Contenu du sommaire : Où vont les sciences de l'environnement ?
Revue | Responsabilité et environnement |
---|---|
Numéro | no 83, juillet 2016 |
Titre du numéro | Où vont les sciences de l'environnement ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Où vont les sciences de l'environnement ? - Thierry Mandon p. 3-4
- Introduction - Claire Tutenuit p. 5-6
L'évolution des connaissances
- Après la Conférence de Paris, quelle science du climat ? - Hervé Le Treut p. 8-13 L'accord de la Conférence sur le climat de Paris, la COP 21, a été justement et unanimement salué comme un succès important pour les négociateurs français, qui s'est accompagné toutefois d'une réserve qui elle aussi a été exprimée de manière unanime : cette conférence établit un cadre de travail durable, mais elle marque avant tout un début plutôt qu'une fin – et la tâche à accomplir reste considérable.L'Accord de Paris marque un moment important : celui qui nous fait passer d'une période d'alerte sur le risque climatique, désormais accepté comme tel par tous les États, à une phase de recherche de solutions.After the Paris Conference, which science for the climate?
The agreement reached at the Paris Climate Conference (COP 21) has, rightly and unanimously, been hailed as a major success for French negotiators. However a restriction has been formulated, also unanimously : the conference has established a permanent framework that signals not the end but the beginning of a feat yet to be accomplished. The Paris Agreement marks the passage from a period of warnings about climate-related risks (now recognized by all countries) to the quest for solutions. - Penser la convergence entre enjeux agricoles, alimentaires, écologiques et climatiques - Jean-François Soussana p. 14-18 Au cours des cinquante dernières années, la forte croissance de la population mondiale (qui a été multipliée par 2,3) a été dépassée par celle de la production alimentaire (cette dernière ayant triplé). Paradoxalement, ce succès quantitatif n'a pas permis d'atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle, puisque la sous-alimentation chronique touche encore près de 820 millions de personnes, alors que 2 milliards souffrent de carences en micronutriments et qu'un autre milliard présente un risque accru de maladies métaboliques chroniques liées à l'obésité. Au cours de cette période, l'augmentation de la production alimentaire mondiale a résulté pour près de 90 % de l'intensification de la production agricole et pour un peu plus de 10 % de l'accroissement des surfaces cultivées et pâturées, celles-ci s'étant étendues de 15 %. La croissance de la production agricole a généré de nombreuses externalités négatives (déforestation, perte de biodiversité, dégradation des sols, pollution de l'eau et de l'air, augmentation des émissions de gaz à effet de serre). Après plusieurs décennies, leurs conséquences sont devenues importantes au point de réduire le potentiel de production agricole lui-même.Thoughts about converging issues related to agriculture, the food supply, environment and climate
Over the past fifty years, the rate of increase in food production has tripled, thus outpacing the strong growth of the world's population (multiplied by 2,3). This quantitative success has, paradoxically, not secured the supply of food and nutrition since nearly 820 million people are still undernourished, two billion suffer from micronutrient deficiencies, and another billion stand a high risk of chronic metabolic pathologies related to obesity. During this period, the world's rising food supply has come from intensified farming practices for approximately 90% and, for the remaining 10%, from using 15% more land for fields and pastures. The growth in agricultural output has had several negative externalities: deforestation, loss of biodiversity, the impoverished soil, polluted water and air, rising greenhouse gas emissions. After several decades, these effects have augmented to the point of reducing the potential of agricultural output. - De l'écologie à l'ingénierie écologique - Luc Abbadie, Yann Dusza p. 19-22 Restaurer les milieux naturels, les adapter aux changements climatiques, piloter les services écosystémiques délivrés par la biodiversité, créer ex nihilo des milieux en tant qu'alternatives ou que compléments à des solutions d'ingénierie technique : tels sont les enjeux scientifiques et opérationnels de l'ingénierie écologique. En s'appuyant sur les concepts et les théories de l'écologie scientifique, l'ingénierie écologique tente de relever quelques-uns des défis de la complexité écologique en produisant des milieux résilients et évolutifs capables de délivrer des services écosystémiques durables.From ecology to ecological engineering
Restoring natural environments, adapting them to climate change, controlling the ecosystemic services derived from biodiversity, creating from scratch environments as alternatives or complements to technical solutions... environmental engineering must address these scientific and operational issues. Relying on concepts and theories from the science of ecology, it tries to cope with environmental complexity by producing environments that, evolving and resilient, can deliver sustainable ecosystemic services. - Où vont les sciences de la biodiversité ? - Pierre-Edouard Guillain, Jean-François Silvain p. 23-28 La perte de biodiversité est aujourd'hui confirmée, même si certains débats montrent la difficulté de tirer de ce constat les conséquences qui peuvent en résulter pour l'action humaine. Les sciences de la biodiversité se concentrent aujourd'hui fortement sur les mécanismes au travers desquels l'adaptation aux changements globaux se produit, et peut être accompagnée, et sur la définition de scénarios d'évolution plausibles redéfinissant les relations entre les sociétés et les écosystèmes.Where are the sciences related to biodiversity headed?
