Contenu du sommaire : Systèmes éducatifs et religions
Revue | Education et sociétés |
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Numéro | no 51, 2024 |
Titre du numéro | Systèmes éducatifs et religions |
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Dossier : Systèmes éducatifs et religions
- Systèmes éducatifs et religions dans les aires de culture catholique : quelles reconfigurations en cours ? - Bruno Poucet, Ismail Ferhat p. 5-15 Le dossier aborde les reconfigurations des rapports entre systèmes éducatifs et religions dans des pays, européens ou non, dont la population a été majoritairement catholique. Dans l'Europe de culture catholique, les États ont renforcé après 1945 leur reconnaissance du secteur scolaire catholique contribuant à rapprocher les réseaux d'enseignement publics et privés, marqués par la massification puis les évolutions migratoires. Après les années 1960 et 1970, le recours aux établissements confessionnels a perdu en partie son caractère religieux pour devenir une des stratégies scolaires des classes moyennes. Simultanément, le croisement de la montée des minorités cultuelles et du déclin du catholicisme multiplie les appartenances religieuses dans la partie déclinante de la société qui continue à se référer à une croyance. Cela influence les jeunes chez qui les minorités religieuses sont plus représentées que dans la moyenne de la population. En France par exemple, l'école, lieu d'affirmation du principe laïque, durcit son rapport aux manifestations du religieux, surtout après les attentats de 2015.Ce dossier croise les regards disciplinaires (sciences de l'éducation, sociologie, science politique, ethnographie…) pour permettre une fécondation d'approches et de travaux sur les interactions entre religieux et éducation pas toujours présentes dans les travaux de recherche. Il se structure autour de trois questionnements principaux : –la redéfinition des politiques et dispositifs éducatifs vis-à-vis du nouveau paysage religieux dans les pays de tradition catholique en Irlande, en Amérique latine et en France ; –le rapport à l'éducation des groupes religieux, voire de leurs institutions et réseaux scolaires ; –l'expérience concrète des jeunes scolarisés de groupes religieux.The Report looks at the reconfiguration of the relationship between education systems and religions in European and non-European countries with predominantly Catholic populations. After 1945, in Europe with its Catholic culture, governments increased their recognition of the Catholic school sector, helping to merge public and private education networks, which were marked by massification and then by migratory trends. After the 1960s and 1970s, denominational schools partly lost their religious character when becoming one of the educational strategies of the middle classes. At the same time, the combination of the rise of religious minorities and the decline of Catholicism led to a proliferation of religious affiliations in the declining section of society that continued to refer to itself as religious. This has had an impact on young people, where religious minorities are more represented than in the average population. In France, for example, schools, the flagship of the secular principle, have hardened their stance against religious manifestations, especially after the 2015 terrorist attacks.This Report criss-crosses disciplinary perspectives (educational sciences, sociology, political science, ethnography, etc.) in order to cross-fertilise approaches and work on the interactions between religion and education that have not always been present in research work. It is structured around three key issues: –the redefinition of educational policies and systems in relation to the new religious landscape in traditional Catholic countries in Ireland, Latin America and France; –the relationship between education and religious groups, even their educational and school networks; –the actual experience of young people schooled in religious groups' schools.
- Influence religieuse et défi de l'objectivité dans l'enseignement à la vie affective et à la sexualité en République d'Irlande - Agathe Ferreira, Karin Fischer p. 17-32 En République d'Irlande, le fait qu'une majorité des établissements scolaires soit encore aujourd'hui administrée par des organismes confessionnels, principalement l'Église catholique, est devenu ces dernières années un sujet de débats politiques et publics, autour des questions d'égalité et d'objectivité de l'enseignement. Elles concernent surtout l'éducation à la vie affective et à la sexualité, obligatoire depuis 1997 dans les écoles primaires et secondaires, dont les modalités et les contenus sont contestés depuis lors, comme ils le sont aussi ailleurs à l'international pour diverses raisons. Dans un domaine aussi personnel et complexe que la sexualité, qui a des répercussions dans toute la société, la notion d'objectivité vient remettre en question les fondements mêmes du système éducatif du pays et la place de la religion dans ce dernier.In the Republic of Ireland, the fact that a majority of schools are still run by denominational bodies, mainly the Catholic Church, has, in recent years, become a subject of political and public debate around issues of equality and objectivity in education. These debates mainly concern educating students about emotional life and sexuality, which has been compulsory in primary and secondary schools since 1997 and the methods and content of which have been contested ever since, as elsewhere in the world for diverse reasons. In a field as personal and complex as sexuality and which has repercussions throughout society, the notion of objectivity challenges the very foundations of the country's education system and the place of religion within it.
