Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
---|---|
Numéro | volume 74, no 2, juin 2008 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le 27e Congrès international des Sciences administrative: Abu Dhabi, juillet 2007. Introduction du rédacteur en chef - Christopher Pollitt p. 179
- Conférence Braibant ? 2007. La réinvention de l'État-Suite - Gérard Timsit p. 181-192
- Le changement administratif dans le Golfe : modernisation à Bahreïn et Oman - Richard Common p. 193-211 Les chercheurs dans le domaine de l'administration publique comparée s'intéressent généralement peu aux États du Moyen-Orient. Ces pays permettent pourtant de mieux comprendre la nature du changement administratif dans la mesure où ils remettent en cause les principes classiques au sujet des pressions en faveur de la réforme. Cet article a pour objectif de décrire les réformes en analysant d'importants facteurs contextuels à Bahreïn et à Oman. Compte tenu des graves lacunes dans la littérature en ce qui concerne les États du Golfe, cet article est complété par des observations et des données rassemblées dans le cadre de visites régulières effectuées dans ces deux pays par l'auteur. L'analyse fait apparaître des systèmes d'administration publique qui résistent aux tendances internationales en matière de réforme. Beaucoup de ces facteurs sont des facteurs situationnels, comme la présence de systèmes et d'une tradition politiques fortement centralisés, ainsi que de cultures nationale et administrative bien ancrées. Dans notre conclusion, nous verrons que si des processus de réforme voient effectivement le jour dans ces pays, ils sont lents et évolutionnaires et sont davantage adaptés au contexte national qu'au contexte international.Remarques à l'intention des praticiens. Cet article intéressera les praticiens travaillant pour des consultants internationaux non seulement à Bahreïn et à Oman, mais aussi dans la région du Golfe en général (Koweït, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis, qui présentent des contextes politiques et sociaux similaires à ceux de Bahreïn et Oman). Nous présenterons des informations contextuelles, mais examinerons aussi les obstacles institutionnels et culturels à la réforme en termes de solutions administratives à l'occidentale. Nous analyserons également les différents horizons temporels dans les États du Golfe ainsi que la nature lente (par rapport à l'Occident) et évolutionnaire du processus de réforme.States in the Middle East tend to be overlooked by researchers in comparative public administration. However, these states offer potentially useful insights into the nature of administrative change as they defy standard assumptions about pressures for reform. The aim of the article is to provide an account of reform by analysing important contextual factors in Bahrain and Oman. Given the large gap in the literature regarding the Gulf States, this article is supplemented by observations and evidence gathered on regular visits to both countries by the researcher. The analysis reveals systems of public administration highly resistant to international reform trends. Many of these factors are situational; including highly centralized political systems, tradition and strong national and administrative cultures. It is concluded that while reform processes are emerging in these countries, they are slow and evolutionary and are more adapted to the domestic rather than the international context.Points for practitionersThe article may be of interest for practitioners working for international consultants, not only in Bahrain and Oman, but also in the wider Gulf Region (Kuwait, Qatar, Saudi Arabia and the United Arab Emirates, which have similar political and social contexts to those of Bahrain and Oman). In addition to providing contextual information, the article discusses the institutional and cultural barriers to reform in terms of providing Western-style administrative solutions. The article also alludes to the different time horizons in the Gulf States, and the slow (by Western standards) and evolutionary nature of the reform process.
