Contenu du sommaire
Revue | Politique étrangère |
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Numéro | vol. 66, no 1, 2001 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Actualités
- Les violences de la paix - Rémy Leveau, Dominique Moïsi p. 5-12 Depuis la reprise des violences, en octobre 2000, le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens va d'échec en échec. Malgré les efforts de Clinton et l'énergie déployée à Camp David, en juillet dernier, pour formuler un compromis acceptable par les deux parties, les pressions de la rue et des opinions publiques ont finalement eu raison des efforts de compréhension et de négociation produits courageusement par les élites israéliennes et palestiniennes. Et alors qu'à l'automne 2000, on n'avait jamais semblé si près d'un règlement pacifique du conflit, la seule perspective à court terme est aujourd'hui celle d'un ralentissement de l'escalade des violences.A violent Peace, by Rémy Leveau and Dominique Moïsi Since the troubles flared up again in October 2000, the peace process between Israelis and Palestinians has gone from one setback to another. In spite of Clinton's efforts and all the energy deployed at Camp David last July to formulate an acceptable compromise for the two parties, sentiments at street level and public opinion have finally triumphed over the will to understand and the efforts to negotiate, courageously undertaken by the Israeli and Palestinian ruling classes. And while in Autumn of 2000 a peaceful resolution of the conflict seemed nearer than at any other time, the only short term prospect today is for a slowing down of the escalation of the troubles.
- Réflexions sur l'élection présidentielle aux Etats-Unis - Thomas E. Mann, Christophe Jaquet p. 13-21 Pourquoi Al Gore n'a-t-il pas remporté haut la main l'élection présidentielle américaine ? Depuis 1992, les Etats-Unis ont connu une période de prospérité économique sans précédent ; le Président sortant, Bill Clinton, a continué de bénéficier, malgré l'affaire Monica Lewinsky, de sondages favorables ; et les modèles de prévisions électorales donnaient sans équivoque Vex-vice-président gagnant. Pourtant, l'élection s'est traduite par un quasi-match nul, George W. Bush ne devant son élection qu'à quelques centaines de bulletins de Floride. Explications...Thoughts on the Presidential Election in the United States, by Thomas E. Mann Why did not Al Gore run away with the American presidential election? Since 1992 the United States have experienced a period of unprecedented economie prosperity; the outgoing President, Bill Clinton, has continued to enjoy favourable poils, in spite of the Monica Lewinsky affair; and ail the electoral forecasting models indicated unequivocally a victory to the Vice President. Nevertheless, the election resulted in a virtual tie, George W. Bush owing his victory to a few hundred ballot papers in Florida. Time for explanations...
- Les violences de la paix - Rémy Leveau, Dominique Moïsi p. 5-12
La Chine en débats
- Chine 1998-2000 : la dernière vague de réformes en panne - David Zweig, Benoît Kremer p. 23-40 En devenant Premier ministre, au printemps 1998, Zhu Rongji affiche son ambition réformatrice : réforme des entreprises d'État, privatisation des logements publics, légitimation et élargissement du secteur privé, intention d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, réduction de moitié de la bureaucratie, lutte contre la corruption, création d'un régime d'assurances chômage et de retraite, etc. Deux ans et demi plus tard, dans un environnement international favorable, nombre de ces réformes ont fait des progrés notables, même si d'autres restent enlisées dans les méandres de l'organisation politique et bureaucratique chinoise. L'avenir de ces réformes dépendra, en tout état de cause, de la longévité du pouvoir des dirigeants qui président aujourd'hui aux destinées de l'empire du milieu.China 1998-2000: The Latest Series of Reforms is in Limbo, by David Zweig When he became prime minister in the Spring of 1998, Zhu Rongji announced his reforming intentions: a reform of state enterprises, privatisation of state housing, legitimisation and enlargement of the private sector, an intention to join the World Trade Organisation, a halving of the civil service, fight against corruption, creation of a System of unemployment insurance and pensions etc. Two-and-a-half years later, in a favourable global climate, a number of thèse reforms have made significant progress even if others remain thwarted by the meandering of the political organisation and Chinese bureaucracy. The future of these reforms will depend, in any case, on the political longevity of those who rule over the destiny of the Celestial Empire.
