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L'interprétation qui prévaut dans la littérature scientifique est que la réforme du secteur public en Chine pendant la période de marchéisation était essentiellement déterminée par des facteurs internes, contextuels plutôt que par des modèles de réforme internationaux ou des théories telles que le nouveau management public. La présente communication a pour objectif de dépasser le stade des insinuations selon lesquelles les « caractéristiques chinoises » continuent à prévaloir et d'examiner le type et l'ampleur des influences extérieures sur les acteurs de la réforme de l'administration centrale. Nous nous fondons sur un modèle « multicausal » dans lequel tant des facteurs internes qu'externes sont présents. Une analyse de la littérature sur les réformes nous amènera à conclure que s'il existe effectivement des caractéristiques propres à la Chine, la plupart des thèmes (et même des résultats) des réformes chinoises modernes n'ont rien d'inédit et se retrouvent dans les pays occidentaux. En outre, à côté des similarités présentes dans le contenu et la substance des réformes administratives, les modèles et les styles de réforme en Chine et en Occident présentent des similarités et des parallèles marqués depuis vingt ans. Les idées de réforme externes et autres influences étrangères se diffusent par conséquent dans le cadre des processus de réforme. Une analyse empirique et théorique complémentaire s'impose afin d'établir la nature plus spécifique du scannage et de la diffusion, ou des autres formes de propagation, le type d'apprentissage qui intervient et l'influence réelle des modèles importés sur les propositions de réforme et les résultats de réformes données. Remarques à l'intention des praticiens Tandis que beaucoup de scientifiques ont tendance à croire ce que disent les dirigeants chinois au sujet du « caractère unique » des réformes du secteur public chinois et de leurs « caractéristiques chinoises », ces mêmes dirigeants cherchent à « s'inspirer de l'occident » ; L'émulation et l'apprentissage à l'échelle mondiale sont des aspects fondamentaux de l'innovation et de la réforme du secteur public de nos jours, même entre des pays en apparence très différents l'un de l'autre ; La mise au point de mécanismes avancés de scanning et d'apprentissage sélectif est une condition essentielle pour un secteur public qui évolue rapidement comme le secteur public chinois.

Dans les années 1980, le nouveau management public (NMP) est devenu un modèle universel de réforme et de gouvernance dans la gestion du secteur public. Dans la pratique, cependant, on a observé des écarts significatifs entre les pays qui sont parvenus à mettre en œuvre la réforme du NMP et les autres. Cet article se fonde sur la théorie institutionnelle et les cadres de culture nationale afin d'étudier l'applicabilité du NMP dans un contexte culturel donné, à savoir dans l'économie en développement de l'Afrique du Sud. Nous tentons d'expliquer les unités sociales en Afrique du Sud au moyen de la théorie de Hofstede relative à la culture nationale et de la théorie institutionnelle.Nous présenterons une théorie culturelle, dans laquelle le NMP est décrit comme une stratégie déterminée par la culture. La présente étude propose une théorie culturelle qui tient compte des différences qui existent entre les cultures de différents pays. Nous laissons entendre que la bonne mise en œuvre du NMP passe par des complémentarités entre les stratégies de réforme qui sont adoptées et les caractéristiques culturelles propres au pays dans lequel elles sont mises en œuvre.Remarques à l'intention des praticiens. Cet article intéressera les praticiens qui cherchent à comprendre l'importance de l'harmonie entre les stratégies et méthodes de réforme et la culture nationale. Notre étude enrichit plus particulièrement le domaine de l'entreprenariat stratégique en indiquant que les perspectives « efficacité » et institutionnelle doivent être complémentaires et conformes si l'on veut parvenir à des réformes efficaces.

Les agences de l'UE sont rapidement développées au fil des ans sur le plan de leur nombre et de leur importance : les agences communautaires constituent aujourd'hui une partie importante du paysage institutionnel de l'UE. Dans la présente communication, nous analysons les agences communautaires au moyen de catégories d'analyse bien établies dans les études de la gestion publique s'intéressant au phénomène des agences au niveau national : désagrégation structurelle, autonomie et contractualisation. Il apparaît que les agences communautaires sont relativement homogènes, un aspect qui les différentie du monde extrêmement hétérogène des agences agissant au niveau national. Nous examinerons les principales caractéristiques des agences communautaires, identifierons et définirons le « type européen » d'agence et analyserons les aspects qui différentient le modèle de l'agence communautaire des agences agissant au niveau national. Les programmes de recherche sur la réforme de l'Union européenne pourraient profiter de l'analyse systématique des agences communautaires : les cadres théoriques issus du domaine de la gestion publique peuvent s'avérer très utiles à cet égard.Remarques à l'intention des praticiens. Les agences communautaires ne sont plus des organisations « résiduelles » : elles constituent une composante importante du fonctionnement du système communautaire et des réseaux stratégiques des politiques publiques de l'UE. En analysant les caractéristiques de ces agences à travers l'objectif conceptuel de la gestion publique, ainsi que par le biais d'une comparaison avec les agences agissant au niveau national (qui font l'objet d'analyses bien plus nombreuses), notre communication donne un aperçu des agences communautaires sur le plan de leurs relations structurelles avec les autres institutions de l'UE, de leur autonomie et des modalités de direction et de contrôle. La prise en compte systématique de ces caractéristiques pourrait être utile aux réformes de l'UE mises en œuvre par le biais de l'établissement ou de la réorganisation des agences.

