Contenu du sommaire : Le corps en droit
Revue | Droit et cultures |
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Numéro | no 82, octobre 2021 |
Titre du numéro | Le corps en droit |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Le corps en droit.
- Une brève histoire juridique du corps. Le corps humain en tant qu'objet et sujet de droit - Ralph Evêque
- Le cadavre accusateur dans le procès du XIIIe au XVIIIe siècle en Occident : de la preuve révélée à la preuve raisonnée - Astrid Akopian Réceptacle de nombreuses croyances, le corps est perçu en Occident médiéval comme un « mode d'expression extérieur (foris) des mouvements intérieurs (intus) et invisibles de l'âme, des états psychiques, des émotions et de la pensée elle-même ». De ce fait, il occupera une place singulière dans les procédures criminelles, comme le montre l'ordalie du cercueil ou cruentatio. À partir du XIIIe siècle, il n'est en effet pas rare d'interroger la dépouille de la victime, afin de découvrir l'identité du meurtrier : selon la croyance populaire, le corps, animé par l'âme criant vengeance, se mettrait à saigner en présence du coupable. Le cadavre revêt dès lors une dimension sociale, juridique et fait la liaison entre l'ici-bas et l'au-delà. Malgré le mouvement de rationalisation touchant l'ensemble de l'Occident et le déclin progressif des ordalies, des témoignages mettent en évidence une survivance de la cruentatio au moins jusqu'au XVIIIe siècle. Cet appel au cadavre va perdre au fur et à mesure sa dimension providentielle pour constituer un élément probatoire dans les procédures judiciaires. Cette pratique, brouillant les frontières entre mystère et science, nous permettra de nous intéresser à la fonction du cadavre dans le procès : dévoiler une vérité tant révélée que raisonnée.In the medieval West, the human body, as a vessel of many believes, represents an “external mode of expression (foris) for the internal and invisible movements (intus) of the soul, the psychic states, the emotions and the mind itself”. It will thus play a prominent role in the criminal proceedings, as reflected by the ordeal of the coffin or cruentatio. From the thirteenth century, it is indeed pretty common to question the body of the victim in order to find out the murderer. According to a popular belief, the soul calling for vengeance could make bleed out the corpse in the presence of its perpetrator. Between this world and the Hereafter, the corpse acquires a social and a juridical dimension. Despite a movement of rationalism and the progressive decline of ordeals, the cruentation has continued to be used until at least the eighteenth century. This corpse call has progressively lost its providential dimension and has become a piece of evidence in the judicial proceedings. Through this ritual, blurring the boundary between mystery and science, this paper will focus on the evolving function of the corpse in the trial: discovering the truth both revealed and reasoned.
- Le corps des femmes : la place des filles-mères dans la « pyramide normative » chrétienne. Approche juridique et anthropologique des filles-mères dans la France médiévale (xiie-xve siècles) - Marjorie Coulas Les mères célibataires, autrefois appelées filles-mères, ont toujours tenu une place singulière dans la représentation féminine chrétienne. Depuis l'avènement du christianisme, les femmes se voient attribuer une place dans la société, en fonction de l'usage qu'elles font de leur corps : la vierge, la mère et la prostituée. La vierge est au sommet de la pyramide, encensée pour le contrôle qu'elle exerce sur son corps et sa vie, dévoués tous deux au Christ. La mère, rôle naturel de la femme, se place en seconde position de cette pyramide normative. Sa fonction, qui lui vient de la Genèse (1.28) « Croissez et multipliez-vous et remplissez la Terre », est encadrée par les lois canoniques. La prostituée, enfin, forme la base de cette pyramide. Mais si les Pères de l'Église considèrent la prostitution comme une abomination, les canonistes et la société, notamment celle du Moyen-Âge, voit en la prostituée une nécessité sociale. La prostituée est protégée, voire comprise. La fille-mère ne correspond à aucun de ces standards. Ce n'est ni Ève, la tentatrice, ni Marie, la vierge-mère. Si elle est mère, elle ne l'est pas selon les règles canoniques. Peu importe la raison qui l'a amenée à se retrouver mère, elle est nécessairement fautive. Sa faute : avoir succombé à la tentation suprême, l'appel du corps. La question est donc de savoir quelle place lui accorde les canonistes et les moralistes du Moyen-Âge dans la pyramide normative chrétienne.Unmarried mothers, formerly known as damsels, have always held a special place in Christian feminine representation. Since the advent of Christianity, women have been assigned a place in society according to the use they make of their bodies: the virgin, the mother and the prostitute. The virgin is at the top of the pyramid, praised for her control over her body and her life, both of which are devoted to Christ. The mother, the natural role of the woman, is second in this normative pyramid. Her function, which comes from Genesis (1.28) "Grow and multiply and fill the earth", is framed by the canonical laws. The prostitute, finally, forms the base of this pyramid. But if the Fathers of the Church consider prostitution as an abomination, the canonists and the society, notably that of the Middle Ages, see the prostitute as a social necessity. The prostitute is protected, even understood. The girl-mother does not correspond to any of these standards. She is neither Eve, the temptress, nor Mary, the virgin mother. If she is a mother, she is not one according to the canonical rules. Whatever her reason for being a mother, she is necessarily at fault. Her fault: having succumbed to the supreme temptation, the call of the body. The question is therefore what place the canonists and moralists of the Middle Ages give her in the Christian normative pyramid.
