Contenu du sommaire : Iran et Occident. Hommage à Kasra Vafadari
Revue | Droit et cultures |
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Numéro | no 52, décembre 2006 |
Titre du numéro | Iran et Occident. Hommage à Kasra Vafadari |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les rencontres Kasra Vafadari - Jean-Pierre Poly p. 11-12
- dātu ša šarri. La « loi du roi »dans la Babylonie achéménide et séleucide - Sophie Démare-Lafont p. 13-26 Cet article examine le champ sémantique de l'expression dātu ša šarri, « loi du roi », formée sur un terme d'origine vieux-perse (data). La dizaine d'occurrences d'époques achéménide et séleucide montre que la « loi du roi »désigne un mode d'élaboration de la norme issu de la pratique judiciaire du souverain, progressivement compilée pour former un corps de règles invoquées dans les contrats. Ce procédé de création de la loi et de fabrication des recueils législatifs rappelle celui du rescrit romain.This article investigates the meaning of the formula dātu ša šarri, “law of the king”, using the akkadian dātu based on the old Persian word dāta. The ten Achaemenid and Seleucid occurrences of this formula suggest a process of creation of legal rules comparable to the Roman rescript: the legal standard dātu ša šarri derives from the judicial practice of the king, whose decisions were progressively compiled in order to create a body of regulations which were invoked in contracts.
- Le vent des deux mondes. Enquête sur les princes iraniens de la Gaule romaine - Jean-Pierre Poly p. 27-46 En 1754, Anquetil-Duperron partit pour les Indes avec l'appui de l'abbé Barthélémy, l'auteur du Voyage du jeune Anacharsis en Grèce. Il se lia avec des Zoroastriens qui lui firent connaître le Zend Avesta, publiant par la suite l'étude de ces textes qui lui valut de devenir membre de l'Institut. L'Occident était allé chercher au loin les paroles de Zarathoustra. Nul ne s'avisa que la prédication des deux mondes avait pu parvenir d'Iran jusqu'en Occident longtemps auparavant, quand finissait l'Empire de Rome. Témoins deux tombes du Ve siècle dont le matériel est de provenance orientale, l'une en Rhénanie, l'autre en Champagne, celles de deux officiers commandant des unités de cavalerie d'origine iranienne. Ces princes iraniens de Gaule n'étaient pas des émigrés sans attaches. Ils étaient établis à demeure dans le pays, vivant avec leurs hommes dans des cantons qui prirent parfois leurs noms, diffusant autour d'eux des éléments spécifiques de leur ancienne Weltanschauung. Ainsi se formait lentement, en mêlant divers apports, la culture des nations d'Europe occidentale.In 1754, Anquetil-Duperron sailed for India with the support of the Abbé Barthélémy, author of Young Anacharsis' travel to Greece. He developed friendly relations with the Zoroastrians acquainted him with the Zend Avesta. On his return, he published a study of these texts which earned him membership in the French Academy.The West traveled far to learn the words of Zarathustra. Nobody had imagined that the predicationfrom the two worlds had come from Iran to Occident, much earlier, at the time of the declining Roman Empire. We take as testimonies of this fact two tombs dating back to the Vth century whose contents come from Orient, one in Rhineland and the second one in France's Champagne region. These tombs belong to two officers who had been commanding cavalry units of Iranian origin. These Iranian princes from Gaul were not immigrants without links with the population. They were established in the country, living with their men in districts which sometimes had taken their name, spreading around them elements specific to their former Weltanschauung. Thus was slowly forming the culture of nations of Western Europe, through a mixture of diverse contributions.