- Diversité religieuse et éducation publique au Brésil : nouveaux enjeux - Guilherme Ramalho Arduini p. 33-53 Après un bref historique des conceptions de la laïcité à travers l'histoire récente de la République brésilienne, cet article met l'accent sur le milieu scolaire et problématise les rapports entre les églises, les différents organes de l'État et les relations entre les politiques publiques et l'éducation aujourd'hui. Il examine le cadre juridique dans lequel la liberté de conscience et la diversité religieuse ont été traitées dans l'enseignement public et propose une compréhension de l'interaction entre les agents de l'État, les représentants des enseignants et ceux des confessions chrétiennes. L'intérêt pour le Brésil s'explique par les importants changements des choix religieux : en 1990 près de 83% des Brésiliens se déclaraient catholiques, ils ne sont plus que 64% en 2010 alors que le nombre d'évangéliques est passé de 9% à 22% et ceux qui se déclarent sans religion de 4,8% à 8%. Cette augmentation des évangéliques a des conséquence sur la vie politique brésilienne et tend de fait à limiter la place de l'école comme espace de discussion critique, à menacer l'autonomie pédagogique des enseignants.After a brief history of conceptions of secularism throughout the recent history of Brazil, this Article focuses on the school environment and problematises the relationship between the Churches, the various State bodies and the relationship between public policy and education today. It examines the legal framework within which freedom of conscience and religious diversity have been addressed in public education and offers an understanding of the interaction between State agents, teacher representatives and those of Christian denominations. Brazil is of interest due to its major changes in religious choice: in 1990 almost 83% of Brazilians declared themselves to be Catholics, but this fell to just 64% in 2010, whilst the number of evangelists rose from 9% to 22% and those declaring no religion from 4.8% to 8%. This increase in the number of evangelists is having an impact on Brazilian political life and tends to limit the role of schools as a forum for critical discussion, threatening the autonomy of teachers in their teaching.
- Délaïcisation de l'éducation au Mexique - Adelina Arredondo, Roberto González Villarreal, Françoise Brisson, Bruno Poucet p. 55-69 Le régime de la laïcité en éducation, hors de toute croyance religieuse, a commencé au Mexique en 1861 dans les écoles publiques. En 1917, l'État mexicain l'a aussi imposée aux écoles privées. À partir de 1992, un processus de délaïcisation s'est amorcé à travers une réduction de l'espace de la laïcité. Deux régimes éducatifs furent alors établis, l'un public et laïque, l'autre privé et libre en matière d'enseignement religieux. Le but de cet article est d'expliquer comment et pourquoi, depuis 76 ans, le Mexique est passé d'un régime strict et unique de laïcité à un régime double. Il aborde comment à ce jour divers acteurs politiques combattent la laïcité éducative jusque dans le secteur public, menaçant la formation de citoyens tolérants, respectueux de la diversité, de la démocratie et de la paix.Secularism in education, free from any religious belief, began in Mexican public schools in 1861. In 1917, the Mexican state took over public schooling. From 1992 onwards, a process of de-secularisation began by reducing the scope of secularism. Two education regimes were established, one public and secular, the other private and free in terms of religious education. The aim of this Article is to explain how and why, over the past 76 years, Mexico has moved from a single, strict secular regime to a dual regime. It discusses how, to this day, various political actors are fighting secular education, even in the public sector, threatening the upbringing of tolerant citizens who respect diversity, democracy and peace.