The loss of biodiversity has been confirmed, even though the consequences for human activities are still being debated. The sciences related to biodiversity are now focusing on the mechanisms for adapting to global changes and the simulation of plausible scenarios for the future, with a redefinition of the relations between societies and ecosystems. - Le volet recherche du 3ème Plan national Santé Environnement (PNSE 3) - Philippe Hubert p. 29-33 Le PNSE 3 est un plan d'action, qui comporte une centaine d'actions concrètes visant à permettre à chacun de vivre dans un environnement favorable à sa santé. Sa mise en œuvre implique des améliorations des connaissances en santé et environnement. Nous identifierons ici les propositions du Plan dans ces domaines. Celles-ci sont très variées, allant de la qualité de l'air aux effets perturbateurs endocriniens, en passant par les nanomatériaux ou les champs électromagnétiques. De plus, le Plan propose une approche intégrant les diverses expositions environnementales des individus, avec le concept d'exposome qui pose des questions stimulantes à la recherche.The third National Health Environment Plan's chapter on research
The third National Health Environment Plan (PNSE 3) calls for approximately a hundred concrete actions so that everyone can live in a health-friendly environment. Its implementation entails improving knowledge about health and the environment. This plan's diverse proposals are presented, ranging from the quality of air to the effects of endocrine disruptors, nanomaterials and electromagnetic fields. For taking into account individual exposures to environmental risks, the plan proposes an approach using “exposome”, a concept raising stimulating questions for research. - La place des océans dans les sciences de l'environnement - Françoise Gaill p. 34-39 L'article identifie l'océan comme un environnement majeur, encore sous-évalué dans le champ des sciences de l'environnement. Nous retracerons ici l'émergence d'une « communauté océan » depuis le Grenelle de la Mer jusqu'à la mise en place du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML). Nous nous interrogerons sur l'évolution du terme « océan », sur son usage, au pluriel ou au singulier, et sur sa perception en tant qu'objet physique, en tant qu'environnement ou en tant qu'écosystème et biosphère. L'analyse des interactions océan-climat sera présentée dans cet article comme un des enjeux majeurs actuels avant de considérer la validité de la spécificité du milieu marin et ses implications scientifiques. Pour étudier ce milieu naturel, le développement d'infrastructures dédiées est nécessaire : le nouveau concept d'expéditions légères (telle celle de la goélette Tara Océans) fait évoluer le paysage de l'exploration maritime. Se pose également la question de ce qui est spécifique au milieu marin. Un autre enjeu de l'océan est le formidable potentiel qu'il représente du point de vue énergétique, des ressources minérales et des biotechnologies. Enfin, nous resituerons l'océan en tant que bien commun faisant l'objet d'une attention particulière aussi bien aux niveaux national (loi Leroy) et européen (bon état écologique et économie bleue) qu'au niveau international (avec la question de la gouvernance de la haute mer, actuellement en débat à l'ONU).The place of the oceans in environmental science
Environmental science still underestimates a key environment : oceans. The emergence of an “ocean community” through actions in France ranging from the Grenelle of the Sea, which assembled officials and organizations for discussing issues related to the oceans, to the institution of the National Council on the Sea and Coastal Areas (CNML). How has the use of the word “ocean” (singular/plural) evolved ? How are the oceans perceived as a physical object, an environment, an ecosystem and a biosphere ? After presenting the analysis of interactions between oceans and the climate as a major challenge, attention is turned to the validity of the marine environment and its scientific implications. Specific infrastructures are needed to study this natural environment. Maritime explorations have evolved thanks to light expeditions, such as Tara