Contenu du sommaire : Les mondes de la musique
Revue | Le Temps des Médias |
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Numéro | no 22, printemps 2014 |
Titre du numéro | Les mondes de la musique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Les mondes de la musique
- Présentation - Hélène Eck, Caroline Moine p. 5-11
- Musique médiatisée et médias musicaux dans l'Italie de la Renaissance - Florence Alazard p. 12-23 Dans l'Italie de la Renaissance, les rapports qui se nouèrent entre les médias qu'étaient les feuilles volantes, et autres avvisi, et la musique s'avèrent non dénués d'étrangeté : si cette dernière la musique était rarement, voire jamais, l'objet traité, elle était en revanche le vecteur principal de l'information, puisque les nouvelles du monde étaient lues avec un accompagnement musical sommaire, ou psalmodiées, même chantées. La musique se faisait donc média. Les avvisi délaissaient la musique, mais le XVIe siècle vit la captation, par les pouvoirs princiers, de la médiatisation de la musique : les festivités musicales étaient médiatisées par le biais d'imprimés codifiés et normalisés qui cherchaient à rendre compte, pour les absents, du spectacle musical. Ainsi se construisit un genre qui contraignait la médiatisation de la musique, en la soumettant aux impératifs de la politique de grandeur, mais qui, dans le même temps, permettait de réfléchir aux moyens de pallier le caractère éphémère de la musique.Musical media and music as a media: the case of the Italian Renaissance
In Renaissance Italy, the links between media, such as avvisi and other pamphlets, and music were not that simple : music was rarely – and perhaps never – the subject matter, but was instead the principal vehicle of information, since daily news were read, or intoned, even sung, on the piazze, with a musical accompaniment. Music was the media. Avvisi did not deal with music, but princes, during the sixteenth-century, monopolized the mediatization of music : musical festivities were mediatized thanks to printed books that aimed to represent, for the absent, the musical performance. That was how was build a new literary genre that submitted the mediatization of music to politics of grandeur but that also suggested a way to compensate the ephemeral feature of music. - Piano et presse musicale française (XVIIIe-XXIe siècles) : enjeux artistiques et sociaux - Danièle Pistone p. 24-34 Le XIXe siècle vit naître l'âge d'or de la presse française, tout comme le piano devint à cette époque l'instrument favori de la bourgeoisie. Pareille concomitance méritait d'être étudiée de plus près. Fondé sur la publication d'un récent panorama de quelque 4 000 périodiques musicaux, le présent article cherche à montrer comment, vu à travers ce prisme, le piano reflète bien quelques tendances nationales, pourquoi les journaux consacrés à cet instrument ont peiné à se maintenir, quelles furent et sont actuellement pour eux les conditions de la réussite. La place et la fonction du piano ont certes évolué du XVIIIe siècle à nos jours – où le clavier digital a souvent remplacé l'instrument acoustique – mais de nombreuses caractéristiques de ces textes journalistiques sont demeurées semblables dans leur intention, du premier périodique de cette spécialité (Le Pianiste, 1833-1835) aux titres français contemporains (Piano, Pianiste...) ; la recette est ancienne : il faut divertir et instruire le lecteur.Piano and French music press (18th-21st centuries)
The 19th century knew a golden age of the French press, when at the same time the piano became the beloved instrument of the bourgeoisie. Such a concomitance needed to be investigated. Based on a recent panorama of about 4.000 music periodicals, the present article shows how the piano, seen through this prism, reflects same national trends, why the titles devoted to this instrument hardly struggled to survive, and which were or are currently the conditions of their success.
