Contenu du sommaire : Après Certeau : histoire, archives et psychanalyse
Revue | Sociétés & Représentations |
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Numéro | no 43, 2017 |
Titre du numéro | Après Certeau : histoire, archives et psychanalyse |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Confessionnaux - Philippe Artières p. 7
- Présentation - Philippe Artières p. 11-15
- Postérités de Michel de Certeau : la question mystique - Pierre-Antoine Fabre p. 17-27 Dans l'héritage de Michel de Certeau, profond mais diffus, disséminé à la mesure de son œuvre inachevée – dont bien malin pourrait dire dans quelle direction elle se serait poursuivie après la Fable Mystique – la question mystique apparaît justement comme l'un des lieux les plus troublants, parce qu'elle interroge le rapport de Certeau à l'histoire et sa propre situation par rapport à la tradition qui est la sienne, celle d'une institution religieuse vieille de plus de quatre siècles, la Compagnie de Jésus. Comme on le montre ici par deux événements d'écriture et de lecture particuliers, la question mystique est dans doute celle qui convoque l'une avec l'autre les deux grandes orientations des travaux de Certeau – historien de l'époque moderne et socio-anthropologue du monde contemporain – parce qu'elle mobilise un geste sémiologique qui a été le sien sur ces deux scènes. Mais à partir de là, comment sauver ce geste dans la force de ses énonciations, comment porter l'héritage de Certeau ?Posterities of Michel de Certeau: The Mystic Question
Within the profound but diffuse legacy of Michel de Certeau —the dissemination of which reflects the unfinished nature of his oeuvre (and the direction the latter would have taken after The Mystic Fable is anyone's guess)— the question of mysticism is indeed one of the most troubling topics. This is because it interrogates de Certeau's relationship to history and his own situation with regard to the tradition of which he is part – that of a four-century-old religious institution, the Society of Jesus. As we will show here through two particular writing and reading events, the question of mysticism is no doubt the one that draws together the two major directions of de Certeau's research as a historian of the early modern period and a social anthropologist of the modern world. This is because it mobilizes a semiological gesture that he adopted on these two stages. Yet how, from there, does one preserve this gesture in the force of its enunciations, and carry forward de Certeau's legacy?
Si, de nos jours, la parole du schizophrène est abondante, médiatisée et organisée, avant la Seconde Guerre mondiale, période qui voit émerger cette catégorie de diagnostic, cette parole est comme assignée et sédimentée dans les interrogatoires d'admission consignés dans les archives des hôpitaux psychiatriques. Or, cette parole retranscrite, filtrée par une succession d'opérations médicales et archivistiques, est un reste qui interdit d'espérer atteindre une forme d'état primaire de la folie. Lire les interrogatoires des patients schizophrènes des années 1920-1930 comme des formes de procès thérapeutiques, à la manière dont Certeau y invite dans son texte « Le langage altéré. La parole de la possédée », est une démarche fructueuse. L'art de citer la parole du patient, de nommer son mal, de localiser les voix qui harcèlent le psychotique, de construire une sémiologie indépendante de la subjectivité du sujet, sont autant de techniques communes aux deux univers médical et religieux. En réduisant la parole du patient schizophrène à sa seule forme, en insistant sur le spectacle signifiant de son corps, la pratique psychiatrique est une opération qui produit la mise à l'écart tout en permettant la conservation d'une trace de ce « langage altéré », de cette « revenance » ; c'est en quête de celle-ci que doit se mettre l'historien attaché à reconstituer l'émergence d'une nouvelle maladie dans l'espace social.
