Contenu du sommaire : Vignobles de l'hémisphère sud
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | no 231-232, juillet-décembre 2005 |
Titre du numéro | Vignobles de l'hémisphère sud |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La viticulture sud-africaine : un équilibre entre Europe et « nouveau monde » - Thibault Huygue p. 1
- Les vins de l'hémisphère Sud et la mondialisation de la planète vitivinicole - Jean-Claude Hinnewinkel, Hélène Velasco-Graciet p. 2
- La famine au Niger : les facteurs géographiques d'une crise - Boureima Amadou p. 3
- Modèles et influences dans la vitiviniculture chilienne - Ariane De Palacio p. 4
- Le vignoble de Mendoza (Argentine), entre vin de table et vin de qualité - Jean-Christian Tulet, Roberto Bustos p. 5 Depuis toujours, le marché national argentin a constitué le débouché essentiel du vignoble de Mendoza, avec fondamentalement une production de vin de table. Cet avantage a permis la mise en place d'un système vitivinicole longtemps prospère, qui a produit des effets d'entraînement sur toute la région et a contribué à lui donner une identité spécifique. La diminution relativement récente de la consommation en vin de table entraîne donc des recompositions parfois douloureuses, avec la nécessité d'une réorientation de la production vers une meilleure qualité, mais également la perte progressive de l'autonomie relative des producteurs locaux au profit de nouveaux venus disposant de très moyens puissants. Toutefois, ces derniers s'adaptent aux réalités nationales avec un marché intérieur qui demeure essentiel même s'il s'oriente désormais vers les vins de moyenne gamme. Ils participent au développement d'un « complexe culturel » de la vigne, parfaitement cohérent avec la promotion des nouvelles formes de consommation.
- Le Chili, un vignoble à la conquête du monde - Raphaël Schirmer p. 6 Le vignoble chilien fait parti de ces vignobles du Nouveau Monde qui bouleversent la nouvelle planète des vins. Son essor, assis sur la vente de vins de cépage, s'appuie sur une longue tradition vitivinicole. Des éléments novateurs apparaissent toutefois.
- Les paysages viticoles malgaches : singularité ou particularité ? - Nicolas Boivin p. 7
- Le complexe vitivinicole uruguayen : des spécificités révélées par les modalités des investissements directs étrangers (IDE) - p. 8 Alors que le Mercosur définit des clauses d'exception permettant de protéger le complexe vitivinicole uruguayen, en pleine phase de reconversion vers des productions de qualité (vins de qualité supérieure et vins fins), le pays présente des modes d'investissements directs étrangers (IDE) différenciés selon l'association recherchée, ou pas, avec des acteurs locaux. En Uruguay, la fidélisation s'exprime dans la majorité des cas à travers une coordination familiale. Or, la proximité organisationnelle entre les différents acteurs participe de deux logiques : l'appartenance et la similitude. Dès lors, les IDE y sont moins fréquents qu'en Argentine, où les investissements sont plus classiquement le fait d'acquéreurs de moyens de production existants ou capables de les créer, ou d'acteurs spécialistes en placement de capitaux.
- Vignes et vins du Kalahari : des raisins dans les turbulences de la mondialisation - David Blanchon p. 9 Le vignoble de l'Orange s'étire le long du fleuve du même nom, au sud du désert du Kalahari, sur une superficie de 15 000 ha. En marge des grands centres de consommation régionaux et mondiaux, ce vignoble « en transition » depuis la fin de l'apartheid connaît un développement économique remarquable, lié au « boom » de la culture du raisin de table destiné aux marchés européens à Noël. Cette orientation économique place ce vignoble dans la dépendance du prix du transport aérien ou de l'évolution du Rand, et le place aussi sous la menace de nouveaux concurrents, comme le Brésil ou l'Inde. L'objet de cet article est de présenter les modalités économiques de ce « boom agricole », mais aussi les changements territoriaux qu'il induit (concentration des producteurs, irrigation de nouvelles terres, apparition de nouvelles formes de différenciation spatiale) ainsi que les stratégies d'adaptation des producteurs face aux évolutions rapides du marché mondial.
