Contenu du sommaire : Penser la justice énergétique en Europe et en Asie
Revue | L'Europe en formation |
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Numéro | no 378, hiver 2015-2016 |
Titre du numéro | Penser la justice énergétique en Europe et en Asie |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Penser la justice énergétique en Europe et en Asie
- Introduction : Penser la justice énergétique en Europe et en Asie - François Bafoil, Ferenc Fodor, Rachel Guyet p. 3-15
- Energy and justice in China : Do authoritarian states have an equity obligation in terms of energy? - Jean François Di Meglio p. 16-25 Étudier les racines de l'obligation d'équité en matière d'énergie nous ramène obligatoirement aux racines historiques de la Chine, tout en tenant compte du fait qu'à l'origine c'est plutôt les « ressources naturelles » qui tenaient la place que tient l'énergie de nos jours. Tous les régimes autoritaires historiques en Chine ont insisté sur leur obligation d'assurer l'équité énergétique. L'accession de Mao Tsé-toung au pouvoir a clairement été dans la continuité de cette pensée politique. Bien que l'état actuel du pouvoir chinois ne puisse que conduire à le qualifier de façon absolue comme « état autoritaire », le rôle de cet état autoritaire devient plus flou. Trois facteurs y contribuent : la corruption, qui, comme il est de plus en plus mis en évidence dans le domaine pétrolier, a contribué à éloigner les préoccupations d'équité, l'obsession du maintien de prix pétroliers bas dans tout le pays a contribué à créer des inégalités géographiques tandis que celle de la centralisation a conduit à des choix inefficaces en matière de distribution de l'énergie, créant des inégalités territoriales. La forme « en étoile » de la grille de distribution de l'électricité rend difficile de satisfaire de façon identique les besoins de toutes les populations, en particulier celles de l'Ouest, les plus éloignées des sources de génération d'électricité. En fin de compte, les externalités négatives peuvent être expliquées par une interprétation fautive du concept d'équité. Il existe un potentiel d'amélioration à travers la lutte anti-corruption et l'implication de la Chine dans les débats sur le climat.The case of China in the debate about equity obligation in the field of energy has to take us back to the historical roots of the question in Ancient China. Although ‘energy' in those days has to be replaced by ‘resources' as a proxy, it is obvious that any authoritarian regime in Ancient China has stressed its obligation for energy equity. Mao's access to power has unarguably endorsed this political thinking. While the current political status in China cannot but define China as an ‘authoritarian state', the role of this authoritarian state is now more blurred. Three main drivers make the answer less easy: 1. corruption, as it now unravels, in the field of oil and energy mainly evidences the lack of concern for ‘equity obligation' in this area. 2. the insistence in keeping low prices all across China for example for oil has created imbalances in the development of the country 3. the importance of centralization has led to inefficient choices for distribution of energy, thus creating inequalities within the Chinese territory: the electricity grid is ‘star-shaped' and is still having a hard time adjusting to the needs of every population, especially the most remote outposts in Western China. At the end, the negative externalities of ‘energy equity' in China are due to misinterpretation of the concept. There is a potential for improvement following the anti-corruption campaign and China's involvement in climate debates.
- The Right to Energy: Meaning, Specification and the Politics of Definition - Gordon Walker p. 26-38 Les débats à propos des droits intègrent de plus en plus l'énergie dans un ensemble de droits de « deuxième génération » qui cherchent à satisfaire des demandes socio-économiques ou de bien-être politiquement importantes pour la citoyenneté contemporaine (globale). Le « droit à l'énergie », comme énoncé dans ses deux formes internationales et régionales, cherche à établir que l'énergie est davantage qu'une simple marchandise, et que les acteurs étatiques et autres impliqués dans la fourniture d'énergie ont donc des obligations qui vont au-delà des relations normales (inégales) de marché. Qu'il s'agit d'une question spécifique de justice. Dans cette discussion, nous allons examiner ce que l'on entend par droit à l'énergie, et comment, ce faisant, il est nécessaire d'examiner soigneusement à quoi sert l'énergie. Catégoriser le droit à l'énergie aux côtés de la provenance plus établie du droit à l'eau, met en évidence que l'énergie n'est pas une chose (une catégorie construite plutôt que naturelle) ; que sa valeur ainsi que sa demande est dérivée - pour des services multiples - plutôt qu'immédiatement vitales ou directes ; et que les flux (socio)naturels sont imbriqués dans la géographie de la manière dont l'énergie (produite) importe pour le bien-être. Ces caractéristiques compliquent la formulation pratique d'un droit à l'énergie en soi, et suggèrent (peut-être) que des termes plus spécifiques sont plus appropriés - le droit à l'électricité, le droit à la chaleur, par exemple. Elles orientent également vers des distinctions entre un droit d'accès (qui accorde une attention à la fourniture de l'infrastructure et la possibilité de la demande) et un droit d'utilisation (qui attire l'attention sur les termes de l'offre, la capacité d'achat et la nécessité de la demande) ; ainsi que la mesure