- La seconde mort de l'ennemi. Dégradation de cadavre, interdiction de sépulture et destruction des restes humains dans la Rome antique - Claire Laborde-Menjaud L'application d'une peine après la mort du condamné est rare dans la Rome antique. Toutefois, lorsque les actions du criminel ou du traitre menacent les fondements de la société, une condamnation de la mémoire est mise en œuvre. Cette condamnation se traduit de différentes manières et emporte des effets directs et indirects sur le condamné. Les effets directs se concentrent sur le corps ennemi. Ils consistent en la mort infamante, l'outrage au cadavre ou la destruction des restes humains. Les effets indirects atteignent l'honneur du défunt et cherchent à l'exclure de l'histoire de Rome. Ils se traduisent par la prohibition des cérémonies commémoratives, l'interdiction de la sépulture et la destruction des portraits de l'ennemi. Cette palette de sanctions permet à la société d'exprimer sa violence avant de se reconstruire.The application of a sentence after the death of the condemned person is rare in ancient Rome. However, when the actions of the criminal or traitor threaten the foundations of society, a memory sanction is implemented. This sanction is expressed in different ways and has both direct and indirect effects. Direct effects focus on the enemy's body and consist of the humiliating death, the corpse abuse and the destruction of human remains. Indirect effects hit the deceased's honor and try to ban them from the Roman history. They are reflected in the prohibition of funeral, the ban on burial and the destruction of the enemy's portraits. This range of sanctions allows the community to express its violence before rebuilding itself.
- Sur le déni de qualification juridique du corps vivant - Naomi Omeonga wa Kayembe Il y a bientôt trente ans déjà, dans son essai à propos du corps (L'affaire de la main volée : Une histoire juridique du corps, Seuil, 1993), le Professeur Baud (1943-2010), éminent historien du droit soutient, qu'au « XIXe siècle, la désincarnation du droit semble être enfin devenue le grand œuvre du droit civil ». Le corps de l'homme a vu en particulier sa définition juridique soigneusement niée depuis l'avènement du Code civil. En dépit de ses régulières convulsions déclenchées par le non-dit de l'appartenance du corps humain à la personne qu'il incarne, la position de principe du droit n'a pas fléchi. Nous tenterons d'étudier les mécanismes et la portée du déni de qualification juridique du corps de l'homme en vie, dans la science juridique contemporaine.Almost thirty years ago, in his essay about the body (L'affaire de la main volée : Une histoire juridique du corps, Seuil, 1993), Professor Baud (1943-2010), an eminent historian of law, argued that in the "nineteenth century, the disembodiment of law seems to have finally become the great work of civil law. The body of man has seen in particular its legal definition carefully denied since the advent of the Civil Code. Despite the regular convulsions triggered by the unspoken fact that the human body belongs to the person it embodies, the principled position of the law has not wavered. We will attempt to study the mechanisms and the scope of the denial of legal qualification of the living human body in contemporary legal science.
