Contenu du sommaire : Communiquer par l'audiovisuel
Revue |
Etudes de Communication Titre à cette date : Bulletin du CERTEIC |
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Numéro | no 9, 1987 |
Titre du numéro | Communiquer par l'audiovisuel |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Communiquer par l'audiovisuel
- Présentation - Bernard Leconte p. 7-9
- Images et sciences dures - Anne-Marie Laulan p. 11-14 Alors que les sciences dites dures (sciences naturelles, sciences physiques, etc) sont perçues comme rationnelles et rigoureuses leur emploi d'images scientifiques les soumet, non seulement parfois à la critique religieuse voire politique, mais aussi aux lois de la relativité et aux conditions de la production scientifique. L'auteur analyse le rapport des sciences dures aux images qu'elles utilisent.
- Communication audiovisuelle et peinture - Jean Herrmann p. 15-22 Les médias audio-visuels s'intéressent, parfois, à l'art pictural en proposant, aux téléspectateurs la présentation de quelques tableaux. L'auteur cherche à savoir s'ils peuvent rendre compte de ceux-ci. Les conditions matérielles du passage du tableau à l'écran sont explicitées, le rapport au son dans l'audiovisuel également. Selon lui la télévision modifie complètement la perception de l'œuvre jusqu'à la rendre méconnaissable (effets de lumière, angle d'observation). L'œuvre picturale, unique, n'est parfois vue que grâce au média télévisuel : le fait qu'il la déforme gène l'auteur.
- Télévision et communication - Bernard Leconte p. 23-28 En rappelant quelques conceptions théoriques de la communication médiatique (Mc Luhan, Enzensberger, Baudrillard) l'auteur tente de comprendre les effets de la télévision sur la communication. Malgré l'absence d'interaction directe il existe, pour lui, une communication télévisuelle. Il distingue deux axes : d'une part un axe horizontal, celui du groupe de téléspectateurs, qualifié de domestique, qui communique devant le poste TV et, d'autre part, un axe vertical, celui de l'influence sociale de la télévision sur le téléspectateur et de sa participation fictive aux programmes diffusés.
- Construire l'image d'une personnalité politique à la télévision. Pygmalion Désemparé - Odile Ausina p. 29-38 La télévision a bouleversé l'image des personnalités politiques. Celles-ci ont dû intégrer dans leurs stratégies les notions de communication politique et de marketing. L'homme politique est devenu un produit que l'on cherche à vendre. L'auteur explique les différents ressorts de ce marketing politique et l'importance des publics et de leurs réception et compréhension de ces phénomènes dans ce domaine.
- Écrans et utopies - Chantal de Linarès, Annie Oberti p. 39-57 Au travers d'un historique du rapport entre l'éducation populaire et la télévision l'auteur explique que la première semble n'avoir pas pu suivre aussi vite que prévu les évolutions, notamment technologiques, de la seconde. L'auteur distingue trois périodes : la naissance de cet intérêt de l'éducation populaire pour la télévision dans les années 1950s, sa critique de la télévision d'État dans les années 1960s-1970s et, enfin, la libéralisation dans les années 1980s qui permet, notamment, le développement de politiques audiovisuelles locales. L'auteur analyse les causes de cette libéralisation et ce qu'elle implique pour l'éducation populaire qui a, un moment, pensé pouvoir occuper une place dans ce paysage médiatique en voie d'industrialisation.
- Approche de l'altérité et communication non-verbale dans la rencontre internationale - Jacques Demorgon p. 59-68 Dans le cadre de rencontres internationales la parole est primordiale, on y organise tout pour que les participants puissent, sans forcément se connaître, se comprendre le mieux possible. Cela passe, notamment, par la traduction. L'auteur veut, cependant, montrer que ce primat linguistique est dépassable et qu'il faudrait aussi considérer les cultures respectives, les relations interpersonnelles, etc. Pour remédier à cette trop grande importance prise par la langue l'auteur propose quelques solutions de médiation : photolangage, dispositifs de mise en scène, passage d'un film en V.O. Ces solutions sont explicitées dans le cadre d'une rencontre internationale de jeunes européens. Sans remettre en cause l'échange verbal cette expérience révèle d'autres enjeux que ceux linguistiques dans la rencontre internationale.
