Contenu du sommaire
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
---|---|
Numéro | vol. 86, no 1, mars 2020 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Travailler avec les données ouvertes : comprendre l'utilisation des données ouvertes dans une optique pratique - Erna Ruijer, Stephan Grimmelikhuijsen, Jochem van den Berg, Albert Meijer p. 5-21 La quantité de données diffusées sur les plateformes par les administrations publiques explose depuis quelques années partout dans le monde. Ces plateformes de données gouvernementales ouvertes sont destinées à améliorer la transparence et la participation. Même si ces plateformes sont prometteuses, elles n'ont pas encore atteint leur plein potentiel. Les chercheurs ont épinglé des obstacles techniques et qualitatifs à l'utilisation des données ouvertes. Bien qu'intéressantes, ces questions ne tiennent pas compte du fait que le sens des données ouvertes dépend aussi du contexte et des personnes concernées. Dans la présente étude, nous analysons l'usage des données ouvertes dans une optique pratique – en tant que construction sociale qui apparaît au fil du temps en interaction avec les gouvernements et les utilisateurs dans un contexte donné – afin de mieux comprendre le rôle du contexte et de la représentation dans le développement des plateformes de données ouvertes. La présente étude s'appuie sur une recherche innovante basée sur l'action, dans laquelle les fonctionnaires et les citoyens collaborent dans le cadre d'initiatives pour trouver des solutions aux problèmes publics au moyen d'une plateforme de données ouvertes. Notre étude propose d'analyser les travaux dans le domaine des données ouvertes d'un point de vue interne. Nos observations indiquent que l'absence de cadre cognitif partagé en ce qui concerne l'interprétation des données ouvertes de même que l'absence d'ensembles de données de qualité peuvent empêcher les processus d'apprentissage collaboratif. Notre approche contextuelle souligne la nécessité de disposer de pratiques en matière de données ouvertes qui s'appuient sur des interactions riches avec les utilisateurs plutôt que sur des implémentations centrées sur le gouvernement. Notre étude propose d'analyser les travaux dans le domaine des données ouvertes d'un point de vue interne en examinant ce que font effectivement les gens des données ouvertes, leur influence et les leçons que l'on peut en tirer à propos des compétences, des connaissances et des technologies nécessaires pour pouvoir utiliser ces données. Nous verrons qu'il est essentiel de mettre en place un processus d'apprentissage collaboratif autour des données ouvertes pour développer des pratiques auxquelles adhèrent les initiatives citoyennes. Enfin, nous verrons que les interactions (numériques) continues autour des données ouvertes peuvent aboutir à des interprétations communes et à des pratiques intéressantes.During recent years, the amount of data released on platforms by public administrations around the world have exploded. Open government data platforms are aimed at enhancing transparency and participation. Even though the promises of these platforms are high, their full potential has not yet been reached. Scholars have identified technical and quality barriers of open data usage. Although useful, these issues fail to acknowledge that the meaning of open data also depends on the context and people involved. In this study we analyze open data usage from a practice lens – as a social construction that emerges over time in interaction with governments and users in a specific context – to enhance our understanding of the role of context and agency in the development of open data platforms. This study is based on innovative action-based research in which civil servants' and citizens' initiatives collaborate to find solutions for public problems using an open data platform. It provides an insider perspective of Open Data Work. The findings show that an absence of a shared cognitive framework for understanding open data and a lack of high-quality datasets can prevent processes of collaborative learning. Our contextual approach stresses the need for open data practices that work on the basis of rich interactions with users rather than government-centric implementations.