The place and function of the piano have surely evolved from the 18th century to the present -when digital keyboard oft replaced the acoustic instrument- but most of the characteristics of theses journalistic texts remain the same in their intention, from the first pianistic periodical (Le Pianiste, 1833-1835) to the to-day French magazines (Piano, Pianiste...) ; it is an old advice : both entertain and educate the reader. - Les multiples enjeux de la critique musicale : l'accueil de l'œuvre de Gaetano Donizetti en France (années 1830-1850) - Stella Rollet p. 35-48 « Providence des théâtres » parisiens de 1835 à 1843, Gaetano Donizetti est pourtant un compositeur mal-aimé de la presse française, de son vivant et pendant tout le XIXe siècle. Elle lui reproche notamment sa production prolifique. Le plus souvent malmené voire diffamé, il parvient malgré tout à se faire quelques alliés. Mais, plus pragmatique que stratège, il ne peut généralement que subir les attaques dont il est victime. Le mépris de la critique se traduit également par l'indifférence qui accueille l'annonce de sa disparition. Cependant, dans les années qui suivent, on constate une trêve qui, pour être de courte durée, n'en est pas moins significative. Les contempteurs reprennent bien vite leurs droits et la fin du siècle voit Donizetti rabaissé du rang de compositeur à celui d'improvisateur. Son exemple rappelle combien le jugement de la presse peut influer sur la carrière et la postérité d'un musicien. Il illustre également les liens étroits entre les journaux musicaux et les éditeurs de partitions. Enfin, il confirme le rôle décisif des réseaux relationnels, en France ou ailleurs.The multiple stakes in the musical criticism: Gaetano Donizetti's reception in France (1830s-1850)
“Providence of parisian theaters” from 1835 till 1843, Gaetano Donizetti is nevertheless an (-unpopular composer of the French press, in his lifetime and during all XIXth century. It blames him in particular its prolific production. Most of the time manhandled even slandered, he succeeds nevertheless in being made some allies. But, more pragmatic than strategist, he is not generally possible that to undergo the attacks a victim of which he is. The contempt of the criticism is also translated by the indifference which welcomes the announcement of its disappearance. However, in the years which follow, we notice a truce which, to be short-lived, is not less significant there. The denigrators take back very fast their rights and the end of the century sees Donizetti decreased by composer's rank in that of the improviser. His example calls back how much the sentence of the press can influence the career and the offspring of a musician. It also illustrates the narrow links between the musical newspapers and the partitions publishers. Finally, he confirms the decisive role of the relational networks, in France or somewhere else. - Offenbach, homme de médias - Jean-Claude Yon p. 49-63 Jacques Offenbach (1819-1880) voit sa carrière se développer à partir du milieu des années 1850 et l'on peut dire qu'une véritable fièvre offenbachienne s'empare du monde entier dans les années 1860 et 1870. Ce phénomène s'explique en partie par la personnalité d'Offenbach, remarquable « communicant » qui sait utiliser les médias comme aucun compositeur avant lui. Dès son arrivée à Paris dans les années 1830, le musicien s'emploie à faire parler de lui, créant au besoin une polémique pour assurer le succès d'un œuvre. Cette stratégie est facilitée par l'alliance qu'il passe avec Le Figaro. « Journal officiel des Bouffes-Parisiens », selon les termes de son directeur, Le Figaro offre au compositeur une tribune que ce dernier utilise habilement durant toute sa carrière. En 1876, lors d'un voyage aux Etats-Unis, Offenbach a par ailleurs l'occasion d'observer la presse américaine, ce dont il rend compte dans un chapitre du livre qu'il tire de ce voyage. La finesse de ses observations prouve qu'Offenbach est bel et bien un homme de médias.Offenbach, media man
The career of Jacques Offenbach (1819-1880) developed from the mid-1850s onwards. In the 1860s and 1870s a real fashion for his work entrained the public world-wide. The personality of Offenbach partly explains this phenomenon as he was a remarkable “communicator” who knew like no other composer before him how to play with the media. From his arrival in Paris in the 1830s onwards, the musician made people talk of himself, even by launching a polemic to ensure the success of one of his works. This strategy is facilitated by the alliance that he concluded with the daily newspaper Le Figaro. “Official Journal of the Parisian Operetta Theatres”, as claimed by his director, Le Figaro offered the composer a platform which he used skillfully during his whole career. In 1876, while staying in the Etats Unis, Offenbach took the opportunity to observe the American press, an experience that he describes in a chapter of the book which he published