Contenu du sommaire : De l'art (d'être) contemporain
Revue | Cahiers d'études africaines |
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Numéro | no 223, 2016/3 |
Titre du numéro | De l'art (d'être) contemporain |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
De l'art (d'être) contemporain
- « Hot commodity ! » : Comment l'art africain travaille à être contemporain - Cédric Vincent p. 459-478
- The Media-action of abebu adekai (Ghana's Sculptural Coffins) in the World Market and Design : The Case of Eric Adjetey Anang - Roberta Bonetti p. 479-502 Abebu adekai, littéralement « récipients de proverbes », connus dans le monde entier comme des cercueils fantaisie, sont des cercueils funéraires utilisés principalement par le peuple ga vivant à Accra, au sud du Ghana. Ces cercueils ont rapidement acquis une grande popularité à l'étranger après qu'ils ont commencé à être présentés comme œuvres d'art dans les expositions internationales, attirant l'intérêt des médias de masse. À travers le cas d'Eric Adjetey Anang (petit-fils de Kane Kwei), l'article examine l'intersection entre la production des cercueils et le marché international des médias de masse, la mode, le tourisme, la décoration et le design. Il explore également la manière dont les nouveaux médias (Wikipedia tout d'abord, puis YouTube et Facebook) ont offert aux producteurs de cercueils un degré de visibilité qui les a, à leur tour, incités à développer des nouvelles stratégies de travail plus efficaces. En outre, l'expérience d'images numériques a profondément transformé le processus de production, de la modélisation créative à des techniques de reproduction. Ce phénomène récent a conduit à une transformation : les cercueils ne sont plus des objets funéraires, ils se sont convertis en véritables objets de design ; leurs producteurs ne sont plus des bûcherons, mais des artistes dans le sens le plus large, et, comme dans le cas d'Anang, ce sont également des acteurs, des artistes et des gestionnaires.
Abebu adekai, literally “receptacles of proverbs”, known worldwide as fantasy coffins, are funeral sarcophagi used primarily by the Ga people who live in Accra, south Ghana. These coffins rapidly achieved popularity abroad after they began to be presented as artwork in international exhibitions, and caught the interest of mass media. Through the case of Eric Adjetey Anang (grandson of Kane Kwei), the article examines the intersection between the actual production of the coffins and the international market of mass media, fashion, tourism, décor, and design. It also explores the way in which new media (Wikipedia first, then YouTube and Facebook) have given coffin producers a degree of visibility that has in turn prompted them to develop new and more effective working strategies. Moreover, the experience of digital images has deeply transformed the production process, from creative modelling to reproduction techniques. This recent phenomenon has led to a transformation: coffins are no longer funerary objects, they are actually objects for design; their producers are no longer woodcutters, but artists in the widest possible sense, and, as in the case of Anang, actors, performers, and managers. - Des faïences de Gou : Art contemporain et vodun au Bénin - Saskia Cousin, Théodore Dakpogan p. 503-516 Fruit de multiples conversations entre ses auteurs, cet article restitue l'initiation artistique de Théodore Dakpogan, « fils d'Ògún » et sculpteur issu d'une famille de forgerons royaux de Porto-Novo, au Bénin. Il montre la place des « médiateurs » occidentaux dans la vocation et la réalisation d'une carrière dans le monde de l'art. Il décrit le rôle de l'art contemporain dans le retour en légitimité et en visibilité du vodun, ainsi que la fascination des Occidentaux pour l'ésotérisme des cultes traditionnels, sous réserve que les œuvres s'inscrivent dans les canons dualistes de l'art occidental, ses formes et ses thèmes de prédilection. À travers la description de quatre œuvres de Théodore Dakpogan, ce texte confronte les intentions de l'artiste, à destination des Béninois, et l'interprétation, très différente, qui peut en être faite par les Occidentaux. L'approche (auto)biographique permet de mieux appréhender la généalogie des enchevêtrements qui mènent à la production et à la mise en circulation d'identités artistiques et culturelles qui sont résolument de leur temps.This paper is the product of numerous conversations between its authors. It describes the artistic initiation of Théodore Dakpogan, a “son of Ògùn” and sculptor from a family of royal blacksmiths from Porto-Novo, Benin. It shows the role of Western “mediators” in the discovery of an artistic calling and the realization of a career in the art world. It describes the role of contemporary art in the restored legitimacy and visibility of vodun, as well as the Western fascination for the esotericism of traditional worship, on condition that the works comply with the dualistic vision of Western art, its preferred forms and themes. Through the description of four works by Théodore Dakpogan, this paper contrasts the intentions of the artist—aimed at the Beninese—and the very different interpretations of Westerners. Taking an (auto)biographical approach helps to better understand the genealogy of entanglements behind the production and circulation of artistic and cultural identities that are resolutely in step with their time.
