Contenu du sommaire : La recomposition des systèmes financiers
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 123, septembre 2016 |
Titre du numéro | La recomposition des systèmes financiers |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Pierre Jaillet, Jean-Paul Pollin p. 9-22
- Surplus d'épargne et déficit d'investissement : quelles solutions ? - François Villeroy de Galhau, Pierre Jaillet, Jean-Paul Pollin p. 23-32 L'économie européenne est aujourd'hui confrontée à un réel défi de financement qui handicape les conditions de sa croissance. Il est donc nécessaire de construire une véritable « Union de financement et d'investissement » qui permette à la fois de diversifier les financements des entreprises, de réorienter l'épargne des ménages vers le long terme et de développer un véritable marché européen du capital. Il faut en particulier veiller à ce que le système financier puisse remplir au mieux sa fonction d'allocation des capitaux et ainsi financer l'investissement productif. Pour cela, une augmentation importante des exigences en capital pesant sur les banques doit être évitée. Il faut également créer de nouveaux produits d'épargne et éviter les distorsions fiscales qui favorisent les placements courts et liquides. Enfin la diversité des canaux de financements doit être assurée et il faut poursuivre les réformes réglementaires visant à mieux contrôler le shadow banking et à assurer sa stabilité.Classification JEL : E21, E22, E6, F36, G20.The European economy is facing a real challenge regarding the financing of its growth opportunities. It needs to diversify corporate financing, channel households savings towards long-term and riskier investments and achieve a genuine European capital market. This should be achieved through a real « Investment and Financing Union ». Setting the conditions of an efficient capital allocation of the European financial system is essential to support productive investment. Hence a new significant increase of capital requirements for the banking system must avoided. Increasing equity financing of corporations demands a modification of the saving fiscal rules and the supply of new saving products for households. Financial regulation also has to guarantee a plurality of the different capital financing channels and a better control of the shadow banking institutions is necessary to achieve its stability.Classification JEL: E21, E22, E60, F36, G20.
Mieux canaliser l'épargne vers les investissements d'avenir
- Le financement de la nouvelle économie : révolution ou évolution ? - Jean-Hervé Lorenzi p. 33-46 Les besoins de financement élevés des acteurs du secteur des NTIC ne peuvent pas être assurés de manière classique par le secteur bancaire du fait de la difficulté à évaluer leur marché futur. Ils sont largement financés par le capital-risque ou par des business angels lors de la création d'entreprise, avant une éventuelle cotation en Bourse. On assiste donc au développement rapide de canaux de financement, pour partie préexistants (aide publique, business angels, crowdfunding, capital-investissement), mais qui ne résolvent qu'une partie du problème.Dans les faits, les géants du numérique suscitent un engouement démesuré, visible par la hausse irrationnelle des cours boursiers. Cela leur donne une force de frappe colossale qui leur permet de disposer de liquidités gigantesques et de mettre en place des stratégies de contrôle et d'absorption des start-up qui pourraient les concurrencer. Par-delà leur diversité, ces entreprises ont en effet une stratégie commune de contrôle du secteur à travers son financement : R&D, acquisitions, financement d'entreprises liées aux NTIC. La concentration du secteur va s'accroître jusqu'à susciter une réaction législative anti-monopole.Classification JEL : G24, L10, O30.Considered as the new industrial revolution, the digital revolution faces the issue of the NICT companies' financing. Significant funding needs cannot be satisfied by the banking sector, given the difficulty to value such companies and their potential markets. Financing is provided by venture capitalists and business angels in the inception of businesses, but also by other channels such as public support and crowdfunding. Volumes of such investments grow rapidly.Major tech firms have created unprecedented interest, which is perceivable by the irrational growth of their stock prices. Tech giants such as GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) have accumulated considerable reserves of cash which allow them to invest in R&D, but also to acquire or control potentially disruptive start-ups (fintechs, biotechs, unicorns). As a result, the industry will face increasing concentration until antitrust legislation is implemented. In the meantime, financing will be the instrument of the major tech firms' domination, through acquisitions or fund financing.Classification JEL: G24, G32, L10, O30.