- Le poids de la piété. L'intégrité corporelle des prêtres romains au sens du ius sacrum - Ralph Evêque Pénétrant sur le terrain des Disability Studies/Culture du handicap, nous nous questionnons au sujet de la nécessité de l'intégrité physique des prêtres romains au sens du ius sacrum. Ce questionnement doit être analysé en termes d'orthopraxie et de pureté. Il nous faut distinguer les sacerdotes romains selon qu'ils sont des « prêtres statues »c'est-à-dire des incarnations physiques de la divinité qu'ils servent ou de simples « maîtres du sacré ». Les premiers doivent être parfaits physiquement, que ce soit lors de leur entrée en fonction ou tout au long de l'exercice de leur dignité. Cette intégrité physique totale est à la fois nécessaire pour garantir la bonne exécution et la pureté des rituels religieux, et aussi – et surtout – en raison du fait que les prêtres de cette catégorie sont assimilés aux Dieux dont ils doivent entretenir le culte. En ce qui concerne les « maîtres du sacré », ces derniers sont probablement choisis sur la base d'une condition physique suffisamment bonne pour assurer l'orthopraxie. En-dehors de cette exigence a minima, nos certitudes deviennent plus floues et l'on peut penser que les Romains procédaient au cas par cas. En cours de charge, les « maîtres du sacré »devaient conserver les qualités physiques garantissant la bonne exécution des rites, faute de quoi, ils risquaient de devoir se faire remplacer.Entering the field of Disability Studies, we question the necessity of the physical integrity of Roman priests in the sense of ius sacrum. This questioning must be analyzed in terms of orthopraxy and purity. We must distinguish between Roman priests according to whether they are «statue priests», i.e. physical incarnations of the divinity they serve, or simple «masters of the sacred». The first ones must be physically perfect, whether it is at the time of their entry in function or throughout the exercise of their dignity. This total physical integrity is both necessary to guarantee the proper performance and purity of religious rituals, and also - and above all - because priests in this category are assimilated to the gods whose worship they must maintain. As for the «masters of the sacred», they are probably chosen on the basis of a sufficiently good physical condition to ensure orthopraxy. Apart from this minimum requirement, our certainties become less clear and we can think that the Romans proceeded on a case by case basis. During the course of their duties, the «masters of the sacred» had to maintain the physical qualities that guaranteed the proper execution of the rites, otherwise they risked having to be replaced.
- L'excision, entre coutume et mutilation - Boubou Ba, Ralph Evêque, Claire Laborde-Menjaud, Maxime Tourette Cet article s'intéresse à la question des MGF (mutilations génitales féminines). Pour ce faire, il faudra en premier lieu dresser un historique de l'excision afin d'en comprendre la genèse. Ces leçons du passé nous serviront à expliquer les différents fondements des MGF. C'est-à-dire saisir les motivations des personnes imposant l'excision. L'observation stricte des préceptes religieux, en particulier dans l'Islam, et le respect de la tradition sont les raisons les plus communément invoquées par les partisans des MGF.This article focuses on the issue of FGM (female genital mutilation). In order to do so, we must first draw up a history of FGC in order to understand its genesis. These lessons from the past will help us explain the different foundations of FGM. That is, to understand the motivations of those who impose FGM. The strict observance of religious precepts, especially in Islam, and the respect of tradition are the reasons most commonly invoked by the supporters of FGM.
