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Revue Revue Internationale des Sciences Administratives Mir@bel
Numéro volume 78, no 4, décembre 2012
Titre du numéro Varia
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  • Les principes contradictoires de l'organisation des agences : la réorganisation d'une réforme - Tom Christensen, Per Lægreid p. 621-639 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le présent article, nous analysons les nouveaux principes d'organisation structurelle des agences gouvernementales au sein de l'administration en charge de la protection sociale en Norvège. C'est sur la base de la théorie de l'organisation et de données empiriques basées sur des documents publics et des entretiens que nous allons analyser l'évolution de l'administration en charge de la protection sociale dans le cadre du processus de mise en œuvre lorsque les principes organisationnels sont rééquilibrés en fonction des nouvelles caractéristiques des acteurs, de l'évolution des négociations et de l'effet de sentier. Notre étude révèle que les contradictions et les complexités dans le modèle organisationnel sont des caractéristiques persistantes des organisations du secteur public.Les réformes administratives évoluent parfois durant le processus de mise en œuvre et sont souvent multidimensionnelles car les intérêts et les principes organisationnels sont rééquilibrés lorsque les bureaucrates mettent en œuvre ce que les politiciens ont décidé. Il semble difficile de trouver un équilibre stable entre différents principes de spécialisation et la spécialisation renforce le besoin de coordination. Les réformes administratives sont non seulement une question d'administration interne, mais aussi un processus politique dans le cadre duquel les logiques politique, administrative et professionnelle s'affrontent et sont conciliées et rééquilibrées. Les structures organisationnelles ne visent pas seulement l'efficience ; elles ont aussi tendance à privilégier certains processus, certaines idées, certains clients, certains utilisateurs et certains acteurs par rapport à d'autres.
    This article analyses the changing principles of structural organization of the governmental agencies in the welfare administration in Norway. Through the use of instrumentally oriented organization theory and empirical data based in public documents and interviews, we analyse how welfare administration changes through the implementation process when organizational principles are rebalanced based on changing actor patterns, negotiations and path dependencies. The study illustrates that contradictions and complexities in organizational design are enduring features of public sector organizations.Points for practitionersAdministrative reforms may change during the implementation process and are often multi-dimensional because interests and organizational principles are rebalanced when bureaucrats implement what politicians have decided. It seems to be difficult to find a stable balance between different principles of specialization, and specialization increases the need for coordination. Administrative reforms are not only about internal administration but are also a political process where political, administrative and professional logics clash and are balanced and rebalanced. Organizational structures are not only about efficiency but also tend to favour some processes, ideas, clients, users and actors over other.
  • De la mesure de la performance à l'apprentissage : une nouvelle source de surcharge gouvernementale ? - Jenny M. Lewis, Peter Triantafillou p. 641-659 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis quelques décennies, l'imputabilité supporte de plus en plus d'objectifs politiques, juridiques et administratifs variables. Dans le présent article, nous nous intéressons à l'aspect administratif de l'imputabilité et étudions les risques potentiels d'un passage de la mesure de la performance à l'apprentissage. Si cette évolution est foncièrement positive dans ses intentions, nous soutenons qu'elle peut constituer une nouvelle source de surcharge gouvernementale. Nous proposons quatre explications à cette possibilité. Premièrement, les approches basées sur l'apprentissage ont plus de chances de compléter que de remplacer la mesure de la performance. Deuxièmement, davantage de données, et non moins, vont s'avérer nécessaires pour respecter les obligations en matière d'imputabilité, en raison du premier point. Troisièmement, les coûts de mise en conformité risquent d'augmenter car l'apprentissage exige davantage de participation et de dialogue. Quatrièmement, l'imputabilité en tant qu'apprentissage risque de produire une mentalité basée sur « le changement pour le changement », ce qui augmenterait encore la surcharge du gouvernement. Nous conclurons par quelques commentaires sur les moyens de limiter les conséquences indésirables de cette évolution. Les administrateurs publics doivent identifier et évaluer les avantages et les coûts (humains, politiques et économiques) des régimes d'imputabilité. Si les régimes de mesure de la performance axés sur les résultats augmentent la transparence et améliorent le rapport qualité-prix dans de nombreux cas, ils ont aussi des effets secondaires indésirables. Les régimes d'imputabilité sensibles à l'apprentissage s'avèrent propices à l'amélioration de la qualité, mais ils peuvent aussi devenir de nouvelles sources de surcharge pour le gouvernement. Dans le présent article, nous examinons les problèmes potentiels de cette évolution et analysons la façon dont les gestionnaires et les praticiens peuvent limiter ces risques potentiels. Les gestionnaires publics doivent s'interroger sur le niveau d'imputabilité qui s'impose effectivement. Plus précisément, ils ont tout intérêt à délimiter la portée des régimes d'imputabilité employés, à effectuer une évaluation coûts-avantages de ceux-ci et à consulter ceux qui sont soumis à ces régimes s'ils souhaitent mettre en place un modèle adapté.
