Contenu du sommaire

Les relations en réseau sont abordées ici à partir de relations interorganisationnelles entre l'entreprise et son environnement, avec le cas de la politique locale de Saint-Gobain. Cette politique de construction volontaire de réseaux territoriaux permet de progresser dans l'analyse des processus de constitution de liens en réseau, ainsi que des modalités de relations interorganisationnelles.

Dans cet article, nous profitons d'un objet d'étude encore récent et incertain, le marché financier de l'investissement socialement responsable (ISR), pour examiner le rôle de relations sociales. On observe qu'il existe des stratégies relationnelles de la part des acteurs financiers. Ces stratégies leur permettent d'organiser la sous-traitance : en évitant une forme de soustraitance « en cascade », ils peuvent ainsi acquérir plus d'autonomie. Cette autonomie fait d'eux des entrepreneurs institutionnels du marché. En les qualifiant, elle qualifie également les valeurs qu'ils soutiennent pour établir l'outil de gestion qu'il manque encore à ce marché qui cherche ses propres procédures.

Cet article présente le rôle de la tontine d'entreprise, qui est une pratique informelle de solidarités financières et de lien social entre les salariés, dans la création du capital social intra-organisationnel en contexte social camerounais. L'étude exploratoire par étude de cas révèle le rôle paradoxal de la tontine d'entreprise comme levier de socialisation des salariés et de création du capital social intra-organisationnel.

La conduite de projet en ergonomie s'est développée ces dernières années pour concevoir des modes d'implications des acteurs qui soient plus favorables à la réussite des projets, en termes de santé et d'efficacité. De fait, l'intervention ergonomique visant la transformation de l'organisation du travail et de la conception déconstruit et construit des réseaux sociaux, appréhendés en tant qu'outils du changement. Certains travaux concernant les réseaux sociaux apparaissent tout à fait convergents avec les acquis de la conduite de projet. D'autres nous invitent à dessiner de possibles développements pour nos démarches en ergonomie. Nous tenterons dans ce texte de discuter de la pertinence du concept d'organisation capacitante du point de vue des enjeux d'innovation et de prévention durable des atteintes à la santé au travail.

Les recherches sur la gestion des connaissances (ou knowledge management en termes anglo-saxons) et sur le capital social ont creusé leur sillon séparément dans la littérature en management stratégique. Si cette littérature reconnaît des attributs communs aux deux concepts, rares sont les travaux qui ont abordé la question de leurs relations et de leur articulation. Il s'agit de l'objectif poursuivi dans cet article. Pour ce faire, nous considérons que la mise en relations entre knowledge management (KM) et capital social (CS) correspond à l'introduction d'une innovation managériale dans une organisation. Ceci implique de justifier l'association entre KM et innovation managériale ainsi que l'utilisation du concept de capital social pour caractériser une organisation. En mobilisant un cadre contextualiste et processuel nous dégageons un schème conceptuel afin de rendre compte du processus de co-transformation qui s'engage entre KM et CS.

Ce texte constitue un témoignage proposé par un éminent praticien, spécialiste du management des désastres au sein du gouvernement indien. Il montre notamment de quelle manière l'autorité nationale de management des désastres a développé une véritable culture de la prévention des risques majeurs. Le propos est soutenu par la présentation d'exercices de simulation de catastrophes naturelles et humaines et les leçons qui en sont retenues.

Si la catastrophe parait être, pour beaucoup d'auteurs, la matrice de l'époque actuelle, elle est relativement absente des préoccupations managériales. L'approche du risque catastrophique en gestion semble quant à elle souffrir d'une délimitation dominante figée du risque et osciller dans un mouvement permanent entre esquive et surestimation. Dans cet article, il s'agit d'examiner, sinon la valeur, le potentiel heuristique de la catastrophe en management en proposant quelques pistes.