Oceans. Questions also arise about this environment's nature and its rich potential in terms of energy, mineral resources and biotechnology. The ocean is a common good at the center of law : national (Leroy Act), EU (clean seas and the “blue economy”) and international (governance on the high sea, now under debate at the UN). - L'économiste face aux enjeux environnementaux - Christian de Perthuis p. 40-44 De David Ricardo (1772-1823) à Robert Solow (né le 23 août 1924), le capital naturel est représenté comme un stock de ressources épuisables, dont la rareté constitue une contrainte pour la croissance. Cette représentation ne permet pas d'appréhender les enjeux résultant de la dégradation des systèmes de régulation naturels, comme l'érosion de la biodiversité, les pollutions de l'air et de l'eau, le réchauffement climatique. Il convient donc de dépasser cette représentation standard pour y intégrer la valeur économique apportée par la protection de ces systèmes de régulation. Cela requiert un élargissement de la tarification environnementale au moyen de la taxation, de marchés de quotas ou d'une compensation écologique. L'intégration de la valeur environnementale dans l'économie soulève des problèmes de redistribution que le politique doit traiter à partir de règles combinant efficacité et équité. La question climatique fournit en la matière un terrain de travaux pratiques en grandeur réelle.Economists and environmental issues
From David Ricardo (1772-1823) to Robert Solow (1924-), “natural capital” has been regarded as a scarce stock of exhaustible resources, this scarcity limiting growth. This conception does not help us understand the issues resulting from degraded natural systems of regulation, such as the attrition of biodiversity, air and water pollution or global warming. We must move beyond this standard conception and take into account the economic value produced by protecting these systems. This entails expanding environment-related pricing mechanisms through taxation, market quotas or compensation. When economics tackles the issue of “environmental value”, problems of redistribution arise for politics to address through fair, efficient rules. In this respect, the climate question provides a practical field for work in vivo. - Comment l'environnement transforme-t-il la discipline économique ? - Antonin Pottier p. 45-49 Nous examinerons ici trois voies par lesquelles la considération des problèmes environnementaux transforme (ou devrait transformer) la discipline économique, à travers les exemples du changement climatique et de la perte de biodiversité. Concernant les objectifs des politiques publiques, la remise en cause de l'analyse coût/bénéfice laisse place à des analyses multicritères, qui tiennent compte d'une irréductible diversité des points de vue. En ce qui concerne les moyens, la focalisation sur les instruments économiques s'est faite dans l'ignorance de leur application sur le terrain. Aboutir à des politiques effectives demande de combler cet écart entre la théorie et la pratique. En matière d'organisation de la discipline économique, la recherche aujourd'hui largement individuelle est inadaptée. Mais une dimension plus collective est en train d'apparaître, notamment grâce à la modélisation de systèmes complexes qui mobilisent de larges équipes de chercheurs.How is the environment changing economics?
Three ways that the discipline of economics is – or should be – changed as its focus shifts to environmental problems are examined in relation to climate change and the loss of biodiversity. With regard to public policy objectives, the critique of cost/benefit analyses leaves room for an approach based on multiple criteria, thus reflecting the irreducible diversity of viewpoints. As for the means, the focus on economic instruments has led us to overlook how they are actually used in the field. This gap between theory and practice must be bridged in order to develop effective policies. Regarding the organization of economics as a discipline, individual research is no longer adapted, but a collective dimension is emerging thanks, in particular, to the simulation of complex systems, a task necessitating big research teams.
