At the start of the 1990s, Great Britain implemented a national programme of speed checks that includes more than 5000 check locations. The coverage of the road network then allows increased surveillance of users. The deployment of this system constitutes a ‘technical revolution' in the manner of operating the checks. The results are convincing; a reduction in traffic speeds and an improvement in the road casualty toll. The system is also based on an original concept: local partnerships coordinated by a national office that must self-finance their operations. The speed camera programme is thus also an example of the implementation of a policy influenced by New Public Management. In fact, there are obvious parallels between the operation of the new automatic speed equipment and that of the traffic police tasks provided by police forces. In summary, the technical revolution will be combined with administrative continuity.Points for practitionersThe introduction of automatic speed checks in Great Britain is a practical example of the implementation of automatic equipment replacing roles previously provided by other organizations, which will attract the interest of practitioners working on institutional change. It also allows us to discern the consequences of the introduction of a tool arising from new technologies, to understand its implementation into existing administrative practices and the change in relations with users. Finally, the operating methods for the equipment organization, divided between a centre responsible for strategy and local partnerships responsible for operational implementation within a financial framework requiring self-financing, are an original example of taking over an activity traditionally devolved to police organizations.
- La propriété, la concurrence et la régulation dans le cadre de la politique de privatisation : l'expérience sri-lankaise - Asoka F. Balasooriya, Quamrul Alam, Ken Coghill p. 677-697 Face à l'abandon, partout dans le monde, de l'économie dirigée au profit de l'économie de marché, le Sri Lanka a libéralisé son économie en 1977. La libéralisation comprend trois composantes majeures, à savoir les réformes institutionnelles, la levée des obstacles à l'entrée sur le marché et la création de mécanismes de régulation adaptés. La privatisation en tant que stratégie adoptée dans le cadre de la libéralisation est cependant devenue la principale politique appliquée lors de la deuxième vague de libéralisation survenue au Sri Lanka au milieu des années 1980. Cette politique visait non seulement à réduire les fardeaux financier et administratif du vaste secteur des entreprises publiques, mais aussi à stimuler le développement du secteur privé et à renforcer la responsabilité gouvernementale. Les éléments fondamentaux d'une mise en œuvre efficace concernaient, toutefois, le transfert de propriété, la conception de politiques visant à stimuler la concurrence et la révision du régime de régulation au moyen d'institutions capables. Dans la présente communication, nous étudions et analysons la mesure dans laquelle la culture sociopolitique dominante dans le pays a influencé ces trois dimensions des réformes mises en œuvre dans les secteurs des services collectifs au Sri Lanka. Nous soutenons que lorsque l'une des trois dimensions de la privatisation (à savoir la propriété, la concurrence et la régulation) n'est pas prise en compte comme il se doit, les résultats escomptés ne pourront être atteints. Nos arguments se fondent sur ces trois mêmes piliers de la privatisation grâce à des données primaires et secondaires. Nous verrons également qu'il est important d'accorder une importance égale aux trois dimensions de la libéralisation plutôt que de procéder à des réformes organisationnelles pures. Cependant, l'efficacité de la mise en œuvre est également déterminée par la présence de conditions locales favorables aux réformes.Remarques à l'intention des praticiens :`listenonord signe="disque"b`elemlistebNous abordons les réformes dans les secteurs des services collectifs au Sri Lanka depuis le début des années 1980 et plus particulièrement la politique de privatisation`/elemlisteb`elemlistebNous soulignons qu'il est important d'accorder une importance égale aux trois dimensions, à savoir la propriété, la concurrence et la régulation`/elemlisteb`elemlistebNous nous penchons sur les conséquences de la privatisation dans deux secteurs, à savoir celui du gaz et celui des télécommunications`/elemlisteb`elemlistebLe Sri Lanka a réagi aux demandes de réformes sans créer un cadre légal et institutionnel et sans tenir compte des conditions locales`/elemlisteb`/listenonordbIn response to the global shift from command-based economies to market economies, Sri Lanka liberalized its economy in 1977. Liberalization includes three main components, i.e. institutional reforms, removal of barriers to market entry, and creation of proper regulatory regimes. Privatization as one of the strategies under liberalization, however, became the prominent policy adopted in the second wave of liberalization that took place in Sri Lanka in the mid-1980s. This was aimed at not only reducing the fiscal and administrative burdens