    Over the last few decades accountability has accommodated an increasing number of different political, legal and administrative goals. This article focuses on the administrative aspect of accountability and explores the potential perils of a shift from performance measurement to learning. While this is inherently positive in its intentions, we argue that it might constitute a new source of government overload. We propose four explanations for why this may be so. First, a learning approach is more likely to supplement than replace performance management. Second, more rather than less data will be needed to comply with accountability requirements, because of the first point. Third, the costs of compliance are likely to increase because learning requires more participation and dialogue. Fourth, accountability as learning may generate a ‘change for the sake of change' mentality, creating further government overload. We conclude with some comments on limiting the undesirable consequences of such a move.Points for practitionersPublic administrators need to identify and weigh the (human, political and economic) benefits and costs of accountability regimes. While output-focused performance measurement regimes increase transparency and improve value for money in many cases, here are also undesirable side-effects. Accountability regimes attuned to learning appear conducive to quality improvement, but may also become new sources of government overload. This article examines the potential problems of such a move, and considers how these possible perils might be limited by managers and practitioners. Public managers must ask themselves just how much accountability is actually necessary More specifically, they may want to delimit the scope of the accountability regimes employed, undertake a cost–benefit evaluation of these, and consult those subjected to such regimes, in order to ensure a suitable design.
  • Attirer des collaborateurs motivés par le service public. Comment définir les conditions salariales ? - Lotte Bøgh Andersen, Tor Eriksson, Nicolai Kristensen, Lene Holm Pedersen p. 661-690 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les gestionnaires du secteur public souhaitent parfois attirer des candidats présentant une forte motivation à l'égard du service public étant donné qu'ils sont censés obtenir de meilleurs résultats. La littérature sur la motivation à l'égard du service public donne rarement des conseils pratiques sur la façon de procéder. Conscients que les conditions salariales constituent un dispositif de tri qui peut servir à attirer certains types de travailleurs, nous associons des mesures empiriques de la motivation à l'égard du service public à une nouvelle approche en matière d'évaluation monétaire des conditions salariales du personnel. Cet outil peut servir à améliorer le recrutement et la rétention du personnel présentant une forte motivation à l'égard du service public. Nous verrons que les agents motivés par le service public ont une préférence moindre pour les primes et privilégient davantage les prestations de soins de santé, mais les associations varient selon le contexte dans lequel les agents travaillent. Les perceptions du personnel en ce qui concerne la compatibilité entre les éléments des conditions salariales et l'intérêt sociétal doivent par conséquent être prises en considération lorsque les travailleurs sont motivés par l'idée d'agir en faveur de la société. Les observations de notre article ont des implications pour les gestionnaires publics qui souhaitent améliorer l'efficacité de leur organisation en attirant des agents présentant un niveau élevé de motivation à l'égard du service public. Nos résultats indiquent que les primes sont dès lors à éviter, en particulier pour les postes administratifs et lorsque la volonté affective d'agir pour le bien d'autrui et de la société est importante. Les prestations de soins de santé sont généralement une bonne idée lorsqu'on souhaite attirer des personnes désireuses d'agir pour le bien des usagers des services. Les régimes privés d'assurance-maladie sont cependant à éviter dans les organismes publics de soins de santé.