- Définir et évaluer la nature transformationnelle de la gouvernance des villes intelligentes : observations issues de quatre cas européens - Giorgia Nesti p. 23-40 Les villes intelligentes représentent une nouvelle approche en matière de développement urbain, qui s'appuie sur l'utilisation intensive des technologies de l'information et de la communication et sur la promotion de la durabilité environnementale, du développement économique et de l'innovation. Notre article vise à examiner si l'adoption de cette approche basée sur la ville intelligente suppose une transformation des structures institutionnelles et des pratiques administratives existantes. À cette fin, nous analysons quatre cas de villes intelligentes européennes : Amsterdam, Barcelone, Turin et Vienne. Nous allons décrire leurs modèles de gouvernance, étudier le niveau de transformation qu'ont subi leurs structures gouvernementales, décrire les principaux inconvénients et identifier les liens éventuels avec le paradigme émergent de la nouvelle gouvernance publique. Dans le présent article, nous examinons de manière approfondie la façon dont la gouvernance intelligente est mise en œuvre dans la pratique. Nous décrivons le modèle de gouvernance urbaine fondé sur la ville intelligente, un modèle qui est le fruit d'objectifs bien précis, de relations spécifiques entre les parties prenantes, de styles politiques et d'outils stratégiques bien déterminés. La gouvernance intelligente suppose l'adoption d'une nouvelle approche basée sur l'expérimentation, la collaboration avec les acteurs locaux et la réorganisation des structures gouvernementales existantes. Ce processus doit être dirigé par des acteurs publics et s'appuyer sur des outils adaptés afin de gérer les interactions, de favoriser la coordination, de renforcer la légitimité démocratique et l'imputabilité et de garantir des résultats tangibles pour les citoyens.Smart cities are a new approach to urban development based on the extensive use of information and communication technologies and on the promotion of environmental sustainability, economic development and innovation. The article is aimed at discussing whether the adoption of a smart city approach entails the transformation of existing institutional structures and administrative practices. To this end, four cases of European smart cities are analysed: Amsterdam, Barcelona, Turin and Vienna. The article describes their models of governance, investigates the level of transformation that occurred in their governmental structures, outlines the main drawbacks and identifies possible connections with the emergent paradigm of the New Public Governance.
- Antécédents et conséquences de l'attractivité des sites de médias sociaux de l'administration publique - W. Bernd Wirtz, Vincent Göttel, Paul F. Langer, Marc-Julian Thomas p. 41-61 Compte tenu du recours croissant aux canaux de médias sociaux dans les administrations publiques, la présente étude examine les antécédents et les conséquences de l'attractivité des sites de médias sociaux des administrations publiques, en particulier au niveau du gouvernement local. Nous nous appuyons sur un modèle basé sur la théorie des usages et des gratifications et appliquons une approche de modélisation par équation structurelle en testant notre modèle sur la base des données d'une enquête menée auprès de 164 citoyens en Allemagne qui utilisent des sites de médias sociaux dans le contexte de l'administration publique. Nous constatons ainsi que la motivation sociale, le contenu généré par les utilisateurs et le contenu généré par les administrateurs publics ont une influence positive significative sur l'attractivité. De plus, l'attractivité a une influence positive à la fois sur l'intention d'utilisation et sur l'intention de bouche à oreille (BàO). L'attractivité des sites de médias sociaux des institutions publiques, comme Facebook, est en grande partie déterminée par trois facteurs : les utilisateurs souhaitent se connecter à d'autres utilisateurs et l'attrait du contenu généré par les institutions publiques ainsi que par d'autres utilisateurs. Les données empiriques indiquent qu'augmenter l'attractivité des pages de médias sociaux est un moyen d'inciter les utilisateurs à utiliser plus souvent le site social et à recommander la page à d'autres personnes. Dans ce contexte, les gestionnaires de médias sociaux des sites de l'administration publique doivent s'efforcer de proposer une plateforme ouverte permettant aux citoyens d'échanger des informations et de proposer un contenu intéressant et tourné vers le citoyen.With regard to the increasing use of social media channels in public administrations, this study investigates antecedents and consequences of public administration's social media website attractiveness, focusing on the local government level. We derive a model based on the Uses and Gratifications Theory and apply a structural equation modeling approach by testing our model based on a survey data of 164 citizens in Germany using social media websites in the context of public administration. As a result, we find that Social Motivation, User-Generated Content and Public Administrator-Generated Content have a significant positive influence on Attractiveness. Moreover, Attractiveness positively affects both Intention to Use and Word-of-Mouth (WoM) Intention.