- Recenser les atteintes à la laïcité scolaire. Une politique publique du religieusement inacceptable ? - Ismail Ferhat p. 71-87 Depuis les années 1980, les atteintes à la laïcité scolaire se sont imposées dans les politiques éducatives, comme, plus largement, la question de l'application du principe laïque dans l'école publique. Cependant, leur quantification a été peu étudiée et reste source d'une complexité administrative, conceptuelle et statistique méconnue. Cet article, à partir d'une méthodologie interdisciplinaire et de sources souvent inédites, se propose d'étudier la structuration toujours à affiner d'une politique de comptage des conflits religieux en milieu scolaire et ses référentiels. Quel périmètre choisir ? Si les signes religieux dits ostensibles avaient pu de 1989 à 2004 fournir une catégorie assez stabilisée et aisée à recenser, après 2017 survient une diversification des faits comptabilisables dans les grilles. La circulaire de 2022 montre la difficulté de classifier le religieusement inacceptable dans les écoles publiques et la sécuritisation croissante de la laïcité scolaire. La complexité réside aussi dans la concurrence institutionnelle, au-delà du système éducatif, pour produire, fournir et légitimer des données, ce qui contribue à affaiblir la portée des données existantes. Elle interroge la possibilité même d'un repérage exhaustif et consensuel du religieusement inacceptable dans les établissements scolaires publics. Si la quantification peut dans d'autres domaines servir de support à une dé-conflictualisation de la décision et de la gestion étatiques, la difficulté du comptage des atteintes à la laïcité scolaire a fini par mettre en cause la légitimité et la capacité de l'institution à le faire.Since the 1980s, secular observance in schools has become an integral part of education policy, as has the wider issue of the application of the secular principle in state schools. However, there have been few studies on their quantification which remains a source of administrative, conceptual and statistical complexity. This Article, based on an interdisciplinary methodology and previously unseen sources, sets out to study how a policy for counting religious conflicts in schools has been structured and its frames of reference. What perimeter should be chosen? While so-called conspicuous religious symbols provided a fairly stable and easy-to-count category from 1989 to 2004, since 2017 there has been a diversification of events to be counted. The 2022 French circular reinforcing the respect of secularism in French education demonstrated the difficulty of classifying what is religiously unacceptable in state schools and the increasing securitisation of secularism in schools. The complexity also lies in institutional competition, beyond the education system, to produce, supply and legitimise data, which contributes to weakening the scope of the existing data. It questions the very possibility of an exhaustive and consensual identification of the religiously unacceptable in public schools. While quantification can, in other fields, serve to deconflictualise state decision-making and management, the difficulty of counting nonobservance of secularism in schools has ultimately called into question the legitimacy and capacity of schools to do so.
- Le retour du religieux dans les établissements catholiques en France : état des lieux et interrogations - Bruno Poucet p. 89-108 L'article porte sur l'évolution des établissements privés français, à 97% d'origine catholique, où se produit une sorte de retour du religieux avec un réinvestissement de l'épiscopat alors que 14% seulement des parents les choisissent pour des raisons religieuses. Pourquoi cette rechristianisation d'un enseignement de moins en moins catholique ? La société française s'est sécularisée depuis une vingtaine d'années, la pratique religieuse s'étant effondrée dans un processus de sortie de la religion commun aux pays européens. Si le catholicisme reste la première religion en France, il est désormais dépassé par les athées ou les indifférents. Est-ce la raison du rappel par les responsables catholiques de l'importance des valeurs éducatives ? En 2013, les évêques de France et le Secrétariat général de l'enseignement catholique ont promulgué un nouveau statut et revisité le caractère propre défini par la loi Debré de 1959 sur les rapports entre l'État et les établissements privés. En quoi le caractère propre interroge-t-il la laïcité, les valeurs morales et républicaines, la prise en compte de l'évolution des mœurs ? Localement, comment ces dispositions nationales sont-elles mises en œuvre ? En s'appuyant sur la littérature grise et des prises de position publique, l'analyse de quelques exemples montre comment des sujets de société –éducation à la sexualité, homophobie– sont pris en compte à l'intérieur d'établissements où il n'y a pas unanimité pour aller dans un sens ou dans un autre, les parents et les professeurs étant attachés avant tout à la réussite des élèves.This Article looks at developments in French private schools, 97% of which are Catholic in origin, where a sort of religious comeback is taking place, with the Episcopate reinvesting in schools, even though only 14% of parents choose them for religious reasons. What is behind this re-Christianisation of an education that is less and less Catholic? French society has become secularised over the last twenty years or so, as religious practice has collapsed in a process common to all European countries. While Catholicism remains the number one religion in France, it has now been overtaken by atheists or those who are indifferent to religion. Is this why Catholic leaders are reiterating the importance of educational values? In 2013, the Bishops of France and the Secretariat General of Catholic education promulgated a new status and have revisited the character defined by the 1959 Debré Law on the relationship between the State and private schools. In what way does the specific nature of schools call into question secularism, moral and republican values and the need to consider changing mores? How are these national provisions implemented at the local level? Based on grey literature and public positions, this analysis of a few examples shows how social issues such as sexual education and homophobia are taken into account in schools where there is no unanimity in favour of one approach or another, as parents and teachers are primarily concerned with the success of the pupils.