- Après la Conférence de Paris, quelle science du climat ? - Hervé Le Treut p. 8-13
Le dialogue science – société
- Réchauffement climatique : les perspectives des rapports entre science, politique et société - Jean Jouzel, Valérie Masson-Delmotte p. 50-54 Le 22 avril 2016, 175 pays et l'Union européenne ont signé au siège des Nations Unies, à New York, l'Accord de Paris sur le climat. La vingtaine de pays absents à ce rendez-vous ont jusqu'au 21 avril 2017 pour y apposer leur signature. Il s'agit du premier accord universel sur le climat. Malgré le fossé entre les contributions annoncées par ces pays et l'objectif affiché d'une limitation de l'élévation de la température moyenne de la Planète bien en-dessous de 2˚C, voire en-dessous de 1,5˚C par rapport au niveau préindustriel, ce caractère universel justifie pleinement que la COP 21 soit considérée comme un succès. Cette réussite a été possible grâce à l'engagement et aux efforts conjugués d'une communauté scientifique quasi unanime dans son diagnostic, de décideurs politiques qui ont compris l'importance des enjeux et de nombreuses composantes de ce qu'il est convenu d'appeler la société civile. Nous analysons dans cet article la façon dont cette synergie s'est progressivement mise en place.Global warming: The prospects of relations between science, politics and society
On 22 April 2016 at UN headquarters in New York, 175 countries and the European Union signed the Paris Agreement on the Climate. The approximately twenty countries that did not attend have till 21 April 2017 to sign this first universal climate agreement. Despite the gap between the announcements made by signatories and the stated objective of limiting the increase in the planet's average temperature to less than 2˚C (or even less than 1,5˚C in comparison with the preindustrial era), this agreement's universality is convincing evidence that the COP 21 should be seen as a success. This success can be set down to the commitment and efforts of the scientific community, which was nearly unanimous about the diagnosis, of political decision-makers, who grasped the issue's importance, and of what are now called stakeholders, represented by NGOs. An analysis of how this synergy gradually arose... - La place de l'environnement dans la Stratégie nationale de recherche - François Houllier p. 55-59 Adoption des objectifs du développement durable au sommet de l'ONU à New York en septembre 2015, exposition universelle de Milan « Nourrir la planète – Énergie pour la vie », 21ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris en décembre 2015 : les liens entre environnement et développement sont au cœur de l'agenda international. L'ampleur des transitions en cours, qu'elles soient démographique, alimentaire, climatique, écologique, énergétique..., interroge fortement les sciences de l'environnement, qui couvrent un vaste spectre disciplinaire. La programmation des recherches et le soutien à leurs infrastructures posent des questions de coordination et d'alignement, et ce, à tous les niveaux, du national jusqu'au global. Afin d'éclairer les politiques publiques, ces recherches s'enrichissent de travaux de synthèse destinés à produire des états de l'art ou à éclairer des futurs possibles. Mais elles sont aussi attendues pour stimuler des innovations.The environment's place in national research strategies
The linkage between environment and development now figures on the international agenda, evidence of this being : the adoption of the objective of sustainable development at the UN summit in New York in September 2015 ; the world exhibition in Milan “Feeding the planet, energy for life” ; and the 21st Conference of the Parties to the United Nations Framework Convention on Climate Change in Paris in December 2015. Given their scope, the changes under way – whether in demography, the climate, environment, food supply or energy – raise questions for the vast spectrum of disciplines making up environmental science. With regard to programming research projects, questions arise about coordination and alignment at all levels, from the national to the global. To provide input to public policy-making, these projects draw on reviews of past research (state-of-the-art, metastudies) to shed light on future scenarios. They should also stimulate innovations. - Les controverses scientifiques en matière de santé-environnement - Marc Mortureux p. 60-64 Pesticides, nanoparticules, bisphénol A, perturbateurs endocriniens, OGM ou encore ondes électromagnétiques : voilà quelques exemples de sujets sur lesquels les controverses scientifiques font rage concernant leur impact sur la santé humaine et sur l'environnement. Sur quoi ces controverses se fondent-elles ? Quelles conséquences en tirer en matière de gestion des risques ? Cet article vise à apporter des éléments d'éclairage sur cette problématique, à partir d'exemples concrets issus notamment de mon expérience à la tête de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).Scientific controversies about health and the environment