    Public sector managers want to attract employees with high public service motivation as they are expected to perform better. The public service motivation literature rarely gives practical advice on how this can be done. Recognizing that compensation packages act as a sorting device that can be used to attract specific types of workers, we combine empirical measures of public service motivation with a newly developed approach to employees' monetary valuation of compensation packages. This tool can be used to improve recruitment and retention of employees with high public service motivation. We find that public service motivated employees have a lower preference for bonus payments and stronger preferences for health care packages, but the associations depend on the specific context in which the employees work. This implies that the employees' perceptions of the compatibility between the compensation package elements and societal interest should be taken into account, when the employees are motivated by doing good for society.Points for practitionersThe findings of the article have implications for public managers who want to improve performance in their organizations by attracting employees with a high level of public service motivation. Our results indicate that bonuses should then be avoided, especially in administrative positions and when an emotion-based orientation towards doing good for others and society is important. Health care packages are generally a good idea, when it is important to attract employees who want to do good for the specific users of the service. Private health packages should, however, be avoided in public health care organizations.
  • Le rôle du capital social dans les réseaux politiques. Constatations émanant de la politique de cohésion européenne en Espagne - Jacint Jordana, Fabiola Mota, Andrea Noferini p. 691-713 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le présent article, nous nous intéressons au processus politique lié à la politique de cohésion européenne au niveau régional et à la phase de programmation de cette politique (qui précède la phase de mise en œuvre). Nous entendons expliquer le fonctionnement dans la pratique des principes et des règles de « partenariat » européens formellement introduits dans différents environnements politiques. Nous soutenons que les règles procédurales introduites par l'extérieur en ce qui concerne le processus décisionnel ont des conséquences variables pour les processus d'élaboration des politiques. Plus particulièrement, nous laissons entendre que les types de liens en matière de capital social des acteurs concernés produisent différents réseaux politiques régionaux, même si les règles formelles existantes sont similaires. C'est en nous appuyant sur une analyse des réseaux sociaux en guise d'outil méthodologique que nous présentons des données empiriques issues de deux régions d'Espagne similaires, identifions les caractéristiques du capital social des acteurs et comparons les structures des réseaux politiques s'occupant de la programmation dans les deux régions. Nos observations indiquent que les structures varient selon le degré de capital social « instrumental » affiché par les acteurs associés aux réseaux politiques. Nous examinons dans le détail notre hypothèse exploratoire, en tenant également compte d'autres variables possibles éventuellement responsables de ces variations. Dans le présent article, nous allons voir que le principe du partenariat européen, en tant qu'ensemble de règles formelles, ne fonctionne pas toujours comme prévu dans la pratique ; nous avons remarqué qu'il ne produisait et ne renforçait les contextes pluralistes et délibératifs attendus en matière de processus décisionnel que lorsque les acteurs concernés partagent un certain niveau de confiance. De fait, les règles européennes de partenariat contribuent à rendre l'élaboration des politiques plus transparentes et mieux organisée sur le plan procédural en s'appuyant essentiellement sur les ressources en capital social dont disposent déjà les acteurs publics et privés dans le réseau politique. Cela veut dire qu'investir dans la création de capital social pour les élites régionales peut considérablement améliorer le modèle institutionnel européen actuel de politique régionale. D'une manière plus générale, nous soutenons que les modèles de partenariat qui encouragent davantage les élites politiques et sociales à développer leurs propres ressources en capital social pourraient rendre la mise en œuvre des politiques régionales décentralisées plus efficace.