- « Fortune et Gloire ».Les Parthes arsacides de l'armée de Gaule à la fin de l'Empire - Aram Mardirossian p. 47-64 Parmi les nombreux contingents barbares incorporés dans l'armée romaine au Bas Empire ne figuraient pas uniquement des éléments germaniques. On observe également la présence, non seulement de troupes celtes, mais aussi de différents soldats africains et orientaux. S'agissant plus précisément de la Gaule, il apparaît qu'une inscription lapidaire en latin retrouvée dans le vicus de Grand d'une part, et une source littéraire arménienne – l'Histoire de Moïse de Khorène – d'autre part, se font mutuellement l'écho de la présence, dans le dernier quart du IVe siècle, de militaires arméniens emmenés par le clan royal des Arsacides. Ces nobles étrangers au service de Rome se sont unis à des provinciales. Ils ont ainsi reçu le conubium, alors même qu'une constitution de Valentinien Ier interdisait sous peine de mort toute union entre militaire non citoyen et provinciale. À Grand était bâti un important temple consacré à Grannus, l'Apollon solaire local. Bien qu'officiellement chrétien, les cavaliers arsacides avaient dû être frappés par la ressemblance existant entre le dieu local et une divinité du panthéon païen arménien : le dieu Tir. Or, ce dernier occupait une place particulière dans l'idéologie royale arménienne.Amongst the numerous barbarian contingents enlisted in the Roman army in the late Empire, there were not only German conscripts. In addition to Celtic troops it is worth noting the presence of African and Oriental soldiers. As regards Gaul in particular, a lapidary Latin inscription found in the vicus of Grand on the one hand, and an Armenian literary source – Moses Khorenatsi's History of the Armenians – on the other hand, both refer to the presence of Armenian soldiers led by the Arsacid royal clan in the last quarter of the fourth century. These noble foreigners in the service of Rome married provincials. They were able to receive the conubium even at a time when, according to a Constitution of Valentinian the 1rst, any marriage between a non-citizen soldier and a provincial was liable to the death penalty. In Grand was built a great temple dedicated to Grannus, the local solar Apollo. Although officially Christians, the Arsacid knights must have been struck by the similarity between the local god and an Armenian pagan pantheon divinity: the god Tir. And it happened that this god occupied a special place in Armenian royal ideology.
- Des princes scythes aux capitaines des Iasses - Nathalie Kálnoky p. 65-84 Aujourd'hui encore, la Hongrie – tout en étant en elle-même une exception ethnico-linguistique en Europe – voit s'exprimer des sensibilités identitaires variées. Non pas celles d'ethnies clairement différenciées (slovaque, croate, serbe, roumaine), mais celles de communautés tout à la fois magyarophones et attachées à leur particularisme au sein de l'histoire hongroise. C'est en effet dans l'histoire médiévale hongroise qu'apparaissent ces communautés privilégiées : Sicules et Saxons en Transylvanie (aujourd'hui en Roumanie), Allemands du Szepes en Haute-Hongrie (aujourd'hui Slovaquie), Coumans et Iasses dans la Grande Plaine (Puszta), entre le Danube et la Theisse (Tisza) et Petchenègues pour l'essentiel entre le Danube et le lac Balaton. La présence en Hongrie des Iasses (qui à l'origine ont parlé une langue iranienne très proche de l'ossète actuel) est documentée à partir de 1323. Au vu de cette charte qui autorise les Iasses à désigner leurs notables et non plus à obéir aux notables coumans et également en raison des localisations attestées des uns et des autres, il est difficile de complètement dissocier l'étude de ces groupes. Cependant, il s'agit bien de deux entités culturelles différentes, même si leur histoire statutaire en Hongrie fut commune. Après un rappel des conventions – et des confusions – de traduction du nom hongrois Jász et un aperçu des occurrences de populations iraniennes tant dans l'histoire des Hongrois avant leur arrivée en Pannonie que dans celle du bassin des Carpates, les principaux points du statut des Iasses dans la Hongrie médiévale (XIIIe-XVIe siècle) seront présentés.To this day in Hungary – itself an ethnic and linguistic exception in