- L'armée et le pouvoir en Chine : vers une nouvelle donne - You Ji, Mercedes Neal p. 41-54 Depuis 1949, les relations entre l'Armée populaire de libération et le Parti communiste chinois ont considérablement évolué. Jadis gardienne de la révolution, l'armée est devenue la gardienne de la sécurité nationale du pays, affirmant avec force une nouvelle exigence : le professionnalisme. Parallèlement, l'armée a cessé d'être placée sous le contrôle des hommes forts du régime, qu'il s'agisse de Mao ou de Deng Xiaoping, celui-ci ayant donné au pouvoir civil une assise institutionnelle dont Jiang Zemin, son successeur, a pu pleinement profiter. Mais la question de Taiwan semble encore diviser les dirigeants de l'armée et ceux du parti. Car si les premiers n'hésitent pas à envisager le recours à la force, les seconds sont plutôt favorables au maintien pacifique du statu quo. Et il n'est pas certain qu 'en cas de crise grave, le parti ne soit obligé de s'aligner sur les positions des militaires, pour ne pas être accusé de trahir l'intérêt national.Army and Power in China: Towards a New Framework, by You Ji Since 1949, relations between the People's Liberation Army and the Chinese Communist Party have considerably evolved. Formerly guardian of the révolution, the army is now the guardian of the national security of the country, and is now stating emphatically the case for a new need: that of professionalism. Parallel to this process, the army is no longer placed under the control of the strongmen of the regime, be they Mao or Deng Xiaopong, the latter having accorded to the civil power an institutional authority which Jiang Zemin, his successor, has made full use of. But the Taiwan question would seem to divide the leaders of the army and those of the party. For if the former do not hesitate to conceptualise a resort to military action, the latter would favour the preservation of the status quo. Furthermore, it is not certain that, in the event of a serious crisis, the party would not be forced to align itself with the military position so as not to risk being accused of betraying the national interest.
- Politique et rhétorique dans les relations entre la Chine et Taiwan - Szu-yin Ho, Stéphanie Pézzard p. 55-68 L'élection de Chen Shui-bian à la présidence de Taiwan, en mars 2000, marque un tournant dans les relations entre Taipei et Pékin. Longtemps dominé par le nationalisme fermé du Kuomintang, d'un côté, et par le recours répété à la démonstration de force, de Vautre, l'imbroglio sino-taiwanais dévoile aujourd'hui un double visage : une rhétorique parfois enflammée et toujours complexe continue d'exprimer les incertitudes politiques quant à l'avenir de l'île, tandis que les réalités économiques semblent jouer en faveur d'une coexistence pacifique des deux régimes de part et d'autre du détroit. À terme, ce sont peut-être les forces du marché et de la globalisation qui trouveront la solution du dilemme indépendance-réunification, qui reste un élément d'instabilité majeur en Asie du Nord-Est.Politics and Rhetoric in Sino-Taiwanese Relations, by Szu-yin Ho The election to the Presidency of Taiwan of Chen Shui-bian in March 2000, marks a turning point in relations between Taipei and Peking. Dominated over a long period by the nationalism of the Kuomintang on one side, and by frequent démonstrations of force on the other, the Sino-Taiwanese imbroglio reveals two faces: a sometimes inflammatory, but always complex, rhetoric suggests political uncertainty over the future of the Island, whereas economie reality would seem to play in favour of a peaceful coexistence of the regimes on either side of the Strait. It may be possible to find the resolution of the independence-reunification dilemma, a major source of instability in the North East Asia region, through market forces and globalisation.