- Gouvernance globale et administrations publiques locales congolaises : Le rôle du FMI, de la Banque Mondiale, des multinationales et des élites politiques - Jacques Tshibwabwa Kuditshini p. 213-234 Cette réflexion s'inscrit dans le sillage de la dynamique territoriale de la mondialisation. Elle met en relief les interactions qui existent entre les administrations publiques locales et une compétitivité globale asymétrique dans un pays où les innombrables ressources minières et forestières sont sous le contrôle des acteurs néo-libéraux de la mondialisation (sociétés multinationales, FMI, Banque mondiale) et des élites politico-militaires congolaises grâce notamment à la privatisation des terres et des ressources naturelles des entités décentralisées par les nouveaux codes minier, forestier et des investissements. Devenues des véritables sources de production de rentes artificielles pour les acteurs précités, ces nouvelles législations dépossèdent en amont les administrations locales congolaises tant financièrement, économiquement que matériellement et réduisent de ce fait leur capacité de développement.Remarques à l'intention des praticiensAu regard des données produites et analysées dans cette étude, les praticiens de l'administration devraient savoir que la compétitivité globale telle qu'elle se présente aujourd'hui, a des effets sévères sur les ressources naturelles et les économies des administrations publiques locales des pays en développement, et celles de la RDC en particulier. Cette compétitivité, favorisée par des nouveaux codes minier et forestier, profite aux sociétés multinationales étrangères mieux nanties en capitaux et en équipements technologiques de pointe. Par ailleurs, ces législations sont devenues des moyens de prédation pour les élites politiques congolaises. L'abrogation de toutes ces législations imposées et la mise en route des nouvelles réformes sont les moyens les plus efficaces pour lutter contre cette compétitivité à géométrie variable et contre toutes les formes de prédation.This article follows in the wake of the territorial dynamic of globalization. It highlights the interactions between local government and an asymmetric global competitiveness in a country where the wealth of mining and forestry resources are under the control of the neo-liberal players of globalization (multinational companies, IMF, World Bank) and the Congolese political and military elites, thanks in particular to the privatization of land and the natural resources of the entities decentralized by the new mining, forestry and investment codes. Having become a real means of generating artificial revenues for the aforementioned players, these new pieces of legislation dispossess the Congolese local governments upstream, not only financially but also economically and materially and thus undermine their development capacity.Points for practitionersIn the light of the data produced and analysed in this study, the government practitioners should be aware of the fact that global competitiveness as it has emerged today has severe effects on the natural resources and the economies of the local governments of developing countries, and those of the DRC in particular. This competitiveness, favoured by new mining and forestry codes, profits the foreign multinational companies that are better endowed in terms of capital and cutting-edge technological equipment. Furthermore, these pieces of legislation have become a source of profiteering for the Congo's political elites. Repealing all this imposed legislation and introducing new reforms are the most effective means of fighting against this ever-changing competitiveness and against all forms of profiteering.
- Programme National de Gouvernance (2006-2010) et modernisation administrative. Le Cameroun à l'heure du Nouveau Management Public - Raoul Tamekou p. 235-252 Le Nouveau Management Public (NMP) apparait depuis les années 1980 comme l'instrument consacré de modernisation des administrations publiques. Dans les pays africains il est introduit à travers les Programme Nationaux de Gouvernance (PNG), projets de réforme et d'amélioration de l'action étatique.Dès lors, il devient pertinent de s'interroger sur les impacts, concrets ou projetés, de cette rencontre. C'est le but de cet article, qui étudie comment s'opère la mutation de l'administration publique camerounaise sous le prisme du NMP, à partir de la réforme planifiée par le nouveau PNG (2006-2010). Il y est question également des causes profondes justifiant l'adoption du NMP, ainsi que de ses conséquences, notamment politiques, et administratives.Remarques à l'intention des praticiens. L'article étudie la réforme administrative planifiée par le Programme National de Gouvernance (2006-2010) au Cameroun. En partant du constat que cette réforme consacre le Nouveau Management Public (NMP) comme principe de modernisation de l'administration publique dans ce pays, il se propose d'en analyser le processus. Par ailleurs, l'auteur s'y interroge également sur les causes profondes de cette réforme, ainsi que sur ses implications politiques et administratives. L'article s'inscrit dans une démarche critique et pose la réflexion fondamentale du transfert institutionnel des pays du Nord vers ceux du Sud, et sur leurs conséquences pour les projets de réformes africains.New Public Management (NPM) emerged in the 1980s as the recognized instrument of public administration modernization. It has been introduced into African countries through National Governance Programmes (NGPs), programmes that set out to reform and improve the action of the State. It is only natural that we should study the impacts, whether concrete or planned, of their application. That is the core purpose of this document, which looks into the mutation of Cameroon's public administration from the perspective of NPM on the basis of the reform planned by the latest NGP straddling 2006—10. It also analyses the reasons that prompted Cameroon to adopt NPM, as well as its political and, in particular, administrative consequences.Points for practitionersThe article examines the administrative reform planned by the National Governance Programme (2006—10) in Cameroon. Given that this reform can be interpreted as a consecration of New Public Management (NPM) as the principle behind the modernization of public administration in this country, it sets out to analyse the process involved. Moreover, the author also looks at the underlying causes of this reform and at its political and administrative implications. The article adopts a critical approach and raises the fundamental issue of institutional transfer from the countries of the North towards those of the South, and the consequences for African reform projects.