- Entreprises sociales, marketing et prestation durable de services publics - Madeline Powell, Stephen P. Osborne p. 63-81 Dans le présent article, nous voyons si les entreprises sociales sont capables de respecter le discours de politique publique qui les entoure pour devenir des prestataires durables de services publics. Pour ce faire, nous examinons leur activité de marketing dans le nord-est de l'Angleterre et nous nous intéressons plus particulièrement aux entreprises sociales proposant des services publics sociaux aux adultes. Nous constatons que les entreprises sociales préfèrent employer une approche marketing axée sur le produit plutôt qu'une approche marketing relationnelle axée sur le service. Cela nuit à leur capacité à établir des relations durables avec l'ensemble de leurs principales parties prenantes qui sont essentielles pour une gestion efficace du service et, fatalement, affaiblit leur potentiel en tant que prestataires durables de services publics. Nous utilisons ensuite la théorie du service pour définir un modèle de marketing et une pratique commerciale différents, précisément prévus pour répondre à la nécessité d'établir ces relations. Dans le présent article, nous soulignons la nécessité pour les praticiens du service public d'adopter une approche axée sur le service dans le domaine de la gestion des services publics, plutôt qu'une approche fondée sur le produit, comme dans le secteur de la fabrication. Nous décrivons les principaux éléments du marketing relationnel notamment et expliquons comment cette approche peut contribuer de manière substantielle à une prestation durable de services publics.This article explores whether social enterprises are capable of fulfilling the public policy rhetoric surrounding them, to become sustainable providers of public services. It does this by examining their marketing activity within North-East England and focuses on social enterprises delivering adult social care public services. It finds that social enterprises are employing a product-dominant approach to marketing rather than a service-oriented, relationship marketing, approach. This undermines their ability to build the enduring relationships with all their key stakeholders that are the key to effective service management and fatally weakens their potential as sustainable public service providers. The article subsequently uses service theory to build an alternative model of marketing and business practice predicated precisely upon the need to build such relationships.
- Analyse de l'évolution de l'appareil gouvernemental central en Chine - Liang Ma, Tom Christensen p. 83-101 La structure des institutions politiques et administratives est importante pour la réalisation des objectifs publics. Elle n'est cependant pas figée : elle peut évoluer en raison de processus environnementaux et culturels, ou sous l'effet de changements de direction. Les changements structurels dans l'appareil gouvernemental central figurent en bonne place dans le courant de littérature récent sur la réforme et le changement, mais on sait peu de choses sur les changements structurels dans les contextes autres que ceux des démocraties occidentales. Dans le présent article, nous analysons les principaux types de changements structurels survenus au cours des 70 dernières années dans l'appareil gouvernemental central en Chine, de même que les raisons possibles à leur origine. Nous observons des profils intéressants de changements structurels en accord avec les évolutions administratives. Grâce aux perspectives multiples de la théorie de l'organisation, ceux-ci peuvent s'expliquer principalement par les cycles politiques ou les mesures prises par les responsables centraux, mais ils ont aussi été influencés par des éléments culturels, la croissance économique et la transformation sociétale. Nous analysons les principaux profils de la restructuration organisationnelle du gouvernement central chinois opérée entre 1949 et 2016. Il apparaît que les cycles politiques et la réforme et le développement économiques sont les principaux facteurs de l'évolution structurelle. Les résultats indiquent que si la volonté politique des hauts dirigeants joue un rôle décisif dans la conduite des réformes structurelles, les réformes institutionnelles ne dépassent généralement pas encore le stade du discours et du symbolisme, et ne transforment pas de manière substantielle le paysage de l'architecture gouvernementale. Les réformes structurelles durables sont difficiles à bien mettre en œuvre, ce qui laisse penser que d'autres solutions sont peut-être nécessaires pour simplifier les processus administratifs et améliorer la coordination entre les agences.The structure of political and administrative institutions is important for achieving public goals. It is not fixed, however, but may change as a result of environmental and cultural processes or because of changes in leadership. Structural changes in the central government apparatus feature prominently in the recent strand of reform and change literature, but we know little about structural changes in contexts other than Western democracies. In this article, we analyze the main types of and possible reasons for structural changes in the central government apparatus in China over the past 70 years. We find interesting patterns of structural change in line with administrative developments. Using the multiple perspectives of organization theory, these can be primarily explained by political cycles or action taken by the central leadership, but they have also been influenced by cultural elements, economic growth, and societal transformation.