    This article focuses on the policy process stemming from European cohesion policy at the regional level and at its programming stage (which precedes the implementation phase). It aims to explain how the formally introduced EU ‘partnership' principles and rules work in practice in different political environments. The article argues that externally introduced procedural decision rules have different impacts on effective policymaking processes. In particular, we suggest that the patterns of social capital linkages carried by the actors involved produce different regional policy networks, even though the existing formal rules are similar. Relying on social network analysis as its main methodological tool, the article presents empirical evidence drawn from two similar Spanish regions, identifies the characteristics of the actors' social capital and compares the structures of the policy networks dealing with the programming tasks in the two regions. Our findings suggest that the structures differ according to the amount of linking social capital displayed by the actors involved in the policy networks. We discuss in detail our exploratory hypothesis, considering also other possible variables that might account for these variations.Points for practitionersIn this article we demonstrate that the EU partnership principle, as a set of formal rules, does not always work in practice as expected; we found that only when the actors involved share a certain level of trust does it produce and reinforce the expected pluralist and deliberative contexts for decision-making. In fact, EU partnership rules contribute to making policymaking more transparent and better procedurally organized by essentially sorting out the social capital resources already possessed by public and private actors involved in the policy network. This suggests that investing in the creation of social capital for regional elites might significantly improve the current EU institutional design of regional policy. More generally, we argue that partnership designs that provide stronger incentives for political and social elites to build their own social capital resources could make the implementation of decentralized regional policies more effective.
  • La fonction publique au Kosovo depuis l'indépendance : un message de politisation - Dren Doli, Fisnik Korenica, Artan Rogova p. 715-741 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Notre article s'intéresse, d'une manière générale, à la politisation du système de fonction publique au Kosovo, une structure par laquelle les politiciens exercent une influence sur le système. Nous employons par conséquent dans cet article la notion de « pouvoir discrétionnaire politique formel » en vue d'expliquer et de déterminer la mesure dans laquelle la MINUK et la législation actuelle régissant la fonction publique imposent/favorisent la politisation de la haute fonction publique au Kosovo. Nous commencerons par examiner la notion de politisation en nous appuyant sur les études existantes et verrons dans quelle mesure ces concepts cadrent avec la situation qui prévalait à l'époque de la MINUK et avec la situation actuelle du Kosovo. Nous examinerons et comparerons ensuite le système de fonction publique précédent mis en place par la MINUK avec le système actuel – mis en place après l'indépendance du Kosovo sur la base du modèle de pouvoir discrétionnaire formel politique. Nous soutenons en outre que l'ancien système de fonction publique – contrairement au système actuel – conférait moins de pouvoir discrétionnaire formel politique aux élites politiques pour leur permettre de politiser la haute fonction publique. Nous conclurons en laissant entendre que la législation actuelle depuis l'indépendance régissant la fonction publique confère aux institutions exécutives un niveau considérable de pouvoir discrétionnaire formel politique en ce qui concerne la nomination, le licenciement et la promotion des agents de l'État. Notre article propose une explication politique approfondie, à la fois théorique et pratique, du modèle et de la structure de la fonction publique au Kosovo, en s'appuyant sur les faiblesses législatives passées et actuelles qui permettent d'assurer une influence et un contrôle partisans. Nous décrivons également par quel biais la politisation de la fonction publique au Kosovo est mise en œuvre en examinant comment les agents de l'État perçoivent ce processus. En comparant l'ancien système de fonction publique avec le système actuel, notre article permet aux praticiens de comprendre la direction que devrait prendre la nouvelle réforme de la fonction publique kosovare. Enfin, notre article contient des informations politiques approfondies sur les moyens de redéfinir les principaux mécanismes de protection de la gestion de la haute fonction publique kosovare.
    This contribution discusses the politicization of the civil service system in Kosovo as a framework through which politicians exert influence in the system. The article employs the concept of formal-political discretion, as a means of explaining and elucidating the extent to which both UNMIK and current legislation regulating civil service preconditions/pre-favours the politicization of the senior civil service in Kosovo. It first discusses the concept of politicization based upon current scholarship and gives hints on the way in which these concepts fit with both UNMIK and Kosovo's current situation. Next, the article discusses and compares the previous civil-service system built by UNMIK with the current one – built in post-independence Kosovo based upon the formal-political discretion model. The article further argues that the former system of civil service – in contrast to the current system – provided less formal-political discretion to political elites with which to politicize the senior civil service. The article concludes by suggesting that the current post-independence legislation regulating the civil service grants the executive institutions a significant level of formal-political discretion in the appointment, dismissal, and promotion of civil servants.Points for practitionersThe articles offers a thorough, both theoretical and practical, policy explanation of the model and structure of Kosovo's civil service, hinting on the previous and current legislative gaps that allow for partisan influence and control. The article also portrays the routes via which the politicization of the civil service in Kosovo is being developed, giving insights on how civil servants perceive such a process. Comparing the previous civil service system with the current one, the article informs practitioners on the directions that the new reform on Kosovo's civil service should take. Finally, the article provides in-depth policy information on the means to redesign the key protection mechanisms of Kosovo's senior civil service management.