- Économie et fonds d'investissement - Philippe Tibi, François Véron p. 47-60 L'Europe peine dramatiquement à développer une économie de l'innovation. Pourtant, tant l'épargne que les talents y sont abondants et mobilisables. Le « chaînon manquant » est plutôt à chercher du côté de la transformation de l'épargne en capital et des facteurs culturels. Plus spécifiquement, c'est parce que manquent les leviers essentiels que sont l'ambition ainsi que des institutions et des pratiques de gouvernance adaptées à la nouvelle économie entrepreneuriale. Cet article explore précisément les éléments nécessaires à l'essor d'une nouvelle économie et le rôle qu'y devraient jouer les fonds d'investissement.Classification JEL : G32, O31.Europe is dramatically lagging behind the USA and China in innovation and this weighs on its economic development. Savings and talent are available though. The transformation of savings into equity and cultural factors are the missing links. More specifically are lacking essential ingredients such as the ability to accept ambition, and institutions and governance adapted to the development of entrepreneurship. This article explores the way to a new economy and the role of venture capital.Classification JEL: G32, O31.
- Il n'y a pas trop d'épargne, seulement de mauvaises politiques économiques - Olivier Davanne p. 61-78 Cet article rappelle pourquoi l'épargne semble aujourd'hui particulièrement abondante mais critique la notion d'« excès d'épargne ». Il défend l'idée selon laquelle, à moyen terme, une épargne importante peut être absorbée par l'investissement productif et, à ce titre, favorise la productivité et la croissance. La faible croissance européenne des dernières années n'était donc pas une fatalité liée à un excès d'épargne mais le résultat de politiques économiques frileuses qui ont laissé s'effondrer l'investissement productif sans réagir. Sur un plan structurel, il est cependant vrai que l'abondance de l'épargne pénalise les épargnants qui reçoivent un rendement réel médiocre, voire négatif, sur leurs placements. Dans ce contexte, la théorie économique parle de « suraccumulation » quand les taux d'intérêt réels à très long terme sont inférieurs au taux de croissance potentiel de l'économie. Dans ces situations, la dette publique ne pèse sur aucune génération et l'objectif d'équilibre budgétaire perd de sa légitimité. Par ailleurs, dans son survol des « mauvaises politiques économiques » liées à l'épargne, cet article s'inquiète de la capacité des institutions financières à continuer à prêter lors de la prochaine récession, dans un contexte où elles sont maintenant menacées par l'utilisation de pouvoirs de résolution très peu encadrés.Classification JEL : E22, E61, G28.This article reminds why saving now seems particularly abundant, but criticized the notion of « excess saving ». It argues that in the medium term, substantial saving can be absorbed into productive investment and as such promotes productivity and growth. The low European economic growth in recent years was not a fatality linked to a saving glut, but the result of inaccurate economic policies that have left productive investment collapse without reacting. On a structural level, however it is true that the abundance of saving penalizes investors who receive a poor, or even negative, real return on their investments. In this context, economic theory speaks of « over-accumulation » when long-term real interest rates are lower than the potential growth rate of the economy. In these situations, public debt weighs on no generation and the balanced budget target loses its legitimacy. Moreover, in this overview of « bad economic policies » related to savings, this article is concerned about the ability of financial institutions to continue lending during the next recession, in a context where they are now threatened by use of arbitrary resolution powers.Classification JEL: E22, E61, G28.