- La prise du dessin par Bruly Bouabré ou le prophétisme retrouvé - Cédric Vincent p. 517-538 Frédéric Bruly Bouabré est sans conteste l'un des artistes contemporains basés en Afrique parmi les plus emblématiques de ces vingt dernières années. Surgit de nulle part lors de Magiciens de la terre (1989), son œuvre dessinée est, depuis, insérée dans les expositions internationales et les arcanes du marché. Son travail reste cependant controversé. En cause : son parcours que certains apparentent à celui d'un artiste brut, dans lequel transparaît le thème de l'« artiste inventé par décret », et satisfaisant une vision exotique et naïve de l'Afrique. Ces opérations, aussi intéressantes soient-elles à décrire, perdent de vue un composant essentiel qui a été absorbé par sa réussite artistique. Car Bouabré se présente aussi comme un prophète du paysage ivoirien. Cet article propose non seulement de faire pleinement entrer son entreprise prophétique dans le cadre de son activité artistique, mais aussi de montrer en quoi son passage à l'art en a revivifié l'expression moribonde.Frédéric Bruly Bouabré is without doubt one of the most emblematic African-based artists of the past 20 years. Since he burst onto the scene out of nowhere with Magiciens de la terre (1989), his drawings have readily found a place in international exhibitions and in the artistic marketplace. However, his work remains shrouded in controversy, notably because his itinerary appears to many to be that of an outsider artist, an “artist invented by decree”, who satisfies an exotic and naïve vision of Africa. While of significant critical interest, these interpretations lose sight of an essential component of his work which has been occulted by his artistic success. For Bouabré also presents himself as a prophet within the Ivoirian context. This article aims not only to situate his prophetic endeavours within the context of his artistic practice but also to illustrate how his artistic work has given new life to a moribund mode of prophetic expression.
- Ochuo, du bidonville au cube blanc : Géographie d'une rencontre globale - Olivier Marcel p. 539-558 Les projets artistiques transculturels « nord-sud », parangons de la coopération culturelle occidentale en Afrique, constituent un terrain privilégié pour observer les conditions de participation du continent à un champ globalisé d'activité et saisir les reconfigurations de ses imaginaires spatiaux. Cet article propose une lecture multi-située des échanges et controverses d'un projet artistique associant l'Allemagne, le Kenya et l'Autriche. Il retrace les discours situés et les projets de mobilité d'acteurs, de l'élaboration d'une œuvre d'art dans le bidonville de Kibera jusqu'à sa circulation dans les réseaux de l'art contemporain. Loin de réifier les positions entre le « local » et le « cosmopolitain », ou entre la ruralité encore prégnante et la connectivité d'une ville mondialisée, cette étude témoigne d'une coalisation d'intérêts parfois contraires où s'articulent subtilement hiérarchies et tactiques.“North-South” transcultural art projects—the epitome of Western cultural cooperation in Africa—are a heuristic site for observing the conditions of Africa's participation in a globalized field of activity and probing the reconfigurations of its spatial imaginaries. This paper offers a multi-perspective reading of the discussions and controversy surrounding the production of an artistic initiative involving Germany, Kenya and Austria. It retraces the rootedness of actors' discourse and mobility projects, from the inception of an artwork in the Kibera slum to its circulation in contemporary art networks. Rather than reiterating fixed positions between “locals” and “cosmopolitans”, or between the still pervasive rurality and the connectivity of a globalized city, this case study shows a coalition of at times contradicting interests in which hierarchies and tactics are subtly intertwined.