- Une bonne religiosité ? Ambivalence des discours enseignants et tactiques parentales dans un quartier prioritaire - Chloé Riban p. 109-126 Dans une perspective tenant compte de l'ethnicisation des rapports sociaux, cet article explore les discours d'enseignants dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, lorsqu'ils abordent spontanément la religion de leurs élèves. L'islam apparaît comme source de pratiques perçues comme disruptives ou contrevenant à un idéal républicain marqué par l'égalité homme-femme, la laïcité, etc. Pourtant, les professionnelles d'une école privée catholique située dans ce quartier et accueillant des familles à majorité musulmane soulignent le partage de valeurs communes avec ces populations. Se dessine une distinction entre pratiques, souvent stigmatisées, et valeurs, perçues comme un pont possible avec celles des majoritaires. Dans cet environnement, les parents semblent déployer des tactiques visant à revaloriser leurs identités disqualifiées et à démontrer le caractère intégrateur de leurs valeurs, ancrées dans la religion musulmane.From a perspective that takes into account the ethnicization of social relations, this Article explores the discourse of teachers in a priority urban district when they spontaneously approach the religion of their pupils. Islam appears to be a source of practices that are perceived as disruptive or contrary to the French republican ideal of gender equality, secularism, etc. However, the female staff at a private Catholic school in this district, which has a majority of Muslim families, emphasise that they share common values with this population. A distinction is drawn between practices, which are often stigmatised, and values, which are seen as a possible bridge to those of the majority. In this environment, parents seem to deploy tactics aimed at enhancing their disqualified identities and demonstrating the inclusive nature of their values, rooted in the Muslim religion.
- La transmission de l'héritage religieux familial : le cas des étudiants de l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis - Charles Soulié p. 127-144 Cet article s'intéresse à la question de la transmission de l'héritage religieux familial chez les étudiants et étudiantes de licence de l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Sur la base d'une enquête par questionnaires réalisée en 2014-2015 auprès de 2545 étudiants et étudiantes provenant de 14 disciplines différentes ainsi que d'entretiens, est étudiée la manière dont les différentes religions, ainsi que l'incroyance religieuse, se transmettent –ou pas– des parents aux enfants. Il apparaît alors que si l'islam et l'incroyance se transmettent particulièrement bien, ce n'est pas le cas du catholicisme qui, à l'image de ce qui est observé sur le plan national, connaît une grave crise de reproduction tandis qu'en raison des particularités de leur offre religieuse qui s'adresse à des segments bien différenciés de la population, le protestantisme et le bouddhisme bénéficient d'un afflux non négligeable d'adeptes provenant d'autres confessions.This Article looks at the issue of the transmission of family religious heritage among male and female undergraduate students at the University of Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Based on a questionnaire and interviews carried out in 2014-2015 among 2,545 students from 14 different disciplines, the author examines the way in which different religious beliefs, as well as non-religious belief, are passed on – or not – from parents to children. The study shows that, while Islam and non-religious belief are passed on particularly well, this is not the case for Catholicism, which, as is the case nationally, is experiencing a serious reproduction crisis, while Protestantism and Buddhism, because of the specific nature of their religious offer, which is aimed at very different segments of the population, are benefiting from a significant influx of followers from other denominations.
