Contenu du sommaire : Social-démocraties germanophones: modèles, circulations, appropriations
Revue | Histoire@Politique |
---|---|
Numéro | no 47, mai-août 2022 |
Titre du numéro | Social-démocraties germanophones: modèles, circulations, appropriations |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier
- Les social-démocraties de l'espace germanophone au XXe siècle : nouvelles approches et expériences transnationales - Jean-Numa Ducange, Karim Fertikh Depuis Max Weber, les social-démocraties germanophones (Allemagne, Autriche-Hongrie/Autriche, Suisse) ont été des objets importants pour le développement de la recherche sur les partis politiques. La recherche française, restée longtemps marginale dans ce domaine, a connu une recrudescence de travaux portant sur ces partis germanophones. Ce dossier porte témoignage de ce renouveau et entend notamment mettre l'accent sur les expériences transnationales, en refusant cependant de passer du « roman national » à l'illusion du tout-transnational. Pour ce faire, il est nécessaire d'étudier des cas concrets issus de différentes périodes (couvrant un long XXe siècle) et de différents pays de l'espace germanophone.Since Max Weber, German-speaking social democracies (Germany, Austria-Hungary then Austria, and Switzerland) have been important subjects for emerging research on political parties. French research, which long remained marginal in this sphere, has seen a resurgence of interest in German-speaking political parties. This dossier attests to this revival and emphasizes transnational experiences, while recognizing that all national narratives cannot be encompassed by the illusion of complete transnationalism. In order to do so, concrete cases from different periods (encompassing the long 20th century) in the different countries of the German-speaking world will be studied.
- Frontières nationales et barrières sociales dans les mouvements féministes et le mouvement ouvrier féminin allemands (1871-1918) - Anne-Laure Briatte Le présent article étudie un aspect négligé dans l'historiographie des mouvements féministes allemands de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : les relations entre mouvements féministes bourgeois et mouvement ouvrier féminin. Il s'agit de comprendre pourquoi les mouvements féministes et le mouvement ouvrier féminin allemands n'ont jamais coopéré plus que ponctuellement. La première partie relate comment les féministes allemandes se sont d'emblée placées dans une perspective internationale, mais non trans-classe. Dans la deuxième partie sont analysés les facteurs idéologiques, stratégiques et symboliques qui ont fait obstacle à une coopération plus qu'épisodique entre ces mouvements en Allemagne. La troisième partie se penche sur les usages d'un espace public sectoriel international, dans lequel les frontières nationales étaient franchies avec aisance, tandis que les barrières sociales semblaient proprement infranchissables. Dans la quatrième et dernière partie, il est montré que la guerre a certes mis l'internationalisme des réseaux féministes sous l'éteignoir, mais a permis aux mouvements féministes bourgeois et ouvriers allemands de se rapprocher et même de lutter ensemble pour obtenir le droit de vote pour les femmes.This article examines an aspect that has been often overlooked in the historiography of German feminist movements during the late 19th and early 20th centuries: the relationship between bourgeois feminist movements and the women's labor movement. We shall seek to understand why the German feminist and women's labor movements never cooperated on more than an ad hoc basis. The first part of this article describes how the leaders of the German women's movements placed themselves, from the very beginning, in an international but not a trans-class perspective. The second part analyzes the ideological, strategic, and symbolic factors that prevented anything more than episodic cooperation between these two movements in Germany. The third part looks at the uses of an international sectoral public space, in which national borders were crossed with ease, while social barriers remained quite impermeable. In the fourth and final part, we shall show that the war certainly pushed aside the internationalism of the feminist networks, but nonetheless allowed the German bourgeois and working-class women's movements to communicate and even to fight together to obtain the right to vote for women.