dans laquelle le droit à l'énergie peut ou doit prendre une forme universelle, applicable.Rights-based talk has increasingly incorporated energy into a set of ‘second generation' rights that seek to demand the politically significant socio-economic or welfare needs of contemporary (global) citizenship. The ‘right to energy', as articulated in both international and regional forms, seeks to assert that energy matters to the degree that it is more than just another commodity, and that the state and other actors involved in energy provisioning therefore have obligations that go beyond normal (uneven) market relations. That it is a specific matter of justice. In this discussion I will consider what it means to conceive of a right to energy, and how, in so doing, it is necessary to consider carefully what energy is for. Setting the right to energy alongside the more established provenance of the right to water, highlights that energy is not one thing (a constructed rather than a natural category); that its value and demand is derived—for multiple services—rather than more immediately vital or direct; and that (socio)natural flows are implicated in the situated geography of how (produced) energy matters to well-being. These characteristics complicate the practical formulation of a right to energy per se, and suggest (maybe) that more specific terms are more appropriate—the right to electricity, the right to warmth, for example. They also flow into distinctions between a right to access (which gives attention to supply infrastructure and the possibility of demand) and a right to use (which gives attention to the terms of supply, affordability, and the necessity of demand); as well as to the degree to which the right to energy can or should take a universal form, applicable globally and socially to all.
- The European Energy Divide : Connecting Energy Transitions with Regional Inequalities - Stefan Bouzarovski, Sergio Tirado-Herrero p. 39-63 Cet article présente les résultats de travaux théoriques et empiriques récents sur la pauvreté énergétique en Europe, entrepris sous les auspices d'une recherche européenne financée par le projet du Conseil EVALUATE. (« Energy Vulnerability and Urban Transitions in Europe »). Notre groupe comprend la pauvreté énergétique comme l'incapacité d'un ménage à assurer un niveau de services énergétiques socialement et matériellement nécessaires pour une habitation (Bouzarovski et Petrova, 2015). Nous avons souligné que cette condition est largement répandue à travers l'Europe, bien que sa distribution spatiale et sociale soit très inégale – une disparité qui est de plus décrite à l'aide du terme « fracture énergétique » (energy divide) (National Energy Action, 2014). Dans cet article, l'existence d'une fracture géographique de l'énergie en Europe fournit un point de départ pour explorer la relation entre les transitions énergétiques – souvent conceptualisées comme un large processus de changement socio-technique – et les modèles existants de l'inégalité économique régionale. Nous présentons les résultats d'une analyse complète des tendances spatiales et temporelles des modèles à l'échelle nationale de la pauvreté énergétique, ainsi que les prix du gaz et de l'électricité. Les résultats de ces travaux indiquent que la distinction classique de développement économique entre le noyau et la périphérie (Copus, 2001) est également valable dans le cas de la pauvreté énergétique, comme l'incidence de la pauvreté énergétique est nettement plus élevée dans les États membres de l'Est et du Sud. Tout en fournissant un aperçu général sur les raisons de ces disparités, la présentation met l'accent sur la nécessité d'une intégration théorique explicite des questions de sentier de dépendance, de développement inéquitable ainsi que le manque de matériel dans les conceptualisations existantes des transitions énergétiques.This paper reports the results of recent conceptual and empirical work on energy poverty in Europe, undertaken under the auspices of the European Research Council-funded EVALUATE (‘Energy Vulnerability and Urban Transitions in Europe') project. Our group understands energy poverty as the inability of a household to secure a socially- and materially-necessitated level of energy services in the home (Bouzarovski and Petrova, 2015). We have emphasized that the condition is widespread across Europe, although its spatial and social distribution is highly uneven – a disparity that is increasingly described with the aid of the term ‘energy divide' (National Energy Action, 2014). In the paper, the existence of a geographical energy divide in Europe provides a starting point for exploring the relationship between energy transitions – commonly conceptualized as wide ranging processes of socio-technical change – and existing patterns of regional economic inequality. We report the results of a comprehensive analysis of spatial and temporal trends in the national-scale patterns of energy poverty, as well as gas and electricity prices. The results of this work indicate that the classic economic development distinction between the core and periphery (Copus, 2001) also holds true in the case of energy poverty, as the incidence of energy poverty is significantly higher in Southern and Eastern European member states. While providing general insights into the reasons for these disparities, the presentation emphasizes the need for an explicit theoretical integration of questions of path-dependency, uneven development and material deprivation in existing conceptualizations of energy transitions.
