Contenu du sommaire : Les petits ports

Revue Rives méditerranéennes Mir@bel
Numéro no 35, 2010/1
Titre du numéro Les petits ports
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Présentation - Gilbert Buti, Gérard Le bouëdec p. 7-9 accès libre
  • Ville maritime sans port, ports éphémères et poussière portuaire : Le golfe de Fréjus aux XVIIe et XVIIIe siècles - Gilbert Buti p. 11-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    À partir du XVIIe siècle, Fréjus est une ville maritime sans port. La cité reste pourtant attentive aux affaires maritimes et aux revendications des gens de mer des petits ports périphériques. Une vie maritime diffuse anime son golfe avec plages, « marines » et ports éphémères. Les marins servent sur les vaisseaux du roi, se livrent à la pêche côtière et au petit cabotage ; ils effectuent aussi de lointaines « cueillettes » pour des négociants marseillais ou « compagnies » locales. Le golfe de Fréjus avec sa nébuleuse portuaire est un maillon du complexe portuaire de Marseille dont la croissance est le fait de toute la Provence maritime. Au XIXe siècle, cette poussière portuaire est affectée par diverses mutations mais de nouvelles activités assurent la pérennité ou la métamorphose de petits ports un temps déclassés.
    From the 17th century, Fréjus was a coastal town without a harbor. Nevertheless, the city still took great interest in maritime affairs and to claims of people living off the sea in small neighboring harbors. The bay was home to a wide variety of maritime activities along its beaches and transient marinas or harbors. Local sailors served in the King's navy or were involved in coastal fishing and inshore navigation, while others undertook longer journeys collecting goods for Marseilles' merchants or local maritime ‘companies'. The Bay of Fréjus, with its string of small ports, was one link in a complex chain of ports around Marseilles whose growth relied heavily on the Provencal coast. During the 19th century, these scattered ports underwent many changes but the arrival of new business opportunities allowed many to remain in activity or encouraged smaller and downgraded ports to take on a new lease of life.
  • Entre fleuve et mer, le port d'Arles et le delta du Rhône (XVIe-XVIIIe siècle) - Patricia Payn-Echalier p. 29-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Si Arles se trouve au débouché maritime du Rhône, celui-ci ne rejoint la mer qu'après la traversée d'un vaste delta sablonneux et mouvant, la Camargue. La longue côte plate qui la borde n'offre aux bâtiments aucun abri durable permettant l'installation de petits ports. Pour les bateaux de commerce, la sécurité se trouve aux embouchures du cours principal où les tours de surveillance font office de havres. Le littoral est davantage le domaine des pêcheurs qui dans des cabanes sur les plages y œuvrent une partie de l'année ; d'autres se rassemblent dans le seul petit port de cette côte inhospitalière, les Saintes-Maries-de-la-Mer. En revanche, l'intérieur de la zone deltaïque offre de multiples lieux d'échanges liés à l'économie du delta tels la collecte des récoltes ou l'approvisionnement des mas.
    Arles is located on the Rhône estuary, but its only access to the sea lies across a wide sandy and shifting delta known as the Camargue. Its long flat coastline cannot offer the secure shelter required by ships and that lead to the establishment of small harbors. Trading ships looked for safe harbor in the river's mouths under the protection of watchtowers. The coast was mostly inhabited by fishermen living in beach cabins for part of the year, while other residents settled in the only port on this unwelcoming coast, the town of Saintes-Maries-de-la-Mer. Nevertheless, the delta's inland area was home to numerous market towns where the delta economy was based on harvesting and supplying the mas.
  • Petits ports et chantiers navals traditionnels en Provence au XIXe siècle - Laurent Pavlidis p. 45-59 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La construction navale de bâtiments en bois au XIXe siècle est une branche importante de l'économie maritime provençale. Elle est attestée aussi bien dans les grands comme Marseille et Toulon que dans les petits ports périphériques. En fait, les chantiers de ces petits ports ou ports secondaires produisent près de 85 % des navires construits en Provence, avec toutefois des spécificités d'un chantier à l'autre. Certains fournissent uniquement des petits bateaux de pêche – Six-Fours, Saint-Raphaël, Cros de Cagnes... –, d'autres se spécialisent dans des bâtiments de cabotage – Martigues, Arles – ou dans une production variée avec de grands navires – La Seyne, Saint-Tropez et La Ciotat. Ces derniers présentent de fortes relations d'interdépendance avec Marseille qui ne peut pas répondre à la demande de ses armateurs pour le long cours.
    The construction of wooden ships was an important part of the Provencal maritime economy during the 19th century. There were shipyards not only in the large ports such as Marseilles and Toulon, but also in the smaller ports. In fact, the shipyards in the smaller or secondary ports produced nearly 85 % of the ships built in Provence, each having its own specialty. Some built only small fishing boats (for example, Six-Fours, Saint-Raphaël, Cros-de-Cagnes) while others specialized in ships for coastal trading ships (Martigues, Arles) or in a wide variety of larger vessels (La Seyne, Saint-Tropez and La Ciotat). These towns established strong interdependent relationships with Marseilles, which was unable to meet demand from its long-haul shipping companies.
  • Les petits ports bretons du XVIe au XIXe siècle - Gérard Le bouëdec p. 61-78 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les travaux sur les communautés maritimes de Bretagne révèlent la présence d'une poussière portuaire. Celle-ci forme le substrat du rapport à la mer des populations littorales jusqu'aux récentes mutations des systèmes maritimes. C'est en initiant des recherches sur les navigations intermédiaires entre les grands ports (cabotage) et sur les petites pêches que sont apparus ces petits ports comme essentiels à la compréhension de l'organisation des littoraux. Toutefois, chaque petit port possède ses spécificités et s'inscrit, comme le montre le cas du golfe du Morbihan, dans des systèmes locaux où le rapport au port de commandement n'est pas univoque. La sensibilité au contexte détermine des trajectoires portuaires conduisant à la promotion, à l'intégration ou au repli sans réelle disparition même si le petit port semble illisible.