- Étude préliminaire sur l'incertitude organisationnelle à une époque de changement et de transition dans l'administration publique coréenne - Younhyun Song p. 253-268 La présente étude examine les perceptions de l'incertitude organisationnelle parmi les fonctionnaires coréens à une époque de changement de paradigme administratif. C'est en nous basant sur les données issues des agents de l'État coréens au sein des ministères centraux que nous allons étudier la mesure dans laquelle les fonctionnaires perçoivent l'incertitude organisationnelle et comment les différents cas d'incertitude perçue sont associés. Nos conclusions font apparaître quatre dimensions de l'incertitude: structurelle et systématique; les nouvelles exigences administratives; celles liées à l'emploi; et l'imprévisibilité dans le processus décisionnel. Ces différents types d'incertitude sont par ailleurs liés ; l'incertitude liée aux nouvelles exigences administratives a une grande influence sur les trois autres. Nous conclurons notre étude en définissant les rôles que doivent jouer les dirigeants pour résoudre les aspects incertains découlant du fardeau plus important de la réforme administrative. Remarques à l'intention des praticiens Les gestionnaires publics doivent reconnaître que lorsque des réformes administratives et des changements organisationnels ont lieu, le personnel s'inquiète au sujet de ses perspectives d'emploi, des systèmes organisationnels et des exigences extérieures. Ces incertitudes organisationnelles perçues sont liées les unes aux autres : les emplois, les systèmes organisationnels, le processus décisionnel et les exigences administratives externes. Plus précisément, l'incapacité à faire face à des conditions environnementales incertaines a une influence négative sur le comportement des membres de l'organisation et se traduit, à terme, par un stress et une incertitude individuels au sujet de l'emploi. Les incertitudes organisationnelles ne peuvent pourtant pas être évitées dans les environnements administratifs changeants et transitoires. Les gestionnaires publics doivent dès lors prendre en compte et atténuer les aspects négatifs de l'incertitude organisationnelle en adoptant des approches et des pratiques innovantes en faveur d'une réforme administrative efficace.This research examines perceptions of organizational uncertainty among Korean public employees during an administrative paradigm shift. Using the data from Korean public employees in the central ministries, this article explores the extent to which public employees perceive organizational uncertainty and how separate instances of perceived uncertainty are associated. The findings reveal four dimensions of uncertainty: structural and systematic; new administrative demand; job-related; and unpredictability in the decision-making process. In addition, all of these types of uncertainty are linked; new administrative demand uncertainty has a strong influence on the other three. This research concludes by suggesting the roles of leaders in solving uncertain aspects from an increased burden of administrative reform.
Points for practitioners
Public managers need to recognize that when administrative reforms and organizational change take place, employees become anxious about their job prospects, organizational systems, and external demands. Such perceived organizational uncertainties are associated with one another: jobs, organizational systems, decision-making process, and external administrative demand. More specifically, the inability to cope well with uncertain environmental conditions negatively affects organizational members' behaviors and eventually results in individual stress and uncertainty about their jobs. Nevertheless, organizational uncertainties cannot be avoided in changing and transitional administrative environments. Thus, public managers need to consider and mitigate the negative aspects of organizational uncertainty by adopting innovative approaches and practices for successful administrative reform. - Les choix opérés dans la gestion de projets. Analyse des choix de gestion dans 18 projets complexes de partenariat public-privé dans le domaine de l'aménagement - Erik-Hans Klijn, Jurian Edelenbos, Michiel Kort, Mark van Twist p. 269-299 Cet article s'intéresse à la façon dont les gestionnaires de grands projets d'infrastructures aux Pays-Bas font face, dans leurs activités de gestion, aux choix difficiles qu'ils rencontrent, que nous appellerons ici « dilemmes ». Nous présentons les résultats d'une enquête menée auprès de 32 gestionnaires dans 18 projets complexes dans lesquels des partenariats public-privé (PPP) jouent un rôle important. Les gestionnaires