Dans le présent article, nous examinons l'évolution des analyses comparatives dans le secteur public (« Public Sector Benchmarking », PSB) au cours des quinze dernières années. Nous nous fondons pour ce faire sur une base de données contenant 147 articles scientifiques publiés entre 1990 et 2005. Au cours de cette période, le PSB a évolué pour devenir un domaine de recherche bien développé et très international. On constate un désaccord théorique et conceptuel dans la littérature entre, d'une part, ceux qui préconisent le PSB en tant qu'outil de concurrence gérée et ceux, d'autre part, qui voient le benchmarking comme un processus d'apprentissage volontaire et axé sur la collaboration. Parmi les défis qui attendent les chercheurs désireux d'étudier le PSB, citons le fait de combler l'écart entre les perspectives dirigée et volontaire dans le domaine des analyses comparatives, de même que les tests empiriques qui font apparaître les conséquences de différents systèmes d'analyse comparative sur l'efficacité des prestataires du secteur public. Remarques à l'intention des praticiens Les analyses comparatives, ou benchmarking, sont généralement recommandées afin d'améliorer l'efficacité des prestataires du secteur public. Dans le présent article, nous passons en revue la littérature scientifique consacrée aux analyses comparatives. Les auteurs concernés laissent entendre que les analyses comparatives dans le secteur public ne peuvent tenir leurs promesses qu'à condition que les décideurs soient suffisamment attentifs au modèle d'analyse comparative, et en particulier à la mise au point de systèmes comptables appropriés et au dosage entre les éléments axés sur la collaboration et ceux axés sur la concurrence. Nous examinerons ce que les innovateurs dans le domaine du PSB doivent faire et ne pas faire dans la conclusion. Nous joignons une longue liste de référence à notre article.

Autrefois, les institutions supérieures de contrôle des finances publiques (ISC) ne rendaient guère publics leurs travaux. Dans les années 1990, certaines ont commencé à publier des livrets et autres brochures destinés au grand public et à établir des liens avec les médias. Aujourd'hui, les ISC se soucient de leur communication. Une politique de communication complète dès lors leur cycle de responsabilité, justifie leur existence, est une composante essentielle de leur indépendance et de leur efficacité et entraîne des mesures qui visent à évaluer l'impact de leurs activités.La présente communication a pour but d'analyser les dernières stratégies de communication mises au point par les ISC dans le but de publier les résultats de leur activité et d'offrir au public une vision globale de ce qu'elles font. L'étude, qui se fonde sur un questionnaire envoyé aux ISC de l'Union européenne, révèle que ces organes se livrent à des activités de communication variables, qui comprennent une relation étroite avec les médias ainsi que le recours à des sites Internet.Remarques à l'intention des praticiensDans la présente communication, nous étudions les derniers développements dans les stratégies de communication des ISC dans l'Union européenne. L'étude, fondée sur une enquête, nous amène à conclure que les ISC entretiennent des liens étroits avec les médias et ont su profiter des possibilités offertes par l'Internet pour publier leurs résultats et offrir aux utilisateurs un aperçu de leur travail. Notre analyse permet par ailleurs de classer les ISC sur le plan de leur relation avec les médias et de l'usage qu'elles font de l'Internet. Cette approche va permettre à ces institutions d'établir des critères afin de les aider à améliorer ou à maintenir leur situation relative.