- L'évaluation des politiques au Parlement : la fonction de catalyseur des groupes d'intérêt - Frédéric Varone, Pirmin Bundi, Roy Gava p. 103-120 Les députés au Parlement demandent des évaluations des politiques et utilisent les observations qui en résultent pour éclairer le processus législatif et demander des comptes au gouvernement. Étant donné que la plupart des représentants élus ont noué des liens solides avec des groupes d'intérêt, on est en droit de se demander si ces relations privilégiées influencent le comportement des députés au Parlement. Dans la présente étude, nous examinons dans quelle mesure les liens qu'entretiennent les députés avec des groupes influencent leurs demandes d'évaluation des politiques. Les données empiriques indiquent qu'indépendamment des caractéristiques du parti de l'individu, les députés ont plus de chances de demander des évaluations dans les domaines stratégiques où ils ont des liens avec un groupe. Cette observation vaut également même lorsque l'on tient compte d'une mesure classique relevant de la spécialisation du député, comme l'appartenance à une commission législative. Ces observations indiquent que les liens entre les députés et les différents types de groupes d'intérêts doivent être pris en considération lorsque l'on tente d'expliquer le comportement parlementaire dans les différents domaines stratégiques. Pour influencer le processus d'élaboration des politiques, les groupes d'intérêt participent aux procédures de consultation et aux audiences parlementaires, ils font pression sur les représentants élus et apportent leur expertise stratégique aux décideurs. Ces stratégies de défense des intérêts ont fait l'objet de nombreuses études. Dans le présent article, nous innovons en démontrant que les groupes d'intérêt favorisent en outre la réalisation d'évaluations stratégiques. Les députés ayant des liens avec un groupe d'intérêt travaillant dans un domaine spécifique sont susceptibles de demander des évaluations stratégiques dans ce domaine de politique. Les groupes d'intérêt renforcent la demande parlementaire d'évaluations et, dès lors, peuvent potentiellement contribuer à l'imputabilité du gouvernement et de l'administration publique.Members of Parliament (MPs) request policy evaluations and use the resultant findings to inform law-making and hold the government to account. Since most elected representatives have developed strong ties to interest groups, one might wonder whether these privileged relationships influence MPs' parliamentary behavior. This study investigates how MPs' affiliations to groups affect their demand for policy evaluations. Empirical evidence shows that, regardless of respective party or individual characteristics, MPs are more likely to request evaluations in those policy domains where they have a group affiliation. This effect holds even when controlling for a classical measure of MP's policy specialization, such as legislative committee membership. These findings suggest that ties between MPs and specific types of interest group should be considered when explaining parliamentary behavior across different policy domains.
- Quo Vadis ? Le gouvernement local en Turquie après les réformes de la gestion publique - Evrim Tan p. 121-139 Dans les années 2000, la Turquie a réformé son système d'administration publique conformément aux principes du nouveau management public (NMP) en optant pour un système plus décentralisé. Même si l'objectif initial du processus de réforme est de parvenir à un système de gestion publique décentralisé et plus efficace, on peut se demander si cet objectif sera jamais atteint au vu des données empiriques et des statistiques officielles. Dans le présent article, nous analysons les législations des gouvernements locaux, le pouvoir d'appréciation du gouvernement central dans la gouvernance locale et les évolutions dans le statut du gouvernement local dans la gouvernance publique pour présenter l'évolution du système de gouvernement local en Turquie pendant le gouvernement du Parti de la justice et du développement. L'expérience de la Turquie dans la réforme de la gestion publique ressemble aux modèles de réforme du NMP dans les pays de tradition napoléonienne. Comme dans ces pays, l'accent a été mis sur les pratiques managériales plutôt que sur les éléments participatifs en vue d'améliorer l'efficience et l'efficacité des services publics. Pourtant, les observations faites en Turquie vont à l'encontre de l'idée que les réformes managériales permettront à elles seules, sans améliorer la gouvernance démocratique locale, d'améliorer l'efficience et l'efficacité des services publics.In the 2000s, Turkey has reformed its public administration system in line with New Public Management (NPM) principles towards a more decentralized system. Although the initial aim of the reform process is set to achieve a decentralized and more efficient public management system, the empirical data and official statistics cast doubt on whether this outcome will ever be achieved. Analyzing local government legislation, the discretion of central government in local governance, and the changes in the status of local government in public governance, the article presents the evolution of the local government system in Turkey during the Justice and Development Party government.