- Playing (in) the Market : Hervé Youmbi and the Art World Maze - Dominique Malaquais p. 559-580 Je(ux) du marché. Hervé Youmbi et le labyrinthe du monde de l'art. — En 2010 et 2014, l'artiste camerounais Hervé Youmbi (1973-) lançait deux projets multimédia : Ces totems qui hantent la mémoire des fils de Mamadou et Visages de masques. S'étalant sur plusieurs années, ces réalisations étaient toujours en cours au moment de la parution de cet article. Avec Totems et Visages, Youmbi prend à partie la violence structurelle du marché de l'art, des institutions et des pratiques qu'il génère et du système capitaliste qui les sous-tend. L'article propose une analyse centrée sur une palette de questions que Totems et Visages mettent en lumière. En particulier, il s'intéresse à la façon dont ces travaux traitent le phénomène de la marchandisation. Les notions de valeurs intrinsèque et monétaire, de fétichisation et de cooptation sont également explorées. D'une comparaison détaillée de la manière dont les deux projets envisagent ces thématiques émerge le portrait d'un corpus à la fois profondément engagé et traversé par le doute.In 2010 and 2014 respectively, Cameroonian artist Hervé Youmbi (1973-) embarked upon two multimedia projects: Totems to Haunt Our Dreams and Visages de masques. Multiyear endeavors, both were still unfolding at the time this article went to press. In Totems and Visages, Youmbi takes to task the structural violence of the art market, of the institutions and practices to which it gives rise and of the late-capitalist system to which they collectively belong. This paper proposes an analysis of the two projects, centering on key questions that they bring to the fore. In particular, it explores ways in which each engages with the phenomenon of market commodification. Also considered are concepts of perceived value, monetary worth and festishization, as well as notions of co-optation. Through a detailed comparison of ways in which the two projects address these and related concerns, a picture emerges of a simultaneously powerful and internally fraught political corpus of work.
- Singularité et universalité des destins : La démarche artistique de Freddy Tsimba - Bogumil Jewsiewicki p. 581-606 Les œuvres façonnées au chalumeau par Freddy Tsimba puisent autant dans la mémoire culturelle kongo qu'elles s'inscrivent dans l'esthétique de l'art contemporain global. Sa démarche combine le singulier des expériences de vies congolaises avec le global du sentiment d'appartenance à l'humanité. Ses sculptures, souvent arrangées en installations, sont composées d'objets hors usage dont la présence témoigne du sort de leurs anciens usagers. Par son esthétique et ses références visuelles à l'art contemporain, la forme de l'œuvre accorde à des vies singulières une pertinence globale. Par une expérience de vie dont il témoigne, chaque objet ramassé par Tsimba dans les rues de Kinshasa « re-présente » un être humain dont le destin interpelle le spectateur. La démarche artistique de Freddy Tsimba affirme la co-présence des individus et des sociétés du monde.The blowtorch-shaped works of Freddy Tsimba are inspired by both the cultural memory of the Kongo people and the aesthetics of global contemporary art. His approach combines unique Congolese life experiences and the global sense of belonging to humanity. Tsimba's sculptures are often arranged in installations and are made from various rejected objects whose presence is a testament to the lives of their former users. The aesthetic and visual references to contemporary art found in his art form give global relevance to individual lives. The life experience bound up in each of the objects collected by the artist on the streets of Kinshasa “represents” a human being whose destiny calls out to the spectator. The artistic approach of Freddy Tsimba affirms the co-existence of individuals and global societies.
- La Passion, noire et animiste, selon Brett Bailey : Une expérience et une re-connaissance critique d'Exhibit B - Marc Maire p. 607-636 Cet article débute par une description de l'installation-performance Exhibit B de l'artiste sud-africain Brett Bailey, inspirée du phénomène des zoos humains et produite pour la première fois en juillet 2013 au Festival d'Avignon (France). Puis il relate l'expérience de cette œuvre selon la posture interdisciplinaire d'un conservateur-restaurateur de biens culturels, en re-connaissance de propriétés artistiques qui s'avèrent bouleverser les paradigmes artistiques tout en revêtant un intérêt didactique de premier plan. En effet, le processus intermédial mis en œuvre interroge les genre et intention artistiques exportés vers une Europe encore autiste de son passé colonial le plus effroyable, par un jeune metteur en scène d'origine afrikaans, aujourd'hui citoyen d'une nation arc-en-ciel post-apartheid. En outre, les procédés mobilisés par l'artiste redistribuent les rôles de l'auteur, de l'interprète et du spectateur/voyeur, au point de déclencher passions et controverses.This paper begins with a description of the performance-installation Exhibit B by South African artist Brett Bailey, which was inspired by the phenomenon of human zoos and produced for the first time in July 2013 at the Avignon Theater Festival (France). Then it describes the experience of this work of art and its interdisciplinary role as a curator-conservator of cultural heritage. It re-explores the artistic properties that upset artistic paradigms while also being of prime didactic interest. Indeed, the intermedial process employed by the young artist of Afrikaans origin who now lives in a post-Apartheid rainbow nation questions the artistic genre and intention of a work of art exported to a Europe still blind to the worst horrors of its colonial past. The artist's approach redistributes the roles of author, performer and spectator/voyeur, to the point of triggering passion and controversy.