    Studies of Breton maritime communities reveal the presence of a number of small harbors which led to the local population's close relationship with the sea, until recent changes in maritime systems. Through research into coastal navigation between large ports (cabotage) and small fishing harbors, it was discovered that these smaller harbors were in fact essential for understanding the way the coast was organized. However, each small port has its own specificities and, like the harbors in the Bay of Morbihan, became part of the local systems where relations with the principal port were far from one-way. By examining specific situations, we can see how the context determined how harbors sought to promote, integrate or withdraw, without actually disappearing altogether, even if little is known about these small ports.
  • Les petits ports, animateurs de l'économie maritime de la mer des Pertuis saintongeais (XVe-XVIIIe siècles) - Thierry Sauzeau p. 79-97 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Du XVe au XVIIIe siècle, les côtes de Saintonge étaient ouvertes au commerce maritime. Protégé des tempêtes atlantiques par les îles de Ré et d'Oléron, ce littoral a pris le nom de « mer des Pertuis ». À la fin du moyen âge, les marchands d'Europe du Nord vinrent acheter là le sel de Brouage ou le vin de Cognac. Rapidement enrichis par ce commerce, les petits ports saintongeais se sont lancés au XVIe siècle dans l'aventure de la pêche à la morue de Terre Neuve. Ce fut l'apogée économique des petites cités de Marennes et Brouage. Les guerres de religion ont ensuite déstabilisé ce système économique. Au XVIIe siècle, s'enclencha la révolution sucrière. Cette nouvelle économie nécessitait des navires et des investissements plus importants que ceux du cabotage ou de la morue. Aussi, les petits ports saintongeais se sont-ils repliés sur leurs activités premières, la pêche et la navigation côtières qu'ils n'ont abandonné qu'à la fin du XIXe siècle.
    Between the 15th and 18th centuries, the Saintonge coast was open to maritime trade. These shores were attractive because the islands of Oleron and Ré offered fleets real protection from Atlantic storms and for this reason, this coastline was known as the “Mer des Perthuis” (the sea of gaps). In the late Middle Ages, merchants from Northern Europe came to buy salt from Brouage and wine from Cognac. With their new-found wealth from this trade, many of the small Saintonge ports launched fishing expeditions for cod in Newfoundland's waters during the 16th century. This was a time of great prosperity for the small towns of Marennes and Brouage. The French Wars of Religion undermined this local economy. In the 17th century came the sugar revolution, but this new market required larger ships and greater capital investment than those required for coastal trading or cod fishing. So the small Saintonge ports returned to their core markets of coastal fishing and shipping, which they maintained until the end of the 19th century.
  • Le dynamisme des petits ports de l'espace baltique au XVIIIe siècle - Pierrick Pourchasse p. 99-115 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'espace Baltique au XVIIIe siècle est une zone économique active, pourvoyeuse de matières premières pour la construction navale vers l'Europe occidentale qui fournit en contrepartie des produits agricoles, manufacturés et coloniaux. La Baltique présente un réseau portuaire développé mais déséquilibré : dense au nord et lâche au sud sur la côte continentale. Malgré un cadre mercantiliste peu favorable à leurs activités, les petits centres portuaires scandinaves trouvent leur place dans les trafics maritimes. Ils sont indispensables au fonctionnement des ports de commandement, en collectant les produits destinés à l'exportation, mais développent aussi leurs propres activités maritimes. Leur dynamisme les fait participer à la montée en puissance des marines scandinaves dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
    During the 18th century, the Baltic region had a very wealthy economy. It supplied raw materials for shipyards in Western Europe and in return received farm produce and manufactured and colonial goods. The Baltic had a well-developed but patchy network of harbors: dense in the North and scattered along the continental coast in the South. Despite this somewhat difficult commercial situation, these small Scandinavian harbors found their niche in the maritime trade. They became indispensible for major ports by collecting goods for export and developing their own commercial shipping. This dynamism allowed them to contribute to the expansion of Scandinavian navies during the second half of the 18th century.
  • Petits ports et escales de la côte romaine dans la seconde moitié du xviiie siècle - Christopher Denis-Delacour p. 117-132 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis l'Antiquité, l'espace portuaire romain a été façonné par l'approvisionnement en blé. Néanmoins, les céréales ne sont pas l'unique moteur du cabotage de la côte tyrrhénienne pontificale. À l'époque moderne, une poussière portuaire adossée à de petits arrière-pays diffuse des céréales, mais aussi du bois et d'autres denrées alimentaires. Les marchandises sont chargées en fond d'estuaires, le long des rivières ou sur des « plages ». Ces trafics intégrés à l'économie maritime locale s'adaptent aux contraintes géographiques et politiques : ensablement, faible intérêt du pouvoir pontifical pour la mer. Cette étude souligne l'originalité de ce semis portuaire et la flexibilité des caboteurs qui animent les échanges.
    Since Antique Times, Roman harbor space has been shaped by wheat supplying. Nevertheless, pontifical Tyrrhenian coast does not rely only on cereals. At Modern Times, a harbor dissemination distribute also wood and food. Goods are loaded at estuaries ends along the rivers or on the beaches. These traffics, integrated to local seaside trade, have to adapt themselves to geographical and political constraints : silting-up, low interest of the pontifical power for sea matters. This study underlines the original aspect of this harbor sowing and the flexibility of coasters who animates exchanges.