about this journey after his return. The finesse of his observations shows that Offenbach was indeed a media man. - L'Opéra de Paris et la presse, à la veille de la Première Guerre mondiale - Karine Boulanger p. 64-76 L'Opéra de Paris, au début du XXe siècle, entretenait des liens étroits avec la presse. Plusieurs membres de son personnel avaient été journalistes ou critiques musicaux, et le théâtre plaçait dans la rubrique théâtrale des grands quotidiens des communiqués officiels tenant le public au courant des événements de la saison. On y divulguait aussi des propos de compositeurs, des lettres d'interprètes et des informations en tout genre sur la préparation d'un spectacle. Quelques employés du théâtre utilisaient leurs relations avec les directeurs de revues pour y publier des articles élogieux rédigés par leurs soins, ou bien on commandait des textes à un journaliste en place en fournissant des clichés illustrant le spectacle. Malgré cette entente, les critiques musicaux agissaient avec une relative indépendance tout en respectant la ligne éditoriale du journal qui les employait. L'équilibre entre la presse et l'Opéra se trouva rompu quand ses directeurs s'offusquèrent publiquement du ton des comptes rendus publiés dans un nouveau quotidien, Comoedia. Le journal orchestra alors une véritable campagne de presse contre l'Opéra, allant jusqu'à exiger la démission des directeurs. Les répercussions de cette action atteignirent aussi le quotidien qui, attaqué à son tour en justice, dut changer immédiatement sa ligne éditoriale.Paris Opera and newspapers, just beafore World War one
In the beginning of the XXth century, the Opera enjoyed good relationships with the main newspapers. Some of its staff's members had been journalists or used to write music reviews. The theater published some notes about new productions or important singers in order to give its public a foretaste of the show. Letters from composers, singers and foreign conductors were divulged. Some members of the staff used their relations with their former colleagues and wrote articles praising the Opera and the new works, or asked another reviewer to write a paper including photographs supplied by the theatre. Despise this collusion between the Opera and the newspapers, the music critics still maintained a form of independence, but tuned their writings with their papers' or magazines' main line. This equilibrium came to an end when the directors of the Opera let known their anger at reading the bad reviews published by Comoedia. This newspaper attacked relentlessly the theater and tried to obtain the two director's dismissal. The consequences, however, were dire for Comoedia : prosecuted, its staff decided to tone down the reviews and recruited another journalist. - L'industrie phonographique et la patrimonialisation de la musique dans la première moitié du xx
e siècle - Sophie Maisonneuve p. 77-91 Contrairement à une idée répandue par les théories critiques de la culture de masse et des industries culturelles, l'essor de l'industrie phonographique a conduit à une patrimonialisation sans précédent de la musique. L'étude du traitement de la musique dite « classique » par cette industrie et ses consommateurs dans la première moitié du XXe siècle conduit à mettre au jour trois composantes intriquées de cette patrimonialisation : la formation d'un monument musical par la mise à disposition matérielle d'un répertoire ; la valorisation du passé à travers différents dispositifs (« redécouvertes », médiations discursives, médiations matérielles telles les collections et commémorations) ; enfin, l'avènement d'un patrimoine-objet de jouissance – conjointement possession matérielle et objet de délectation esthétique. Cette étude de cas conduit à s'interroger sur notre représentation du patrimoine et sur ses mécanismes de construction dans des périodes plus récentes et pour d'autres types de musique.The phonographic industry and the patrimonialisation of the music in the first half of the XXth century Contrary to an idea widespread by the critical theories of mass culture and the culture industries, the growth of the phonographic industry led to an unprecedented patrimonialization of music. Studying how « classical » music was treated by this industry and its consumers in the first half of the XXth century leads to highlighting three intertwinned components of this patrimonialization : first, the formation of a monument of music through a repertoire making it materially available ; second, the valorization of the past through various set ups (« rediscoveries », discursive and material mediations such as collections and commemorations) ; last but not least, the advent of a patrimony being at the same time an object of use and material possession, and of pleasure and aesthetic enjoyment. This case study leads us to question our representation of a « patrimony » and the mechanisms of its construction in more recent periods and for other music genres.