  • L'application des technologies de l'information et la protection de l'environnement - Mirjana Drenovak Ivanovi? p. 743-760 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La convention d'Aarhus a été intégrée dans le système juridique serbe par l'adoption, en mai 2009, de la loi sur la ratification de la convention sur l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement. Même si, avant la ratification de la convention d'Aarhus, la législation serbe attirait l'attention, dans une certaine mesure, sur la réalisation des idées défendues par la convention, après la ratification, il est devenu formellement possible d'appliquer de façon systématique les droits prévus par la convention. Dans le présent article, nous analysons le rôle des technologies de l'information (TI) dans l'accès du public aux informations en matière d'environnement. Il existe trois manières d'appliquer les TI dans le domaine de la protection de l'environnement. Premièrement, en utilisant les TI pour les questions environnementales, le public peut être informé à propos de la situation générale de l'environnement. Dans le système juridique serbe, l'Agence de protection de l'environnement est tenue de recueillir des informations en matière d'environnement auprès du gouvernement local et de préparer des rapports annuels sur l'environnement, qui doivent être publiés sur le site Web de l'Agence. Dans cet article, nous analysons les systèmes d'information de l'Agence serbe de protection de l'environnement et les autres possibilités de les utiliser. Deuxièmement, les TI peuvent assurer une communication régulière entre le gouvernement et les citoyens. Conformément au principe de transparence, les organismes gouvernementaux sont tenus d'offrir au public un moyen d'observer leur travail. En outre, la personne autorisée est chargée d'assurer l'exactitude de ces informations ainsi que l'accès du public dans des délais raisonnables. Dans ce sens, nous allons examiner le cadre juridique de l'accès en ligne aux informations en matière d'environnement et la pratique pertinente du Commissaire responsable de l'information d'intérêt public et de la protection des données personnelles. Troisièmement, l'application des TI dans les questions environnementales peut promouvoir la participation du public au processus décisionnel en matière d'environnement. En présence d'un cadre juridique, le public pourrait participer aux procédures, comme les évaluations de l'impact sur l'environnement, en soumettant son opinion sous forme de documents électroniques. Dans le présent article, nous mettons en évidence les relations entre l'application des TI et la sensibilisation du public à la question de l'environnement, ainsi que l'influence de ces relations sur la protection de l'environnement. Dans le présent article, nous examinons s'il est possible d'utiliser les technologies de l'information (TI) en vue d'assurer une communication quotidienne entre le gouvernement et les citoyens dans les questions de protection, de préservation et d'amélioration de l'environnement en Serbie, comment l'application des TI permet d'augmenter la participation du public dans le processus décisionnel en matière d'environnement et si l'application des TI peut remédier aux lacunes dans l'évaluation des impacts sur l'environnement. Notre article donne un aperçu de la législation environnementale en Serbie, qui régit la possibilité d'utiliser les TI dans le domaine de la protection de l'environnement et la pratique administrative.