- How competitive is South Africa ? Advances and challenges in the transformation of the Cape wine industry - Joachim Ewert p. 10 Compétitivité mondiale et objectifs de la viti-viniculture au Cap (Afrique du Sud). Depuis le milieu des années 1990, l'industrie viti-vinicole sud-africaine a connu une ?triple transition? : celle de la dérégulation sectorielle locale, celle de l'internationalisation, et celle des politiques de démocratisation et de réforme juridique.Apparemment la filière a remarquablement bien répondu à ses nouveaux objectifs, mieux notablement dans le domaine des exportations où elle a gagné des parts de marché significatives sur les marchés européens. Ses ventes ont aussi crû aux États-Unis, en Extrême-Orient et ailleurs dans le monde.Cependant ces succès à l'exportation cachent une grande inégalité : d'une part se trouvent les viticulteurs, les caves et les grossistes qui sont capables de profiter des opportunités offertes par l'expansion internationale ; d'autre part il y a ceux qui ne peuvent rien. Dans cette dernière catégorie se trouvent la plupart des caves coopératives qui ont du mal à assurer la transition.Cet article estime que cela est principalement dû aux décennies de régulation et d'isolement international. De nombreuses coopératives manquent de compétitivité internationale, non parce qu'il n'y a pas de ?groupemrnts (Clusters)? viticoles en Afrique du Sud dans le sens de la perspective utilisée par M. Porter, mais parce que le groupement viticole est un ?trust? faible qui n'a pas de perspectives assez à long terme. Les nouvelles institutions ont été établies pour supporter les retardataires et les tirer dans une nouvelle direction. Cependant, comme un effet du passé politique de l'Afrique du Sud, les institutions elles-mêmes ont commencé à rivaliser entre elles ce qui a abouti à une certaine paralysie. Seront-elles capables de sortir de leur inertie pour sauver le secteur coopératif qui demeure encore ?
- Nouveaux vignobles et évolution des anciens face à la mondialisation - Jean-Noël Salomon p. 11 Pour des raisons multiples, la superficie et surtout la production du vignoble mondial ne cessent de s'étendre, mais la commercialisation des vins se heurte à une vive concurrence. Le vin étant au fil du temps devenu un produit de plus en plus culturel et de luxe, les arguments des différents vendeurs, concurrents par nature, n'ont cessé de chercher à convaincre le consommateur du bien fondé de l'achat de leur produit. Plusieurs stratégies se sont dessinées et affirmées : celle défendue par les vignobles renommés, essentiellement européens (Bourgogne, Bordeaux, etc.) qui s'appuie sur une réputation d'excellence liée à un terroir spécifique, un savoir-faire affiné au cours du temps et des appellations prestigieuses ; à l'opposé, les pays « jeunes producteurs » (Australie, Nouvelle-Zélande) argumentent leurs ventes en mettant en exergue la qualité du cépage producteur et la bonne adéquation qualité -prix de leur production. D'autres vignobles (e.g. ceux de Californie) se situent en position intermédiaire car avec le temps, les producteurs ont acquis une connaissance suffisante pour jouer la carte des vins d'élevage. Enfin, certains vignobles entendent s'appuyer sur leur originalité et la curiosité et le caractère affectif du consommateur ; c'est le cas des vignobles « nationaux » de certains pays tropicaux (e.g. Brésil, Madagascar) ou encore des « vignobles de l'extrême » (le plus au Nord ou au Sud, le plus sec, le plus haut, etc.). Au total, la concurrence est vive et les arguments développés pas toujours convaincants, mais ne pas suivre et comprendre le sens de l'évolution et ne pas s'adapter à cette dernière peut conduire à de sérieux déboires en contexte de production abondante. Dans ce contexte le consommateur trouve son compte car la tendance générale est à une augmentation de la diversité et de la qualité alors que, dans l'ensemble, les prix sont contenus.