of a large public enterprise sector, but also to stimulate private sector development and to inspire greater government accountability. The fundamentals for successful implementation were, however, the change in ownership, the designing of policies to stimulate competition and changes in the regulatory regime with capable institutions. This article explores and analyses the extent to which the prevailing socio-political culture of the country has influenced these three dimensions of the reforms that have taken place in the public utility sectors in Sri Lanka. It argues that if any of the three dimensions of privatization – that is, ownership, competition and regulation – are not taken into serious consideration, the expected outcomes would not be met. The arguments are built up under the same three pillars of privatization using primary and secondary data. It also highlights the importance of putting equal emphasis on all three dimensions of liberalization instead of pure organizational reforms. However, successful implementation is also subject to the availability of domestic conditions that are supportive of reforms.Points for practitioners:`listenonord signe="disque"b`elemlistebReforms in the public utility sectors in Sri Lanka since the early 1980s with special reference to privatization policy have been dealt with.`/elemlisteb`elemlistebThe importance of paying equal attention to all three dimensions, i.e. ownership, competition and regulation, is highlighted.`/elemlisteb`elemlistebThe consequences of privatization of two industries, i.e. gas industry and telecommunications, are discussed in detail.`/elemlisteb`elemlistebSri Lanka has responded to the demands for reforms without creating a legal and institutional framework and ignoring domestic conditions.`/elemlisteb`/listenonordb
- La réforme de l'administration publique locale en Roumanie : Tendances et obstacles - Dacian C. Drago?, Bogdana Neam?u p. 699-720 Dans cet article, nous tentons de diagnostiquer et d'évaluer certaines des difficultés rencontrées par l'administration publique roumaine, ainsi que d'examiner certaines des initiatives de réforme qui ont été adoptées dans le but de résoudre ces difficultés. La notion de capacité administrative est déterminante dans cette analyse – les auteurs examinent les implications pratiques de cette notion et tentent d'évaluer les solutions possibles afin de renforcer la capacité administrative de l'administration publique locale et de mener à bien le processus de décentralisation. Sur le plan méthodologique, nous appliquons une analyse qualitative. Nous avons utilisé une analyse des données secondaires et une analyse documentaire (communications scientifiques et documents officiels tels que des lois, des rapports publiés par les institutions communautaires) afin de justifier certains des commentaires et des hypothèses formulés dans notre communication.Remarques à l'intention des praticiensDans cet article, nous épinglons plusieurs initiatives de réforme dans le domaine de l'administration publique récemment mises en œuvre par la Roumanie. Nous verrons que le processus de décentralisation est étroitement lié au développement de la capacité administrative des unités territoriales. Les auteurs préconisent la recherche d'un juste milieu entre la priorité accordée à la réforme interne et l'évolution des relations entre l'administration publique et la société. L'une des principales conclusions est que bien que la Roumanie ait amélioré sa législation dans le domaine de la décentralisation et de l'autonomie locale, des mesures doivent encore être prises en vue d'une meilleure mise en œuvre.This article endeavors to diagnose and critically assess some of the challenges Romanian public administration is confronted with and to discuss some of the reform efforts that have been made in order to cope with these challenges. The concept of administrative capacity is central to this analysis – the authors examine the practical implications of this concept and try to assess what could be done in order to increase the administrative capacity of local public administration and to complete the decentralization process. From a methodological standpoint, the article employs qualitative analysis. Secondary data analysis and document analysis (scientific papers and official documents such as laws, reports issued by the EU institutions) were used in order to justify some of the comments and assumptions made throughout the article.Points for practitionersThe article highlights several of the reform efforts in the field of public administration undertaken recently by Romania. It points out that the process of decentralization is closely intertwined with the development of the administrative capacity of the territorial units. The authors argue in favor of seeking a balance between focus on internal reform and changing the relations between the public administration and society. One of the main conclusions is that although Romania has improved the legislation in the field of decentralization and local autonomy, there are still steps that need to be taken towards better implementation.
- Compte rendu critique de livres - Vincent Homburg p. 721-724