    The Aarhus Convention became a part of the Serbian legal system through the adoption of the Law on Ratification of the Convention on Access to Information, Public Participation in Decision Making and Access to Justice in Environmental Matters in May 2009. Although the legislation in Serbia, prior to the ratification of the Aarhus Convention, pointed, to some extent, to the realization of ideas promoted by it, following the ratification, there was the formal possibility of the consistent application of rights stipulated by the Convention. This article analyses the role of information technology (IT) in providing public access to environmental information. There are three basic ways IT may be applied in environmental protection. First, through the use of IT for environmental matters, the public can be informed about the general condition of the environment. In the legal system of Serbia, the Agency for Environmental Protection is obliged to collect environmental information from local government and compile annual reports on the environment that should be presented on the Agency website. This article analyses the information systems of the Serbian Agency for Environmental Protection and the further possibilities of using these. Second, IT can be used as a way of regular communication between government and citizens. In accordance with the principle of transparency, government bodies are obliged to provide an adequate way for the public to have an insight into their work. In addition, the authorized person is responsible for the accuracy of this information and for providing public access within a reasonable timeframe. In this sense, the article analyses the legal framework of e-access to environmental information and the relevant practice of the Commissioner for Information of Public Importance and Personal Data Protection. Third, the application of IT in environmental matters can promote public participation in environmental decision-making. If there were a legal framework, the public would be able to participate in procedures, such as environmental impact assessments, by submitting their opinions as e-documents. This article points out the relations between the application of IT and the level of public awareness about the environment, and the impact these relations have on environmental protection.Points for practitionersThe article examines whether there is a possibility of using IT as a means of achieving daily communication between government and citizens in matters of the protection, preservation and improvement of the environment in Serbia, how the application of information technology achieves wider public participation in environmental decision-making, and whether the application of IT can eliminate deficiencies in the assessment of environmental impacts which occur in practice. The article provides an overview of environmental legislation in Serbia, which regulates the possibility of using IT in environmental protection and administrative practice.
  • L'influence des stages dans les organisations publiques sur les idées et les choix professionnels des étudiants universitaires - Kilkon Ko, Dalvin Jit Kaur Sidhu p. 761-784 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Même si les stages ont des implications considérables pour l'administration publique, on en sait peu sur leur influence sur les étudiants. Dans le présent article, nous examinons si les stages font évoluer la façon dont les étudiants voient les organisations publiques et s'ils ont une influence, au final, sur leur décision de travailler dans le secteur public ou le secteur privé. Nous avons interrogé 818 étudiants universitaires à Singapour et mesuré la façon dont ils perçoivent les organisations publiques au moyen d'un indice de masculinité. Nous avons ensuite déterminé si les impressions de ceux qui avaient effectué un stage étaient différentes de celles des autres. Enfin, nous avons effectué une régression logistique pour vérifier si la façon de voir les organisations publiques et les expériences de stages dans les organismes publics expliquaient les choix de carrière des étudiants. Ces analyses ont été complétées par des entretiens avec des étudiants. Le groupe des stagiaires présente un indice de masculinité nettement plus faible que le groupe des non stagiaires. Moins ils voient les organisations publiques comme masculines, plus leur préférence pour un emploi dans le secteur public est marquée. Les étudiants ayant effectué un stage peu satisfaisant confirment ou renforcent leur image masculine des organisations publiques et évitent les emplois dans le secteur public. Les organisations publiques peuvent se servir des programmes de stages non seulement pour attirer les talents dans la fonction publique, mais aussi pour améliorer leur image. Cela ne se fait cependant pas de manière automatique. Les universités et les organisations publiques devraient surveiller de près ce que font effectivement les étudiants durant leur stage et analyser les raisons pour lesquelles ils en sont satisfaits ou non. Nos recherches indiquent qu'une mauvaise expérience de stage peut avoir des conséquences encore plus négatives pour l'image des organisations publiques et le choix de carrière que l'absence de stage. Cette observation donne à penser que l'État devrait s'intéresser davantage aux besoins des stagiaires et institutionnaliser une procédure afin d'évaluer la satisfaction des étudiants à l'égard de leur stage.
    Although internship has substantial implications for public administration, little is known about how it affects students. This article analyzes whether internships change students' perceptions of public organizations, and whether they ultimately affect their choice between public and private sector jobs. We surveyed 818 Singapore university students and measured their perceptions of public organizations using a masculinity index. Then, we analyzed whether those with internship experience had different perceptions from those without it. Finally, we used logistic regression to test whether perceptions of public organizations and public internship experiences explain the probability of students ‘ job choices. These analyses were complemented by interviews with students. The with-internship group shows significantly lower masculinity index scores than the without-internship group. The less masculine their image of public organizations, the stronger their preference for public sector jobs. Students with an unsatisfactory internship confirm or strengthen their masculine image of public organizations and avoid public sector jobs.Points for practitionersPublic organizations can utilize internship programs not only to draw talent into the public service but also to improve their image. This does not happen automatically, however. Universities and public organizations should closely monitor what students actually do during an internship and why they are satisfied or dissatisfied with it. Our research shows that a negative internship experience can have a more negative impact on the image of public organizations and the decision to work in these organizations than no internship at all. This finding suggests that the government should pay more attention to the needs of interns and institutionalize a procedure to evaluate students'satisfaction with internship programs.