- Systèmes éducatifs et religions dans les aires de culture catholique : quelles reconfigurations en cours ? - Bruno Poucet, Ismail Ferhat p. 5-15
Varia
- Faire preuve en éducation. Analyse des mémoires présentés à la consultation publique sur la création au Québec d'un Institut national d'excellence en éducation - Claude Lessard, Pierre Doray, Frédéric Saussez, Quentin Delavictoire p. 145-166 Les positions des organisations, des groupes et des acteurs québécois du champ du transfert sont l'objet de cet article : quels sont leurs intérêts, idées et valeurs reliés aux rapports entre la production du savoir, son transfert/mobilisation dans une action professionnelle et son appropriation par des acteurs de première ligne ? Il analyse les mémoires déposés par ces acteurs auprès du groupe de travail chargé de la consultation publique sur la création d'un Institut national de l'Excellence en Éducation (INEÉ) –modelé sur son équivalent médical, l'Institut national d'excellence en Santé et Services sociaux– et centré sur l'utilisation de données probantes en éducation.La théorie des champs sociaux est utilisée pour analyser ce débat. L'ensemble des catégories d'acteurs partage une égale valorisation du transfert d'une recherche de qualité et réclame un rôle dans la régulation des pratiques enseignantes, témoignant d'un fort investissement dans le champ. Les groupes d'acteurs adoptent pourtant des positions divergentes sur la qualité de la recherche et les modes de régulation des pratiques enseignantes. Les résultats invitent à inscrire le projet d'INEÉ dans le cadre de la Gestion axée sur les résultats, ce que certains acteurs ont compris. Ce projet participe à l'institutionnalisation de la responsabilisation réflexive, typique du Québec, combinant des dispositifs externes et des dispositions internes des acteurs.This Article looks at the positions of Quebecer organisations, groups and actors in the field of knowledge transfer: what are their interests, ideas and values in relation to the production of knowledge, its transfer/mobilisation in professional action and its appropriation by frontline actors? It analyses the reports submitted by these actors to the working group in charge of the public consultation on the creation of a National Institute for Excellence in Education (INEE)—modelled on its medical equivalent, the National Institute for Excellence in Health and Social Services—and focused on the use of evidence-based education.Social field theory is used to analyse this debate. All the categories of actors share an equal assessment of the transfer of quality research and claim a role regulating teaching practices, testifying to a strong investment in the field. However, the groups of actors adopt divergent positions on the quality of research and the ways in which teaching practices are regulated. The results suggest that the INEE project should be seen in the context of results-based management, which has been understood by some of the actors. This project contributes to the institutionalisation of reflective accountability, which is typical of Quebec, combining external mechanisms and the internal dispositions of actors.
- Le harcèlement sexuel dans l'enseignement supérieur en Afrique subsaharienne francophone : le cas de l'Université de Lomé - Charlotte Vampo, Koutchoukalo Tchassim p. 167-185 Le harcèlement sexuel au sein du milieu universitaire public de Lomé est abordé par une étude de cas. Celle-ci, développée à la suite de la collecte de données anthropologiques sur les rapports de pouvoir y compris de genre dans la recherche, s'intègre dans une réflexion plus large sur les violences sexistes et sexuelles repérées dans les milieux universitaires partout dans le monde. D'une part, il s'agit de mettre en lumière un phénomène banalisé au Togo et peu étudié par les recherches dans/sur l'enseignement supérieur en environnement africain francophone. D'autre part, de saisir un des motifs qui écarte les femmes de l'Université ou complexifie leurs vécus en tant qu'étudiantes et enseignantes-chercheuses. L'article montre que les femmes sont très exposées au harcèlement sexuel et encore davantage si ces dernières ont une position de classe défavorable ou n'ont pas de soutien puissant dans leur entourage ; ce qui a une incidence forte sur le déroulement de leurs études et de leur carrière.Sexual harassment in the public university environment in Lomé is addressed by means of a case study which was developed following the collection of anthropological data on power relations, including gender relations in research, forms part of a wider reflection on sexist and sexual violence identified in university environments throughout the world. On the one hand, the aim is to shed light on a phenomenon that is commonplace in Togo and little studied by research in/on higher education in French-speaking Africa. Secondly, to understand one of the reasons why women are excluded from university or which complexify their experiences as students and teacher-researchers. This Article shows that women are highly exposed to sexual harassment, even more so if they come from the lower classes or lack a strong support system, which significantly impacts the progress of their studies and careers.
- Faire preuve en éducation. Analyse des mémoires présentés à la consultation publique sur la création au Québec d'un Institut national d'excellence en éducation - Claude Lessard, Pierre Doray, Frédéric Saussez, Quentin Delavictoire p. 145-166