- Addressing Energy Poverty and Vulnerable Consumers in the Energy Sector Across the EU - Steve Pye, Audrey Dobbins, Claire Baffert, Jurica Brajković, Paul Deane, Rocco De Miglio p. 64-89 À la suite de la hausse des prix de l'énergie, des impacts de la récession sur les économies nationales et régionales, et des maisons peu éconergétiques, les États membres sont de plus en plus confrontés à des problèmes de pauvreté énergétique, une situation où les individus ne sont pas en mesure de chauffer correctement leur domicile ou de satisfaire d'autres besoins de services énergétiques à un coût abordable. Cet article examine comment les États membres définissent les notions de pauvreté énergétique et de consommateurs vulnérables, ainsi que les mesures qui ont été mises en œuvre en réponse.Basé sur les travaux entrepris par le consortium INSIGHT_E, il met en évidence les approches bien distinctes dans toute l'Europe, qui résultent de la forte subsidiarité dans ce domaine de l'élaboration des politiques, des perspectives et des niveaux différents de reconnaissance sur la question, ainsi que d'une grande diversité des situations nationales. La réponse fragmentée qui résulte au niveau européen souligne un rôle nécessaire de la Commission européenne et la nécessité des efforts unis pour relever le défi de la vulnérabilité dans les marchés de l'énergie et celui de la pauvreté énergétique. Pour ce faire, la Commission et les États membres devront se pencher sur un déficit de compréhension, définir les enjeux avec plus de vigueur, et regarder au-delà des marchés intérieurs de l'énergie en voyant la problématique de manière plus large. Cet article fait un certain nombre de recommandations qui fournissent une base pour savoir comment ces objectifs pourraient être atteints.Member States are increasingly confronted with issues of energy poverty, a situation where individuals are not able to adequately heat their homes or meet other energy service needs at affordable cost, as a result of rising energy prices, recessionary impacts on national and regional economies, and poor energy efficient homes. This paper explores how Member States define issues of energy poverty and vulnerable consumers, and the measures that have been implemented in response.Drawing on work undertaken by the INSIGHT_E consortium, it highlights the quite distinctive approaches across Europe, resulting from strong subsidiarity in this area of policy making, different perspectives on the issue and levels of recognition, and widely varying national circumstances. The resulting fragmented EU level response highlights a necessary role for the European Commission in coalescing efforts to meet the challenge of vulnerability in the energy markets and that of energy poverty. To do this, the Commission and Member States will need to address a deficit in understanding, more robustly define the issues, and look beyond internal energy markets at the broader issue. This paper sets out a number of recommendations that provide a basis for how this could be achieve.
- Précarité énergétique et milieu rural en France : le rôle des structures de médiation - Dominique Le Roux p. 90-104 La question du repérage des situations de pauvreté cachée devient encore plus prégnante dans un contexte où la dispersion de l'habitat et l'éloignement des centres urbains et des services contribuent à l'invisibilité des situations. Dans ces conditions, le critère des impayés d'énergie se révèle limité pour approcher l'ensemble du phénomène. Il ne donne à voir que les cas extrêmes allant jusqu'à la coupure ou au risque de coupure. Néanmoins, dans un contexte particulièrement indistinct, il s'agit d'une des rares sources disponibles. Nous utilisons ici les données qualitatives empiriques (entretiens et observations) recueillies lors d'enquêtes sociologiques effectuées dans le cadre d'actions de structures de médiation où le fournisseur EDF était impliqué. Ces enquêtes ont permis d'accéder à des populations en difficulté clairement identifiées mais aussi à des acteurs au contact des populations invisibles.Most of the fuel poverty situations are concealed especially in rural districts and sparcely populated area where the housing is dispersed and the distance from urban centre and services contribute to the invisibility of these situations of poverty. In these circumstances, the criteria of unpaid energy bills, (a lot of poor households prefer to reduce their comfort and their energy consumption in order to pay their energy bills) appears to limit the approach to the analysis of this phenomenon in its whole complexity. It only allows to detect the extreme cases such as energy cuts or the risk of having one. However, in this particularly vague context, it is one of the few available sources. In this paper, we use empirical qualitative data (interviews and observations), collected during sociological surveys of social mediators' support of vulnerable populations who have trouble paying their bills.