- Chine-Taiwan : le poids des échanges économiques - Philippe Chevalérias p. 69-81 Les relations économiques entre Taiwan et la République populaire de Chine ont pris un tour nouveau depuis l'élection du président Chen Shui-bian, en mars 2000 : l'une des premières décisions du nouveau pouvoir consista en effet à lever l'interdiction des liaisons « directes » avec le continent, mettant fin à un principe affiché depuis plus de cinquante ans. Au-delà de sa portée symbolique, cette décision mettait en accord les réalités et le discours économiques des dirigeants taiwanais, car les années 90 furent celles d'une progression géométrique des échanges économiques entre Pékin et Taipei, entraînant une interdépendance croissante. Cette interdépendance, jointe à la perspective d'une entrée prochaine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), pourrait conduire les deux gouvernements à mettre leurs divergences politiques en veilleuse. Dans ce cas, le pari taiwanais d'une séparation des questions politiques et économiques serait en passe d'être gagné, pour le bien de la paix dans le détroit de Formose.China-Taiwan : The Influence of Economie Exchanges, by Philippe Chevalérias Since the mid-80s, the economie exchanges across the Taiwan Strait have increa-sed dramatically, making Taiwan's economy more and more dépendent upon the Chinese Mainland. However, Taipei has not given up anything to Peking from the political viewpoint. In that context, can the Taiwanese government follow a strategy aiming to separate the économie question from the political one?
- Chine 1998-2000 : la dernière vague de réformes en panne - David Zweig, Benoît Kremer p. 23-40
Repères
- Une paix asiatique est-elle possible sans architecture régionale ? - François Godement p. 83-93 Le XXIe siècle verra-t-il la paix et la prospérité triompher en Asie ou la région risque-t-elle de basculer dans la crise et la guerre ? Tout dépendra de la façon dont évoluent les trois nouvelles données de l'équilibre régional : le premier, c'est l'ouverture à l'économie de marché, qui reste à faire au Vietnam et en Corée du Nord, dont la poursuite en Chine mène à une interdépendance avec les différents Etats de la région ; le deuxième, c'est le processus de modernisation des institutions politiques, amorcé sur la péninsule coréenne ainsi qu'en Indonésie, aux Philippines, à Taiwan et même en Chine, et qui, s'il se poursuit, peut lui aussi faire pencher l'équilibre en faveur de la paix. Le troisième, enfin, c'est la lente conversion, observée dans l'ensemble de la région, à l'idée d'une coopération économique régionale fondée sur des accords en bonne et due forme. Mais rien ne dit que ces trois facteurs de paix seront assez puissants pour surmonter les risques de conflit que font encore peser sur l'Asie la question du détroit de Formose et la rivalité nucléaire entre l'Inde, le Pakistan et la Chine.Is an Asian Peace Possible Without a Régional Framework? by François Godement Will the 21st century witness the triumph of peace and prosperity in Asia or is there a risk that the region will descend into chaos and war? Everything depends on the way in which three emergent factors, pertinent to regional stability, evolve : the first is the opening up to the market economy, which has yet to happen in Vietnam and North Korea, and whose continuation in China is leading to an interdependence with other states in the region; the second is the process of modernisation of political institutions, initiated on the Korean Peninsula and also in Indonesia, the Philippines, Taiwan and even in China, and which, if continued, could also tip the balance in favour of peace. The third is the slow conversion, observed in the entire region, to the idea of regional economic co-operation based on formal agreement. Still, there is nothing to suggest that these three factors for peace will be powerful enough to overcome the risks of conflict, which weigh heavy upon Asia, such as the question of the Strait of Formosa and nuclear rivalry among India, Pakistan and China .