- Consignes de lecture internes et institutionnelles d'un film - Martine Joly p. 69-78 L'auteur étudie les rapports existants entre le contexte de communication et l'objet de communication, ici le film. Le choix du reportage (ici on trouve une analyse de "Mourir à Madrid" de Frédéric Rossif sorti en 1963) comme objet d'analyse est du au fait que ce type de film concentre deux caractères situés entre journalisme et cinéma : l'objectivité et l'esthétisme. Ce choix permet d'étudier de multiples éléments internes et externes propres au film et qui influencent ses lectures critiques. Il s'agit de prouver que celles-ci sont toujours déterminées par les structures du film (nature du film, notoriété du réalisateur, montage, etc).
- Cinévidéodanse : modification de l'espace chorégraphique par l'image cinévidéodansée - Alberte Raynaud p. 79-92 Au travers de l'analyse de la danse filmée, à la télévision au cinéma ou par vidéo, l'auteur explique les changements spatiaux impliqués dans la chorégraphie par la présence de nouveaux acteurs (caméras, régisseurs, etc).
- De l'audio dans le visuel - Gérard Blanchard p. 93-108 Dans l'histoire de l'art la technique cinématographique a permis la symbiose audiovisuelle. L'auteur se propose, ici, d'étudier ce qu'il appelle le "décor sonore" au travers de différentes musiques de film : celle de Nino Rota pour Fellini, l'intégration de musique médiévale classique dans "Perceval le Gallois" de Rohmer et, enfin, celle du film de Godard, "Passion".
- Audio-visuel, enseignement et intelligence artificielle - Michel Colin p. 109-119 À partir du constat que l'enseignement du cinéma (apprentissage de la lecture des films) et l'idée que s'en fait le sens commun (fabrication de films) est bien différente, l'auteur analyse l'apprentissage du langage cinématographique. Il note que les apports de l'intelligence artificielle (théorie des scripts et des plans, diagramme, etc) peuvent réunir les deux approches (écriture et lecture de films) dans un enseignement plus homogène.
- À propos de la demande de réalisation en audiovisuel - Bernard Leconte p. 121-126 Depuis les années 1980s le cinéma s'est institutionnalisé dans le monde universitaire avec la création d'un diplôme reconnu. Cependant la stratégie pédagogique de cet enseignement est encore mal définie et est sujette à débat, notamment par rapport à l'équilibre entre l'analyse et la réalisation. Les étudiants réclament plus de pratique, de réalisation mais pour l'auteur cette demande ne peut être satisfaite en raisons d'impératifs didactiques (la nécessité d'un apprentissage théorique) mais surtout pratiques, la réalisation nécessitant de coûteux moyens. Il décrit les a priori des étudiants sur la réalisation et propose une "pédagogie de l'imaginaire"
- L'obstacle caméra : à franchir ou à contourner ? - Pierre Sorlin p. 127-135 Le tournage d'un projet audiovisuel pose souvent des problèmes techniques, notamment en matière de cadrage. L'auteur montre que, en milieu professionnel ou en situation d'apprentissage, ces problèmes se posent toujours au moment de filmer. Ici, dans une situation d'enseignement avec des étudiants en sciences sociales, si le problème de l'écriture se pose peu, avec des individus doués rhétoriquement, les problèmes techniques, notamment celui du cadrage, est plus prégnant. Le cadrage est analysé d'un point de vue théorique et technique.
- L'analyse du message audiovisuel de communication : quelques problèmes de méthode et de pédagogie - Dominique Château p. 137-146 L'analyse d'un message publicitaire audiovisuel peut prendre différentes formes, elle peut se contenter d'une description formelle ou, en allant plus loin, tenter de comprendre les concepts sous-jacents aux images. Dans le cadre d'un enseignement en "Arts et Communication" l'auteur explique sa méthode d'analyse textuelle du message de communication. Il s'agit pour lui, d'un point de vue pédagogique, d'atténuer la division du travail entre création et conception et de faire comprendre aux étudiants les multiples aspects d'un message publicitaire en en faisant une analyse exhaustive. Pour ce faire il emprunte, à la fois, à l'analyse sémiologique (Barthes, Grande Syntagmatique de C. Metz) et à l'analyse cinématographique (Eisenstein, Bazin).