- 1904-1905, 1911-1912 : le SPD entre paix et intérêts nationaux - Elisa Marcobelli Cet article aborde l'attitude du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) dans les moments de tension diplomatique internationale, en se concentrant plus spécifiquement sur les initiatives prises pour répondre à celles du socialisme français. Les moments clés qui sont analysés ici sont la « Doppelkrise » (1904-1905) et les années pendant lesquelles la guerre italo-turque a lieu (1911-1912). L'article montre que la manière dont le SPD réagit aux crises internationales change de manière significative entre 1904 et 1911. Si, lors de deux moments de tension de 1904-1905, le SPD a du mal à afficher sa solidarité internationale à l'égard du socialisme français, ce n'est plus le cas lors de la guerre italo-turque. En 1911-1912, en effet, l'Allemagne et la France ne sont pas impliquées dans la guerre en cours, le SPD et la SFIO affichent alors avec force leurs liens d'amitié.This article discusses the attitude of the German SPD during times of international diplomatic tensions, focusing specifically on the initiatives it took in response to the French Socialist movement. The key moments analyzed here are the Doppelkrise (double crisis) of 1904–1905 and the years during which the Italo-Turkish War took place (1911–1912). This article illustrates that the manner in which the SPD reacted to international crises evolved significantly between 1904 and 1911. If, during two tense moments in 1904–1905, the SPD found it difficult to exhibit international solidarity with French Socialism, this was no longer the case during the Italo-Turkish War. In 1911–1912, in fact, since Germany and France were not involved in the ongoing war, the SPD and SFIO strongly displayed their ties of friendship.
- Les premières idées d'Europe de Willy Brandt en exil (1933-1945) : lignes de force et continuités - Pénelope L. Patry Cette contribution vise à mettre en lumière les grandes idées européennes esquissées par Willy Brandt en Scandinavie entre 1933 et 1947. Elle en questionne aussi les lignes de force et la postérité. L'hypothèse est ainsi posée que les écrits européens de l'exil donnent accès à une grille de lecture de la politique européenne qui sera cella de Brandt dès la fin des années 1950.This contribution aims to shed light on the European ideas elaborated by Willy Brandt in Scandinavia between 1933 and 1947. It also questions the lines of force and the posterity of these nascent ideas. This article suggests that European writing on exile thus created the interpretive framework that would inform Brandt's view of European politics at the end of the 50s.
- Être député en France et en Allemagne fédérale au cours de la crise de 1968. Étude comparée des parlementaires de la FGDS et du SPD (1967-1968) - Nicolas Batteux La crise des années 1968 plaça les partis politiques occidentaux devant un défi important, qui vint remettre en cause leur légitimité démocratique et leur capacité à représenter le peuple. Ce mouvement se nourrit d'interactions transnationales, de la reprise de causes similaires et de pratiques de mobilisation semblables. Confrontés à une problématique identique, les partis politiques de la gauche non communiste apportèrent-ils les mêmes réponses ? À l'exemple des groupes parlementaires FGDS en France et SPD en Allemagne fédérale, cet article montrera comment les stratégies adoptées furent marquées par le contexte national et par un rapport différencié à l'institution parlementaire.The 1968 crisis posed a grave issue for Western political parties and challenged their democratic legitimacy, as well as their ability to represent the people. The 1968 movement was built on transnational interactions, shared causes, and similar modes of mobilization. Did non-Communist left-wing parties respond to this crisis in the same way? This article will take the example of the French Federation of the Democratic and Socialist Left (FGDS) and German Social Democratic (SPD) parliamentary groups to show how the strategies of these political parties were influenced by their domestic context and the different ways in which the parliament was perceived in both countries.
- Bruno Kreisky et la recherche d'une « voie autrichienne » : enjeux internationaux et transnationaux - Laure Gallouët Cet article vise à étudier comment Bruno Kreisky, chancelier fédéral autrichien de 1970 à 1983, a placé la dimension transnationale au cœur de son action politique, tout en développant une « voie autrichienne ». Cela amène à s'interroger sur le rôle d'une coopération transnationale socialiste et l'importance des liens personnels et politiques, formels et informels, que Kreisky met à profit pour concevoir et mettre en œuvre sa politique. L'article présente tout d'abord sous l'angle de leur spécificité les grands projets de modernisation et de réforme portés par la social-démocratie autrichienne dans les années 1970. Dans le même temps s'ouvre avec l'ère Kreisky une période où l'international est placé au centre de l'action de la Seconde République d'Autriche, qui se distingue par sa politique de neutralité active et de nombreuses initiatives de médiation. Pour finir, l'existence d'un véritable « modèle autrichien » est envisagée sous l'angle de sa réception, ses apports et ses limites.This article examines how the Austrian Federal Chancellor Bruno Kreisky (1970–1983) placed the transnational dimension at the center of his political action, while developing a uniquely “Austrian way.” This raises the question of the role of transnational Socialist cooperation and the importance of the personal and political ties, both formal and informal, that Kreisky used to design and implement his policy. First, the article looks at the unique traits of the major modernization and reform projects supported by the Austrian social democracy in the 1970s. At the same time, the Kreisky Era was a period during which the international dimension was central for the Second Republic of Austria, which distinguished itself thanks to its policy of active neutrality and numerous mediation initiatives. Finally, the existence of a genuine “Austrian model” is considered in terms of its reception, contributions, and limitations.