- Revue noire : exploration des contours de l'art contemporain africain - Lotte Arndt p. 637-662 Depuis sa base parisienne, Revue noire a contribué activement à la constitution du champ de l'art contemporain africain au cours des années 1990. Sillonnant le continent africain pendant une décennie, l'équipe éditoriale a promu des centaines d'artistes dans les numéros de la revue, dans des livres et des expositions. Si Revue noire a ainsi substantiellement participé à dépasser le confinement des créations africaines au domaine des traditions intemporelles, elle n'a pourtant pas évité de reconduire des catégories culturalistes, ni n'a pu s'empêcher de rester accrochée à un parisiano-centrisme structurel. En proposant une étude de cas du numéro 12, l'article analyse l'héritage chargé que les démarches de la revue inscrivent dans ses inventaires de l'art contemporain africain. Ce numéro accompagnait l'exposition parisienne Rencontres africaines (Institut du monde arabe, Paris, 1994) et mettait en scène un continent africain coupé en deux par le Sahara.Based in Paris, Revue noire actively contributed to the constitution of the field of contemporary African art in the 1990s. The editorial team scoured the continent for a decade and promoted hundreds of artists in its magazine issues, in books and exhibitions. Revue noire as such actively worked to overcome the categorical confinement of African art to the realm of timeless traditions. The magazine was nevertheless unable to avoid the pitfalls of culturalist categorisations and remained structurally quite “Paris-centric”. This article provides a case study of issue number 12 and examines the loaded heritage that the magazine's approach inscribed in its inventories of contemporary African art. The issue studied accompanied the Parisian exhibition Rencontres africaines (Institut du monde arabe, Paris, 1994) and portrayed the African continent as divided in two by the Sahara.
- L'art de la polémique : Africa95 et Seven Stories about Modern Art in Africa - Maureen Murphy p. 663-678 Ce texte revient sur la genèse et la réception critique du Festival Africa95, et de l'exposition Seven Stories about Modern Art in Africa organisés à Londres en 1995. Si le Festival réitère une vision des arts de l'Afrique jugée à l'époque passéiste, Seven Stories semble se nourrir des réflexions postcoloniales du moment en donnant la parole à cinq curators africains. Parmi les rares expositions à fournir une recherche approfondie sur l'histoire de l'art moderne et contemporain en Afrique, 7 stories n'en est pas moins la cible de vives critiques et constitue un tournant important dans l'historiographie de l'art contemporain africain.This text analyses the conception and critical reception of the Africa95 Festival and the Seven Stories about Modern Art in Africa exhibition, both organized in London in 1995. If the Festival seemed to stress an outdated vision of Africa, Seven Stories appeared to echo the post-colonial thinking of the time, and put five African curators in charge of the different sections of the show. It was also one of the rare exhibitions to offer an extensive and rich study of the history of modern and contemporary African art. It nevertheless received fierce criticism and constituted a major turning point in the historiography of contemporary African art.
- La Triennale : Entre négociations et volontarisme - Margareta von Oswald p. 679-698 Ce texte propose une analyse de l'exposition La Triennale : Intense Proximité d'Okwui Enwezor (Palais de Tokyo, 2012) à partir d'une approche ethnographique. En prenant en compte les différents acteurs engagés dans le projet — commissaires d'exposition, acteurs politiques et culturels — et en analysant leurs intérêts et valeurs propres, il entend montrer comment le concept de l'exposition a pris progressivement forme, dans un contexte politique français d'autant plus délicat qu'il était lié aux élections présidentielles de 2012.This paper takes an ethnographic approach to analyse the making of Okwui Enwezor's exhibition La Triennale: Intense Proximity (Palais de Tokyo, 2012). It examines the different actors involved in the project—the curators, politicians and cultural administrators—and assesses their interests and inherent values in order to show how the concept of the exhibition gradually took shape within a particularly delicate political context in France since it was linked to the 2012 French presidential elections.