L'évaluation des risques dans le management des déchets nucléaires est essentiellement basée sur des hypothèses et des modèles probabilistes qui visent à établir les risques d'occurence d'événements accidentels sur des sites nucléaires, de défaillances dans des dépôts de carburant nucléaire et d'émission de radioactivité correspondante. Les niveaux de radiation auxquelles on estime que les populations environnantes pourraient être exposées sont liés de manière inappropriée aux risques de cancer et de malformations congénitales. Les sites de production d'énergie nucléaire et les dépôts de carburant nucléaire sont très sûrs en comparaison des risques sanitaires liés à d'autres modes de production énergétique, ou même des risques que tout un chacun accepte volontiers dans sa vie quotidienne. Les populations ne sont pas favorables aux sites et aux activités nucléaires du fait, d'une part, des images négatives et effrayantes, issues d'extrapolations non-scientifiques quant aux effets nocifs de fortes expositions, et, d'autre part, des inquiétudes exagérément amplifiées quant à la sécurité et aux risques médicaux qui leur sont liés. Des tests nucléaires à grande échelle et l'expérience tirée d'accidents démontrent que même des accidents très graves n'exposent les populations qu'à des doses de radiations qui ne sont pas nocives pour la santé. Pour satisfaire les futurs besoins énergétiques de l'Inde, l'énergie nucléaire est une solution incontournable ; ses nombreux avantages et son usage à des fins pacifiques doivent être expliqués aux populations à travers des programmes de sensibilisation.

La fragilité des raisonnements individuels et collectifs tels qu'ils sont produits au quotidien incite à une réflexion sur les démarches propres à renforcer leur fiabilité et à assurer la détection de leurs défaillances. Cette nécessité devient stratégique face à l'émergence et la multiplication des risques catastrophiques de toute nature. Dans cette perspective, il est proposé de s'appuyer sur l'épistémologie contemporaine, notamment le Rationalisme Critique de Karl R. Popper. Les arguments en faveur de cette attitude sont de deux types : d'une part, les réactions face aux risques peuvent être caractérisées comme des « conduites épistémologiques » et, d'autre part, l'épistémologie peut être vue comme une praxéologie dont l'objectif est justement la maximisation de la fiabilité du raisonnement et des énoncés qui le composent. La problématique proposée vise à structurer les recherches sur les conditions et les limites du transfert de l'approche épistémologique à la fiabilité du raisonnement humain. Mais, au-delà de cette première étape, ce travail vise à poser les bases d'un autre problème. En effet, de par les catégories impliquées dans cette réflexion et de par le caractère globalisé des risques catastrophiques, se pose le problème complexe de l'appréciation culturelle de la nécessité de raisonner, explicitement et de manière fiable, pour neutraliser ou éviter les risques catastrophiques.

Les risques catastrophiques sont de ceux qui exposent le plus de personnes à un péril. Au fur et à mesure des années, les incidences et la sévérité des catastrophes s'accroissent. Celles-ci peuvent avoir de graves implications pour les ménages les plus pauvres qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour se protéger des désastres. Elles peuvent aussi suspendre les progrès d'ensemble d'une économie. Par conséquent, aucune économie ne devrait omettre de prendre les dispositions suffisantes afin de lutter contre les pertes financières dues aux catastrophes. L'assurance est l'une des approches pour réduire l'intensité des effets postérieurs aux événements catastrophiques. Elle recèle plein d'avantages dans la mesure où elle procure une assistance financière opportune après les chocs dus à des événements extrêmes ; cela a aussi pour effet de réduire les conséquences à long terme des désastres. L'assurance diminue également la dépendance à l'égard de ressources ex-post et sécurise à l'avance la disponibilité des ressources nécessaires. Cela déplace le fardeau des pertes de l'Etat ou la communauté vers les assureurs. Ceux-ci ont des approches diverses pour mener l'identification, la réduction et le transfert des risques. Au niveau d'un Etat, aucun système d'assurance ne peut suffire à lui seul. Un partenariat public-privé est nécessaire pour disposer de solutions effectives basées sur des assurances visant à couvrir les risques catastrophiques.

Le XIXème siècle a vu l'avènement de nombreuses innovations créatrices de danger pour l'homme, et son environnement. Les chercheurs en gestion cherchent à cerner les risques identifiés dans les organisations pour proposer des préconisations afin d'éviter les catastrophes. Les premières identifications des risques étaient initiées grâce à l'aide des ingénieurs, experts du domaine. C'est pourquoi les statistiques avaient une place importante. Mais ces modèles, ainsi que les analyses post accident contiennent des biais de réinterprétations. C'est pourquoi la théorisation sur les HRO semble pertinente à mobiliser en matière de prévention des risques. Nous présenterons les principes de ces organisations.