Europe – awareness of a variety of ancient traditions and identities persists. Not those that readily come to mind (Slovaks, Croatians, Serbs or Romanians), but those of communities that have long since adopted the Hungarian language, while harbouring a keen sense of their distinctive presence in the country's history. It was in the Middle Ages that these privileged communities first appeared: Széklers and Saxons in Transylvania (today in Romania), Germans in the Szepes region of Upper Hungary (today Slovakia), Cumans and Iasians in the plains between the Danube and the Tisza and Pechenegs, mostly between the Danube and Lake Balaton. The presence in Hungary of the Iasian community (originally speaking an Iranian language, close to modern Ossetian) was first documented in 1323. A charter of that year authorised the Iasians to elect their own officials and removed them from the authority of Cuman notables, but givens their geographic localisation and structural evolution the study of Iasians and Cumans is inseparable. Yet, they are two distinct cultural entities, even if their statutory evolution in Hungary was shared. Following a look at the conventions – and confusions – regarding the translations of the Hungarian term Jász, this study traces the presence of Iranian peoples, both in the history of the Hungarians before their arrival in Pannonia and following their settlements in the Carpathian Basin, and goes on to examine key aspects of their status in mediaeval Hungary (13th – 16th centuries).
- Zoroastre (1749) de Rameau : Droit et utopies dans un opéra franc-maçon du siècle des Lumières - Paul Tillit p. 85-119 L'opéra Zoroastre de Rameau peut mériter une attention particulière à plusieurs titres : ses auteurs, le compositeur Jean-Philippe Rameau et le librettiste Louis de Cahusac, étaient, outre des artistes, des théoriciens de leur art et des penseurs proches des cercles progressistes de leur temps, tels les philosophes, les encyclopédistes, et même les francs-maçons ; l'œuvre est le premier usage direct de la religion perse antique dans un opéra ; Zoroastre fut l'occasion d'une innovation formelle majeure, l'absence de prologue (qui fit rapidement précédent), mais surtout d'une innovation concernant le genre même de la tragédie lyrique française. En effet, Cahusac et Rameau ont pris prétexte de la vie du prophète Zoroastre pour délivrer, à travers leur opéra, un message philosophique prônant l'utopie d'un monde régi par des lois naturelles et des rois vertueux légitimés davantage par l'amour de leurs sujets que par leurs droits dynastiques. Cette remise en cause du caractère purement distrayant de l'opéra se heurta à la frilosité du public, déçu de ne pas trouver sur scène les stéréotypes galants auxquels il avait été toujours habitué. La version de Zoroastre présentée en 1749 a ainsi été largement modifiée pour sa reprise en 1756, au détriment des aspects novateurs du livret, faisant de la première version un opéra oublié qui n'a jamais été remis en scène jusqu'à aujourd'hui.The opera Zoroastre of Rameau deserves particular attention for several reasons: its creators, the composer Jean-Philippe Rameau and the librettist Louis de Cahusac, more than artists, were theoreticians of their arts and thinkers close to the progressives circles of their time, like philosophers, encyclopaedists, even freemasons. Zoroastre was an opportunity for a major innovation in form, the omission of a prologue (which soon set a precedent), but particularly for a core innovation in French lyrical tragedy genre. Indeed, Cahusac and Rameau seized the pretext of the life of the prophet Zoroastre to issue, through their opera, a philosophical message which promotes the utopia of a world led by natural laws and virtuous kings legitimated more by the love of their subjects than any birthrights. This voluntary renunciation of the purely entertaining nature of opera was unwelcome by the public, disappointed not to find on stage the galant stereotypes which it was accustomed to. Thus, the version of Zoroastre released in 1749 was widely modified during its 1756's revival to the detriment of the innovative aspects of the libretto, turning the first version into a forgotten work which has never been produced again until today.