The interrogation of schizophrenics, a therapeutical trial in the 20th century? To read the psychiatric archives from the hypothesis of Michel de CerteauIf nowadays the words of the schizophrenic are publicized, before the second world war —when this diagnosis was born in France— this kind of speech can't be only found in psychiatric hospitals files and precisely in admissions interviews. However, those words are filtered by many medical and archival operations and it seems impossible to reach the madness in its purity. Michel de Certeau in his text “Le langage altéré. La parole de la possédée” offers to read this kind of archives as therapeutical trials. The art to quote the words of the patient, to name his madness, to localize the voices which harass psychotic patients, to establish a semiology independently of the patient's subjectivity, are common technics to the medical and religious worlds. By reducing the words of the schizophrenic patients to its form only, by insisting on the significant show of his body, the psychiatric practice is an operation which produces an exclusion but also allows the preservation of tracks of that “
Après Certeau : histoire, archives et psychanalyse
- Le genre, une notion prise au sérieux dans les années 1960 : Autour du psychiatre et psychanalyste Robert Stoller - Jean-Christophe Coffin p. 43-63 Cet article s'appuie sur l'exploration des archives de Robert Stoller afin de montrer un psychiatre et psychanalyste au travail. La figure de R. Stoller est généralement associée à la notion d'identité de genre. C'est pourquoi l'étude a plus particulièrement porté sur cette notion et son usage. Elle devient centrale dans son œuvre entre le début des années 1960 et la sortie de son premier livre en 1968 aux États-Unis et en 1978 en France. Elle permet à R. Stoller d'envisager d'autres lectures du phénomène transsexuel et de contribuer à l'évolution du débat psychiatrique sur l'homosexualité. Elle lui permet de discuter de la notion d'identité sexuelle et d'interroger l'expression de « force biologique ». Un de ses défis est de s'écarter du primat du biologique sans y renoncer. L'article aborde enfin la question de la réception de Robert Stoller en France. Comment son travail peut-il, aujourd'hui, être reçu et interprété trente ans après sa traduction en français ? Comment resituer et restituer un psychiatre et psychanalyste sans nécessairement être animé par la volonté de réhabiliter ou de condamner son travail ? C'est une difficulté de l'écriture de l'histoire de la psychanalyse et l'article pointe le risque du présentisme étant donné que les thèmes de l'homosexualité ou du transsexualisme ont connu au cours de ces décennies de profondes évolutions. Celles-ci sont notamment liées à une prise de parole inédite des personnes gay et transgenres. C'est aussi lié au déclin du discours médico-psychologique conçu dans les années 1960 quand Robert Stoller construisait ses propres arguments.Gender, a notion taken seriously in the 1960s. About the psychiatrist and psychoanalyst Robert
This articles is based on the exploration of the archives of Robert Stoller in order to show a psychiatrist and psychoanalyst at work. The figure of R. Stoller is frequently associated to the notion of gender identity. This is why this study focused primarily on the notion of gender and its uses. It became central to his work from the early 1960s to the release of his first book in 1968. The use of gender gives space to Stoller to consider alternative interpretations of the transsexual phenomenon and to contribute to the psychiatric debate over homosexuality. The gender approach contributes to reformulate the sexual identity issue and the expression of “biological force”. One of his main challenges is to question the primacy of the biological explanations. The article finally addresses the reception of R. Stoller in the French context. How his work can be currently perceived and interpreted thirty years after his translation into French? How to record and to re-situate a psychiatrist and psychoanalyst without be necessarily willing to rehabilitate or to condemn his works? This is a difficulty of the historical writing of psychoanalysis and the article underlies the risk of presentism, given that the issues over homosexuality and transsexualism have faced important changes in the past decades. These evolutions are linked to the unprecedented capture of speech coming from the gay and trans persons. It is also due to the decline of the medico-psychological discourse shaped in the sixties when R. Stoller was outlining its own views. - Du « freudisme » autour d'un crime. L'affaire Violette Nozière 1933-1934 - Anne-Emmanuelle Demartini p. 65-81 En 1933, à Paris, Violette Nozière, jeune fille de 18 ans, empoisonne ses parents en expliquant avoir voulu se venger d'un père incestueux. Cette affaire criminelle, qui a défrayé la chronique dans la France des années trente, a soulevé un vaste débat dans lequel s'est invitée la psychanalyse. Cet article éclaire la manière dont le fait divers a pu solliciter la psychanalyse, la discuter et la mettre à l'épreuve, en la conviant pour rendre compte du mobile avancé par la criminelle, interprété comme un véritable « roman freudien », et pour penser la personnalité de la parricide, la figure de la « freudienne », jeune fille œdipienne et émancipée intellectuellement et sexuellement, cristallisant les inquiétudes soulevées par le double processus d'émancipation des femmes et des jeunes. Contrairement à l'approche historique classique, qui analyse la diffusion de la psychanalyse en mettant l'accent sur la confrontation entre la théorie freudienne et le monde savant, l'étude rend compte de la mobilisation de la psychanalyse autour d'un fait divers, en privilégiant l'analyse du support de celui-ci, c'est-à-dire la presse, et souligne la diffusion de la psychanalyse, sous une forme galvaudée et polémique, dans le discours social des années 1930.On the “Freudism” surrounding a Crime: The Violette Nozière Affair, 1933–1934In Paris in 1933, Violette Nozière, a young woman of eighteen, poisoned her parents, explaining that she had wished to avenge herself of an incestuous father. This criminal case, which was front-page news in 1930s France, gave rise to a huge debate into which psychoanalysis invited itself. This article elucidates the way in which this human interest news story was able to call upon, discuss and test psychoanalysis, by inviting it to account for the motive advanced by the criminal —which was interpreted as a veritable “Freudian novel”— and to conceive of the personality of the parricide and the figure of the “Freudian” woman, an Oedipal young girl emancipated both intellectually and sexually, who crystallized the concerns raised by the dual process of the emancipation of women and young people. In contrast to the classical historical approach, which analyzes the dissemination of psychoanalysis by emphasizing the confrontation between Freudian theory and the world of scholarship, this study documents the mobilization of psychoanalysis around a human interest news story, by focusing on the favoured vehicle of such stories, i.e. the press. In doing so it underlines the dissemination of psychoanalysis, in a hackneyed and polemical form, in the social discourse of the 1930s.