  • La lutte contre la pauvreté et le changement social progressif au Brésil : Enseignements destinés aux autres - Moses N. Kiggundu p. 785-808 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le présent article, nous examinons l'expérience du Brésil en matière de lutte contre la pauvreté et de changement social progressif et expliquons les enseignements possibles pour les économies émergentes aux enjeux similaires. Nous nous appuyons sur les transferts d'argent assortis de conditions (CCT – conditional cash transfer) liés au programme Bolsa Familia et sur les programmes de bénéfice de prestation continue (BPC), et examinons d'importants aspects de la direction, de la gestion et de la coordination des programmes. Après une brève analyse de la pauvreté, nous présentons un cadre synthétisant les principaux facteurs de réussite pour une mise en œuvre efficace et durable des programmes. Le Brésil ne propose pas un « modèle » à copier par les autres pays ; juste des enseignements tirés de son expérience. Nous terminerons donc notre article par une analyse des principaux défis actuels et suggérerons des domaines de recherche future, axés sur des études comparatives portant sur plusieurs pays. Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre la pauvreté mondiale, notamment dans les pays connaissant une croissance économique soutenue, comme le Brésil. Malgré ces efforts remarquables, des problèmes persistent, notamment pour les pays qui se concentrent uniquement sur la croissance macroéconomique, mais pas sur l'équité ou le développement inclusif. La croissance, en l'absence d'équité, n'éradique pas la pauvreté. Les pays émergents sont dès lors encouragés à adopter des stratégies multiformes : élaborer des politiques publiques innovantes, réformer les institutions à des fins de gestion macroéconomique, nouer le dialogue avec les communautés cibles et les associer au processus, démocratisation, changement social progressif inscrit dans la loi et dans la Constitution. Nous présentons dans cet article des enseignements pratiques tirés de l'expérience du Brésil, que les praticiens d'autres économies émergentes pourront adapter à leur situation propre dans le cadre d'une mise en œuvre efficace et durable de la lutte contre la pauvreté et du changement social progressif. Nous proposons par ailleurs un cadre global afin de mieux comprendre le contexte institutionnel, le leadership, la gestion, la coordination intergouvernementale et intersectorielle et la participation du secteur privé. Pour terminer, nous épinglons certains des principaux enjeux en cours au Brésil et proposons des domaines de recherche comparative appliquée.
    This article examines Brazil's experiences with anti-poverty and progressive social change, and spells out possible lessons for emerging economies with similar challenges. It draws on the Bolsa Familia conditional cash transfers (CCT) and the continuous cash benefits programmes and discusses important aspects of programme leadership, management and coordination. After a brief discussion of poverty, it presents a framework synthesizing key success factors for effective and sustaining programme implementation. Brazil does not offer a ‘blueprint' for other countries to copy; only lessons from experience. Therefore the article concludes by discussing key ongoing challenges and suggests areas for future research, focusing on comparative studies across countries.Points for practitionersProgress has been made against global poverty, notably in countries experiencing sustained economic growth like Brazil. In spite of these remarkable efforts, challenges remain especially for countries which focus only on macroeconomic growth but not equity or inclusive development. Growth without equity does not eradicate poverty. Accordingly, emerging economies are being urged to pursue multipronged strategies: crafting innovative public policies, reshaping institutions for macroeconomic management, reaching out and engaging target communities, democratization, legislated and constitutionally mandated progressive social change. This article provides practical lessons from experience from Brazil, which practitioners from other emerging economies can adapt to their own circumstances for the effective and sustaining implementation of anti-poverty and progressive social change. It also provides a holistic framework for better understanding the institutional context, leadership, management, inter-government and cross-sectoral coordination and private sector participation. Finally, it identifies some of the key ongoing challenges in Brazil, and suggests areas for applied comparative research.