- Le visage d'un homme, le corps d'une bête - Marion Attia La conquête de l'Irlande, faite par des familles anglo-normandes venant du Pays de Galles au XIIe siècle, a vite tourné au profit des rois d'Angleterre. Henri II obtient du pape Adrien IV l'autorisation de conquérir l'île par la bulle Laudabiliter datée de 1175 mais probablement donnée en 1155. Cette conquête entraine l'installation de familles anglo-normandes en Irlande. Ces dernières sont soumises au droit anglais. Les Irlandais sont quant à eux toujours régis par leur propre droit, à quelques exceptions près. Dès lors, deux systèmes juridiques coexistent sur l'île. Quelques siècles plus tard, force est de constater que certains seigneurs anglais ont délaissé tout ou partie du droit anglais au profit du droit irlandais. Cette « gaélicisation » va être fortement critiquée, principalement sous les Tudor et au début des Stuart. Derrière ces critiques, parfois violentes, se cachent des enjeux politiques. Le droit n'est plus seulement un outil au service des ambitions politiques de ceux qui le manipulent mais un marqueur permettant de distinguer les sujets loyaux des rebelles, les sujets civilisés des barbares œuvrant contre l'intérêt général, celui du gouvernement anglais de l'Irlande. Sous la plume des observateurs anglais et des hommes de l'administration de la Couronne, les seigneurs gaélicisés deviennent la figure de la déchéance de la civilité anglaise face à la sauvagerie des Irlandais. À ce titre, leur appartenance même au monde des hommes est remise en cause métaphoriquement parlant, les mettant ainsi hors-la-loi.The conquest of Ireland, made by Anglo-Norman families from Wales in the 12th century, quickly turned to the benefit of the kings of England. Henry II obtained from Pope Adrian IV the authorization to conquer the island by the Laudabiliterbull, enacted in 1175 but probably given in 1155. This conquest led to the installation of Anglo-Norman families in Ireland. These are subject to English law. The Irish are still governed by their own law, with a few exceptions. Therefore, two legal systems coexist on the island. A few centuries later, it is clear that some English lords have abandoned all or part of English law in favor of Irish law. This «Gaelicization» will be strongly criticized, mainly under the Tudor and at the beginning of the Stuart. Behind these criticisms, sometimes violent, hide political issues. The law is no longer only a tool in the service of the political ambitions of those who manipulate it but a marker making it possible to distinguish loyal subjects from rebels, civilized subjects from barbarians working against the general interest, that of the English government of the Ireland. From the pen of English observers and men of Crown's administration, the Gaelicized lords become the figure of the decline of English civility in the face of the savagery of the Irish. As such, their very belonging to the world of men is called into question metaphorically speaking, thus putting them outside the law.
- La distinction entre torture ordinaire et extraordinaire : Une modulation de la douleur judiciaire en France (XVIe-xviiie siècles) - Cyrielle Chamot La traditionnelle summa divisio entre ordinaire et extraordinaire revêt diverses formes et est notamment observée dès le XVIe siècle concernant la torture lors de l'instruction. Cette dichotomie entre géhenne ordinaire et extraordinaire s'insère dans un ensemble de plusieurs classifications visant à intensifier progressivement la souffrance judiciaire afin d'obtenir les aveux des prévenus. La question fait alors l'objet d'une réglementation approfondie ayant pour but d'encadrer les tourments et d'éviter tout abus de la part des agents de justice. La distinction entre torture ordinaire et extraordinaire a des répercussions d'ordre matériel conséquentes pour le suspect qui peut ainsi être atteint dans son intégrité corporelle à des degrés variables. La question ordinaire s'avère plus douce et constitue généralement un prélude à la question extraordinaire plus rigoureuse, leurs modalités dépendant naturellement des époques et des ressorts judiciaires. La justification d'une telle différence de traitement repose en principe sur la volonté d'épargner une certaine catégorie de personnes plus faibles telles que les femmes, les malades, les vieillards etc., ceux-ci ne subissant alors que la torture ordinaire. A contrario, les accusés de sexe masculin en bonne santé subissent généralement la question ordinaire, puis la question extraordinaire. L'intensité de la douleur que peuvent subir les corps tourmentés peut ainsi considérablement fluctuer selon l'état ou la condition des prévenus. Ces deux degrés de torture représentent donc des étapes distinctes et/ou complémentaires de la procédure inquisitoire. Or, il ressort de l'analyse des sources et des actes de la pratique que géhenne ordinaire et extraordinaire sont presque systématiquement employées ensemble et deviennent quasiment indissociables. L'extraordinaire s'avère alors être la norme en matière de torture et s'inscrit dans un mouvement de généralisation de la douleur maximale dans le cadre de la recherche de la vérité. Au nom de cette dernière, les corps des prévenus sont alors profondément dégradés.The traditional summa divisio between ordinary and extraordinary takes on various forms and is notably observed from the 16th century onwards concerning torture during the investigation. This