- Une stratégie incertaine : la politique des Etats-Unis dans le Caucase et en Asie centrale depuis 1991 - Fiona Hill, Mercedes Neal p. 95-108 Le Caucase et l'Asie centrale ne font pas partie, traditionnellement, des intérêts vitaux des États-Unis. Mais depuis dix ans, les nouvelles réalités économiques et géopolitiques dans la région ont quelque peu modifié la donne : l'éclatement de l'ex-URSS, l'émergence d'une quinzaine d'États indépendants et la découverte de gisements considérables de pétrole en mer Caspienne ont poussé l'Administration Bush et surtout Clinton à mettre en œuvre une stratégie un tant soi peu élaborée. Cette stratégie, d'abord fondée sur les intérêts des compagnies pétrolières américaines, a découlé aussi de l'attitude des Etats-Unis vis-à-vis de l'Iran et de leur obsession de confiner l'arsenal nucléaire soviétique dans les frontières de la Russie. Aujourd'hui, l'expérience acquise par Washington dans cette région complexe pourrait permettre à la nouvelle Administration américaine de déployer une politique plus équilibrée, moins dépendante du lobby pétrolier, et davantage tournée vers le développement économique régional.A Not So Grand Strategy: United States Policy in the Caucasus and Central Asia Since 1991, by Fiona Hill United States policy toward the Caucasus and Central Asia over the last ten years has been marked by a distinct lack of direction. The US stumbled into the region with only the vaguest idea of its geography, history, or political complexities. It has since failed to transform improvised responses to regional challenges into a coherent strategy. In looking forward to a new Administration, the US government must finally decide what it wants to do in the Caspian region and set clear strategie priorities.
- La Colombie entre guerre et paix - Eric Lair p. 109-121 La violence en Colombie est depuis vingt ans un mal endémique : 23 000 personnes, en moyenne, en seraient mortes chaque année durant la dernière décennie. Cette guerre, si elle n'est pas tout à fait une guerre civile, est faite en tout cas, et de plus en plus, contre les civils. Ceux-ci sont pris en otage par les différentes forces de la guérilla et par les paramilitaires, qui n'hésitent pas à utiliser violences et enlèvements pour se trouver en position de force dans les négociations de paix avec le gouvernement d'Andrés Pastrana. Au pouvoir depuis 1998, ce dernier a donné le sentiment de faire davantage de concessions à la guérilla qu'il n'en obtenait de progrès sur le chemin de l'apaisement. Et à l'heure où le «plan Colombie », soutenu par les Etats-Unis, risque de provoquer l'intensification de la guerre contre les trafiquants de drogue, la jeune nation colombienne est peut-être sur le point de basculer dans une nouvelle vague de violences guerrières.Colombia: Between War and Peace, by Éric Lair For many years now, Colombia has been the stage for an internai conflict which has made it one of the most violent countries in the world. While the peace talks instigated by the Government of President Andrés Pastrana are deadlocked, and the country is suffering from a deep economie crisis, ail the armed protagonists are preparing for an impending intensification of the war. If this scenario were to eventuate, Colombian society would move into a new era of collective violence with uncertain boundaries.
- Mexique 2000 : l'année de la déroute du parti hégémonique - José Antonio Crespo, Jean-Louis Silvy p. 123-137 Gouverné par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) depuis 1929, le Mexique a connu, en juillet 2000, la première alternance politique pacifique de son histoire. Mais cette transition d'un régime autoritaire sur le fond, quoique démocratique dans la forme, à ce qui constitue aujourd'hui la première grande démocratie d'Amérique centrale, ne s'est pas faite en un jour. Les premiers revers électoraux du PRI remontent en effet à 1948. Ils s'égrainent durant cinq décennies, franchissant des niveaux toujours plus élevés dans la hiérarchie des pouvoirs, en particulier à partir de la crise économique des années 1980, qui renforce les partis d'opposition. En 2000, malgré l'échec de la stratégie de coalition de ces derniers, Vicente Fox, le candidat du Parti d'action nationale, arrive largement en tête du scrutin présidentiel, bénéficiant pleinement du rejet du parti hégémonique au pouvoir — un rejet constaté dans l'ensemble des couches de la société mexicaine.Mexico in 2000: the Rout of the Ruling Party, by José Antonio Crespo The 2000 presidential election in Mexico was expected to be the closest in Mexican history. The conceivability of the scénario involving the defeat of the PRI was very real and the probability of this outcome was very high. The PRI might have won however, but only by a very narrow margin, which could have had grave consequences since the legitimacy and credibility of such a close victory, with revelations of voting irregularities, would have been lacking. This article reflects on the electoral trends and causes of the defeat of a party that ruled its country for seven decades, the longest such hegemony in the world.