- Écouter l'histoire de la musique. Les disques microsillons comme sources historiques de l'ère du vinyle - Bodo Mrozek p. 92-106 Après 1945, le principal media d'enregistrement de la musique était le disque vinyle. Les concerts n'étaient plus les seuls lieux où l'on pouvait écouter de la musique. Au contraire, ils servirent souvent de promotion pour la vente d'un disque. Les vinyles n'étaient pas seulement importants dans le champ esthétique mais également comme media politique. Ils furent au cœur de discussions, de boycotts et de nombreux cas de censure. Les disques ont entraîné l'apparition de nouvelles cultures et de nouvelles pratiques d'écoute de la musique, mais aussi de nouveaux medias (presse écrite), de nouveaux marchés. Ils devinrent même un élément de distinction sociale et nourrirent des débats entre intellectuels. Alors que les disques ont eu dans de nombreux cas une diffusion bien plus large que les livres et ont pu être consommés, écoutés par un large public (notamment illettré), ils n'en restent pas moins trop peu étudiés en histoire. En dépit du fait que les disques offrent plus d'informations que des textes écrits (de par l'intonation, ou la phonétique de discours enregistrés par exemple), la plupart des historiens continuent à citer seulement les retranscriptions. En outre, bien qu'il existe désormais des collections nationales d'enregistrements sonores, les historiens sont rares à les utiliser. L'article présente les avantages et les problèmes des enregistrements comme sources pour l'histoire contemporaine. Il croise les approches multidisciplinaires des Sound Studies et celles de l'histoire culturelle du contemporain. Plaidoyer pour l'utilisation des enregistrements comme sources pour une histoire sonore et visuelle, cette étude offre des pistes de recherche et d'analyse pour mieux comprendre et connaître une période qui fut l'âge du vinyle.Listen to the history in the time of vinyl. Vinyl records as sources for the history of the media
After 1945, the most important media for the recording of music was the vinyl record. Through the vinyl record music became a product which could be sold piece by piece – a fact that changed this product significantly. Musical performances were not the only source of music anymore – instead they often served as a promotion for the record sale. Records were not only important for aesthetics, but also media for politics. They caused debates, bans, boycotts, and often cases of censorship. Records also shaped new cults and practices of listening, new (written) media, new markets and even were even used as “social capital” for group distinction and they stimulated intellectual debates. Although records had in many cases an overtly wider circulation than books and could be used by larger groups (by illiterate audiences for example), records are still not used very often in historiography. Despite the fact, that they contain more information than written texts (such as phonetics and intonation in the case of spoken word recordings for example), most historians still quote written texts, only. Although there are meanwhile national record collections, historians are not used in using them. The article discusses advantages and problems of records for contemporary historiography and names the main collections. It brings together approaches from the multidisciplinary sound studies and those of contemporary cultural history. By pleading for the usage of records as historical sources for sound, but also for visual history and as a source of texts the article advice how to find them and how to use them as typical sources of an epoch of media history that can be described as the age of vinyl. - Vous avez dit « classique » ? La musique classique à la télévision française des années 1950 aux années 1990 - Didier Francfort p. 107-122 Depuis les années 1950, des émissions de télévision sont destinées à diffuser à un large public ce que la musique classique a de meilleur. Un tel projet, proclamé de façon constante, s'est modifié. La culture musicale très riche de Bernard Gavoty, précurseur de la télévision musicale, a été perçue, à tort ou à raison, comme élitiste. Dans les années 1960, une période d'expérimentation a davantage permis aux musiques contemporaines d'accéder à l'antenne, avec l'émission Arcana. Le Grand Echiquier de Jacques chancel a apporté une autre dimension publique, dans laquelle la musique classique est intégrée à une logique culturelle « globale ».You said “classic”? The classical music on the French television from the 1950s to 1990s