- L'accès à l'information au Bénin : étude de cas - Vincent Mabillard, Bellarminus G. Kakpovi, Bertil Cottier p. 141-158 La transparence est aujourd'hui une priorité pour la plupart des gouvernements. Le nombre de pays qui ont adopté une loi sur l'accès aux documents administratifs est en augmentation. Les lois sur l'accès à l'information ne remplacent pas la transparence, mais elles peuvent signaler la volonté d'un gouvernement d'accroître l'ouverture. Jusqu'à présent, la plupart des études se sont intéressées aux États où de telles lois existent, notamment en Europe et en Amérique du Nord, tandis que très peu de recherches ont été menées en Afrique. La présente contribution vise à capitaliser sur les recherches antérieures pour présenter le cas du Bénin. Les questions de recherche portent sur le développement de l'accès à l'information, les obstacles à l'introduction d'une loi plus ferme dans ce pays et les attentes du gouvernement en matière de transparence. Les données sont basées sur des entretiens avec des organisations de la société civile, un fonctionnaire chargé de l'accès aux documents administratifs au Bénin et plusieurs employés de l'administration nationale. Les résultats montrent comment les différences contextuelles et institutionnelles façonnent les réformes en matière de transparence, l'importance de la question de la sensibilisation et de l'accès en général, et comment les pratiques actuelles influencent l'approche en ce qui concerne l'accès aux documents administratifs au Bénin. Le cas du Bénin montre comment la transparence peut être renforcée par les médias, les membres du Parlement et les organisations de la société civile. L'action combinée de ces différentes parties prenantes, également soutenue par des partenaires régionaux et internationaux, peut conduire à une transparence administrative accrue. Dans le présent article, nous mettons en avant la volonté des travailleurs du secteur public à créer une administration plus transparente, même s'ils sont encore confrontés à des problèmes de mise en œuvre majeurs, comme le manque de formation du personnel, le manque de ressources ou la diffusion et la compréhension de l'information au sein de la population.Transparency is nowadays at the top of the agenda for most governments. The number of countries that have adopted a law on access to administrative documents is on the rise. Access to information laws do not provide a substitute for transparency, but they may signal the willingness of a government to increase openness. So far, most studies have focused on states where such laws exist, especially in Europe and North America, while very little research has been conducted in Africa. This contribution is intended to capitalise on previous research to present the case of Benin. Research questions focus on the development of access to information, barriers to an introduction of a stronger law in that country and the administration's expectations regarding transparency. Data are based on interviews with civil society organisations, an official in charge of access to administrative documents in Benin and several employees of the national administration. Findings show how contextual and institutional differences shape transparency reforms, the importance of the issue of global awareness and access, and how current practices influence the approach towards access to administrative documents in Benin.
- La corruption dans la gestion des migrations : une perspective de réseau - Daniela Pianezzi, Giuseppe Grossi p. 159-175 Dans le présent article, nous examinons la relation entre les réseaux en tant que mode émergent de gouvernance publique et la corruption. C'est sur la base de la vision théorique de la théorie de l'acteur-réseau que nous examinons un exemple italien de corruption lié à l'attribution de marchés gouvernementaux pour la gestion du CARA de Mineo, le plus grand centre d'accueil de migrants en Europe. Notre analyse montre qu'un réseau de gouvernance peut transformer la corruption proprement dite en un réseau où les abus de pouvoir peuvent proliférer grâce à l'opacité résultant de la multiplicité des acteurs, des interactions et de la fragmentation qui caractérisent le système de gouvernance. Dans le présent article, nous élaborons une analyse destinée à mettre en évidence l'efficacité des stratégies de lutte contre la corruption en analysant les points critiques du système de gouvernance mis en place par le gouvernement italien pour faire face aux flux migratoires. Notre article offre dès lors un éclairage pertinent aux décideurs politiques et aux institutions nationales et européennes.This article explores the relation between networks as an emerging mode of public governance and corruption. Adopting the theoretical lens of actor-network theory, the article investigates an Italian episode of corruption related to the awarding of government contracts for the management of Mineo's CARA, Europe's largest reception centre for migrants. The analysis shows that a governance network may turn corruption itself into a network where abuse of power can proliferate thanks to the opacity resulting from the multiplicity of actors, interactions and fragmentation characterizing the governance system.