- L'Eglise orthodoxe russe, un facteur politique à prendre au sérieux ? - Irène Semenoff-Tian-Chansky p. 139-155 Irène Semenoff-Tian-Chansky pose dans cet article la question du poids politique de l'orthodoxie et de l'Eglise orthodoxe en Russie, alors que, depuis l'intervention de l'OTAN au Kosovo, au printemps 1999, l'Occident a pris conscience de l'existence d'une communauté orthodoxe qui pouvait lui opposer une résistance autour d'un axe Moscou-Belgrade. L'orthodoxie en Russie ne joue pas de rôle majeur sur l'échiquier politique, puisque les partis chrétiens ont échoué. L'Eglise, qui est l'institution la plus populaire du pays, tend plutôt à se positionner en arbitre moral au-dessus des partis. Elle incarne une voie nationale russe — la vocation chrétienne de la Russie — et cherche à favoriser une panorthodoxie slave face à l'Occident tout en étant ouverte à l'Orient et en composant avec les musulmans.The Russian Orthodox Church: to be Taken Seriously as a Political Factor?, by Irène Semenoff-Tian-Chansky The Orthodox Church, which has reassumed its position of importance in Russian society, has not managed to define an official political doctrine through the parties. Its members have divergent opinions; even if it is possible to identify a certain number of ideas that are often asserted in Orthodox circles. The Church as an institution plays a political part by collaborating with the State and acting as an arbiter of the parties. In practical terms its involvement is characterised by the defence of its own interests, the inducement of a particular way forward for Russia, the establishment of special relations with the Orthodox world, and a look towards the East rather than the West.
- Francophonie internationale : plaidoyer pour une réflexion et un réflexe franco-allemands - Ingo Kolboom p. 157-168 À son dernier sommet, en septembre 1999, à Moncton (Canada), l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n'a pas rempli les promesses qu'elle s'était faites deux ans auparavant, à Hanoi : les pays francophones n'ont pu s'organiser pour relever le défi de l'hégémonie culturelle anglo-américaine, et les efforts pour promouvoir parmi eux la démocratie et les droits de l'homme n'ont pas toujours été poursuivis avec la rigueur requise. Pourtant, la francophonie reste aujourd'hui l'un des meilleurs moyens de protéger la pluralité des cultures et de favoriser l'émergence d'une « patrie culturelle multipolaire ». Encore faut-il quelle s'ouvre à des pays non francophones soucieux de défendre leur identité sans se replier sur elle. A cet égard, la mouvance francophone a tout à gagner à intégrer en son sein la dynamique de coopération franco-allemande, qui a fait ses preuves en Europe, afin d'offrir une alternative crédible au processus de mondialisation en cours.The French-speaking World: a Plea for a Franco-German Reflection and Response, by Ingo Kolboom At its last summit, in September 1999 at Moncton, Canada, the International Francophone Organisation (IFO) did not attain the objectives set out two years previously at Hanoi. The francophone countries have been unable to take up the challenge laid down by the Anglo-American cultural hegemony; and efforts to promote amongst its members the ideals of democracy and human rights have not always been made with necessary vigour. Nevertheless, the francophone world remains one of the best ways of protecting the variety of cultures and encouraging the emergence of a "multipolar cultural heritage". It remains to be seen whether or not the admission of non-francophone countries would cause the Organisation to withdraw in on itself. In this respect the francophone sphere of influence has everything to gain by integrating into its framework the Franco-German dynamic of cooperation, which has already demonstrated its effectiveness in Europe, in order to offer a credible alternative to the present globalisation process.