ont été mis en présence d'une série de choix et invités à indiquer l'importance qu'ils accordent à chacun de ces choix. Nous nous intéresserons essentiellement à quatre (groupes de) dilemmes rencontrés par les gestionnaires dans le contexte interorganisationnel de ces processus : (1) les relations entre les parties, (2) l'orientation stratégique, (3) le style de gestion et (4) la dynamique du processus. Après une brève description du rôle des gestionnaires (de réseau) dans les projets de PPP complexes et de la nature des dilemmes rencontrés, nous étudierons ces quatre groupes de dilemmes en examinant l'importance accordée par les gestionnaires aux dilemmes de chacun des groupes. Nous tirerons des conclusions sur la façon dont les gestionnaires perçoivent ces dilemmes et sur les variations observées entre les projets. Nous comparerons ensuite les différents choix opérés avec les différences observées entre les résultats obtenus dans les projets tels que perçus par les gestionnaires. Pour terminer, nous tirerons des conclusions générales au sujet des choix opérés par les gestionnaires et de leurs conséquences. Remarques à l'intention des praticiens Soyez attentifs à votre engagement, à la recherche d'objectifs, à la communication et aux relations verticales si vous souhaitez atteindre de bons résultats dans les projets d'aménagement complexes. Les gestionnaires de projets d'aménagement et environnementaux complexes choisissent-ils en général d'ouvrir le processus décisionnel aux parties prenantes afin de renforcer leur adhésion et d'utiliser les connaissances de ces parties prenantes, ou optent-ils plutôt pour un processus décisionnel plus fermé, qui réduit le nombre d'acteurs et permet éventuellement d'accélérer le processus décisionnel ? Ces choix sont fréquents, d'une manière générale, entre un style de gestion davantage axé sur le projet, centré sur le contrôle, la définition d'objectifs, le respect du budget, etc., et un style davantage axé sur le processus, centré sur l'intervention des acteurs, le renforcement de l'adhésion ou l'étude du contenu possible. Lorsque l'on analyse les 32 stratégies de gestion étudiées, on constate une corrélation positive et marquée entre certaines stratégies et les résultats positifs perçus des projets : l'engagement, la recherche d'objectifs, les relations verticales et la communication.This article looks at how managers in large infrastructure projects in The Netherlands deal with difficult choices, which are labelled dilemmas in this article, in their managerial activities. It presents the results of a survey of 32 managers in 18 complex decision-making projects in which public—private partnerships (PPPs) play an important role. The managers were presented with a number of choices and asked to rate the amount of attention they paid to each of the choices. The article focuses on four (groups of) dilemmas managers face in the inter-organizational context of these processes: (1) interaction with parties, (2) strategic orientation, (3) management style and (4) process dynamics. After a brief elaboration of the role of (network) managers in complex PPP projects and the nature of the dilemmas they face, the four groups of dilemmas are explored by looking at how managers scored on the dilemmas within each group. Conclusions are drawn about managers' perceptions of these dilemmas and the differences between projects. The different choices of dilemmas are then compared with the differences between the scores of the outputs of the projects as perceived by the managers. Finally, general conclusions are drawn about the dilemmas chosen by managers and the consequences of these choices. Points for practitioners Pay attention to commitment, goal searching, communication and vertical relations if you want good outcomes in complex environmental projects. Do managers of complex spatial and environmental projects in general choose to open up the decision-making process for stakeholders to enhance support and use the knowledge of stakeholders or do they choose a more closed decision-making process that reduces the number of actors and might speed up the decision-making process? In general, one can see many of these managerial choices between a more project oriented style, that focuses on control, specifying goals, keeping the budget, etc., and a more process oriented style that focuses on activating actors, creating support, or exploring possible content. If we look at the 32 managerial strategies that were researched, there are a few strategies that are positively and strongly correlated to positive perceived outcomes of projects: commitment, goals searching, vertical relationships and communication.