- L'historicité de l'historien ou la place des morts - Ivan Jablonka p. 83-98 Retour sur expérience, cet article évoque les questions de méthode soulevées par mon essai de biographie familiale. L'enjeu est multiple : non seulement montrer que notre moi a une histoire et que son analyse contribue à la scientificité de la démarche, mais mobiliser, au sein du texte, un « je » de méthode ; admettre que l'écriture fait partie de l'enquête, sans quoi la production de connaissances reste incomplète ; enfin, sur les traces de Michel de Certeau, rappeler que l'historien fait dialoguer les morts et les vivants. Il s'agit, en un mot, d'être sensible à notre historicité. L'historien fait partie de l'histoire.The Historicity of the Historian, or the Place of the Dead
This feedback article evokes the methodological questions raised by my essay of family biography. The stakes are multiple: showing that our self has a history and that its analysis contributes to the scientificity of the approach, as well as mobilizing a methodological “I” within the text; admitting that writing is part of the enquiry, without which the production of knowledge remains incomplete; and, finally, following in the footsteps of Michel de Certeau, recalling that the historian brings the dead and the living into dialogue. The idea, in a word, is to be sensitive to our historicity. The historian is part of history. - Dépouillement - Philippe Artières p. 99-112
- Je suis celui qui creuse dans la mémoire des choses enfouies - Laurent Olivier p. 113-120 Nous ne pouvons pas retourner au passé, ni l'évoquer à partir de ce qu'il en reste. Dans le présent autour de nous il n'en demeure rien de directement reconnaissable, si ce n'est une carcasse vide où nous seuls savons que « cela a été ». Ce qui reste est enfoui, à l'état de loques et d'épaves, sous la surface de la conscience, dans les profondeurs du rêve ou dans l'épaisseur du sol. Il n'y a rien d'autre, de sorte que le rêve devient pour nous la seule expérience du passé – sa véritable survivance en temps réel – dans la mesure où le présent est le lieu où le passé subsiste, à l'état de ruine enfouie. Ce n'est qu'avec ces débris souillés ou desséchés, scellés dans les ruines englouties du passé, que nous pouvons conserver un contact avec notre passé disparu. Mais cette identité « originelle » du passé est perdue, ou plutôt elle n'existe plus qu'ensevelie et défaite. Elle est irrémédiablement changée avec le temps, qui nous la rend toujours plus inaccessible et incommunicable. Des lieux abandonnés, jonchés de loques et de débris, dont la présence n'en finit pas de travailler notre présent : l'archéologie n'a pas d'autre place que celle-là.I am that one who digs in the jerk of the Past
Archaeology doesn't deal with past events —past dynasties, past empires. It deals with what has materially happen and left a physical trace anywhere. A man digging a hole to plant does something much more important, regarding the archaeological evidence, than the death of a king or a battle lost or won. Archaeology deals with things and places, everywhere; it is about the way they have “received” the daily events of the past, how they have reacted to change, how they have transmitted what they are made of. Archaeology is about memory, the material memory of places and things. And doing so, archaeology is not about the past itself, but more about the present, since those dirty and ugly remains of the past —pieces of broken pots or broken tools, garbage, dead bodies, abandoned houses...— are not found in the past they come from but directly in the present, in our present where we do find them. Archaeology is about duration, since any material thing —no matter the time of the past it has been created, no matter the moment it has been thrown away— keeps lasting again and again, in the various presents following the time it was functioning. And so, material memory is always transforming, while transmitting, this inheritance of the past. - Paradoxes de « l'archive » - Denise Ogilvie p. 121-134 Entre l'histoire, l'archéologie, la philosophie, la psychanalyse et la pratique des archives circule et s'échange un vocabulaire nomade dont le partage semble aller de soi, sans que soient clarifiées leurs modalités de circulation et d'échange. L'usage du terme « archive » en est un cas particulier. Il est saisi ici dans le moment de son apparition puis de sa construction comme concept majeur dans les œuvres de Foucault et de Derrida. L'auteur propose d'associer ces représentations à l'expérience très singulière de l'accès aux archives : de part et d'autre du guichet se confrontent deux expériences et deux perceptions incommensurables, au sens propre du terme. Il est peu de situations scientifiques où la perception globale d'un objet (un fonds d'archives) est proposée par ceux qui en préparent l'usage (les archivistes) sous la forme d'une consommation morcelée et ponctuelle (des lots de cartons) en contradiction complète avec leur propre connaissance, qui en a modelé la forme (le classement). L'« archive » pourrait être le nom de cette distorsion.Paradoxes of the “archive” After having observed the different status and use of the term “archive” in the philosophic works of Foucault and Derrida, the author make the following hypothesis: on either side of a repository's counter, an object (archival fonds) is proposed by those (archivists) who prepare it for users (researchers) in a fragmental form (a batch of files) with nothing in common with their own knowledge of the fonds and the shape they gave to it by the arrangement. There are not many scientific situations this could be compared to. Perhaps “archive” is the name for this distortion?