In the 1950's, some television shows were destined to broadcast to a large audience what is best in classical music. This project, which was meant to be sustained, has been modified. Bernard Gavoty, who was a precursory figure in musical television, had a vast musical culture which was perceived, rightly or wrongly, as elitist. In the 1960's, a period of experimentation allowed contemporary music to reach television with a show entitled Arcana. Le Grand Echiquier by Jacques Chancel brought another public dimension to this, in which classical music has integrated a global cultural logic. - Le propre de la radio. Fonctions radiophoniques et nouveau statut de la radio dans l'environnement numérique - Hervé Glevarec p. 123-133 Enquêtes préalables sur la radio musicale à l'appui cet article propose un modèle pour penser le nouveau statut des radios dans l'environnement numérique qui affecte son statut tant du côté des contenus, plus largement disponibles, que du côté des auditeur, moins dépendants de ce média. Les fonctions d'identification, de nouveauté, de programmation et de présence au présent que la radio semble avoir assurées jusqu'à maintenant se voient concurrencées par l'émergence d'autres acteurs et médiations du champ musical et social (fichier musical, radio en lignes, réseaux sociaux). Dans sa seconde partie, l'article propose un modèle prospectif pour penser le statut de la radio “généraliste” et “thématique” et situe la fonction nouvelle de “radiothèque”.The own of the radio. Radio functions and new status of the radio in the digital environment
Based on previous surveys on music radio stations this paper argues for a model for thinking about the new status of music radio stations in the digital environment that affects its status, both on content, more widely available, and on listener, less dependent on the medium. Identification, novelty, programming and “situated presence” that radio seems to have provided until now are being rivaled by the emergence of other actors and mediations of musical and social fields (music files, radio online, social networks). In the second part, the paper proposes a prospective model for thinking the status of the “generalist” and “thematic” radio stations and the new function of “radio library”. - Musiques et globalisation : « techno-logiques » de la création musicale - Emmanuelle Olivier p. 134-148 Avec la démocratisation du numérique depuis le début des années 2000, une véritable mutation technologique affecte la création, la diffusion et la circulation des musiques et des danses. Si la question est travaillée depuis quelques années pour les pays du Nord, en revanche nous ignorons largement comment, dans des contextes moins industrialisés, des régimes créatifs se développent à l'heure du numérique. En outre, dans de nombreux pays, on observe que le numérique coexiste avec des technologies “obsolètes” tels la cassette analogique, le disque vinyle, ou le VHS. Malgré leur peu de visibilité dans les pays du Nord, ces technologies mixtes témoignent pourtant de savoirs et de savoir-faire, d'imaginaires, mais aussi de filières industrielles que l'on pourrait qualifier d'alternatives, suggérant de véritables « voies souterraines de la mondialisation culturelle » (Tristan Mattelart, 2011). A partir d'une expérience de terrain au Mali, et plus généralement en Afrique de l'ouest, l'auteur expose d'une part la cohabitation et l'interpénétration de ces différents régimes technologiques, d'autre part la manière dont ils donnent lieu à des créations esthétiques singulières qui s'inscrivent dans des économies indépendantes de la culture régie. L'approche de ces initiatives locales permet ainsi de voir comment, dans des pays dits du Sud, les technologies « globalisées » de la communication donnent lieu à une grande diversité d'usages, d'appropriations et de manipulations, sur le plan de la création musicale, mais aussi ceux de de la reproduction, de la circulation et de la conservation des musiques.Music and globalization: “techno-logics” of musical creation
With the democratization of digital technology since the beginning of 2000s, a real technological mutation affects the creation, the distribution and the circulation of music and dance. If the question is analysed since a few years for the North countries, on the other hand we ignore widely how, in less industrialized contexts, creative regimes develop at the time of digital technology. Besides, in numerous countries, we observe that the digital technology coexists with “obsolete” technologies such the analog cassette, the vinyl record, or the VHS. In spite of their lack of visibility in the North countries, these mixed technologies testify nevertheless of knowledges and know how, of imaginaries, but also industrial networks which we could qualify as alternatives, suggesting of real “subterranean ways of the cultural globalization” (Tristan Mattelart, 2011). From my field experience in Mali, and more generally in Western Africa, I shall be interested on one hand in the cohabitation and in the interpenetration of these various technological regimes, on the other hand in the way they give rise to singular esthetic creations which join independent economies of the culture. The approach around these local initiatives will so allow to see how, in the South countries, the “globalized” technologies of the communication give rise to a big diversity of practices, appropriations and manipulations, from the point of view of the musical creation, but also those of the reproduction, the circulation and the preservation of the musics.