- Déchiffrer la baisse de confiance aux Pays-Bas : Dix explications à la baisse de la confiance politique aux Pays-Bas - Mark Bovens, Anchrit Wille p. 301-325 Les Pays-Bas ont toujours été un cas à part en ce qui concerne la confiance dans les institutions publiques. Dans les années 1980 et 1990, contrairement aux tendances internationales, la confiance dans le gouvernement est restée élevée et a même augmenté. Soudain, à partir de 2002, la confiance du public à l'égard de l'État a chuté de façon spectaculaire. Dans la présente communication, nous examinons la plausibilité de dix explications, issues de la littérature savante internationale, et analysons si ces explications sont confirmées ou réfutées sur le plan empirique dans le cas de la baisse de confiance aux Pays-Bas. Nous verrons que dans la mesure où la majorité des publications s'intéressent essentiellement à l'affaiblissement transnational du soutien politique sur une longue période dans les démocraties occidentales, les explications ont tendance à concerner les tendances démographiques, sociales et politiques progressives et à long terme. Les baisses soudaines des niveaux de confiance sont néanmoins associées à des ensembles différents de facteurs explicatifs ; elles s'expliquent davantage par des événements politiques ou économiques, comme des crises politiques ou économiques soudaines. Dans le cas de la baisse de confiance aux Pays-Bas, l'explication la plus plausible concerne le déclin économique, conjugué à une instabilité politique élevée et à la contestation dans le cadre des gouvernements Balkenende. Depuis 2007, grâce au nouveau gouvernement au pouvoir ainsi qu'à la reprise économique, les niveaux de confiance sont de nouveau en hausse.Remarques à l'intention des praticiens. Les baisses soudaines de confiance du public à l'égard de l'État s'expliquent davantage par des événements politiques ou économiques, comme des crises économiques ou politiques, que par une détérioration de l'efficacité de l'État ou par des tendances démographiques, sociales et politiques à long terme. Dans le cas de la baisse soudaine de confiance aux Pays-Bas, l'explication la plus plausible concerne le déclin économique, conjugué à une instabilité politique élevée et à la contestation sous les premiers gouvernements Balkenende. Depuis 2007, grâce au nouveau gouvernement au pouvoir ainsi qu'à la reprise économique, les niveaux de confiance sont de nouveau en hausse.The Netherlands has always been the odd case out regarding trust in public institutions. In the 1980s and 1990s, contrary to international trends, trust in government remained high and even increased. Suddenly, from 2002 onwards, public trust in government declined dramatically. In this article we examine the plausibility of ten explanations, embedded in the international scholarly literature, and explore whether they are empirically supported or rebutted in case of the Dutch drop. We find that because most of the literature concentrates on the cross-national erosion of political support over a long period within Western democracies, explanations tend to focus on gradual, long-term demographic, social, and political trends. Sudden dips in trust levels, however, require different sets of explanatory factors; they are better explained by political or economic contingencies, such as sudden political or economic crises. In the case of the Dutch drop, the most plausible explanation is a combination of an economic decline, combined with high political instability and contestation during the first Balkenende cabinets. As of 2007, with a new cabinet in office, and an economic recovery in place, trust figures are on the rise again.Points for practitionersSudden dips in public trust in government are better explained by political or economic contingencies, such as political or economic crises, than by a deterioration in government performance or by long-term demographic, social, and political trends. In the case of the sudden drop in trust in The Netherlands, the most plausible explanation is a combination of an economic decline, combined with high political instability and contestation during the first Balkenende cabinets. As of 2007, with a new cabinet in office, and economic recovery in place, trust figures are on the rise again.
- La perception de la performance par les agents publics suisses dans un environnement en rapide évolution - Yves Emery, Carole Wyser, Noémi Martin, Joelle Sanchez p. 327-344 La notion de performance est déterminante dans tous les processus de modernisation qui ont été mis en œuvre au cours des vingt dernières années, notamment dans le cadre du mouvement de la Nouvelle Gestion Publique (NGP). Étant donné que les modèles et notions de performance analysés dans les recherches illustrent presque toujours la vision des responsables, nous proposons, dans cet article, de nous intéresser à la vision du personnel de première ligne, et plus précisément des agents publics suisses. Les organisations du secteur public compétentes, axées sur l'efficacité, la qualité des services offerts aux citoyens et les résultats, ont besoin de personnel motivé pour atteindre ces objectifs ambitieux. Mais comment les agents publics dépourvus de responsabilités de gestion perçoivent-ils la « performance » ? Nous nous sommes basés sur la typologie de Boltanksi et Thévenot pour identifier les différents mondes de référence évoqués par les agents publics lorsque l'on parle de performance, et avons constaté que le monde industriel l'emporte sur le monde civique, tandis que les mondes domestique et marchand arrivent respectivement en troisième et quatrième positions sur le plan de leur importance. Nous décrirons l'évolution de la performance telle que perçue par les agents publics, ce qui nous permettra de mieux comprendre leurs réactions face aux transformations actuelles de même que la crise d'identité dont ils sont victimes en conséquence de l'existence de ces mondes contradictoires.Remarques à l'intention des praticiens. La gestion de la performance a été introduite dans l'ensemble ou presque des organisations