Dans la présente communication, nous examinons les objectifs et les réalités des politiques en faveur des femmes et de la famille proposées au sein de l'administration coréenne. La mise en œuvre de politiques en faveur de l'égalité hommes-femmes au cours des deux dernières décennies a entraîné une augmentation du nombre de femmes au sein de la fonction publique. En conséquence, des politiques en faveur de la famille ont été mises en place pour les agents de l'État afin de les aider à mieux concilier travail et vie privée. Ces politiques devraient avoir une influence positive sur les résultats des fonctionnaires et de l'État. Elles ne sont toutefois pas efficacement appliquées car elles ne sont pas groupées comme il faut et les fonctionnaires hésitent à en profiter compte tenu des pratiques organisationnelles axées sur les hommes. Afin d'aider les fonctionnaires à concilier travail et vie privée, les organisations gouvernementales devraient créer des environnements de travail favorables à la famille, non seulement en mettant en place différents programmes adaptés en faveur de la famille, mais aussi en favorisant une culture favorable à l'équilibre travail-vie privée. Nous proposons plusieurs mesures destinées à mettre en place une culture de ce type.Remarques à l'intention des praticiens. Afin d'aider les fonctionnaires à concilier travail et vie privée, les organisations gouvernementales devraient créer des environnements de travail favorables à la famille en mettant en place différents programmes en faveur de la famille et en favorisant une culture favorable à l'équilibre travail-vie privée. Le fait d'offrir des programmes favorables à la famille sans promouvoir le changement culturel ne suffit pas. Plusieurs mesures s'imposent afin d'établir une culture favorable à l'équilibre travail-vie privée. Premièrement, les responsables organisationnels doivent prendre conscience de l'influence positive des programmes en faveur de la famille sur l'attitude et le comportement du personnel ainsi que sur les résultats de l'organisation. Ils doivent faire comprendre aux fonctionnaires que le fait de profiter des mesures en faveur de la famille n'aura pas de répercussions négatives sur leur carrière en leur offrant des conseils et des informations sur les programmes de ce type et sur l'équilibre travail-vie privée. Ils doivent également tout mettre en œuvre pour réduire les pratiques organisationnelles axées sur les hommes et pour aider les fonctionnaires à concilier travail et vie privée.

Le Kazakhstan a déclaré son indépendance par rapport à l'Union soviétique en 1991 pour rejoindre la Communauté des États indépendants. Depuis lors, le pays connaît une remarquable transformation économique sous la présidence de Noursultan Nazarbaïev. Le Kazakhstan poursuit une politique qui fait passer l'économie avant la politique et le pays est de plus en plus encouragé à lancer des réformes politiques, qui comprennent un programme de modernisation visant à améliorer la prestation de services publics. Les récentes réformes constitutionnelles ont été accueillies avec peu d'enthousiasme par la communauté internationale, dont le Kazakhstan souhaite faire partie. Parallèlement à cela, un programme graduel de réforme des services publics est déjà bien entamé, qui trouve son origine dans le nouveau management public et le souci de la clientèle. Dans le présent article, nous examinons les thèmes parallèles des réformes officielles et de la modernisation des services publics au Kazakhstan.Remarques à l'intention des praticiensCet article contient deux idées essentielles pour les praticiens. Premièrement, nous y décrivons de façon détaillée les réformes du secteur public mises en place dans un pays en développement qui a acquis son indépendance il y a environ 16 ans et les progrès considérables réalisés depuis lors. Deuxièmement, nous posons la question du contexte politique dans lequel la réforme administrative peut avoir lieu. L'existence d'une forme hautement centralisée et autocratique de leadership présidentiel s'est-elle traduite par un impératif descendant qui a contribué à accélérer la modernisation des services publics au Kazakhstan ?

Le management public a été dominé par la quête de l'efficience et nous laisse sans réponse aux questions fondamentales de l'éthique. Cet article entend montrer que la pensée de Machiavel peut nous apporter une conception et des outils quant à la manière de gouverner une société qui sont 1) en ligne avec les plus récents apports de la recherché en évolutionnisme institutionnel, et 2) approprié à la prise de décision complexe. Le bien commun, concept central de la pensée de Machiavel, apparaît comme jouant le rôle d'une main invisible qui réduit les coûts de transaction, et la clef de voûte d'une pensée sur la gestion des affaires publiques. Cette analyse est illustrée par une étude comparative de deux projets d'infrastructure de traversée des Alpes: AlpTransit en Suisse et la liaison Lyon – Turin entre la France et l'Italie. On conclut sur une proposition de mise à jour du programme de recherche en management public permettant de conjuguer effectivité (légitimité des fins) et efficience dans la mise en œuvre.Résumé à l'intention des praticiens. Les théories et autres réformes générales de la gestion publique ont toujours été dominées par la recherche de l'efficience, telle une quête du Saint Graal. Je soutiens que ces réformes n'ont pas tenu leurs promesses et nous laissent sans réponse aux questions fondamentales de l'éthique : bien faire les choses ne permet pas de répondre à la question des faire les bonnes choses. La principale raison à cela est une profonde méprise quant à la nature même du processus de changement en cours, qui rend inapproprié tout type de solution universelle. Un tel changement est intervenu à l'époque de la Renaissance et Machiavel nous a légué une vision exhaustive de la façon de diriger dans un monde en évolution et incertain. Cet article présente en quoi consiste l'héritage méconnu de Machiavel et applique son enseignement à l'analyse de deux grands projets d'infrastructures publiques. Il conclut sur ce qui doit être mis à jour dans le programme de recherche en management public pour faire face aux défis de notre époque, qui exigent un retour aux sources de la philosophie politique classique.