Territoires d'études
- Les livres des politiques : de la prérogative présidentielle à la banalisation - Christian Le Bart p. 149-163 Les stratégies de publication des professionnels de la politique ont évolué avec le temps. Le statut d'auteur, voire d'écrivain, fut conféré au général de Gaulle. Ce statut est devenu après lui un attribut présidentiel. Ses successeurs devaient faire leur preuve sur le terrain de l'écriture. On assiste pourtant depuis quelques decennies à une banalisation de l'écriture politique, dans un contexte d'individualisation du champ politique. Toutes les personnalités politiques en quête de visibilité publient désormais des livres politiques.The books of the politics: from the presidential privilege to the everyday acceptance
Publication strategies of policy professionals have evolved over time. Status of author, or even of writer, was given to general de Gaulle. This status is now after him a presidential attribute. His successors had to be write and to publish. There is yet a trivialization of political writing in a context of individualization of the political field. All politicians seeking visibility now publish political books. - La musique sur Internet, entre effets de génération et paradoxe social : quelques pistes - Christine Leteinturier p. 164-174 Cette contribution à l'étude de la musique sur Internet est une synthèse de travaux d'étudiants de Master 1 Information-Communication de l'Institut Français de Presse (université Panthéon-Assas). S'intéressant soit à la musique techno, soit à la musique classique, ils ont cherché à comprendre ce que l'Internet fait moins à la musique qu'aux musiciens et aux mélomanes autour de deux courants musicaux, la musique électro-techno et la musique classique. Musique populaire, mais surtout musique « jeune » la techno a rapidement trouvé sa place sur l'Internet tant du côté de la production musicale que des dispositifs d'évaluation des artistes et des échanges de sons, du fait même de sa proximité forte aux TIC. Du côté de la musique classique, les réticences à l'usage de l'Internet soit pour écouter soit pour reconfigurer les formes de socialisation autour de ce genre musical sont nombreuses. Si les plus jeunes mélomanes et instrumentistes s'essaient à l'Internet, les réticences restent fortes. L'effet génération joue moins et le goût pour le vivant persiste, largement porté par des pratiques très ancrées et les générations plus âgées qui dans ce domaine, n'ont qu'un usage très utilitariste de l'Internet. Appartenances sociales, culturelles et générationnelles construisent des relations variées, voire contradictoire avec l'Internet musical.The music on the Internet, between generation effects and social paradox: some tracks
This contribution about music on the Internet is a synthesis of students'works of Master 1 Information and Communication of the Institut Français de Presse (Université Panthéon-Assas). Interested in techno or classical music, they sought to understand what happens for music, musicians and music lovers with the Internet. They study two musical styles, music and electro-techno classical music. Popular music, especially music for “young”, techno quickly found its place on the Internet in terms of both music production, assessment and exchange of artists sound devices, because of its close proximity to ICT. For the classical music, the reluctance to use the Internet is to listen or to reconfigure forms of socialization around this genre are numerous. If younger music lovers and musicians are experimenting with the Internet, and in particular the YouTube platform, the reluctance remain strong. The generation effect plays less. The taste for live practices is still widely worn by deeply rooted practices and older generations who have only very utilitarian use of the Internet. Social, cultural and generational affiliations construct varied, even contradictory, relationship with the musical Internet. - « L'Alsace-Lorraine française » : aspects et limites d'une propagande d'État pendant la Grande Guerre - Philippe Jian p. 175-187 La propagande d'Etat sur la question d'Alsace-Lorraine pendant la Grande Guerre est partagée entre la structure de propagande du ministère de la Guerre et celle du quai d'Orsay. La dispersion des moyens et des énergies témoigne de l'incapacité de l'Etat à centraliser l'action de propagande qu'elle limite au temps de guerre. En négligeant de préparer les cadres d'une « bonne paix » les pouvoirs publics montrent ainsi leur peu d'intérêt pour la « guerre psychologique ».“L'Alsace-Lorraine française”, aspects and limits of a propaganda of State during the Great War The propaganda of State about Alsace-Lorraine during the Great War is shared between the propaganda structure of the war ministry and that of the quai d'Orsay. The dispersal of the means and the energies testifies of the incapacity of the State to centralize the propaganda action which it limits in the time of war. By neglecting to prepare the frames of a “good peace” public authorities so show them not much interest for the “psychological warfare”.
- Les livres des politiques : de la prérogative présidentielle à la banalisation - Christian Le Bart p. 149-163
Entretiens
- Entretien avec Nguyen Trong Binh. Musique et cinéma. Le mariage du siècle ? - Caroline Moine p. 189-195
- Entretien avec Marie Korpe. The origins of Freemuse - Hélène Eck p. 196-204
Recherche-Actualités
- Positions de thèses - Jamil Dakhlia p. 205-223
- Appel à communications - p. 236-237
- Colloques - p. 224-232
- Festival - p. 233-235
Parutions
- Parutions - p. 239-256
Le point sur...
- Le vidéo-clip : cheval de Troie de l'industrie du disque et territoire créatif (années 1970 ? fin des années 1990) - Jean-Sébastien Noël p. 257-266
- Christian Hémain : un Français au cœur de la presse financière de la City dans les années 1970-80 - Jean-Marc Poilpré p. 267-277
Chronique passé-présent
- Les Français et Richard Wagner - Anne-Claude Ambroise-Rendu, Hélène Eck p. 279-285