Pesticides, nanoparticles, bisphenol A (BPA), endocrine disruptors, genetically modified organisms and electromagnetic waves are a few topics that have fueled scientific controversies about the impact on human health and the environment. What underlies these controversies ? What consequences to draw for risk-management ? Concrete examples serve to shed light on these questions, in particular the author's experience at the head of the National Agency on the Sanitary Security of Food, the Environment and Work (ANSES) in France. - Les attentes d'une entreprise comme Veolia vis-à-vis des sciences de l'environnement - Philip Abraham p. 65-67 Veolia accompagne ses clients dans leur usage optimisé des ressources afin d'en augmenter l'efficacité économique, environnementale et sociale.Veolia s'appuie sur l'innovation et la co-construction pour remplir la mission qu'elle s'est fixé, celle de « Ressourcer le monde ».En se dotant de ces deux leviers, les sciences de l'environnement participent au développement de solutions permettant d'élargir l'accès aux ressources naturelles essentielles tout en les préservant et en veillant à leur renouvellement.Pour que les entreprises puissent bénéficier de l'apport de ces sciences, il est nécessaire que ces entreprises se fixent des objectifs et qu'elles intègrent lesdites sciences à leur organisation. Il faut aussi qu'elles contribuent à la diffusion de ces dernières.En contrepartie, Veolia a trois attentes. La première est de lui permettre de mesurer les impacts environnementaux de ses activités. Les deux autres sont de trouver de nouvelles pistes pour réduire ces impacts et, enfin, d'y apporter des solutions concrètes.Au travers de quelques exemples de co-construction, nous illustrerons ces différents éléments qui déterminent les usages et les attentes d'une entreprise comme Veolia en matière de sciences de l'environnement.The expectations of a firm, such as Veolia, with regard to environmental science
Veolia accompanies its customers for optimizing the use of resources so as to increase economic, environmental and social effectiveness. To undertake the assignment it has set : “Resourcing the world”, its two levers of action are innovation and “co-construction”. With this leverage, environmental science takes part in working out solutions for broadening the access to basic natural resources while preserving them and seeing to it that they are replenished. To benefit from advances in environmental science, firms must integrate the latter in their organization, set objectives and help diffuse scientific findings. As a counterpart, firms have three expectations : be able to measure the environmental impact of their activities ; find new approaches for reducing this impact ; and obtain concrete solutions. A few examples illustrate these various points, which determine the practices and expectations of a firm such as Veolia with regard to environmental science. - Chez Michelin, une recherche orientée par la mobilité durable - Terry Gettys p. 68-71 Chez Michelin, cela fait plus d'un siècle que nous sommes convaincus que la mobilité des personnes et des biens est indispensable au développement humain et économique. Cette idée est à l'origine même de l'entreprise et elle est, aujourd'hui encore, sa raison d'être : offrir à chacun une meilleure façon d'avancer. C'est justement parce que la mobilité est au service des hommes qu'il est nécessaire d'en limiter les impacts négatifs aussi bien au plan sociétal qu'environnemental. C'est là, plus que jamais, le défi que Michelin veut contribuer à relever.At Michelin: Research oriented by sustainable mobility
For more than a century now, Michelin has been convinced that the mobility of persons and goods is indispensable for human and economic development. This idea, at the very origin of the firm, is still the company's reason for being : to offer everyone improved means of mobility. Since this mobility is at the service of people, its negative effects on society and the environment must be curbed. This is the challenge that Michelin wants, now more than ever, to address. - Where next for global environmental research? The answer is Future Earth - Corinne Le Quéré, Asher Minns p. 72-77 It is likely that you live in a crowded European city. You want fresh air when you cross the road, you want to see that everyone everywhere has quality of life, you want to know that plants and animals are safe from extinction through local habitat destruction and globally from climate change. This world that we want needs a different type of scientific research to what has gone before. It needs research that can help solve environmental problems as well as better analyse and understand them. Future Earth has been created for scientists across all disciplines to work together with societies' experts to find solutions to the most pressing challenges facing people and the planet. Here we describe this new global organisation called Future Earth and what it wants to achieve in Europe and how.
- Une dramaturgie des sciences ? - David Wahl p. 78-81 D'où vient la haine que les hommes ont longtemps portée aux manchots ? Sait-on que ces derniers ont bien failli disparaître dans d'horribles circonstances ? Dans quelle mesure cette histoire nous en apprend-elle beaucoup sur le rapport de l'homme à son environnement ?Comment s'emparer des sciences pour en tirer des histoires, porter un questionnement environnemental au théâtre, partager avec le public son étonnement et ses recherches ?Suite à une collaboration avec des biologistes d'Océanopolis de Brest, le centre de culture scientifique et technique des océans, un auteur raconte sa recherche d'une construction émotionnelle du savoir – et de sa transmission.A dramatic art for science?