du secteur public sous la bannière de la Nouvelle Gestion Publique (NGP). La performance doit être clairement appliquée à tous les échelons de la hiérarchie, un processus difficile étant donné que la NGP a fait apparaître de nouvelles valeurs susceptibles d'entrer en conflit avec les valeurs traditionnelles du secteur public. Dans cet article, nous examinons et analysons la façon dont les agents publics de première ligne en Suisse perçoivent la performance et fournissons des indications intéressantes sur leur système de valeurs prédominant. Il est intéressant de comparer leur conception d'un « secteur public compétent » avec les normes en vigueur afin de parvenir à une vision commune des principales dimensions et des principaux critères de performance, une condition indispensable à l'efficacité dans tout système de gestion de la performance.The notion of performance is central in all the modernization processes that have been conducted during the last 20 years, notably under the New Public Management (NPM) movement. Since the models and notions of performance analysed in research nearly always reflect the vision of top management, this article proposes to consider the vision of personnel at the street level, specifically Swiss civil servants. A highly capable public sector organization, focused on efficiency, quality services provided for the citizens and outcomes needs motivated employees to achieve these ambitious objectives. But how is `performance'perceived by civil servants without any management responsibilities? Using the typology of Boltanksi and Thévenot, the article highlights several reference worlds to which civil servants refer when speaking of performance, revealing the dominant influence of the industrial world over that of the civic world, with the domestic and commercial worlds placed third and fourth in importance, respectively. It details the evolution of performance as seen by civil servants, allowing us to better understand their reactions when faced with the transformations under way as well as the identity crisis caused by the contradictory worlds they currently face.Points for practitionersUnder the NPM-banner, performance management has been introduced in almost every public sector organization. Performance must be clearly operationalized at all levels of the hierarchy, which is a difficult process because NPM has introduced new values that potentially conflict with traditional public sector values. This article highlights and analyses the way Swiss civil servants at the street level perceive performance, providing useful insight into their dominant value framework. Their perception of a `highly capable public sector'must be set against actual standards in order to achieve a shared vision of the main dimensions and criteria of performance, a prerequisite for effectiveness in every performance management system.
- Rémunération au mérite et motivation au travail : perspectives théoriques et empiriques pour la fonction publique française - Virginie Forest p. 345-359 Alors même que les fonctions publiques de la plupart des pays de l'OCDE se sont engagées dans un processus de modernisation de leurs pratiques, nous questionnons la pertinence de l'introduction de rémunérations au mérite, notamment en regard des effets le plus souvent négatifs sur la motivation au travail des fonctionnaires. La fonction publique française ayant récemment fait le choix de rémunérer une partie de ses agents en fonction de leur performance, nous montrons en quoi ces pratiques salariales individualisées peuvent à terme nuire aux motivations de service public qu'éprouvent certains fonctionnaires. Nous appuyons notre raisonnement sur les résultats empiriques obtenus aux Etats-Unis, en Angleterre mais aussi en France, ainsi que sur les développements des théories de la motivation intrinsèque, combinés à ceux de la théorie des motivations de service public.Remarques à l'intention des praticiens. Alors même que le recours à la rémunération au mérite comme outil de motivation s'est largement diffusé au sein de la fonction publique, cet article revient sur les difficultés propres à ces pratiques salariales. Nous soulignons plus particulièrement les effets négatifs de la rémunération au mérite sur les motivations de service publics des fonctionnaires. Ces motivations spécifiques pouvant être évincées, il conviendrait de recourir à des outils de gestion des ressources humaines qui encouragent le développement de la motivation intrinsèque. L'élargissement et l'enrichissement des tâches ou encore la mise en œuvre de méthodes de management participatives en sont des exemples.At a time when the civil services of most OECD countries have embarked on a process of modernization of their practices, we are questioning the relevance of introducing performance-related pay systems, particularly in view of the, more often than not, negative effects on the work motivation of civil servants. The French civil service has recently decided to pay a part of its public officials on the basis of their performance, and we show how these individualized remuneration practices can, in the long term, undermine the public service motivations that drive some civil servants. Our reasoning is supported by the empirical results of studies conducted in the United States, in England and also in France, as well as on the developments of intrinsic motivation theories, combined with the developments of the public service motivation theory.Points for practitionersWhereas the implementation of performance-related pay as an instrument of motivation has become widespread within the civil service, this article focuses on the difficulties inherent to these compensation practices. We underline in particular the negative effects of performance-related pay on the public service motivations of civil servants. As these specific motivations can be pushed aside, human resource management tools should be adopted that encourage the development of intrinsic motivation, such as task enlargement or enrichment or the implementation of participative management methods.