- Le financement de la nouvelle économie : révolution ou évolution ? - Jean-Hervé Lorenzi p. 33-46
L'intégration financière dans une perspective internationale
- Les imperfections de l'intégration financière internationale - Olivier Garnier p. 79-92 Les crises récentes, tant dans la zone dollar que dans la zone euro, ont été alimentées par des imperfections dans le processus d'intégration financière internationale : cette dernière a trop largement reposé sur les instruments de dettes plutôt que sur les investissements directs et en actions. D'où une exposition excessive au risque de liquidité externe et, corrélativement, une demande excessive d'assurance « publique » externe, soit par accumulation de la monnaie de réserve (zone dollar), soit par des mécanismes de mutualisation budgétaire (zone euro). Le processus de diversification des avoirs externes de la Chine, d'une part, et l'Union des marchés de capitaux en Europe, d'autre part, constituent des opportunités pour promouvoir un plus grand recours à des mécanismes de mutualisation internationale des risques via les marchés privés de fonds propres.Classification JEL : F21, F34, F36.Deficiencies in international financial integration have contributed to the recent crises in the dollar zone and in the euro zone: the expansion of cross-border capital flows has relied too much on debt instruments at the expense of equity investment. It has resulted into excessive exposure to external liquidity risk, which has in turn inflated the demand for « public » insurance, either through the accumulation of foreign exchange reserve (dollar zone) or through cross-country fiscal transfers (euro zone). Both the diversification of China's external assets and the Capital Market Union in Europe offer opportunities to enhance market-based risk sharing mechanisms relying more on cross-border ownership of equity capital.Classification JEL: F21, F34, F36.
- Épargne et investissement : une perspective internationale - Matthieu Bussière p. 93-108 Alors que la globalisation financière permet en théorie une meilleure allocation de l'épargne et de l'investissement au niveau mondial, favorisant au passage la diversification des portefeuilles et donc un plus grand partage du risque pour les agents économiques, les transferts nets d'épargne entre pays restent limités en pratique (énigme de « Feldstein-Horioka »). Cet article illustre les grandes tendances de l'épargne et de l'investissement dans une perspective internationale de long terme, faisant apparaître notamment une plus grande corrélation entre épargne et investissement depuis la crise financière de 2008. L'article résume ensuite les bénéfices attendus de la globalisation financière et analyse les facteurs qui freinent les transferts d'épargne entre pays, avant de conclure en évoquant quelques pistes pour favoriser ces transferts sans compromettre les impératifs de stabilité financière.Classification JEL : F21, F34.In theory, financial globalization should contribute to a better allocation of saving and investment at the global level, while also enhancing the diversification of risks for global investors. In practice however, net saving transfers across countries remain substantially more limited than what theory suggests (« Feldstein-Horioka puzzle »). This article illustrates the most noteworthy developments of global saving and investment, taking a long run perspective; it highlights in particular the higher correlation between saving and investment across countries since the 2008 Global Financial Crisis. The article then summarizes the expected benefits of financial globalization and reviews the factors that hinder net saving transfers across countries. Finally, it concludes by outlining a few potential avenues to enhance these transfers without compromising financial stability.Classification JEL: F21, F34.
- Le système financier chinois : un développement difficile à maîtriser - Anton Brender, Florence Pisani p. 109-124 Depuis la crise financière de 2008, le système financier chinois, encore largement empreint de son passé « soviétique » n'a cessé d'évoluer pour permettre à l'économie d'absorber l'énorme masse d'épargne qui s'y accumule. Le développement d'un système bancaire alternatif est l'un des traits marquants de cette évolution. Ce shadow banking a permis d'élargir les canaux de financement existants et de répondre aux besoins d'emprunteurs toujours plus divers et d'investisseurs à la recherche de rendements élevés. Utile, ce développement largement « spontané » est toutefois source de risques pour la stabilité financière, d'autant que le poids des dettes accumulées est maintenant extrêmement élevé.Classification JEL : E21, G23, P20.Since the 2008 Great financial crisis, the Chinese financial system, largely shaped by its « Soviet » past, has continually evolved. This has allowed China to absorb the huge amount of savings that has kept accumulating. The growth of a shadow banking system is a major feature of this evolution. It has helped enlarge existing financing channels and respond to the needs of an increasingly diverse range of borrowers and to investors seeking high returns. While useful, this largely « spontaneous » development is nevertheless a source of risks for financial stability, the more so since the amount of lending extended to non-financial agents has now reached extremely elevated levels.Classification JEL: E21, G23, P20.
- Les imperfections de l'intégration financière internationale - Olivier Garnier p. 79-92
Quel équilibre entre intermédiation et financement de marché ?