- Le français, la Francophonie et les autres - Jack Batho p. 169-183 La francophonie a-t-elle un avenir ?Non, si la France continue de considérer qu'à elle seule incombe la responsabilité du futur de la langue française et si elle persiste à refuser d'entrer dans une vraie logique de partage d'un dossier francophone qui ne peut plus être que multilatéral. Oui, à l'inverse, si la francophonie s'ouvre à d'autres dimensions linguistiques, culturelles et politiques, pour proposer une stratégie d'alliance visant à la consolidation des langues menacées aujourd'hui par l'hégémonie de Vanglo-américain. A ce titre, la francophonie devrait pouvoir s'appuyer sur le modèle des relations privilégiées qui unissent depuis quarante ans la France et l'Allemagne pour promouvoir un paysage linguistique et culturel européen — et peut-être mondial — plus respectueux des pluralités et des identités de chacun.French, Francophonie (the French-speaking World) and the Others, by Jack Batho The absence of a clear definition which would attribute to Francophonie more precise boundaries, and therefore less ambiguous usage, constitutes without doubt one of the principle reasons for its quasi-invisibility on the international scene. If there is a specifie dynamic to southern Francophonie, principally in the countries of sub-Saharan Africa, it is nevertheless in the multilingual situation of Europe that French and Francophonie are playing out their destinies. It would seem obvious that only an alliance with the other languages of the continent, in particular German, can protect the aspirations or a community whose long term survival is inconceivable in the face of the decline of the language that unites it.
- Une paix asiatique est-elle possible sans architecture régionale ? - François Godement p. 83-93
Libre propos
- Au-delà de l'arme nucléaire ? - Michael Quinlan, Christophe Jaquet p. 185-193 Depuis la fin de la guerre froide, de nombreuses voix se sont élevées, et parfois non des moindres, pour réclamer l'élimination de toutes les armes nucléaires. Envisagée davantage comme une proposition de principe que comme une réelle ambition à long terme, cette revendication se heurte aux incontournables réalités du monde actuel et semble difficile à réaliser tant que des changements majeurs n'auront pas transformé profondément l'environnement politique mondial. Pourtant, la réduction des coûts et des risques de l'arme nucléaire reste plus que jamais un enjeu des relations internationales, en particulier dans le domaine de la prolifération. Dans cette perspective, les stratégies de lutte contre la prolifération nucléaire méritent davantage de considération, à la fois quant aux différentes alternatives et aux possibilités de synergie quelles peuvent proposer.nd Nuclear Weapons, by Michael Quinlan the end of the Cold War many voices, including weighty ones, have for the Worldwide abolition of nuclear weapons. Seen as a policy pro- rather than a proper long-term aspiration, however, this demand ies with inescapable current realities, and will remain beyond reach until sr political changes have greatly altered the global political environment. mwhile, there remains a useful international agenda to reduce further the ts and risks of nuclear weapons, especially in respect of proliferation. ategies against proliferation merit wider and more systematic considera- n of options and synergies.
- Au-delà de l'arme nucléaire ? - Michael Quinlan, Christophe Jaquet p. 185-193
Passé-présent
- Les Jeux de l'échiquier européen - André Tardieu, Lectures pour tous, 1913, Bernard Cazes p. 195-208
Lectures
- Thierry de Montbrial et Jean Klein (dir.). Dictionnaire de stratégie - - Lanxade p. 209
- Philippe Moreau Defarges. Un monde d'ingérences - Christophe Jaquet p. 210
- Alain Dieckhoff. La nation dans tous ses Etats. Les identités nationales en mouvement. Yves Plasseraud. L'identité - Louis Arénilla p. 210-212
- Jean-Paul Bazelaire et Thierry Cretin. La justice pénale internationale - Benjamin Bloch p. 212-213
- Xavier Raufer et Stéphane Quéré. La mafia albanaise. Une menace pour l'Europe - Denise Artaud p. 213-214
- Hélène Carrère d'Encausse. La Russie inachevée - Anne de Tinguy p. 214-215
- From Third World to First. The Singapore Story : 1965-2000, Memoirs of Lee Kuan Yew - Alain Vernay p. 216-217
- Pierre-Antoine Donnet et Anne Garrigue. Le Japon : la fin d'une économie - p. 217-218
- Christophe Jaffrelot (dir.). Le Pakistan - Isabelle Cordonnier p. 218-219
- Paul-Marie de La Gorce. De Gaulle - Jean Klein p. 219-221
- Les auteurs - p. 223-226
- Abstracts - p. 227-231