- A Pioneering Collection : Contemporary Art in the Weltkulturen Museum Frankfurt - Yvette Mutumba p. 699-712 Il y a quarante ans que le Musée Weltkulturen à Francfort a commencé de se pencher sur la pratique de l'art contemporain en Afrique en plus de sa collection de 67 000 objets ethnographiques. Depuis 1974, le musée a recueilli près de 3 000 œuvres d'artistes de la République Démocratique du Congo, du Kenya, de Namibie, du Nigeria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud, de la Tanzanie, de l'Ouganda et du Zimbabwe, surtout produites pendant les années 1960, 1970 et 1980. Sont incluses ici les premières œuvres d'artistes de renommée internationale, El Anatsui, Twins Seven Seven, Peter Clarke, Chéri Samba, El Hadji Sy et Vincente Malangatana. Ce musée est pionnier dans ses recherches sur l'art contemporain du continent africain car il a commencé avant ce qu'on appelle le « global turn » en 1989. À cet égard, la collection Weltkulturen est unique car elle rassemble des œuvres de cette période précise. Une caractéristique le définissant en outre sont les quatre principaux volets de la collection — des œuvres en provenance du Nigeria, du Sénégal, de l'Ouganda et de l'Afrique du Sud — acquises par des collectionneurs allemands au nom du musée, qui avaient différentes affiliations vers ces régions. Le texte retrace les motivations, les idées et les stratégies derrière l'accumulation de la collection Weltkulturen tout en analysant la question de la collecte et celle de la présentation de l'art contemporain dans le contexte d'un musée ethnographique.In addition to its collection of 67.000 ethnographic objects, the Weltkulturen Museum in Frankfurt began engaging with contemporary art practices in Africa forty years ago. Since 1974, the museum has collected almost 3.000 works by artists from the Democratic Republic of Congo, Kenya, Namibia, Nigeria, Senegal, South Africa, Tanzania, Uganda and Zimbabwe, mainly produced during the 1960s, 1970s and 1980s. Included here are early works by internationally renowned artists El Anatsui, Twins Seven Seven, Peter Clarke, Chéri Samba, El Hadji Sy and Vincente Malangatana. The museum's research into contemporary art from the African continent is pioneering as it started long before the so called “global turn” in 1989. In this regard, the Weltkulturen collection is unique as it includes works from that specific time. A further defining feature is the collection's four main strands—works from Nigeria, Senegal, Uganda and South Africa—acquired by German collectors on behalf of the museum, who had different affiliations with the respective regions. The text traces the motivations, ideas and strategies behind the build-up of the Weltkulturen collection while also looking at the question of collecting and presenting contemporary art in the context of an ethnographic museum.
- L'atelier d'El Anatsui : La liberté, la matière et la sociabilité - Stéphanie Vergnaud p. 713-724 Nous assistons depuis quelques années à un regain d'intérêt pour la relation entre l'artiste et son atelier. Celui d'El Anatsui a notamment fait l'objet d'un documentaire de la part de l'anthropologue et cinéaste Susan Vogel et d'un reportage du magazine Art21. Cet article propose une immersion dans l'atelier d'El Anatsui afin d'en comprendre les spécificités et d'examiner les incidences réciproques entre le lieu de production et l'œuvre d'art. Conçu principalement comme un lieu de travail et un espace de liberté, l'accroissement de l'activité depuis les années 2000 et la complexité des sculptures en métal ont fait de ce lieu un espace de sociabilité. Entouré d'une équipe de plus en plus importante, El Anatsui est devenu un chef d'orchestre.There has been renewed interest in recent years in the relationship between artists and their workshops. El Anatsui's studio was notably the subject of a documentary by anthropologist and filmmaker Susan Vogel and the topic of an article in Art21 magazine. This paper proposes an immersion into Anatsui's workshop in order to understand its specificities and to examine the interrelationship between artwork and its place of production. Primarily designed as a workplace and an area of freedom, the increased activity since the year 2000 and the complexity of metal sculptures have turned this area into a social space. Surrounded by an increasingly large team, El Anatsui now has an entire orchestra to conduct.
Analyses et comptes rendus
- Analyses et comptes rendus - p. 725-761