Why did people for a long time hate penguins ? Are we aware that penguins nearly became extinct in horrible circumstances ? What does this history teach us about humanity's relation with the environment ? How to tackle science so as to tell stories, present environmental issues in the theater and share with the public one's sense of astonishment and questioning ? Following up on collaboration with biologists from Océanopolis in Brest, France, the author writes about his quest for an emotional construction of knowledge and its transmission. - Sciences environnementales et théologie : le cas exemplaire de l'encyclique Laudato Si' - Père Frédéric Louzeau p. 82-86 Jamais, depuis leur séparation moderne, l'urgence d'une nouvelle rencontre entre sciences et religions n'était plus nettement apparue que de nos jours. Les solutions aux défis environnementaux ne sauraient procéder d'un regard unique et totalisant sur la réalité.Nous examinons ici la manière exemplaire dont, dans son encyclique Laudato Si' parue le 18 juin 2015, le pape François intègre dans un parcours éthique et spirituel les résultats des diverses sciences environnementales et l'apport de la pensée écologique.Environmental science and theology: The exemplary Laudato Si' encyclical
Never since their separation in the modern era has there so clearly been an urgent need for a new meeting between science and religion. Environmental issues and solutions should not stem from a single, totalizing view of reality. A closer look at the exemplary way that Pope Francis' encyclical, Laudato Si' (issued on 18 June 2015), adopts an ethical, spiritual approach to the results of environmental science and ideas related to environmentalism...
- Réchauffement climatique : les perspectives des rapports entre science, politique et société - Jean Jouzel, Valérie Masson-Delmotte p. 50-54
Hors-Dossier
- Prix bas du pétrole et crise financière internationale : un couple à hauts risques - Dominique Dron, Didier Pillet p. 87-96 Le contexte 2016 de l'économie mondiale, dans ses composantes énergétiques et financières, est souvent qualifié d'exceptionnel, avec des taux de l'argent très bas voire négatifs, une création monétaire surabondante depuis 2008 (appelée « quantitative easing » ou QE) par plusieurs banques centrales (américaine, européenne, japonaise), l'effondrement des prix du pétrole au tiers de leur valeur en un an et demi, des dettes publiques gonflées par le sauvetage du système bancaire et ses conséquences déflationnistes, une morosité économique mondiale parfois renommée « stagnation séculaire » et l'Accord de Paris, qui reconnaît la nécessité d'une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre entérinée en 2015 par la COP 21. Si les conséquences de ces différentes caractéristiques sont souvent bien connues par chacun des secteurs de l'économie, leur conjonction inédite ouvre des perspectives nouvelles.Low oil prices and the international financial crisis: A risky pair
The world economy in 2016, in particular energy and finance, has often been described as exceptional given : very low (even negative) interest rates ; the overabundance of money put into circulation since 2008 (through quantitative easing) by the American, European and Japanese central banks ; public debts swollen by efforts to keep the banking system from upending ; deflationary tendencies ; the drop in the price of oil (to a third of the price a year and a half ago) ; the sluggish economy worldwide (sometimes called “historical stagnation”) ; and the Paris agreement on climate change (adopted in 2015 at the COP 21), which calls for a drastic reduction in greenhouse gas emissions. Although the effects are not new in the concerned sectors of the economy, their conjunction for the first time in history calls for an exercise in foresight. - Le marché pétrolier à la croisée de la géologie, de l'économie et de la géopolitique - Olivier Appert p. 97-100 Le marché pétrolier dépend de considérations géologiques, économiques et géopolitiques. Dès l'origine, le pétrole a soulevé des polémiques impliquant ces trois dimensions qui sont étroitement interconnectées. Aujourd'hui, c'est toujours le cas : seule la prise en compte de toutes ces dimensions permet de comprendre l'évolution du marché.The oil market at the crossroads of geology, economics and geopolitics
The oil market relies on information from geology, economics and geopolitics. Controversies about oil have always involved these three, tightly connected dimensions. This is still so : only by taking into account all these dimensions can we understand market trends.
- Prix bas du pétrole et crise financière internationale : un couple à hauts risques - Dominique Dron, Didier Pillet p. 87-96