- Ni « rouge » ni « pauvre type » ? Le parti socialiste suisse à la recherche de son électorat (1947-1983) - Zoé Kergomard Depuis quelques décennies, la question de l'ancrage social de l'électorat socialiste est devenue un chiffon rouge tant dans l'espace public qu'au sein des social-démocraties européennes, revenant souvent au lieu commun de partis ayant « abandonné » leur électorat ouvrier traditionnel à l'extrême droite. La question de la représentativité sociale des partis sociaux-démocrates n'est pourtant pas nouvelle et a depuis longtemps été pensée dans un cadre transnational, les acteurs partisans comparant les situations nationales et/ou s'inspirant de pratiques et d'idées des « partis frères ». L'impression même d'homogénéité passée des électorats sociaux-démocrates est à questionner au regard des mobilisations souvent interclassistes de ces partis, des transformations fines des mondes ouvriers et populaires depuis le XIXe siècle, et des migrations qui ont constamment interrogé le cadre d'action national des social-démocraties. Cet article prend le cas du Parti socialiste suisse pour analyser les schèmes d'appréhension de l'électorat et les stratégies de mobilisation développés par les cadres et activistes partisans. Si l'après-guerre marque l'intégration du parti dans les accords de partage du pouvoir sur la base de quotes-parts électorales supposément stables, le parti s'est, en coulisses, constamment interrogé sur son ancrage social et son rapport aux mondes ouvriers. En pleine guerre froide, le parti a d'abord cherché à écarter le stigmate du « rouge » et à s'adresser aux « classes moyennes ». L'arrivée des femmes sur le marché électoral en 1971, mais aussi les tensions autour de la forte migration de travail dans les années 1960-1970 conduisent les sociaux-démocrates à repenser leur focalisation sur un électeur-type ouvrier, masculin et suisse.For the last few decades, the Socialist voter base has become a bugaboo in public discourse and in European social democracies more specifically. The idea that political parties have “abandoned” their working-class voters to the extreme right-wing of the political spectrum is frequently evoked. The question of the representativeness of social democratic parties is not a new one, however, and has long been discussed within a transnational framework, with partisan actors comparing national situations to each other and/or drawing inspiration from their “sister parties”. In reality, the very image of the homogeneity of historic social democratic electorates should be challenged, given the often trans-class movements of these parties, the nuanced transformations of working-class and popular environments since the 19th century, and the influence of immigration, which has constantly questionned the national framework of action for social democratic parties. This article will look at the Swiss Socialist Party to analyze how partisan cadres and activists think of and address voters. Although the postwar period saw the Party's integration into power-sharing agreements on the basis of allegedly stable electoral quotas, behind the curtain the Party was constantly rethinking its voter base and its relationship to the working class. During the Cold War, the Party first sought to shake off the “red” label and to reach the “middle class.” The arrival of women as voters in 1971, parallel to a wave of labor migration in the 1960s and 1970s, led social democrats to move past their focus on a male, Swiss, and working-class voter.