- Quelle place pour les marchés financiers en Europe ? - Grégory Claeys p. 125-146 Un système financier efficient est indispensable au bon fonctionnement de l'économie. Les fonctions essentielles de la finance peuvent être assurées par les banques ou par les marchés. Ces deux modes de financement sont complémentaires, et la composition exacte entre banques et marchés n'est en général pas déterminante. Néanmoins le système financier européen repose de façon excessive sur le secteur bancaire tandis que ses marchés sont sous-développés. Il est nécessaire de le rééquilibrer afin qu'il redevienne favorable à la croissance et à l'emploi. Développer et intégrer les marchés européens permettra d'une part aux entreprises d'avoir accès à des sources de financement diversifiées et adaptées à leurs besoins, et d'autre part un partage des risques entre pays européens afin d'absorber les chocs. L'union des marchés de capitaux est un projet de long terme, mais une série de réformes ambitieuses et une nouvelle architecture institutionnelle pourraient orienter le système financier dans la direction souhaitée.Classification JEL : G10, G18, G20, G28.An efficient financial system is essential to the good functioning of the economy. The various functions of the financial system can be provided either by banks or by markets. These two sources of funding are complementary, and the exact composition between banks and markets is usually not decisive. Nevertheless, the European financial system is too strongly bank-based and its markets are underdeveloped. It is absolutely necessary to rebalance it to make it favourable to growth and employment again. Developing and integrating European financial markets will allow firms to access a diversified source of funding, adapted to their needs, and increase risk-sharing between European countries to help them absorb shocks. The capital markets union is a long-term project, but a series of ambitious reforms and a new institutional architecture could steer the financial system in the right direction.Classification JEL: G10, G18, G20, G28.
- Désintermédier : pourquoi, comment et que peut-on en attendre ? - Grégory Levieuge, Jean-Paul Pollin p. 147-174 Nous nous interrogeons sur les causes et les conséquences de la désintermédiation observée depuis quelque temps, notamment depuis la crise, en Europe. D'abord nous présentons l'évolution du financement par crédits et par titres, qui semble pouvoir s'expliquer en grande partie par le contexte conjoncturel particulier que nous connaissons depuis 2008. Ensuite nous analysons les objectifs poursuivis par certaines institutions nationales et européennes qui militent pour une désintermédiation élargie, contre ce qu'elles considèrent comme de la « surbancarisation ». Enfin nous analysons d'un œil critique les effets de la désintermédiation en termes de facilitation d'accès au financement des (petites) entreprises, d'efficacité de la politique monétaire et de stabilité réelle et financière.Classification JEL : E50, G20.This paper deals with the causes and consequences of the disintermediation that has been observed for some time in Europe, in particular since the financial crisis. Firstly, we present the evolution of bank and market-based financing, which can be largely explained by the singular current economic context. Secondly, we analyse the objectives of some national and European institutions which campaign for more disintermediation, against the so-called « overbanking ». Last, we critically review the effects of disintermediation in terms of financing for (small and medium) enterprises, monetary policy efficiency, and financial and real stability.Classification JEL: E50, G20.
- Les dangers du passage à un modèle désintermédié du financement des entreprises dans la zone euro - Patrick Artus p. 175-184 On observe que les entreprises de la zone euro se financent déjà davantage sur les marchés financiers et moins par le crédit bancaire. Cette évolution est due aux nouvelles réglementations imposées aux banques européennes, mais correspond aussi à la vision théorique selon laquelle les financements sur les marchés seraient plus efficaces. Nous pensons que le basculement des entreprises de la zone euro vers un financement sur les marchés de capitaux est une erreur pour deux raisons : la faible demande d'actifs risqués par les épargnants et la nécessité avec ce type de financement d'une forte flexibilité du marché du travail.Classification JEL : G20, G32.Eurozone corporates already finance more on the capital markets and less through bank lending. This evolution is due to the new regulations of European banks, but also corresponds to a theoretical view according to which financing on the capital markets in more efficient. We believe that the switch of Eurozone corporates to financing on the capital markets is a mistake for two reason: the weakness of the demand of risky assets by individual investors; the requirement, with this type of financing, of a larger flexibility of the labor market.Classification JEL: G20, G32.