- Influences croisées entre les traditions musicales perses et européennes. Les fondements d'une esthétique musicale commune - Alexandre Leroi-Cortot p. 121-138 Cette étude se donne pour objectif de montrer dans quelle mesure le dialogue intellectuel ayant trait aux fondements d'une théorie de la musique entre la Grèce antique et la civilisation arabo-musulmane issue de l'hégire, ne saurait être réduit ni à un schéma d'imitation ni à un schéma de rupture mais correspond plutôt à une continuité discursive autour des termes et concepts qui, en dépit de pratiques musicales différenciées, fondent en grande partie le canevas analytique de l'esthétique musicale actuelle.The purpose of this paper is to demonstrate how, to a certain extent, the intellectual dialogue dealing with the foundations of music theory between ancient Greece and Arabo-Muslim civilization following Hegira should be reduced neither to ascheme of cultural integration nor to a scheme of cultural severance. It should rather be understood as a discursive continuity around major terms and primary conceptions which, despite different musical practices, are today largely relevant to a shared aesthetic analytical framework.
- Anciens et Modernes ? Idéal de justice et révolution constitutionnelle en Iran (1905-1911) - Soudabeh Marin p. 139-167 Durant la période de la Révolution constitutionnelle en Perse (1905-1911) divers acteurs politiques et sociaux prônent dans leurs discours et leurs publications des conceptions différentes et variées de la justice, une justice conçue à la fois en tant qu'idéal mais également en tant qu'institution. À travers deux exemples, nous tentons ici d'illustrer ces diverses approches qui expriment pour les unes une vision islamique du droit et du pouvoir et pour les autres une vision laïque et occidentale de l'État et du système judiciaire.During the Persian Constitutional Revolution of 1905-1911, different conceptions and discourses on the notion of justice developed and revealed the political positions of their authors, notably towards Europe. Justice was apprehended as an ideal, religious or secular, that had to be implemented in Iran notably through specific institutions and a rationally organized judiciary system. We will examine here two different points of view, religious and secular, which express the diversity of opinions that characterized this period regarding this important topic of justice.
- Anthropologie et droits de l'homme en Iran, de la tolérance au respect - Charles de Lespinay p. 169-178 Dans ce témoignage d'une expérience en Iran sur les droits de l'homme, l'auteur tente une « leçon anthropologique » où l'observateur se regarde lui-même à travers le regard de l'Autre, et propose à l'Autre d'en faire de même... Le problème principal posé concerne la notion religieuse de tolérance, notion plutôt inégalitaire et donc négative, face à la notion juridique proposée par l'UNESCO en 1995 qui, sous le nom de « tolérance », concerne plutôt ce que l'on appelle « respect » de l'Autre, fondé sur des principes d'égalité et de fraternité des êtres et des peuples. L'auteur, laissant le lecteur libre de ses idées, rappelle que l'Iran et la France n'ont pas exactement le même point de vue sur les droits de l'homme, et qu'ils peuvent valablement se faire des reproches réciproques.In this testimony of an experience of human rights in Iran, the author attempts an « anthropological lesson » in which the observer looks at himself from the point of view of the Other and proposes this Other to do the same…The main problem is the religious concept of tolerance – concept rather inegalitarian and therefore negative, with regards to the legal concept proposed by UNESCO in 1995. This legal notion, under the name of tolerance, rather concerns what is called « respect » of the Other, based on principles of equality and fraternity among human beings and peoples. The author, who leaves to the reader free to have his own ideas, reminds us that Iran and France do not exactly share the same point of view on human rights and that they are rightfully entitled to formulate reciprocal criticism of each other.