- Archives psychanalytiques à l'IMEC - André Derval p. 135-139 Cet article retrace l'histoire des collectes d'archives psychanalytiques à l'IMEC. Il décrit les circonstances ayant entouré celles-ci et l'éventail des utilisations qui en sont attendues.Psychoanalytical Archives at IMECThis article traces the history of the collection of psychoanalytic archives in IMEC. It describes the circumstances surrounding the collection's existence and the range of work it is expected to facilitate.
- Éléments de réception de Martin l'archange : Philippe Boutry et Jacques Nassif, Martin l'archange, Paris, Gallimard, 1985 - Philippe Artières p. 141-156 L'article examine la réception dont a fait l'objet à sa sortie, en 1985, l'ouvrage de Philippe Boutry et Jacques Nassif, Martin l'Archange, qui constitue un des rares livres dans lequel un historien et un psychanalyste entreprennent de confronter, sur un même dossier, leur point de vue mais aussi leurs grilles d'analyse. Après avoir rappelé les partis pris de l'ouvrage, l'auteur relate et cite de nombreux extraits des compte rendus (dont celui de Jacques Maitre, figure centrale de l'usage de la psychanalyse en histoire) qui parurent dans les revues scientifiques et donne de larges extraits de la polémique qui se développa dans les colonnes de la revue L'Histoire.Elements of Reception of Martin l'archange. Philippe Boutry and Jacques Nassif, Martin l'Archange
This article examines how Philippe Boutry and Jacques Nassif's Martin l'Archange was received when it was published in 1985. This is one of the rare works in which a historian and a psychoanalyst undertake to compare their point of view as well as their interpretative frameworks on the same subject. After recalling the positions adopted in this work, the author relates and cites numerous extracts from reviews published in academic journals (including the review by Jacques Maitre, a central figure in the use of psychoanalysis in history) and offers large extracts from the polemic that developed in the pages of the journal l'Histoire.
Lieux et ressources
- Visite à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé - Évelyne Cohen, Pascale Goetschel p. 159-172
Regards croisés
- Représenter la Révolution au théâtre : Deux expériences entre histoire et fiction - Guillaume Mazeau, Pauline Susini, Marion Boudier p. 175-186
Trames
- Quand faut-il parler de cruauté ? : L'affaire des peaux tannées de la Vendée, décembre 1793 - Jean-Clément Martin p. 189-198
Retours sur...
- Philip Donnellan, l'homme insoumis - Fariborz Fallah p. 201-210
Actualités
- L'adulte « ludique » dans le monde publicitaire : entre inversion, régression et imbrication des états d'âge - Agnès Pecolo, Myriam Bahuaud p. 213-229
Grand entretien
- L'histoire culturelle vue d'Amérique : Entretien avec Ed Berenson - Laurent Martin p. 233-247
Hors cadre
- Beaux-arts et relations internationales sous le Second Empire : Théophile Silvestre et le projet d'une exposition d'art anglais au Salon de 1859 - Lyne Penet, Laurent Cazes p. 251-272
- La télévision et la connaissance des territoires du patrimoine - Thibault Le Hégarat p. 273-299 L'article se propose d'interroger le rapport au territoire construit par certaines émissions de télévision, non pas les émissions géographiques et touristiques, mais celles consacrées au patrimoine. Le second enjeu de l'article est ainsi de proposer le sujet du patrimoine comme une modalité de la connaissance des territoires. Que montrent-elles du territoire ? Est-ce à des fins pédagogiques ? Quel regard ces émissions portent-elles sur le territoire français et ses transformations ? L'article souhaite rendre compte de la proximité entre le patrimoine et le territoire et étudier les manières dont les programmes de télévision ont construit une connaissance du territoire à partir des objets patrimoniaux, ainsi que leur discours sur la France et son identité.Television and knowledge of the territories of heritage
This article aims to interrogate the relationship to territory constructed by certain television programmes —not geography or tourism-related programmes, but rather those devoted to heritage. The second aim of the article is thus to put forward the subject of heritage as a means of knowing territories. What do the programmes show? Is it for pedagogical ends? What perspective do these programmes bring to bear on French territory and its transformations? The article seeks to document the proximity between heritage and territory and to study the ways in which television programmes have constructed knowledge about territory on the basis of objects of heritage, as well as their discourse on France and its identity.