- Influences et transferts identitaires, programmatiques et personnels croisés entre le SPD ouest-allemand et le Parti social-démocrate en RDA (SDP/SPD-est) - Étienne Dubslaff Cette contribution étudie les transferts transnationaux croisés entre les deux partis sociaux-démocrates allemands par-delà la frontière étatique interallemande entre l'été 1989 et septembre 1990. On s'interrogera sur l'évolution des rapports de force entre les deux partenaires après la chute du Mur. Au fur et à mesure que le parti est-allemand parvient à s'établir et gagne en influence dans son pays, les deux partis tissent en effet des liens qui se traduisent par un jeu complexe d'influences croisées en matière organisationnelle, idéologique mais aussi programmatique. Partant, on étudiera l'évolution des positionnements et des fonctionnements sociaux-démocrates dans les deux Allemagne au gré des rebondissements événementiels jusqu'au point d'orgue que fut la fusion des deux partis en septembre 1990. L'analyse des modalités de cette fusion est riche en enseignements sur les rapports de force sociaux-démocrates au sein du pays unifié. Il en ressort que le modèle social-démocrate ouest-allemand s'est largement imposé en Allemagne de l'Est, moins par assentiment librement consenti que par inégalité de forces. Inversement, l'héritage du parti est-allemand n'est pas entièrement absent du SPD unifié.This article examines the transnational, cross-border transfers between the two German social democratic parties across the inter-German state border from the summer of 1989 to September 1990. It examines the shifting power relations between these two partners after the fall of the Berlin Wall. As the East German party became more established and influential in its own country, it developed links with it West German counterpart that resulted in a complex interplay of organizational, ideological, and programmatic influences. This article studies the evolution of the social democratic positioning and functioning of the two German parties over the course of the events leading up to their ultimate fusion in September 1990. The analysis of the modalities of this merger has many lessons to offer regarding the social democratic balance of power within the unified country. It shows that the West German social democratic model was largely imposed by force in East Germany, rather than accepted consensually. Conversely, the legacy of the East German party was not entirely absent from the unified SPD.
- La refondation programmatique du SPD à l'aube des années 1990 : un « Bad Godesberg II » ? - Sophie Bouiller En s'appuyant sur les débats idéologiques et les programmes du Parti social-démocrate allemand (SPD) de la seconde moitié des années 1980, cette contribution s'interroge sur la recréation d'un mythe fondateur et l'adéquation des idées social-démocrates avec leur époque. Elle porte un intérêt spécifique aux conditions de production d'écrits partisans, aux rapports de force nouveaux entre les acteurs et aux différentes temporalités qui présidèrent à l'entreprise de reconquête du pouvoir par le SPD, et à son échec, en 1990. Dans une perspective transnationale et comparative, elle intègre un questionnement succinct sur le Parti socialiste d'Autriche (SPÖ) puis Parti social-démocrate d'Autriche afin de mettre en perspective la transformation des social-démocraties germanophones à l'aube des années 1990.Looking at the ideological debates and platforms of the German Social Democratic Party (SPD) during the second half of the 1980s, this paper examines the reinvention of a foundational myth and how social democratic ideas were updated for changing times. This article will focus on the conditions under which partisan texts were produced, on the new balance of power between the various actors, and on the different temporalities that prevailed during the SPD's attempt to regain power (leading to its political failure in 1990). From a transnational and comparative perspective, it includes a brief investigation of the Socialist Party of Austria (SPÖ) — then called the Social Democratic Party of Austria — in order to contextualize the transformation of German-speaking social democracies at the beginning of the 1990s.
- Les social-démocraties de l'espace germanophone au XXe siècle : nouvelles approches et expériences transnationales - Jean-Numa Ducange, Karim Fertikh
Varia
- Faire campagne pour libéraliser le patronat : l'élection de François Perigot en 1986 et les réformes du Conseil national du patronat français (CNPF) - Yohann Morival L'article analyse les débats d'idées et l'évolution des pratiques au sein de la confédération patronale française en lien avec la libéralisation de l'économie française opérée au début des années 1980. En modifiant plusieurs missions du CNPF, la libéralisation de l'économie a suscité un débat interne au sein de l'organisation patronale sur son rôle et ses nouvelles missions. Ces discussions sont au cœur de l'élection pour la présidence du CNPF en 1986 où deux candidats s'opposent pour « adapter le CNPF au contexte libéral ». L'article articule deux ambitions. D'une part, il analyse la place du débat d'idées dans une campagne pour présider le CNPF au début des années 1980. Cela permet notamment d'identifier des pôles concurrents dans la production d'idées. D'autre part, l'article étudie la promotion de nouvelles formes d'action collective, comme le « lobbying ». Tenues ensemble, ces deux lignes d'analyse permettent de mieux comprendre ce que la libéralisation de l'économie fait aux organisations patronales.The article analyzes the ideological debates and evolving practices within the French National Employers' Organization, or CNPF, in connection with the liberalization of the French economy during the early 1980s. By modifying several of the CNPF's missions, economic liberalization gave rise to internal debate within the employers' organization regarding its new role and function. These discussions were at the heart of the election for the CNPF's presidency in 1986, when two candidates were campaigning to “adapt the CNPF to the liberal context.” The article combines two objectives. On the one hand, it analyzes the place of ideological debate in a campaign for the CNPF presidency in the early 1980s. This makes it possible to identify how competing ideas were produced. On the other hand, this article also examines how new forms of collective action, such as lobbying, were promoted. Taken together, these two lines of analysis allow us to better understand what the liberalization of the economy has done to employers' organizations.