- Adieu l'ami … - Bùi Xuân Quang p. 179-186
Études
- (Dé)faire l'histoire de la colonisation sans faire d'histoires ? - Geneviève Koubi p. 189-206
- Culture de l'ascension sociale et figures du harcèlement - Marion Brepohl de Magalhaes Dans des sociétés où le mérite était le moteur principal de l'ascension sociale, l'essor d'une culture individualiste et le développement des sciences et des techniques ont modifié les rapports à la valeur « travail » et les pressions pour l'efficacité au travail ont augmenté. Ces conditions affaiblissent les liens contractuels, favorisent la fraude, la corruption, et autorisent le regain des faveurs. Analyser la prédisposition au harcèlement dans cette configuration sociale et ses effets dans la société contemporaine est l'objectif de cet article.In societies where the merit criterion was the main motor of social advancement, the rise of individualist culture and the development of sciences and techniques have modified the relations to « labor » value and the pressures for work efficiency have increased. These conditions weaken the contractual links, favor fraud and corruption and authorize the development of favors. The aim of this article is to analyze the predisposition to harassment inside this social configuration and its effects in current society.
- La « Casa di San Giorgio », une autorité de régulation dans les villes communales médiévales italiennes - Luca Parisoli p. 221-237 Les poussées à l'instabilité déterminées par la structure familiale et par clan de la société urbaine médiévale, et donc par ses codes de la vengeance, produit une conception particulière de la représentation politique. Je me concentre sur le cas de la Casa di San Giorgio, car son originalité est marquante. En effet, cette autorité de régulation gère tout simplement la totalité de la dette publique de Gênes à la place de l'assemblée politique élue et du gouvernement de cette ville. La Casa di San Giorgio se consacre au bien et au salut commun car elle ne représente pas l'âme la plus féodale et guerrière de la ville : l'intérêt commun est celui de l'accomplissement de la richesse capitaliste dans la ville de Gênes.The familiar structure by clan of urban medieval society, regulated by codes of revenge, gives a propensity to political instability, and offer a particular conception of political representation. I focus on the case of Casa di San Giorgio, a very original institution in Italian Middle Age. This authority of governance was responsible for the political economy of Genoa in lieu of the elective chamber and of the government. Casa di San Giorgio devoted itself to common good and survived, because it was independent from warrior and nobility elements of the town: the common interest was finally the realization of capitalist welfare in Genoa.
- L'abolition de l'esclavage au Sénégal : entre plasticité du droit colonial et respect de l'Etat de droit - Mamadou Badji p. 239-274 Le décret du 27 avril 1848 est généralement présenté comme la base de la législation abolitionniste de l'esclavage dans les colonies. Cet axiome a commandé jusqu'ici toute l'interprétation de ce texte français. Or, il s'agit là d'une pure pétition de principe. En effet, notre étude nous conduit à des conclusions différentes de celles qui sont communément admises et enseignées aujourd'hui. Il ressort de nos investigations archivistiques que les principes du droit colonial s'inscrivent moins dans ce qui est proclamé par les textes que dans la mise en œuvre réelle des dispositions juridiques. Le droit colonial exprime un phénomène de domination, même si en l'occurrence l'abolition de l'esclavage va, bien sûr, à l'encontre de ce phénomène. L'assimilation est donc une donnée de la domination, et non le principe premier de l'entreprise coloniale. C'est à cette démonstration préliminaire qu'a été consacré le présent travail Le Sénégal, devenu indépendant, a le bonheur de réaliser le triomphe des droits naturels, « les pouvoirs et libertés que l'individu isolé possède dans l'état de Nature ». Le droit sénégalais opte non pour un retour à l'esclavage, à des pratiques attentatoires à la liberté et à la dignité des personnes, mais pour l'émancipation humaine et la démocratie.
Comptes rendus
- Marjane Satrapi. Persépolis - Charbanou Jochum-Maghsoudnia p. 277-281
- Geneviève Koubi, Séverine Kodjo-Grandvaux. Droit et colonisation - Hervé Guillorel p. 281-284
- Martine Grinberg. Écrire les coutumes. Les droits seigneuriaux en France - Maïté Lesné-Ferret p. 284-285
- Le chemin des amours barbares, Genèse médiévale de la sexualité européenne - Jean-Pierre Poly p. 241-242