- Quelle place pour les marchés financiers en Europe ? - Grégory Claeys p. 125-146
Les limites d'une extension des financements de marché
- Le rôle des marchés de capitaux dans le financement de l'économie américaine - Benoît Malapert p. 185-194 À l'occasion des réflexions menées à l'échelle européenne sur le développement d'une union des marchés de capitaux, la référence est souvent faite au modèle de financement désintermédié de l'économie américaine qui repose, de manière plus limitée qu'en Europe, sur les financements bancaires. Cette structure de financement semble davantage le résultat d'un long processus historique, marqué par une influence conjointe de facteurs liés à la taille du marché et à la réglementation que celui d'un choix stratégique des autorités. La titrisation des crédits, très répandue notamment dans l'immobilier, contribue aussi à expliquer la structure du financement de l'économie.Classification JEL : G20, G28, N21.In the context of current discussions on the development of a Capital Markets Union at the EU level, the reference is often made to the disintermediation funding model of the US economy that relies less than in Europe on bank financing. This financing structure seems more the result of a long historical process marked by a joint influence of factors related to the market size and financial regulations, than the result of a strategic choice by public authorities. The securitization of credits, a widespread practice particularly for real estate loans, also helps explain the financing structure of the economy.Classification JEL: G20, G28, N21.
- Le financement de marché des ETI : situation et déterminants - Jean Boissinot, Thomas Marx p. 195-208 On assiste depuis quelques années à la diffusion du financement de marché parmi les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Cette évolution est portée par une combinaison de facteurs externes (taux d'intérêt durablement bas et évolutions du cadre prudentiel de la banque et de l'assurance) et du développement de modalités de financement (financement privé non bancaire) qui ont modifié les termes de l'arbitrage traditionnel entre financement de marché et financement bancaire. À partir des déterminants du choix entre différentes formes de financement, il est possible de caractériser la nouvelle population susceptible de recourir à ces nouveaux modes de financement. La consolidation de l'extension de la panoplie de financements à disposition des ETI suppose d'apporter des solutions qui assurent la pérennité et la robustesse des nouveaux termes de l'arbitrage, notamment en matière d'information et de capacité d'analyse et de suivi des investisseurs, de maintien de la confidentialité, de suivi des risques et de renégociation.Classification JEL : G23, G32, L25.The emergence of new issuers among medium-sized enterprises are a new development of financial markets. These developments are driven by a mix of external factors (low interest rates for long and prudential reforms in the banking sector and in the insurance sector) and the rise of alternative financing options (non-banking private financing) that have changed the terms of the previous trade-off between public (market) financing and bank-based financing. An examination of the drivers of the trade-off enables us to characterize the population of new and potential new issuers that could benefit from private financing. Going forward, the sustainability of the widening of financing options for medium-sized enterprises rests on the robustness of solutions that contributed to changing the terms of the trade-off, in particular with respect to information, analytical and monitoring abilities of investors, practices underpinning the confidentiality of some of the information, risk management and ability to restructure when needed.Classification JEL: G23, G32, L25.
- Le marché Euro PP : Une nouvelle source de financement dans un contexte de désintermédiation - Stéphanie Collet, Caroline Peny p. 209-234 Cet article explique le contexte économique dans lequel est né le marché des placements privés en France (Euro PP). Celui-ci se présente comme étant un mode de financement alternatif dans un contexte de désintermédiation, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Basé sur l'analyse de placements privés de juillet 2012 à juillet 2015, l'article fait un état des lieux de ce nouveau marché. Le marché Euro PP a vu progresser la part d'émissions de sociétés non cotées et de plus petites tailles, ainsi que l'émergence d'émissions sur des maturités plus longues, afin de pouvoir satisfaire les investisseurs à la recherche de rendement. Les auteurs mettent en avant le fait que l'Euro PP allège les entreprises de nombreuses garanties (covenants) et que l'investisseur semble sélectionner ses placements selon les caractéristiques de l'émetteur et sa qualité de crédit, plutôt que selon le contexte économique.Classification JEL : E51, G20, L25.Private Placements offer an alternative way of funding, especially for SME firms. This paper explains the circumstances under which the Euro PP (Private Placements) market has seen an increasing amount of transactions in France in the last few years. Based on the analysis of transactions between July 2012 and July 2015, this article describes the situation of the Euro PP market. It has seen a rising issuance volume of non-listed and small companies as well as longer maturities, attracting investors searching for a higher return. This paper puts forward that Euro PP require less covenants and that investors appear to select investments according to the characteristics of the issuer such as its credit quality, rather than according on the economy context.Classification JEL: E51, G20, L25.