- Populisme et politique énergétique en Hongrie : Quelles conséquences pour les plus vulnérables ? - Ferenc Fodor p. 105-125 La question de la précarité énergétique s'inscrit dans le cadre plus global des politiques conduites depuis 2010 par les gouvernements Fidesz sous l'autorité de Viktor Orbán qui, à partir de 2013, a initié des baisses du prix des énergies domestiques (électricité, gaz, chauffage urbain) de l'ordre de près de 25 % au total. Ces baisses ont été accordées à tous les ménages sans aucune distinction ni du niveau des consommations, ni du niveau des revenus. Cela a ainsi favorisé mécaniquement les plus aisés sans apporter de véritables réponses aux plus fragiles. Malgré cela, la question de la précarité énergétique est considérée par les autorités en place depuis ces baisses comme quasiment résolue. Les motivations électoralistes du pouvoir autocratique et nationaliste d'Orbán sont doublées d'une volonté de mettre dans une situation intenable les propriétaires étrangers des sociétés de distribution en vue d'une renationalisation du secteur. Cette politique (re)centralisatrice s'inscrit dans des pratiques clientélistes et autoritaires où les « fidèles » sont récompensés, les catégories sociales les plus riches privilégiées notamment sur le plan fiscal et les plus pauvres stigmatisés et laissés au bord de la route. Elles subissent la baisse voire la suppression de nombreuses aides sociales comme celle liée aux frais de logement également supprimée depuis mars 2015.The issue of fuel poverty is part of the broader framework of the policies conducted since 2010 by the Fidesz government under Viktor Orbán authority which, in 2013, initiated drops in the price of household energy (electricity, gas, district heating) of about 25% in total. These drops were granted to all households without taking the level of consumption or the income level into account. This has consequently favoured wealthier without providing real benefits for the most fragile social classes. Despite these irregularities, the issue of fuel poverty is considered by the authorities in place as almost resolved thanks to these price drops. The electoral motivations of the autocratic and nationalist Orbán government are coupled with a willingness to put the foreign owners of distribution companies in an unbearable position in view of renationalising the industry. This (re)centralization policy is incorporating clientelistic and authoritarian practices where the ‘faithful'—the wealthiest social groups that are particularly preferred as tax payers—are rewarded while the poorest are stigmatized and left on the roadside. They suffer the decline or even the removal of many social benefits, like those related to housing costs that have been cancelled since March 2015.
- Précarité énergétique et justice énergétique : un droit à l'énergie est-il pensable ? - Rachel Guyet p. 126-145 Si le Royaume-Uni a été pionnier dans la lutte contre la précarité énergétique et a contribué à stimuler un débat sur l'accès à l'énergie parmi les autres États membres de l'Union européenne, il semble toutefois que la question de justice énergétique ne soit pas traitée. Cet article vise à rendre compte des défis multidimensionnels qui sont liés aux notions de précarité énergétique et de justice sociale en Europe. Il cherche également à évaluer les impacts des politiques publiques sur la justice redistributive. Enfin sur la base des recherches conduites par certains chercheurs en Europe, à l'instar de Gordon Walker, il examine en quoi l'introduction d'un droit à l'énergie pourrait ou non améliorer l'équité énergétique.UK is a pioneer in the fight against fuel poverty and is stimulating EU debate on the issue but still the issue of energy justice seems to be missing. The paper aims at reporting the multidimensional challenges at stake when dealing with the issue of fuel poverty in the EU as well as the questions linked with the notion of energy justice. It also evaluates the impact of public policies on the distributive justice. Finally on the basis of research work carried out by EU researchers, among whom Gordon Walker, it raises the question of the introduction of a right to energy and how it could improve energy equity.