dichotomy between ordinary and extraordinary Gehenna was part of a set of several classifications aimed at progressively intensifying judicial suffering in order to obtain confessions from defendants. The issue was then the subject of extensive regulation with the aim of framing the torments and avoiding any abuse on the part of the agents of justice. The distinction between ordinary and extraordinary torture has significant material repercussions for the suspect, whose physical integrity may be affected to varying degrees. The ordinary question is milder and generally constitutes a prelude to the more rigorous extraordinary question, their modalities naturally depending on the times and the judicial jurisdictions. The justification for such a difference in treatment is based in principle on the desire to spare a certain category of weaker people such as women, the sick, the elderly, etc., who are then subjected only to ordinary torture. In contrast, healthy male defendants are usually subjected to the ordinary question and then the extraordinary question. The intensity of the pain that the tormented bodies can undergo can thus fluctuate considerably according to the state or condition of the defendants. These two degrees of torture thus represent distinct and/or complementary stages of the inquisitorial process. However, it emerges from the analysis of the sources and the acts of the practice that ordinary and extraordinary Gehenna
Point de vue
- Les évolutions juridiques de la procréation médicalement assistée en Chine contemporaine : politique, genre et parenté - Renyou HOU Le présent article porte sur les évolutions politiques et juridiques en ce qui concerne le droit d'accès aux techniques de procréation médicalement assistée en Chine contemporaine, et plus particulièrement, sur trois études de cas : l'interdiction de la PMA et de la congélation d'ovocytes pour les femmes célibataires ; les polémiques sur l'accès à la pratique de la GPA ; le droit de garde et de transfert d'embryons congelés pour les couples hétérosexuels infertiles. À partir d'une analyse des jugements dans les murs et hors les murs, cet article visera à esquisser le paysage actuel des pratiques de procréation médicalement assistée en Chine et à proposer des pistes de réflexion sur les tendances d'évolution en cette matière dans un contexte où l'augmentation du taux de fécondité devient de nos jours une des préoccupations majeures de l'État chinois. Les évolutions démographiques pourraient conduire à un assouplissement des normes juridiques et conduire in fine à une pluralisation des formes de la parenté.This article discusses policy and legal evolutions on the access rights to assisted reproductive technologies (ART) in contemporary China, and more specifically, on three case studies: the prohibition of ART and oocyte freezing for single women; the controversies on the right of surrogacy practice; the custody and transfer rights of frozen embryos for infertile heterosexual couples. Based on an analysis of the judgments within and outside the walls, this article aims to sketch the current landscape of ART practices in China and to make an analysis of the evolutionary trends in this field within a context where increasing the fertility rate has become one of the major concerns of the Chinese government. Demographic changes could lead to a relaxation of legal norms and ultimately lead to a pluralization of kinship structures.
- Les évolutions juridiques de la procréation médicalement assistée en Chine contemporaine : politique, genre et parenté - Renyou HOU
Études
- Justiciabilité et droit international privé québécois : les statuts matrimoniaux libanais - Simon Saint-Onge, Denise Helly Depuis l'arrêt de la Cour suprême du Canada, Bruker c. Marcovitz, des clauses matrimoniales peuvent traduire des obligations normatives religieuses ou culturelles en obligations valides et exécutoires en mobilisant la doctrine ou notion de justiciabilité. Cette notion, qui repose sur des règles, des normes, ainsi que des principes jurisprudentiels, permet de délimiter le champ d'application de l'intervention judiciaire dans la vie socio-culturelle. Il est ici soutenu qu'elle mérite d'être examinée en droit international privé québécois, car l'articulation entre la justiciabilité et l'extranéité normative permettrait la prise en compte d'une norme étrangère lors de litiges familiaux entre des parties d'origine immigrée. Cette hypothèse est appliquée dans l'analyse du traitement par les tribunaux québécois de litiges matrimoniaux entre immigrants libanais de différentes confessions minoritaires.Since the highest Canadian court has mentioned the notion of justiciability in its decision Bruker v. Marcovitz, clauses found in marriage contracts can transform religious or cultural normative obligations into obligations enforceable under Canadian law. This article argues that this concept deserves to be implemented in Quebec private international law. For the meshing of justiciability and foreign normativity offers the conditions for the application of a foreign norm into family disputes between parties of immigrant origin. It is this hypothesis that we intend to investigate by analyzing the Quebec case law of matrimonial disputes between Lebanese immigrants of different religious affiliations.
- Justiciabilité et droit international privé québécois : les statuts matrimoniaux libanais - Simon Saint-Onge, Denise Helly