- Le rôle des marchés de capitaux dans le financement de l'économie américaine - Benoît Malapert p. 185-194
Vers de nouvelles formes d'intermédiation
- Quelles incidences d'un élargissement du rôle des fonds d'investissement collectifs ? - Sébastien Galanti, Françoise Le quéré p. 235-254 La désintermédiation bancaire se traduit par un rôle plus important des acteurs du shadow banking. Les fonds collectifs d'investissement attirent une part considérable de l'épargne des ménages qui, auparavant, était dirigée vers les banques. Cette évolution interroge sur l'efficacité ainsi que sur les risques de ce mode d'intermédiation. La littérature académique s'efforce de mieux décrire le comportement de ces acteurs et d'identifier les risques de leurs pratiques. La littérature empirique propose de vérifier si certains risques – délégation, sensibilité au herding ou à la prise de risque des gérants, implications en cas de rachats massifs et contagion sur les prix d'actifs… – peuvent être mis en évidence. Nous proposons ici d'effectuer ce type d'évaluation pour des fonds mutuels français ouverts investis en actions ou en obligations.Classification JEL : G12, G18, G23, G32.Banking disintermediation induces a greater role for shadow banking firms, among which investment funds. These funds attract a large part of savings that were previously channelled by banks. This evolution justifies scrutinizing the behavior of those agents and identifying the risks that they bear. We review theoretical and empirical literature that shows evidence for the risks caused by delegated monitoring, herding, runs and first-mover advantage. We propose a test of run risk for several French mutual funds (2005-2015), and show that funds invested in bonds exhibit a first mover advantage. We do not find such relation for funds invested in stocks.Classification JEL: G12, G18, G23, G32.
- La place de l'assurance et de la réassurance dans la recomposition des institutions financières - Philippe Trainar p. 255-278 La place de la (ré)assurance dans l'économie continue de progresser et ces activités ont fait preuve d'une grande résilience à la crise. Le secteur est actuellement confronté à plusieurs changements profonds. Les pouvoirs publics ont souhaité renforcer la réglementation prudentielle et ce, au moment même où on observait un accroissement significatif de l'intensité capitalistique, et on assiste parallèlement à une internationalisation croissante des activités. La crise et les politiques monétaires ont incité les (ré)assureurs à réduire le poids des actions et des obligations souveraines dans leurs portefeuilles d'actifs et à se tourner vers les investissements « alternatifs » pour compenser les effets des taux d'intérêt nuls ou négatifs. Cette résilience du secteur et sa profitabilité ont accru son attractivité auprès des investisseurs, avec pour conséquence des capacités de couverture accrues et des pressions à la baisse sur les tarifs de certaines lignes d'activité, notamment en catastrophes naturelles. Pour autant, la recomposition du secteur n'est pas achevée.Classification JEL : G01, G22, L11.The (re)insurance industry has shown a great capacity of resilience during the financial crisis and its activity is still developing. It is nonetheless undergoing big changes with the strengthening of prudential requirements, an increasing capital intensity and a growing internationalization. The financial crisis and the subsequent monetary policies have also induced insurers to underweight equities and sovereign bonds in their portfolios and consequently to increase the share of the so-called alternative investments, in order to offset the low interest rates effects. Because of its profitability and resilience, the industry has attracted more investors. As a result, (re)insurance companies can provide better insurance coverage and margins are narrowing on some business lines such as insurance against natural disasters. Therefore the restructuring of the insurance industry is not yet achieved.Classification JEL: G01, G22, L11.