  • Autonomie et démocratie locale en Afrique. Une illustration par le cas du Sénégal - Ibrahima Touré p. 809-826 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article analyse dans une perspective diachronique et synchronique, les relations très souvent conflictuelles entre l'Etat colonial français, l'Etat central sénégalais post colonial et les collectivités décentralisées. Réfléchissant sur l'autonomie effective des collectivités locales dans la gestion et la direction des compétences qui leur sont transférées selon les lois de décentralisation, cet article montre sur la base de cas réels comment l'intervention du pouvoir central dans les affaires locales, non seulement questionne la démocratie, mais aussi et par-dessus détourne toutes les politiques de régionalisation de leurs objectifs initiaux. Cet article est un outil de référence pour comprendre l'histoire et l'évolution de la décentralisation au Sénégal. À travers la variété des questions étudiées, il fournit des connaissances approfondies sur le mode de fonctionnement des collectivités décentralisées, la gouvernance locale, la gestion foncière et le système de péréquation financière. Il propose des pistes de décision et d'actions utiles pour ceux qui s'intéressent à la faisabilité d'une démocratie et d'un développement local au Sénégal.
    This contribution analyzes from a retrospective and synchronous perspective the often conflicting power relations between the French colonial, the Senegalese post-colonial central states and the decentralized collectivities. Reflecting on the effective autonomy of the local collectivities in the management and running of the competences which are transferred to them through the decentralization laws, the article shows how, on the basis of real cases, the intervention of the central power in local affairs not only questions democracy but also and above all diverts the regionalization policies from their initial objectives.Points for practitionersThis article is a reference tool for understanding the history and evolution of decentralization in Senegal. By examining several questions, it supplies evidence on the functioning of decentralized communities, local governance, land management and the system of financial adjustment. It proposes means of decision-making and useful actions for those who are interested in the feasibility of democracy and local development in Senegal.
  • Analyse de la corrélation entre grande corruption perçue et petite corruption dans les pays en développement : étude de cas sur l'Iran - Behzad Mashali p. 827-840 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La corruption se propage souvent par ignorance et faute de connaissances suffisantes sur le sujet, et parce que l'on ne sait pas comment la corriger et la limiter. D'autre part, la corruption dans les systèmes juridiques, politiques, bureaucratiques et autres facilite la propagation du phénomène. Dans le présent article, nous tentons de répondre essentiellement à la question suivante : existe-t-il un lien entre la grande corruption perçue et la petite corruption ? En Iran aussi, ces deux types de corruption font eux aussi l'objet de débats depuis peu. Comme en Iran, la corruption est devenue un problème majeur dans beaucoup de pays en développement. En ce qui concerne la relation évoquée plus haut, tandis que la littérature théorique fait des prévisions ambiguës, les empiristes se sont peu intéressés à la question. Dans cet article, nous tentons d'examiner cette question de manière systématique et laissons entendre que la grande corruption perçue est fortement associée à la petite corruption. Cette observation vaut aussi même lorsque la grande corruption est le résultat du système juridique d'un pays. En somme, nous observons une relation positive entre grande corruption perçue et petite corruption.
    Corruption often spreads because of ignorance and lack of adequate knowledge about the subject as well as how to correct and contain it. On the other side, corrupt legal, political, bureaucratic, and other social system(s) help corruption swell further. The current article sets out to discuss the question: is there is a relation between perceived grand corruption and petty corruption? In Iran, too, these two types of corruption have recently become debatable issues. And as in Iran, corruption has become the most challenging issue in many developing countries. With respect to the above relationship, while the theoretical literature makes ambiguous predictions, empiricists too have focused little on this subject. The present article tries to examine this issue systematically and, hence, suggests that the perceived grand corruption is significantly associated with the petty corruption. Similar results persist even when grand corruption originates in a country's legal system. In a nutshell, the article identifies a positive correlation between perceived grand corruption and petty corruption.
  • Chronique de l'Institut - Rolet Loretan p. 841-844 accès libre