- L'espace et son traitement dans les productions cinématographiques des « débutants » - Bernard Darras p. 147-158 Comment les cinéastes amateurs appréhendent-ils l'espace cinématographique? A travers l'étude de trois groupes de cinéastes amateurs (enfants, étudiants et adultes) l'auteur tente de répondre à cette question. Il la traite d'un point de vue à la fois théorique (en invoquant la théorie du cinéma) et pratique (en décrivant les processus de spatialisation mis en place par ces amateurs). Le débutant en cinéma n'est pas un ignorant, il dispose de références issues de ses habitudes et de ses représentations culturelles qui peuvent être riches d'enseignement pour la pratique pédagogique de l'enseignant en cinéma.
- Fondements méthodologiques de la formation à l'information dans l'audiovisuel : du journal au J.T. - Jean Agnès, Christine Quentin p. 159-165 Au travers d'une analyse générale de l'information médiatisée l'auteur met l'accent sur la nécessité de revisiter l'éducation et l'apprentissage des médias, en particulier pour l'éducation à l'information médiatisée. Deux éléments sont pour lui fondamentaux : la maîtrise des enjeux textuels et iconiques mis en scène dans les médias et, d'un point de vue social, la maîtrise de l'environnement médiatique et l'apprentissage d'un comportement adapté à celui-ci.
- La vidéoscopie, oui, mais ... - Jean-Pierre Meeschaert p. 167-175 L'utilisation de l'outil vidéo dans les lieux de formation est un phénomène récent dans les années 1980s, parallèle à la reconnaissance institutionnelle des Techniques d'Expression. Il s'agit ici de mesurer les dangers de l'utilisation de cet outil dans les formations aux T.E. et d'y trouver des solutions pour en faire un outil pédagogique constructif. Pour l'auteur ceci passe, notamment, par une dimension ludique permettant de dédramatiser l'image de soi. Il passe aussi, cependant, par une partie d'analyse, notamment d'autres vidéos, permettant de comprendre comment les autres se mettent en scène (notamment dans le débat télévisé).
- L'autoscopie en T.E. : pourquoi non ! - Martine Hedoux p. 177-190 L'auteur s'interroge sur l'utilisation de la vidéo en formation professionnelle dans le cadre de l'enseignement des Techniques d'Expression (T. E.). Après avoir réfléchi à la définition du champ des T.E., puis au retour de la mode de l'autoscopie (technique consistant à filmer un sujet), l'auteur explique un dispositif de recherche mis en place pendant cinq ans pour analyser les représentations des étudiants sur l'utilisation de la vidéo. Pour elle cet outil est trop souvent considéré comme une fin en soi et son usage n'est pas suffisamment réfléchi.
- Audio-visuel et formation permanente : un outil transculturel pour l'apprentissage de la gestion par des dirigeants de petites entreprises - Marie-France Kouloumdjian, Louis Armellino p. 191-204 La PME est, ici, définie comme une entreprise où le le dirigeant participe aux activités de production. Cela n'empêche pas que celui-ci doit assurer la gestion, notamment financière, de son entreprise. Après avoir brossé quatre portraits-types de dirigeants de PME l'auteur se demande pourquoi ceux-ci se désintéressent tant de la gestion. Cette problématique relève, en fait, d'un problème pédagogique et du domaine de la formation et de l'apprentissage. Il s'agit alors de penser une pédagogie nouvelle pour les formations professionnelles dédiées à ce type d'individus. Pour l'auteur l'audiovisuel peut faciliter l'apprentissage de la gestion grâce à sa force d'illustration.
- Politique d'usages du réseau câblé dans le secteur de la formation professionnelle - Pierre Corset, Régis Weygand p. 205-213 Le développement des réseaux de vidéocommunication (télévision câblée) dans les années 1980s a suscité l'intérêt des professionnels de la formation. En effet ceux-ci permettent la conception et surtout la diffusion d'émissions spécialement dédiées à la formation, ici professionnelle. Il s'agit de penser des programmes de formation professionnelle accompagnés d'une réflexion pédagogique construite pour éviter une diffusion massive, à l'échelle locale, de programmes de formation non réfléchis. Pour mettre en place cela une étude a été menée à Marseille pour analyser les attentes des publics (entreprises, travailleurs et chômeurs) en termes de formation mais aussi les aspects techniques de diffusion télévisée par câble.