- « Des catholiques contre le nacionalcatólicismo ? » : le syndicalisme d'inspiration catholique et l'immigration espagnole en France durant les années 1960 - Aubin Gonzalez Cet article s'intéresse au travail du syndicalisme d'inspiration catholique en direction de l'immigration espagnole en France entre 1961 et 1968. À partir des expériences proposées par la CFTC-CFDT pour des immigrés espagnols, puis celles des mouvements d'action catholique tels que la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC/JOC-F), il s'agit de comprendre comment le syndicalisme catholique français a pu leur permettre d'exprimer une critique du franquisme. Autrement dit, il s'agit d'interroger la « spécificité catholique » de ces groupes d'immigrés et de tenter de comprendre comment des immigrés ont pu acquérir une stratégie d'autonomie syndicale porteuse de valeurs d'inspiration catholique pensées comme démocratiques et alternatives à celles portées par le national-catholicisme.This article focuses on the work of Catholic trade unionism that targeted Spanish immigration in France between 1961 and 1968. Based on how CFTC-CFDT trade unions interacted with Spanish immigrants, compared to Catholic workers movements such as the Jeunesse ouvrière chrétienne (Young Christian Workers, JOC/JOC-F), this article shall elucidate how French Catholic trade unionism allowed for a critique of Francoism to emerge. In other words, this article tries to rethink the “Catholic specificity” of these immigrant groups, and to understand how immigrants were able to acquire a strategy of union autonomy that conveyed Catholic values that were democratic alternatives to those embodied by Spanish National Catholicism.
- Faire campagne pour libéraliser le patronat : l'élection de François Perigot en 1986 et les réformes du Conseil national du patronat français (CNPF) - Yohann Morival
Sources
- Raconter l'histoire du coup d'État depuis les poblaciones : le témoignage inédit d'une religieuse française à Santiago (Chili, 1973-1974) - Samuel Laurent Xu Le 11 septembre 1973, Nadine Loubet, connue au Chili comme Sœur Odile, est confrontée au coup d'État militaire des Forces armées du général Pinochet. Le président socialiste du gouvernement d'Unité populaire, Salvador Allende, est retrouvé mort. Une intense répression s'abat sur la gauche chilienne. La dominicaine française prend alors la plume pour raconter l'horreur et documenter les exactions dans des carnets manuscrits, rédigés au jour le jour pendant un peu plus d'un an. Établie en secteurs populaires comme religieuse ouvrière, Nadine Loubet participe également aux actions de résistance qui s'organisent dans les poblaciones pour venir en aide aux personnes persécutées par le nouveau régime. Cinquante plus tard, ses carnets constituent une source inédite pour comprendre les conséquences du coup d'État dans les quartiers périphériques de Santiago mais aussi prendre la mesure de l'invisibilisation des témoignages féminins issus de l'Église.On September 11th, 1973, Nadine Loubet, otherwise known in Chile as “Sister Odile,” witnessed General Pinochet's military coup. The death of Socialist president Salvador Allende was quickly followed by heavy repression that swept over the Chilean leftist forces. The French Dominican sister then began recounting the junta's horrors and abuses in her notebooks, in which she wrote daily over the course of about a year. Nadine Loubet also took part in the resistance initiatives that were organized from within the poblaciones where she was based as a worker nun and sought to help those persecuted by the new regime. Fifty years later, her notebooks constitute an unpublished source for understanding the consequences of the coup in Santiago's poblaciones and the erasure of women's testimonies from the Church.
- Raconter l'histoire du coup d'État depuis les poblaciones : le témoignage inédit d'une religieuse française à Santiago (Chili, 1973-1974) - Samuel Laurent Xu