- Un moment opportun pour l'évaluation des coûts et bénéfices des garanties de crédit et la relance des politiques de soutien aux PME - Sebastian Schich, Sara Maccaferri, Jessica Cariboni p. 279-296 Les petites et moyennes entreprises (PME) sont considérées comme le pilier de l'économie et souvent également comme un moteur essentiel de l'innovation technologique et de la création d'emplois. Malgré l'existence de nombreux programmes de soutien aux PME, visant notamment à leur faciliter l'accès au financement bancaire, et malgré le renforcement de ces programmes face aux effets de la crise financière mondiale, les entreprises de petite taille et innovantes semblent encore souffrir d'un manque de financement externe. Ce constat souligne la nécessité d'améliorer les mécanismes de soutien existants, et en particulier les systèmes de garantie du crédit. Cet article soutient qu'il est temps pour les pays membres de l'OCDE et de l'Union européenne d'adopter des approches plus structurées pour évaluer les coûts et avantages des dispositifs de soutien aux PME, lorsqu'ils existent. Quelques orientations sont apportées par de récents travaux théoriques qui mettent fortement l'accent sur la conception d'évaluations rigoureuses des interventions publiques de ce type. L'analyse de ces travaux indique que les activités des systèmes de garantie du crédit sont à la fois source d'avantages et de coûts qui doivent, nous l'affirmons, être plus attentivement évalués.Classification JEL : G32, G38, H43.Small and medium-sized enterprises (SMEs) are considered the backbone of the economy and often also a key engine of technological innovation and the creation of new employment. Despite of the fact that many SME support programs exist, especially to facilitate access to bank finance, and that the scope of these programs has been extended in response to the effects of the global financial crisis, small and innovative firms seem to continue facing a lack of sufficient external financing. This observation suggests that the design of existing support mechanisms such as especially credit guarantee schemes needs to be improved. The present article argues that the moment is opportune for OECD and EC member countries to adopt more structured approaches to the evaluations of costs and benefits of their SME support mechanisms, where they exist. Some guidance is available from an emerging academic literature that places a sharp focus on the design of a robust evaluation of this type of policy interventions. A survey of that literature suggests that the activities of CGS create both economic benefits and costs, and these – we argue – need to be more carefully weighed against each other.Classification JEL: G32, G38, H43.
- Architecture des systèmes financiers et performances macroéconomiques - Aurélien Leroy, Yannick Lucotte p. 297-316
- Quels enseignements de la panique de 1907 pour l'analyse de la crise de 2008 ? - Jon Moen, Ellis Tallman p. 317-324
- Quelles incidences d'un élargissement du rôle des fonds d'investissement collectifs ? - Sébastien Galanti, Françoise Le quéré p. 235-254
Article divers
- Bitcoin et blockchain : quelles opportunités ? - Jean-Marc Figuet p. 325-338 L'émergence de monnaies virtuelles, fondées sur des protocoles cryptographiques suscite des interrogations quant à leur statut de monnaie au sens classique du terme. Dans cet article, nous analysons le cas du bitcoin. Nous montrons qu'il ne satisfait pas aujourd'hui les fonctions usuelles de la monnaie. Son acceptabilité en tant que moyen de paiement est limitée, sa volatilité est trop forte pour servir de réserve de valeur et il n'est pas utilisé comme unité de compte. Cependant la technologie collaborative et décentralisée, la blockchain, utilisée pour émettre cette monnaie et régler les transactions, recèle un potentiel de modification de l'organisation centralisée des systèmes de paiement et de règlement-livraison.Classification JEL : E40, G21, G23.The emergence of virtual currencies, based on cryptographic protocols, raises questions about their status. Here, we analyze the case of Bitcoin. We show that bitcoin does not fulfil the traditional functions of money. Acceptability as a means of payment is limited. Its volatility is too high to serve as store of value. And bitcoin is not used as a unit of account. However, as a collaborative and decentralized technology, the blockchain, used to issue the currency and settle transactions has the potential to change the centralized organization of payment and settlement system.Classification JEL: E40, G21, G23.
- Bitcoin et blockchain : quelles opportunités ? - Jean-Marc Figuet p. 325-338