- La responsabilité des agents de l'État : étude de cas sur la Pologne - Dawid Chaba p. 177-190 Pour exercer le rôle d'agent de l'État, il faut accepter une certaine responsabilité. Cela vient du fait que les fonctionnaires assument diverses tâches d'une grande importance tant pour l'État que pour les citoyens. Ces tâches doivent être accomplies de manière professionnelle, intègre et légale. Lorsque ce n'est pas le cas, il est essentiel de pouvoir demander des comptes aux fonctionnaires et de les traduire en justice. Le présent article porte sur les questions fondamentales concernant un type bien précis de responsabilité, à savoir la responsabilité financière en cas de violation grave de la loi. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la détermination de la portée subjective et objective de ladite responsabilité. La présente recherche propose aux praticiens de l'administration publique de comprendre de manière détaillée les questions liées à la responsabilité des employés de l'administration en cas de violations graves de la loi. Les agents de l'État doivent savoir que les tâches qu'ils accomplissent doivent être effectuées de manière minutieuse et conformément à la loi compte tenu de leur importance pour l'État et les citoyens. Dans le cas contraire, il convient de demander aux fonctionnaires de répondre de leur action et de les en rendre responsables. Dans le présent article, nous voyons comment la réglementation est mise en œuvre dans la pratique dans le système juridique polonais, si les fonctionnaires sont effectivement tenus responsables et examinons diverses questions pertinentes.Performing the role of a public official entails the necessity of accepting a certain responsibility. This results from the fact that officials handle various tasks of great significance to both the state and its citizens. The duties should be carried out in a professional, upright and lawful manner. Otherwise, it is essential to hold public officials responsible and bring them to justice. This article will focus on the basic issues concerning one particular type of responsibility, which is a financial liability for a serious breach of the law. A particular emphasis will be put on the specification of the subjective and objective scope of the said responsibility.
- La réputation bureaucratique aux yeux des citoyens : analyse des agences fédérales américaines - Danbee Lee, Gregg G. Van Ryzin p. 191-208 On peut définir la réputation bureaucratique comme l'ensemble des croyances sur les capacités, les rôles et les obligations des organisations publiques, qui s'inscrivent dans un réseau fait de publics multiples (Carpenter, 2010). Même si les citoyens représentent l'un des publics les plus importants dans les démocraties, rares sont les études empiriques qui se sont penchées sur les croyances de ceux-ci à propos des différents organismes gouvernementaux et des facteurs individuels ou contextuels qui influencent ces croyances. Pour examiner cette question, nous analysons dans la présente étude les données d'une enquête politique unique de 2013 menée par le centre de recherche Pew qui représente les réponses de 1500 citoyens américains à propos de la réputation de douze agences fédérales. Les résultats indiquent que les citoyens considèrent la réputation de certaines agences (comme le CDC et la NASA) beaucoup plus favorablement que celle d'autres agences (comme l'IRS et le département de l'Éducation). Dans les analyses de régression, les résultats indiquent que la réputation des agences fédérales varie en fonction du niveau général de confiance des citoyens dans le gouvernement et de leur idéologie politique, mais que les différences démographiques, socioéconomiques et régionales influencent également les jugements de réputation. Ces résultats apportent des éléments empiriques préliminaires permettant de mieux comprendre la réputation des agences gouvernementales aux yeux des citoyens et peuvent être intéressants pour les agences qui cherchent à gérer leurs relations avec le public. La réputation bureaucratique a des implications importantes pour les administrateurs publics en raison de son influence sur l'autonomie, le pouvoir et la légitimité des agences gouvernementales. Dans la présente étude, nous examinons la réputation de douze agences du gouvernement fédéral américain et identifions les déterminants individuels et contextuels de la notation de la réputation par les citoyens. Nous allons voir que les réputations diffèrent d'une agence à l'autre et que certains facteurs, notamment l'idéologie politique et la confiance dans le gouvernement, influencent la façon dont le public perçoit la réputation des agences. Ces résultats peuvent aider les praticiens à mieux comprendre comment gérer stratégiquement la réputation de leur agence, compte tenu de l'attitude de plus en plus critique des citoyens.Bureaucratic reputation has been defined as a set of beliefs about a public organization's capacities, roles, and obligations that are embedded in a network of multiple audiences (Carpenter, 2010). Although one of the most important audiences in a democracy is the citizenry, very little empirical investigation has looked at citizens' beliefs about specific government agencies and what individual or contextual factors influence these beliefs. To examine this question, this study analyzes data from a unique 2013 Pew Political Survey that represents the responses of 1500 US citizens on the reputations of 12 federal agencies. Results demonstrate that citizens view the reputations of some agencies (such as the CDC and NASA) much more favorably than other agencies (such as the IRS and the Department of Education). In regression analyses, findings suggest that the reputation of federal agencies varies according to citizens' general level of trust in government and their political ideology, but that demographic, socioeconomic and regional differences also shape reputation judgments. These findings provide some preliminary empirical understanding of the reputation of government agencies in the eyes of the citizenry and may have implications for agencies seeking to manage their relationship with the public.