- The Political Economy of Energy Access and Sustainable Energy Transitions in Indonesia - Kathryn Chelminski p. 146-165 Avec une demande d'énergie en plein essor et des émissions de carbone en hausse, l'Indonésie a placé la transition énergétique et l'accès à l'énergie durable en priorité de ses projets de développement. Pourtant, ces objectifs peuvent souvent être contradictoires pendant leur mise en œuvre. Avec des taux d'électrification à la traîne d'autres pays de la région d'Asie du Sud-Est (83 % de taux d'électrification en 2014), et un ensemble unique de barrières à l'électrification rurale ainsi qu'une interconnexion de transmission en tant qu'archipel, l'Indonésie a un long chemin à parcourir en termes de réalisation de ses objectifs. Cet article examine les interventions du gouvernement indonésien pour surmonter les obstacles, accélérer le développement des énergies renouvelables et accroître l'accès à l'énergie. Dans le contexte des tensions entre l'électrification rurale et le développement des énergies renouvelables, le rôle des acteurs sub-nationaux et des agences de développement bilatérales et multilatérales pour influencer le développement de l'énergie sont les principales variables étudiées dans ce document. L'étude de cas de l'Indonésie fournit des informations importantes sur les tensions entre l'accès à l'énergie et l'équité énergétique et les priorités en matière de développement durable dans un contexte de pays en développement.Indonesia's burgeoning energy demand and rising carbon emissions place the sustainable energy transition and energy access priorities at the forefront of the country's development plans. Yet these objectives can often be contradictory in implementation. With electrification rates lagging behind other countries in the Southeast Asian region (83% electrification ratio in 2014) and a unique set of barriers to rural electrification and transmission interconnection as an archipelago, Indonesia has long road ahead in terms of achieving its targets. This paper examines the Government of Indonesia's interventions to overcome barriers to accelerating renewable energy development and increasing energy access. In the context of the tensions between rural electrification and renewable energy development, the role of sub-national actors and bilateral and multilateral development agencies in impacting energy development are the main variables studied in this paper. The case study of Indonesia will provide important insights into the tensions between energy access and equity and sustainable development priorities in a developing country context.
- Social Justice and Eco-city Development in China: Building for whom? - Giulia C. Romano p. 166-182 Plusieurs projets sont actuellement menés en Chine au nom du développement urbain durable, dont les plus connus et publicisés sont sûrement les projets de nouvelles éco-villes. Cependant, une littérature en plein essor montre déjà les conceptualisations erronées incarnées par ces réalisations, et des doutes émergent notamment au sujet de leurs objectifs, ainsi que de leur conception du développement urbain durable. En particulier, on peut déjà se poser la question concernant les intitulés de ces projets, se demandant qui a le droit au développement urbain durable. Nous proposons de traiter la question en traçant une comparaison entre deux projets de coopération internationale qui ont commencé au début des années 2000 et qui montrent deux approches du développement urbain durable très opposées. Nous souhaitons souligner qu'il est possible d'adopter des approches alternatives et que la communauté internationale devrait mieux réfléchir à la manière dont elle coopère avec la Chine dans l'exploration du concept de développement urbain durable.Several projects are now currently conducted in China in the name of sustainable urban development, with initiatives aiming at building new cities ‘out of scratch' being the most outstanding and advertised experiences. However, a burgeoning literature is already showing the flawed conceptualisations embodied by these realisations, with doubts emerging about their aims as well as their idea of sustainable urban development. In particular there emerges the question of the addressees, wondering for whom sustainable urban development is done. We propose to answer to the question by drawing a comparison between two cooperation projects started in the early 2000s, showing two opposed approaches and meanings of sustainable urban development. We aim at pointing that alternative approaches are possible and that international cooperation shall better reflect on the way it engages with China in exploring conceptualisations of sustainable urban development.
- Electrification Models and Inclusive Development : A Comparative Study of Cambodia and Lao PDR - Guillaume de Langre p. 183-212 L'électricité est une pierre d'angle du développement. Cependant, il n'y a pas de consensus sur les politiques d'électrification les plus efficaces et efficientes. Cet article compare les choix faits dans ce domaine par les gouvernements du Cambodge et du Laos, et les résultats divergents qu'ils ont produits. Chacun avait un taux d'électrification de 15 % dans les années 1990. Le Laos a choisi un modèle publique et centralisé, et a atteint 87 % en 2015. Le Cambodge a pour sa part préféré la privatisation, et stagne sous les 35 % d'électrification. Au Cambodge, ce choix a eu un impact profond sur la répartition social et géographique du développement. Enfin, cet article conclut que dans la mesure où l'accès à de l'électricité abordable est une condition de possibilité du développement, le modèle étatique préférant l'utilité sociale à une logique de profit serait préférable dans un premier temps, et l'aide au développement devrait se concentrer sur l'assistance technique, la formation et la gouvernance dans les agences publiques responsables.Electricity is a cornerstone of development. However, there has yet to be a consensus on the most efficient and effective policies to reach high rates of household electrification. This article compares the choices made by the governments of Cambodia and Lao PDR, and the diverging outcomes they produced. Both started at 15% electrification in the 1990s. Lao PDR pursued a state-owned model and reached 87% in 2015. Cambodia privatized most of its power system, and remains below 35%. In the latter, this has had profound effects on the social and geographic distribution of development. Finally, this article concludes that to the extent that access to affordable power is a necessary condition of development, the state-led model with a social utility-maximizing agenda should be preferred in the early stages, and aid agencies should focus technical assistance, training and good governance within the relevant state agencies.
Chronique
- La vie politique en Europe et dans le monde - Jean-Pierre Gouzy p. 213-240